Chronique Musique

Chronique : Deftones – Ohms

Paru le 24 septembre, Ohms de Deftones était attendu par les nombreux fans de la formation, car les derniers (Gore et Koi No Yokan) avaient semble-t-il déçus ces personnes, à cause d’un groupe devenu mou du bulbe lorgnant de plus en plus vers le Shoegaze et délaissant la furie ravageuse du début (il y a plus de 20 ans maintenant)


Je ne suis peut-être pas l’homme de la situation puisque je voue une adoration (non avoué) pour le groupe de Chino Moreno et cela depuis 1997 avec leur premier album. Around the Fur sera aussi marquant pour moi que Korn avec son album éponyme pour d’autres.
Mais revenons à notre mouton, Ohms qui est je vous le dis, un pur joyaux.
Si les trois albums précédents avaient doucement marqué un ralentissement au niveau de l’énergie ‘Metal’ qu’avait jusqu’à présent apporté Stef Carpenter (il est d’ailleurs très en retrait au niveau des compositions de Gore), Ohms marque un retour au premier plan.
Malgré l’orientation expérimentale (qui pouvait se traduire simplement par une évolution naturelle) j’ai toujours accroché et suivi Deftones dans ses délires créatifs.
Ohms marque un certains retour vers le passé (l’album est produit par Terry Date, l’homme qui sait comment doit être le son Deftones) et reprend en quelque sorte là où le groupe de Sacramento s’était arrêté en 2010 avec Diamond Eyes.

Le son est lourd avec une basse qui ronfle, ça respire le groove, les riffs sont puissants. Les mélodies disséminées donnent cette sensation de naviguer sur un nuage de douceur alors que pourtant l’ensemble tabasse sévère. C’est également un plaisir d’avoir la possibilité d’entendre les claviers. On s’étonne d’ailleurs de l’équilibre entre tous les instruments. Les oreilles ne peuvent que prendre du plaisir à siroter une telle production. Chino est là également mais contrairement à Gore ou bien à Koi No Yokan continue de laisser filer sa rage. Il hurle moins, pose sa voix. On ne peut qu’affirmer que son escapade en solo continue de l’influencer. En effet les passages atmosphériques sont toujours présents. Ne vous attendez pas à un Deftones nous ressortant un White Pony 2.0 … Encore que, au fil des écoutes je commence à avoir des doutes.
L’album est sombre. Il est même malsain, parfois. Et lorsque l’ensemble du groupe s’excite un peu on s’imagine l’âme malsaine et complexe d’un Patton manipuler tout ça avec son style si particulier. « The Link is Dead » est affolant, perturbant. Le genre de composition qui fait qu’un album est une pépite. Mais il n’y a pas que ce morceau. Ohms est gorgé de brulots. Alors oui j’avais adoré Gore, mais face à Ohms on peut le trouver finalement assez chiant. Chose qu’étrangement Koi no Yokan ou Diamond Eyes n’étaient pas, ne sont pas et ne seront pas.


Parfois planant, parfois surprenant mais toujours envoutant Ohms est l’un des albums de l’année. Je ne l’attendais pas à ce niveau, malgré je le répète mon adoration pour le groupe. Il est l’incarnation même de ce que le groupe est. Il est tout ce que le groupe est lorsque tous travaillent avec la même implication.
Un régal.


Groupe : Deftones
Album : Ohms
Sortie : Septembre 2020
Label : Warner
Style :  Deftones
Lien: Site Web

Tracklist:

  1. Genesis
  2. Ceremony
  3. Urantia
  4. Error
  5. The Spell Of Mathematics
  6. Pompeji
  7. This Link Is Dead
  8. Radiant City
  9. Headless
  10. Ohms

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.