Chronique Musique

Chronique : Sonata Arctica – Talviyö

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Groupe : Sonata Arctica
Album : Talviyö
Sortie : Septembre 2018
Label : Nuclear Blast
Style : Metal Moderne, World Music
Site Web :
Note: 17/20


Sonata Arctica est un groupe que j’observe et que je suis depuis le début de sa carrière. Peu, comme ces Finlandais, ont su se faire un nom dans le Heavy Speed puis prendre des directions étonnantes sans jamais renier leur passé, quitte malgré tout à se saborder avec des albums surprenants. Des prises de risques qui ont toujours eu du bon. Jamais Sonata Arctica n’aura fait un album où l’on dira de lui qu’il est mauvais, jamais.
Tony Kakko maîtrise son art, qu’il lorgne sur le Speed pur et dur avec les premiers albums, le progressif avec The Day of Grace, ou bien lorsqu’il se lâche comme il avait pu le faire sur l’étonnant et moderne Stone Grow Her Name.
Après un excellent neuvième album poursuivant la voie empruntée par Pariah’s Child, que vaut donc ce dixième disque des Finlandais ?
Je dois avouer qu’après les avoir rencontré lors de leur tournée ‘Acoustic’, je me suis posé la question de savoir s’ils allaient intégrer plus d’acoustique dans leur futur skeud.
Le résultat est au delà de mes espérances…
Fidèles à eux même, nos Finlandais on produit un superbe album ne ressemblant pas à son prédécesseur sans pour autant faire table rase. Clairement, l’équipe de Tony se révèle une fois de plus inébranlable et semble avoir pris un rythme qui lui convient on ne peut mieux.
Variant entre tempo rapide et plus lent, Talviyö (Nuit d’hiver) l’album se veut solide et ne part pas dans toutes les directions comme on a déjà pu l’entendre par le passé.
Le disque ferai presque penser à un Rock Opéra avec des scènes qui lui sont propres. Le Metal sait parfois se faire discret laissant sa place aux choeurs ou aux claviers. Les harmonies sont très marquées comme à l’accoutumé et les orchestrations prennent quant à elles une place plus importante. Le travail de Mikko Tegelman sur les arrangements n’est pas vain. Sachez d’ailleurs que c’est le bassiste Pasi Kauppinen qui a mixé la chose encore une fois, pour un résultat sans faute.
Au fil des écoutes, on découvre un groupe qui s’assagit, avec beaucoup plus de recherche dans les orchestrations et dans les mélodies. On aurait tendance à croire que Tony s’inspire des formations dans lesquelles il est invité ou de celles qui se rapproche des sentiments qu’il désire transmettre. Je pense dans un premier temps à « Message from the Sun » avec des claviers et des chœurs provenant de Eternal Teras of Sorrow, et dans un second temps à Evergrey sur « Storm the Armada » avec toujours les claviers et les chœurs, on s’attend même à ce que ça soit Tom S. Englund qui vienne pousser la chansonnette. Quoi qu’il en soit les compositions sont magnifiques et cela me permet de découvrir une énième facette des Finlandais.
Talviyö n’a pourtant pas fini de nous surprendre. Car « The Last of the Lambs » est un style totalement nouveau pour le groupe. Ça flirte avec l’Electro Prog d’un The Fifth Season, c’est ultra mélodique, c’est reposant, enivrant … J’adore. Je n’oublierai pas non plus « The Garden », final incroyable, sous forme de balade mélancolique qui déplaira sans doute à beaucoup, mais qui personnellement m’a bouleversé. Je ne verrai plus jamais Sonata Arctica de la même façon. Fermez les yeux et imaginez vous simplement balancé par le son d’une petite boite à musique et la voix de Tony…
A côte de ça Sonata reste fidèle à lui-même avec des compositions racées (« Demon’s Cage ») même si ici nous sommes loin d’un Wolf and Raven.
Le seul titre à m’avoir déçu est l’instrumental « Ismo’s Got Good Reactors » totalement inutile et d’un intérêt quelconque sur un album qui n’avait manifestement pas besoin d’un tel titre. De là à croire qu’il fallait gonfler artificiellement la durée de l’album… On dirait une composition perdue de Evil Masquerade qui s’est retrouvée là par hasard.


La force de Tony et de son équipe est incontestablement ce travail d’écriture, cherchant constamment à surprendre sans pour autant dériver de sa ligne de conduite. Le groupe avec cette façon de procéder, de ratisser large, modernisant constamment le ton peut se permettre d’aller grappiller de nouveaux fans tout en gardant les anciens.
Enfin, autre petite remarque, quid des titres de cet album interprétés en concert ? Les écoutes répétées ne font pas ressortir de nombreux titres capables d’être interprétés live. Les morceaux étant complexe à jouer ou peu dynamique, on imagine mal « Cold », « The Last of the Lambs », « The Garden », ou « Who Failed the Most », « The Raven Still Flies » tenir en haleine la foule contrairement à « Message of the Sun » et « A Little Less Understanding », les seuls véritables hymnes de Talviyö…
Affaire à suivre lors de leur tournée automnale Européene qui s’arrêtera 4 fois en France.

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