Il y a de cela quelques années j’ai pu avoir la chance de découvrir Machine Elves, le précédent album du guitariste compositeur et virtuose Syrek.
A l’époque ce fût une très bonne surprise avec un album puissant technique et mélodique.
Après ces 10 ans d’attente revoilà le guitariste très bien accompagné pour un nouvel album totalement instrumental intitulé Story.
C’est entouré de Marco Minnemann (batterie), Bryan Beller (the Aristocrats, Joe Satriani, Steve Vai…) et Mohini Dey (Steve Vai, Tony McAlpine…) à la basse, Lalle Larsson (Karmakanic, Agents of Mercy…) au clavier et avec une apparition du violoniste virtuose roumain Florian Cristea (Orchestre symphonique d’État de Sao Paulo) que Terry Syrek a façonné un disque assez spécial qui contrairement à son prédécesseur semble bien plus mathématique et bien plus technique.
C’est du moins ce que laisse entendre les deux premiers titres, qui sont clairement de très belles démonstrations de technicité. Il y en a partout. Les notes fusent, s’entrechoquent, ça va vite, très vite, les quelques moments aériens ne sont là que pour nous permettre de prendre une bouffé d’oxygène avant de replonger.
Ces deux longues pièces qui ouvrent le bal (après un premier titre narré par Keith Szarabajka) sont clairement du niveau d’un Liquid Tension Experiment. Du très haut niveau. « I Think it’s a Monster » et « Ballon Ride Over a Jigsaw Map » sont pourtant très différents. Si le premier est une grosse baffe dans la face tel un océan déchainé par la tempête, le second est plus doux, plus voluptueux. Il n’en reste pas moins que cela reste démonstratif. Et pourtant toutes ces notes délivrent tout de même leur dose de mélodies. C’est du pur plaisir auditif. Et ces pourtant 18 minutes d’écoute passent à une vitesse insoupçonné.
La suite ? Est plus ou moins du même acabit. Pour autant Terry Syrek distille avec passion et maitrise moults notes. Des notes qui font voyager.
Lalle Larsson signale dans une interview que « Cet enregistrement contient plus d’une heure de virtuosité presque non-stop. Thèmes à l’unisson de guitare et de clavier à grande vitesse dans des signatures impaires, des solos flamboyants… (mais aussi) des mélodies lyriques passionnées qui vous donneront la chair de poule. » Et c’est ce que j’ai ressenti en entendant la belle mélodie de « I Got a Lightning Bug ».
En parlant de voyage, c’est un peu le thème de Stories puisque l’album, est un concept sur deux petites créatures qui partent à l’aventure. Du coup on s’imagine que ces petites choses voyagent sur la planète Terre et parcourent notre monde. On retrouve d’ailleurs ces ambiances World Music à travers de nombreuses compositions. Terry Syrek avait-il envie d’aller voir ailleurs et de sortir à la découverte du monde après que le Covid nous ait enfermé chez nous ? Nul doute que la plus part des compositions aient été écrites bien avant que ce foutu machin n’arrive. Des rythmiques tribales de « What The Owl Said » saupoudré de claviers organiques à « The Perilous Flight From Castle Abathria » est son violon tsigane.
On s’étonnera sur l’intégralité de l’album de découvrir que le guitariste laisse beaucoup de place aux claviers et à la basse. Nous sommes bien là face à un véritable groupe et non pas un soliste qui ne montre que lui-même. L’album n’en est que plus beau. Remarquez il aurait été dommage d’effacer les musiciens qui l’accompagne. La production est vraiment magnifique. Il y a un certain équilibre dans tout ça qui permet vraiment de prendre son pied. Je dois vous le dire, ça fait bien longtemps que je n’ai pas entendu un album avec un son aussi bon. Si on s’en aperçoit assez rapidement, j’ai vraiment ressenti la qualité sur des compositions telles que la suite « Strange Machine », « Dandelion Sword » et l’infernal « Gnomus Maleficus (Tea With the Angry Gnome) ». La grosse baffe !
La fin de l’album se conclu sur un très beau morceau, très doux, comme du coton. Une fois encore Terry Syrek réussi l’exercice. Tiens d’ailleurs j’aimerai bien entendre un disque dans ce style -avec la même formation évidemment- pour passer un bon moment au coin du feu. Et je pense que beaucoup d’auditeurs et de passionnés de gratte (mais pas forcement de Metal) aimeraient entendre ce genre de son, parce que ça fait du bien par où ça passe.
Et si je vous disais simplement que ce Stories de Syrek est pour moi la nouvelle référence en matière de Metal Instrumental ? Et je vais faire mon vieux con, mais je n’ai pas entendu un disque de ce calibre depuis Age of Impact de Explorers Club. Et ouais !
- Magic Lantern (Into the Woods)
- I Think It’s a Monster
- Balloon Ride Over a Jigsaw Map
- I Got a Lightning Bug
- What the Owl Said
- Starcrowned
- The Perilous Flight From Castle Abathria
- Strange Machine
- Dandelion Sword
- Gnomus Maleficus (Tea With the Angry Gnome)
- Promenade Into the End
- The End
- Home (Out of the Woods)
