Jeux Vidéo Test Jeux Vidéo Test Playstation Test Steam Test XBOX ONE

Avis : Dirt 5 [Xbox One]

Amis chromophobes, fuyez ! DIRT 5 débaroule sur consoles et PC et envahit vos écrans de couleurs qui repoussent un peu plus les limites du flashy !


Je n’avais plus touché à un DIRT depuis le deuxième opus, sorti en 2009, même si j’ai comme une impression de déjà-vu aux images de DIRT Showdown sorti, lui, en 2012. J’avais passé de bons moments sur les deux premières montures de la série héritière des fameux Colin McRae Rallye, même si je confesserai ne pas avoir eu d’attentes particulières concernant la sortie de DIRT 5.

Et pourtant, la déception arrive malgré tout à être au rendez-vous !

8aa23d70-2703-4dd1-bc55-e27caed8824b.jpg

Une mode carrière sans inspiration
Base de tout jeu de course, le mode carrière de DIRT 5 nous embarque pour 130 événements repartis en 9 types d’épreuves. La recette est classique : terminez sur le podium pour collectionner des timbres qui vous permettent de passer à l’épreuve suivante. Et c’est sans doute un peu trop classique, surtout au regard de la manière dont Forza Horizon a pu dynamiter la narration du mode carrière.

En réponse, Codemasters entendait proposer une véritable narration romancée du mode carrière, en faisant appel à deux légendes du doublage – anglophone : Troy Baker (Joel dans The Last of Us, le Joker dans Batman Arkham Origins ou encore Samuel Drake dans Uncharted) et Nolan North (Nathan Drake dans Uncharted et Desmond Miles dans Assassin’s Creed). Le tout prend la forme d’un podcast, venant s’intercaler entre chaque course, mais surtout… ne prend jamais vraiment forme. L’histoire est éculée et les capsules sonores permettent juste de meubler les interminables phases de chargement ou de prendre le temps de confirmer à sa chère et tendre qu’on a bien pensé à prendre des cotons-tiges à Super U. Et le doublage français ne contribue pas franchement à emporter le joueur dans la narration, tant les acteurs ne semble eux-mêmes pas croire à l’intérêt du truc.

Pourtant l’idée de proposer un mode carrière un peu romancé aurait pu être bonne, si Codemasters s’en était donné les moyens et, surtout, s’ils avaient véritablement voulu y croire. La narration ne fait que souligner une progressivité absente, sans véritable enjeu, et un niveau de difficulté qui n’en pose à vrai dire aucune. Après plus d’une trentaine d’épreuves disputées, il se dégage l’impression générale que le mode carrière est là parce qu’on ne savait pas quoi foutre d’autre et parce qu’il faut bien un mode carrière pour mériter ses lettres de noblesses vidéoludiques. Quitte à le romancer, on aurait aimé avoir quelque chose qui se rapproche des livres dont vous êtes le héros, avec des choix à faire ou des retournements dictés par les résultats du joueur. Quelque chose que Codemasters expérimente déjà par ailleurs, sans trop de réussite à mon goût, ce qui explique sans doute pourquoi ils n’aient pas exploré cette piste, il est vrai très ambitieuse.

Malgré tout, tout n’est pas à jeter dans le mode carrière :
Lors des courses sur plusieurs tours, l’évolution des conditions permet d’apporter un véritable renouvellement des sensations. Débutée sur le sec ou en plein jour, une course de 3 tours peut se terminer sous un déluge ou en pleine nuit : c’est déstabilisant au début, mais ça permet d’éviter au joueur d’éprouver de la lassitude à l’enchaînement des tours, puisque l’environnement évolue constamment, même si, physiquement, à la manette, ça ne se ressent pas toujours.

Par ailleurs, il semble possible de faire participer d’autres joueurs, en écran partagé, lors des courses du mode carrière. Mais, à nouveau, j’aurai aimé que ce choix soit assumé : quitte à avoir un mode carrière qui, au final, s’avère très secondaire, proposer un mode carrière mutli-joueur aurait pu être très intéressant, avec ce qu’il faut de rivalité et de coopération.

Enfin, si les courses sont assez classiques, pour du DIRT, avec des épreuves type rallye, des courses sur plusieurs tours ou encore du gymkhana, DIRT 5 propose des courses sur glace très funs et intéressantes en termes de pilotage et des épreuves pathfinder qui consistent à gravir en solo un terrain très accidenté dans un temps limité, mais hélas trop peu sélectif.

3719685-8964288753-dirt_.jpg

Un jeu orienté arcade
Une fois passé le mode carrière, au final très accessoire, DIRT 5 se révèle avant tout comme un jeu d’arcade soigné graphiquement, même s’il est parfois brouillon. Je tiens cependant à partager l’envie – outrancière, je l’avoue – de vomir la charte graphique très criarde, orientée street art – ce qui n’est pas pour me déplaire pourtant : cela donne un ensemble très surchargé, avec des menus illisibles.

Côté piste, Codemasters nous emmène aux quatre coins du monde, avec des tracés qui s’affranchissent de tout réalisme, aux identités fortes qui jouent sur les clichés tels que les pagodes et bambouseraies en Chine. Mais ça marche, les circuits sont beaux, avec une belle profondeur de champ. Et il faut dire qu’on a le temps de contempler le paysage tant le niveau de difficulté est mal dosé.

Si les circuits proposent une grande variété de textures avec des conditions météorologiques très variables, tout cela se ressent finalement assez peu dans la manette, confortant le jeu dans le créneau arcade dans lequel il souhaite s’inscrire. Le gameplay offre peu de subtilité – j’en prends pour preuve la facilité avec laquelle je drifte dans les virages – et l’IA est on ne peu plus brutasse et rivalise assez facilement avec le pire du pire d’un Gran Turismo. Certaines courses sont ainsi rendues insupportables par le comportement des concurrents qui se rentrent allégrement dedans, le tout encouragé par les éditeurs qui proposent des challenges pendant les courses où, la plupart du temps, il s’agit d’échanger de la peinture avec un concurrent.

Quand on voit le comportement des voitures et des concurrents, on comprend pourquoi le mode carrière est bâclé : DIRT 5 n’a pas vocation à se jouer en solo. L’objectif n’est pas la recherche de la performance ou du dépassement de soi : il s’agit de se défouler, de passer un bon moment bien gras et sucré entre potes. Seul, c’est un jeu dont on se lassera vite… sauf si on aime passer des heures à personnaliser ses bolides ou si on se plonge à corps perdu dans le mode Playgrounds.

dirt-5-2.jpg

DIRT 5, sur le terrain de jeu de Trackmania
Car c’est bien là, la principale « nouveauté » introduite par DIRT 5 : le mode Playgrounds permet au joueur de créer des circuits qui pourront être partagés en ligne avec le monde entier et être notés par la communauté. Il est ainsi possible de créer 3 types d’épreuves :
-le classique contre-la-montre, sobrement intitulé Gate Crasher ;
-la non-moins classique épreuve par points, où il faut éclater des ballons (mais pas que) : c’est le Smash Attack ;
-et enfin, l’incontournable Gymkhana, que je vomis autant que la charte graphique.

DIRT 5 décline là une recette proposée depuis plus de 15 ans par Nadeo et Ubisoft avec la série des Trackmania. L’inspiration est clairement revendiquée, puisque l’un des environnements où l’on peut créer des circuits n’est autre qu’un stade. Après la déception générée par le néant du mode carrière, le mode Playgrounds a suscité énormément d’enthousiasme chez moi qui hisse Trackmania au Panthéon des jeux de course et y ait usé mes joysticks jusqu’à qu’à la corde.

L’éditeur de circuits est assez simple à prendre en main, avec une assez grande variété de blocs pour permettre aux plus créatifs d’entre nous de faire montre de leur talent. D’ailleurs, les circuits publiés par la communauté confirment qu’il y a de grandes possibilités, même si au final, ce mode m’a surtout donné envie de ressortir Trackmania de son boîtier.


En conclusion, DIRT 5 souffre de l’absence de partis pris et n’offre rien de nouveau même s’il convient de reconnaître qu’il est très difficile d’innover dans les jeux de courses. Les éditeurs auraient pu abandonner le mode carrière pour se concentrer sur le volet Arcade et le mode Playgrounds, en les mettant véritablement au centre de l’expérience de jeu. Et même si le jeu est réussi graphiquement, cela ne suffit pas ou plus à faire la différence. Là où Codemasters arrive à améliorer, touche par touche, année après année, sa licence de jeux dédiés à la Formule 1, l’éditeur semble à bout de souffle et à court d’idée avec DIRT 5.


Genre : Course Automobile, Arcade
Langue : Français 
Développé par : Codemasters
Edité par : Codemasters
Taille : 8 GB 
Sortie : 6 Novembre 2020 
PEGI : +12 
Plateforme :  Playstation 4, Playstation 5, Xbox One, Xbox Series X/S

Testé sur : Xbox One S par Dinoscope
Exemplaire fourni par l’éditeur

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.