Après une période d’accès anticipé sur Steam, Edge of Eternity est enfin disponible sur toutes les consoles modernes. Il est également disponible sur Xbox Game Pass. Financé via un Kickstarter en 2015 alors que la PS4 et la Xbox One n’en étaient qu’à leur début, ce jeu du studio français (COCORICO !) Midgar Studio, aurait ironiquement mérité encore plus de finition…
C’est en effet ce qui frappe d’entrée de jeu. Si les décors sont plutôt jolis et inspirés au niveau de la direction artistique (Mais Vides !!!!! C’est quoi ces coffres balancés au beau milieu de rien ???), les personnages quant à eux sont à vomir. Ils manquent d’âme et paraissent tout maigrichons alors que ce sont censés être des soldats entraînés. De plus, les animations ne sont clairement pas finies. Je comprends l’urgence de sortir un jeu mais à ce niveau d’ambition, autant se donner les moyens. Et que dire de leur design ? C’est du Nomura au rabais et vous commencez à connaître mon « amour » pour Nomura. Le héros est clairement un Noctis Eco + ! On sent hélas l’influence « Final Fantasy » qui transpire par tous les pixels du jeu…
Malheureusement.
Mauvaise référence…
Le jeu est développé avec le cœur, c’est indéniable. C’est une ode au JRPG à l’ancienne. Sauf que le résultat n’est clairement pas à la hauteur de la hype générée par ce petit studio français. Le titre de Midgar (studio qui est derrière le serveur wow privé Ivalice. Tout le monde connaît la réputation de ce groupe….) aurait nécessité, à mon humble avis, au moins un an de plus de développement histoire de mettre les finitions, d’arranger les visages des personnages et de tester le jeu proprement.
Car au prix où il coûte… il est impossible de le recommander à quiconque en l’état. Le jeu n’est clairement pas fini. Ca rame, ça bugue, c’est moche, c’est mal écrit, le bestiaires est redondant, bref : ça n’a pas les moyens de ses ambitions. De plus, en terminant d’écrire cette critique, je découvre que les joueurs ont découvert un bogue bloquant sur Xbox Series S et Xbox Series X…. INADMISSIBLE.
Par ailleurs le choix du photoréalisme pour une équipe aussi réduite était une erreur. Si les studios AAA ont déjà du mal avec ce procédé, il ne faut pas s’attendre à des miracles pour une aussi petite organisation
Je ne parle même pas de l’histoire tant elle n’a aucun sens. On comprend vaguement que la guerre fait rage entre les habitants d’une planète qui en est au Moyen-Âge de son stade d’évolution et de mystérieux voyageurs de l’espace disposant de moyens bien plus avancés donc. Ces derniers leur avaient prêté leur technologie avant de la reprendre sans raison apparente et de les attaquer ensuite.
Plutôt qu’une aventure au long cours, ce prologue m’inspire plutôt deux gamins dans un bac à sable en train de jouer. L’un prête un jouet à l’autre avant de lui reprendre et de lui tirer les cheveux. C’est puéril.
On découvre plusieurs personnages au début du jeu, mais seul le héros survit au prologue. Les trois autres meurent, assez bêtement en plus. Mais on ne les connait pas. On sait qu’ils sont amis mais pas plus. Alors oui, c’est la guerre, c’est cru, c’est dur. Mais on est loin, très loin de Game of Thrones… Les quêtes annexes sont du Fedex basique. Encore une fois, même constat : ce n’est pas inspiré, ce sont TOUJOURS les mêmes codes vieillots singés sans talent…
Par ailleurs, comme il s’agit d’un JRPG et que l’option est proposée, j’ai choisi de mettre les dialogues en japonais. Faute grave de ma part. La synchronisation labiale n’est ni faite, ni à faire. Le doublage anglais est à peine meilleur… Au tout début du jeu, nous avons droit à un » oh nooooooo i’ts your motheuuuuur ». J’ai vu des actrices x avec un meilleur jeu d’acteur, c’est dire l’ampleur du désastre. Déjà que j’ai dû me forcer à regarder ces personnages au regard vide, j’ai pu constater que rien n’allait, nulle part. Trop souvent le dialogue continue alors que la bouche ne bouge plus. C’est un détail certes mais on vise le photoréalisme alors il faut assumer.
L’hommage, c’est bien. Mais l’imitation au rabais, la copie Wish d’un Final Fantasy (qui, je le répète, n’est pas une référence…), c’est NON !
C’est dommage, car tout n’est pas à jeter dans Edge of Eternity. Si les modèles des personnages nous ramènent plutôt en début de vie de la PS3 et de la Xbox 360 (voire même plutôt fin de vie de la PS2 par moments.) le système de jeu, lui, est plutôt ingénieux.
En effet, les combats mêlent JRPG et TRPG. Dans Edge of Eternity, chaque participant (protagoniste comme antagoniste) a une barre d’ATB (oui Active Time Battle, celle-là même inventée Hiroyuki Ito pour Final Fantasy IV) qui se charge. Pour ma part, j’ai également pensé au système de combat de Wild Arms 5, avec ses cases qui donnent des bonus élémentaires et qui forcent à se déplacer dessus et à stratégiser.
Ce qui est intéressant c’est qu’on peut donc se déplacer sur l’aire de combat. Si on assène un coup à l’ennemi alors qu’il nous tourne le dos, les dégâts augmentent, le placement est donc essentiel et c’est LA bonne idée du jeu.
Par ailleurs, les sorts demandent à être chargés également à la manière de Final Fantasy IV par exemple. La barre d’ATB prend une couleur rouge et il faut attendre qu’elle se remplisse avant que de pouvoir lancer le sort en question. C’est aussi valable pour les ennemis.
On peut d’ailleurs interrompre leur attaque spéciale ou magie si on parvient à vider une jauge située sous leur barre de vie. Ça prend un peu du temps mais ça fonctionne.
Il nous est également possible d’interagir avec certains éléments du décor comme une arbalète toujours en plan sur le champ de bataille. On peut alors faire de gros dégâts sur les ennemis.
Cependant… même en hard, ça reste léger. L’idée est bonne, mais mal exécutée. Le jeu donne l’illusion d’un aspect tactique, sauf qu’il n’est pas assez creusé et au final, on bourrine et ça passe. C’est ultra répétitif et mal équilibré. Dommage, vraiment. Les combats sont lents, même pour un rpg tour par tour et les animations sont archaïques au possible.
Encore raté.
Mais le GROS argument d’Edge of Eternity, le nom propre qui l’a fait sortir du lot, c’est celui de son co-compositeur : Yasunori Mitsuda. Si vous ne savez pas qui c’est, premièrement : FONCEZ SUR YOUTUBE POUR ECOUTER SON TRAVAIL BANDE DE MARGOULINS. Deuxièmement, il s’agit d’un des compositeurs les plus talentueux du monde : Chrono Trigger, Chrono Cross, Xenogears, ou encore Inazuma Eleven. Et dernièrement, Xenoblade. La bande son qu’il co-signe avec Cedric Menendez de Midgar Studio est superbe. Sur ce point, je ne peux que féliciter cette petite structure pour un aussi grand travail. Mais on comprend vite que la plus grosse part du budget est partie dans les honoraires de Mitsuda, au détriment du reste. C’est bien d’embaucher l’un des cadors du genre pour s’acheter une crédibilité, mais ça ne suffit pas hélas !
Le jeu aurait mérité quelques années de développement supplémentaires et surtout, d’engager un véritable scénariste… Il y a clairement un côté amateuriste qui transparaît, on croirait un projet de fin d’études bancal dans une école de jeux video…
Pour conclure, c’est moche, c’est mal raconté, c’est répétitif… en un mot comme en cent : c’est mauvais. Il n’y a rien à sauver en dehors de l’OST. (et encore… tous les morceaux ne sont pas égaux) Ce quasi galop d’essai était trop ambitieux et les références mauvaises. Les JRPG, ce ne sont plus les FF. Ce sont plutôt ceux d’Atlus, les Xenoblades, les Fire Emblem…Elles sont là les bonnes sources d’inspiration, alors forcément déjà quand tu choisis le mauvais modèle, tu ne peux que te vautrer… Ca manque vraiment d’une identité propre de l’idée de génie qui fait sortir Edge of Calami… heu Eternity du lot !
Genre : RPG
Langue : Français
Développé par : Midgar Studio
Édité par : Dear Villagers
Taille : 20 Go
Sortie : 8 juin 2021 (PC) / 10 février (Consoles)
PEGI : + 16
Plateforme : Nintendo Switch (Cloud), PC, XBox Series|One, Playstation 4|5
Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur PC
