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Avis : World’s End Club

Comment écrire cet avis simplement tout en ne dévoilant rien de l’intrigue de World’s End Club ?
C’est une question que je me suis souvent posé en avançant dans ce jeu particulier, bourré de bonnes idées scénaristiques.

Pas simple en effet de vous faire comprendre ce que j’ai pu ressentir durant la petite dizaine d’heures à me promener dans le Japon de 1996 avec la troupe d’anti héros, ou de loosers (vous verrez bien) sans tout vous raconter ou presque.
Il faut dire que le titre du studio Too Kyo Games mené par Kazutaka Kodaka (créateur de la franchise Danganronpa) et Kotaro Uchikoshi (connu pour être l’auteur de la série Zero Escape) possède de bonnes bases pour proposer quelque chose de particulier. Car derrière ce jeu au premier abord tout mignon se cache en fait une aventure sombre remplie de beaucoup d’humours (parfois sadique), et bien entendu tout est saupoudré massivement de philosophie.


World’s End Club est disponible sur iOS depuis l’année dernière, mais cette version Swith nous propose une version complète du titre, avec notamment avec une partie d’histoire supplémentaire (j’y reviendrai), mais aussi des voix anglaises et accrochez-vous des sous-titres en français ! Il aurait d’ailleurs été bien dommage de ne pas pouvoir profiter de l’histoire à 100%.


L’histoire se présente tel un road trip qui croiserait du visual novel avec des éléments de jeu de plateforme en 2D. Sachez par ailleurs que la plupart du jeu est entièrement narratif.
Tout débute dans un bus qui amène le Go Getters Club (le Club des Battants) à Kamakura, une destination prévue dans le cadre de son voyage scolaire. Cette classe composée d’élèves d’une dizaine d’années tout au plus va être témoin d’un étrange phénomène. Un météore vient s’abattre sous leurs yeux ébahis sur la ville voisine. Après que le souffle ait tout emporté notre bande de gamins se réveille dans des caissons dans un parc à thème sous-marin.
Ici débute alors une aventure ténébreuse où mensonges, amitiés, amours, suspens et surprises s’entrechoquent.

Dans ce parc à thème, un personnage à l’apparence de clown, du nom de Pielope, vous donne nul autre choix que de participer à son petit jeu appelé Game of Fate. La règle est simple, l’un d’entre-vous va s’en sortir et les autres vont mourir. Non je rigole, ce n’est pas vraiment ça… … Quoi que…
Chaque participant à une mission qu’il va devoir accomplir, mais pour compliquer le tout cette mission personnelle est inscrite sur le bracelet attaché au poignet d’un des autre concurrent. Voyez le délire, car c’est le premier à réussir sa mission qui gagne la clé pour s’évader du jeu, laissant les autres sur place… Cruel, mais tellement jouissif de voir des amitiés détruites aussi facilement qu’avec un simple petit jeu.

Après à avoir passé une petite heure dans ce donut sous marin à discuter, et à prendre en main le gameplay façon jeu de plateforme, le jeu débute vraiment et notre équipe d’amis rentre dans le vif du sujet.
Les être humains ont disparus de la surface de la terre, les animaux sont devenus étranges… Que se passe t-il ?
Vous voilà parti pour à peine plus de 10 heures pour un schéma de jeu qui va se répéter sans cesse : narration, campement et action.
World’s End Club vous convie ainsi à prendre part au road trip d’enfants voulant découvrir ce qu’il s’est passé après que ce météore se soit écrasé.
L’idée est rare, elle est de séparer l’histoire en deux trames parallèles, en deux visions différentes mais qui finissent toujours par se rejoindre. Deux équipes qui se séparent et qui vivent des choses différentes, mais qui finissent par se retrouver. J’ai d’ailleurs personnellement progressé dans le jeu sans me rendre compte de ses visions différentes, puisqu’il me semblait toujours prendre les bonnes décisions, jusqu’à l’échec de ma mission. Et c’est pour ainsi dire là que ça a fait Tilt, c’est là que j’ai compris où voulait en venir Too Kyo Games. Aussi faut-il qu’il vous arrive la même chose, sinon votre cheminement sera bien trop linéaire pour toucher le but sans doute recherché.

La narration sera donc le point central du jeu. Les dialogues seront nombreux et cela même durant les phases d’actions. Pour certains joueurs cela sera sans doute trop, mais je rappelle que l’équipe derrière World’s End Club aime bien nous faire lire beaucoup et fréquemment de longs dialogues.
Des dialogues qui ne seront évidemment pas à prendre à la légère. Si l’histoire est importante et n’hésite d’ailleurs pas fleurter avec la métaphysique et les IA, les protagonistes le sont tout autant. En plus d’avoir des attributs physiques et des pouvoirs uniques, ils ont également des caractères différents qui sont dû à une histoire passée difficile. Je regrette d’ailleurs que cela n’aille pas plus loin, le focus les concernant est certes intéressant, mais je pense qu’il y avait plus encore à dire.
Niveau dialogue donc, ça parle des problèmes de chacun, d’amitié, de courage, de persévérance, de repentance, de compassion, fréquemment avec une pointe d’humour ou une pointe d’ironie. Souvent ça tombe juste, mais même si les thèmes abordés sont destinés à des joueurs adultes (PEGI 16), le fait que ça soit vécu par des enfants d’à peine plus de 10 ans (Aniki le plus grand d’entre eux à 12 ans !) tout tombe à plat et on se demande pourquoi faire dire de telles choses et vivre de tels évènements à des enfants de cet âge.

De cette narration qui est donc importante dans World’s End Club, il ne faut pas oublier la partie plateforme, Action, qui même si sur la durée du titre est clairement ridicule reste importante car elle met en avant nos héros de façon individuelle.
Et c’est là que le titre se casse vraiment la gueule. Si l’on peut subir naturellement les longues séquences de bavardages pour suivre l’histoire dans sa complexité (puisque nos actions dirigent et impactent l’histoire), ces moments où l’on prend en main les protagonistes sont tout simplement bâclés.
Ils sont en effet survolés tout d’abord, car ils ne durent que 5 minutes à peine, ensuite leurs conceptions sont parfois douteuses, ou digne d’un autre temps, et enfin la gestion de certains personnages est d’une rudesse bien difficile à comprendre. Que dire des sauts !? Je ne parle même pas des boss, tout simplement pris bien trop à la légère par les développeurs. Pielope est pourtant un personnage incroyable et sa dernière confrontation un régal, bien que trop simple.
Tient d’ailleurs attardons nous sur la difficulté du titre. Une difficulté qui n’existe que par la faute d’un gameplay rugueux dans les phases de plateformes. Ces derniers nous font subir des Game Over forcés avec des obstacles qui tuent en un coup. Parfois on ne sait pas vraiment quoi faire non plus. Alors on meurt plusieurs fois pour comprendre comment avancer (heureusement la sauvegarde auto est là). En général les défis sont extrêmement simples avec un peu de jugeote puisque vous n’avez qu’à éviter des obstacles, déplacer des objets, et activer des leviers ou autres interrupteurs.

Esthétiquement, World’s End Club est assez sympa. C’est mignon ça permet de contre balancer un peu l’ambiance qui se dégage du titre. Des scénarios où mensonges, manipulations et harcèlements moraux le tout sur fond de critiques sociales avec des enfants dans un univers coloré ça n’arrive pas tous les jours. Rien de véritablement moche ici graphiquement mais les développeurs n’ont pas réussi à sortir des clichés du genre, avec des montagnes enneigées ou bien des égouts !
Heureusement la musique vient nous aider à plus apprécier les moments de flottements. Souvent elle sonne juste et au bon moment. Certaines compositions sont même remarquables. C’est sans doute pour cela que la version physique du jeu nous propose de les télécharger via un code de téléchargement. Au pire, vous pourrez écouter l’intégralité de la bande son une fois le jeu terminé.



World’s End Club possède un scénario qui est réellement très intéressant, c’est d’ailleurs lui qui m’a littéralement porté pour voir le fin mot de l’histoire, mais malheureusement il est chahuté par certaines faiblesses qui nuisent clairement à l’ensemble. Les parties estampillées Actions sont plates et d’un faible intérêt. De plus -deux choses et j’en aurai terminé avec cet avis- sont vraiment discutables : premièrement, le récit pourtant sérieux est mis à mal par un ton bien trop souvent enfantin, voir bébête, deuxièmement une fois l’histoire (et ces pans) terminée il n’y rien qui donne envie de retourner voir nos petits loosers devenus héros pour un second tour et même si on a fini par s’attacher à eux.


Genre : Visual Novel, Action, Plateforme
Langue : Français
Développé par : Too Kyo Games, Inzanagi Games
Edité par : Nis America
Taille : 6242,00 MB
Sortie : 28 Mai 2021
PEGI : +16
Plateforme : Apple Aracde, Switch

Jeu testé sur Switch
Jeu offert par l’éditeur

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