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J’ai lu : La Saga Megami Tensei: D’Apocalypses en Renaissances de Ludovic Castro

Alors que beaucoup de sites font la grosse boulette de parler du ténébreux Shin Megami Tensei 5 (et donc Shin Megami Tensei) comme le petit frère du fun Persona 5, le livre signé Ludovic Castro, paru chez Third Edition tombe a point nommé pour remettre les pendules à l’heure, ou bien l’église au milieu du village ou bien mettre les points sur les i ou bien… C’est comme vous voulez.

SMT 5 est déjà entre vos mains (pas les miennes en tout cas) et sans doute pour beaucoup d’entre-vous c’est la découverte de la licence grâce à la hype de la série Persona (particulièrement le 5) qu’il y eu dernièrement.
J’espère que vous savez un minimum où vous mettez les pieds, sans quoi vous risquez rapidement de vous trouver un peu dépourvu quand l’histoire sera venue. Mais peut-être que vous avez découvert avec SMT 3 et peut-être que vous avez découvert cet univers impitoyable et sortant des sentiers battus.


Ce bon pavé écrit par Ludovic Castro retrace brillamment le schmilblick qu’est cette série particulière.
L’auteur distille donc sur plusieurs chapitres la genèse de la série, ses créateurs (Kaneko, Soejima), le rapport aux religions, aux drames vécus par le Japon…

Le premier chapitre revient de manière vraiment détaillée et naturellement sur la série en elle-même (c’est à dire son développement) ainsi que sur la société qui a enfanté la bête, je parle évidemment de Atlus. Et lorsque l’auteur s’attaque au sujet Shin Megami Tensei on peut s’apercevoir que c’est de façon détaillée. De la fin des années 80 à 2020, tout y passe ou presque (Ludovic Castro préférant nous parler des titres principaux de la série). Ainsi de la NES avec Megami Tensei à Shin Megami Tensei IV Apocalypse et Shin Megami III Nocturne peu de titres sont mis sur le carreau. Bien entendu le livre ne parle pas de Shin Megami Tensei V puisque le jeu exclusif à la Switch (pour le moment parait-il) n’est pas traité le jeu n’étant pas sorti au moment de la publication du livre.
On découvre un univers vaste, qui est en lien comme dit plus haut avec le Japon. On peut comprendre ainsi le peu d’intérêt des occidentaux envers la licence, mais aussi la frilosité de l’éditeur développeur à proposer ces jeux hors du Japon. Finalement le bouche à oreille suffira pour rendre cette licence -hors norme- connue grâce à toutes ses qualités autant dans le scénario que dans son gameplay. Un gameplay qui a d’ailleurs su évoluer, au fils des épisodes et des personnes derrières les projets mais c’est une autre histoire.

Dès le début du livre, l’auteur nous ramène au tout début de SMT, avant même que qui ce soit se dise qu’un jour une grande série de RPG porterai ce nom. En effet les premières pages reviennent sur Digital Devil Story: Megami Tensei le roman de Aya Nishitani paru en 1986. C’est alors que Ludovic Castro nous présente tout le processus créatif du studio Atlus. Passionnant !

La deuxième partie s’attaque a un dossier bien plus complexe (et si ma foi c’est très intéressant, cette partie est un peu plus lourde à lire) l’univers et l’analyse de SMT. Ici on retrouve tout d’abord un passage consacré aux religions passées, actuelles, monothéistes, polythéismes, qui ont un lien avec la série. Les dieux y figurants sont aussi de la partie mais sont rattachés aux scénarios qui nous sont racontés. L’auteur prend également le temps de nous parler des routes alternatives (Loi, Chaos et Neutre).
C’est, je dois le dire à titre personnel, que je trouve cette masse d’informations certes utiles, mais assez difficile à assimiler. On se retrouve avec une multitude de paragraphes s’attardant sur les protagonistes, les organisations, ou les courant religieux … C’est lourd.
Mais clairement on ne peut que féliciter l’auteur pour son travail car SMT et ses nombreux dogmes et bestiaires. Shin Megami Tensei c’est clairement le haut niveau du RPG pour ce qui est du scénario mais également des sujets traités (religions, environnements, politiques, guerres…).

Shin Megami Tensei c’est aussi un style visuel particulier. Évidemment le livre en parle, tout comme la bande son. Pour la partie design on regrettera peut-être un volume de pages assez courts, mais il est bon de signaler que le sujet est aussi traité tout au long des parties précédentes.

La partie la plus intéressante pour certains sera doute la dernière intitulée décryptage et qui revient sur certains moments déjà écrit auparavant: La Loi, le Chaos, les guerres, le nationalisme, la souffrance du Japon, le malaise social… Et une question est aussi mentionnée: SMT est-il un jeu -ou plutôt une série- Anti-Chrétienne ? Lorsqu’on arrive dans le livre à ce moment précis où la question est proposée, il est vrai qu’on est en droit nous aussi de la poser. La réponse de l’auteur reste à juste titre personnelle et il faut de toute évidence bien connaître le SMT pour y répondre…. Alors je n’y répondrai pas.


Malgré une partie centrale peut-être un peu complexe, mais fortement utile pour comprendre au mieux l’intégration des religions dans SMT, La Saga Megami Tensei: D’Apocalypses en Renaissances de Ludovic Castro est un bouquin que tout amateur de la licence se doit de posséder.

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