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J’ai lu : Les Chroniques de Gunhed TV Vol.2 par David Hecq

Tiens revoilà Gunhed. C’est qu’il en à raconter le bougre. Manquerai plus qu’il y ai des volumes 3 et 4 !!

Revoilà notre Pierre Tchernia pour d’autres histoires rocambolesques concernant des consoles tout autant rocambolesques que maudites. Maudites, c’est pas moi qui le dit, c’est lui et lui c’est David Hecq.

Quant à savoir elles le sont vraiment, maudites, ça seront selon la bonne âme du lecteur ou de la lectrice car parfois il y a tout de même de belles consoles de merde (NDLR: on dit j’aime pas, vilain !). Maudites donc pas vraiment, disons plus sincèrement qu’elles n’avaient rien pour elles.
Jamais au grand jamais je n’irai dire que la Jaguar en est une (de merde), ho non jamais ! C’est que la bête possède tout de même son lot de petites merveilles.

Toujours sous un trait humoristique et personnel l’auteur, pour ce volume 2, s’attaque à des machines nettement moins connues pour le joueur lambda. Il en aura sans doute entendu parlé, mais de loin, ou n’en a tout simplement jamais vue la moindre manette. Je ne vous cacherai pas que pour certaines d’entre-elles il vaut mieux ne pas les voir, les manettes, sous peine de souffrir immédiatement d’un certain malaise. « Mais qui a pu pondre un truc pareil ! », « T’as déjà eu ça en main toi ? »

Alors oui, certes le petit gameur de campagne lui va sans doute se moquer de la (on dit LE ou LA ?) Commodore Amiga CD 32 et plus encore de la Jaguar, car le mec est tout fier de dire qu’il a débuté avec « la Playstation, Monsieur, nous ne sommes pas du même bord ». Et pourtant elles font bien partie certes de l’histoire maudite (qui se veut moqueuse parfois) du jeux vidéo, mais bien de l’Histoire du médium. Il faut bien se rendre compte, quelles ont toutes apporté quelque chose (quoi que le PC FX je me demande tout de même…).

Mais je m’égare. Chose que David Hecq ne fait jamais dans ses écrits. C’est bien pour ça que ce n’est pas donné à tout le monde d’écrire un bouquin.

4 chapitres pour ce volume 2 qui ne devait en contenir que 3 à la base, mais la Vectrex est venue s’installer.
La Vectrex est une machine incroyable. Et je pense que David nous le fait bien comprendre dans les quelques pages qui lui sont concernées. Personnellement je ne l’ai jamais eu en ma possession, mais j’ai pu y jouer très tôt, je devais avoir 5-6 ans puisqu’elle est arrivé chez nous en 1983. Des amis de mes parents en avait offert une à leurs fils et je pouvais ainsi y jouer assez souvent. C’était quand même assez dingue de pouvoir jouer à des titres (que l’on pouvait qualifier fièrement de 3D à l’époque, à défaut de dire Vectorielle. Faut dire qu’on n’y connaissait que dalle) aussi beaux, alors qu’à la maison je n’avais qu’une Hanimex qui balançait des sprites en 2D primaires plus naze que ceux de l’Atari 2600 et un foutu Game & Watch. Et puis il y avait aussi son petit filtre à poser devant l’écran. Un concept vraiment bien trouvé.
Gunhed nous parle de son aventure totalement incroyable qu’il a vécu dans sa jeune vie en lien avec cette console. Je pense qu’il faut le voir pour le croire tellement c’est incroyable. J’avais fait pareil avec les premiers téléphones portables je me souviens très bien hahaha. Ne faites pas ça, jamais !
Outre ces éléments de vie, David Hecq nous explique comment est née cette machine chez MB qui arrive après la fameuse Microvision dont tout le monde se souvient et qui annonçait les prémices de la liberté de pouvoir jouer avec une console portable 10 ans avant la GameBoy. Le foutue destin des machines trop en avance sur leur époque…

Malgré les années, cela reste une belle machine qui avec son style particulier et sa technologie permet d’avoir des titres qui ne souffrent pas du temps qui s’écoule. De plus, la communauté est très présente et continue de fournir des jeux homemade. Il falloir qu’un jour j’investisse !

Le chapitre suivant concerne l’Amiga CD 32. La machine qui devait tout atomiser sur son passage et bousculer les géants, tout comme Commodore l’avait fait avec son ordinateur. Un peu comme David Hecq, un bon ami à moi fan de son Amiga 500, ne jurai plus que par l’arrivée prochaine du futur du jeu vidéo. J’ai du subir les colifichets de sa part avec ma vieille Master System qui commençait sérieusement à dater malgré ses superbes jeux. Déjà que c’était compliqué face à son Amiga 500 (je pense à Speedball) alors j’avais du mal à imaginer avec une console bien plus puissante. C’est qu’on était pas trop fortuné, les parents n’ayant pas trop voulu nous faire passer à la génération suivante, on trépignait de voir arriver les machines 32 bits qu’on allait enfin pouvoir tripoter parce qu’on avait été sage comme des images. En 1992 jamais on ne pouvais s’imaginer qu’on était deux cons à vénérer des boites qui allaient finir par couler a cause de leur machine respective et pourtant si puissante. Laissez moi rire, lui avec son Amiga CD 32, d’autre avec la 3DO (saloperie de bourgeois) et moi avec la 32X Saturn n’arrivant que plus tard, personne n’avait vu arriver cette salope de Playstation.

Une fois encore David Hecq a un truc à raconter sur sa vie de gameur et ça reste passionnant concernant l’arrivée de la CD 32. Oui elle était prometteuse et même ce cher David s’est fait entourlouper. D’ailleurs je n’ose croire que tous les acquéreurs de la dite console se sont fait foutrement bien avoir. Une sorte de publicité mensongère. C’est une 24 Bits ! Et pas une 32. Pour chopper une 32 Bits à l’époque il fallait investir sur la Marty (Encore une partie trop tôt).
Mais comme le dit si bien Gunhed, la console de Commodore n’a jamais réussie à faire rêver qui que soit. Des jeux bof, des adaptations de titres issus du PC, souvent pas folichons, des titres basculant de l’Amiga 500, des graphismes pas vraiment excitant… Il n’y avait rien qui donnait réellement envie de basculer sur cette console alors que les autres commençaient à envoyer du lourd avec les images de Virtua Fighter ou bien de Ridge Racer. Un problème d’attrait qui fonctionne également pour la 3DO et la Jaguar (mais cela est une autre histoire). Il faut des jeux pour faire vendre, mais aussi de bons jeux, car la Switch prouve que la technique pure et dure n’est pas l’essentiel.
David Hecq n’oublie pas également de nous expliquer ce qui arrive au constructeur par la suite, le démantèlement puis la mise à mort du nom.
Petit aparté, méfiez vous des chats, ils semblent ne pas apprécier l’Amiga CD 32.

Le troisième chapitre s’attaque à la Jaguar, la Jag comme on dit pour les voitures. Sur le papier une bête de course qui allait terrasser les consoles 16 bits en fin de vie, mais surtout mettre à l’amande les futurs 32 bits. Manque de bol, elle ne fera rien du tout. Elle va se ridiculiser toute seule. Ce chapitre nous explique pourquoi tout a foiré. Les seules petites choses à sauver ne sont pas pour autant oubliées.
Ce chapitre met aussi en évidence la course inutile des constructeurs quant à la console qui aura le plus gros nombre de bits. La guerre a celui qui aura la plus grosse a couté la vie à Atari, mais a failli couter la vie à beaucoup d’autre finalement. Si il y a bien une console qui ne m’attire pas du tout c’est bien celle-ci, qu’elle soit à cartouche ou à CD.

Le livre se termine sur une sorte d’OVNI dont finalement on ne connait pas grand chose, mise à part son nom, le NEC PC FX. Ginette a beau se dire qu’avec un coprocesseur gérant la 3D la console de NEC aurait pu faire de beaux jeux, nul doute que face au rouleau compresseur Playstation, elle n’aurait pas fait le poids.
Cette partie du livre est très intéressante, car elle traite une machine vraiment peu connue. Certes elle n’a pas beaucoup de jeux, mais ce n’est pas vraiment ça qui a fait qu’elle a été totalement effacée de la mémoire des joueurs de l’époque. NEC a été totalement à côté de la plaque lors de la conception et voilà le résultat. De l’argent dépensé inutilement. L’histoire de cette console est très intéressante et Gunhed en parle divinement bien. Vu le flop je ne regrette évidemment pas de l’avoir laissé de côté pour foncer tête baissée vers la Saturn, mais je me dis que de l’avoir dans la collection juste à but historique aurait pu être sympa. Mais c’est ainsi ma petite dame.
Vraiment si vous ne connaissez pas cette console il faut lire le chapitre la concernant. De plus l’auteur explique très bien pourquoi elle a totalement foiré et mets bien en évidence le climat économique dans lequel elle est arrivée.


Toujours dans un ton débridé, comme dans le volume précédent (et comme le volume suivant j’espère), David Hecq, nous raconte sa vie mais aussi la vie de consoles moquées, maudites, oubliées, de leur naissance à leur mort.
Le ton parfois moqueur laisse pourtant entrevoir un profond respect pour toutes les machines mentionnées.
Mais derrière ces grosses ficelles humoristiques de personnage grivois se cache véritablement un hommage à des consoles qui ne méritent pas qu’on les oublies. Et ça c’est beau.

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