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Test : Luigi’s Mansion 3 [Switch]

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Genre : Action-Aventure
Langues : Français
Développé par Next Level Games
Édité par Nintendo
Sortie France : 31/10/2019
Taille : 6547 MB

8,5/10


Luigi’s Mansion avait marqué les esprits à sa sortie sur Gamecube en 2001 avec sa parodie de survival-horror tout public et surtout pour avoir donné une personnalité à Luigi, un des personnages les plus lisses de Nintendo jusqu’ici.

Très apprécié de la presse et des fans, celui-ci a eu le droit à une suite sur Nintendo 3DS en 2013 qui a divisé à cause de sa structure hachée mais adaptée pour une console portable. Avec la sortie de ce troisième épisode sur Switch, nous pouvons nous demander si, comme sa plateforme d’accueil, ce nouveau Luigi’s Mansion arrive à conjuguer le meilleur des deux mondes.


Nous retrouvons donc Luigi accompagné de Mario, Peach et les Toads qui ont été invités à passer un séjour dans un hôtel somptueux. Mais évidemment, n’ayant pas retenu la leçon du premier Luigi’s Mansion, le plombier vert n’a pas compris que c’était en réalité un piège du Roi Boo, une fois encore délivré de sa peinture, pour se venger. L’hôtel est, en réalité, rempli de fantômes et les amis de Luigi ont été capturés. Grâce à sa trouille légendaire, seul l’éternel Joueur 2 a pu s’en sortir et, avec l’aide du Professeur K. Tastroff et de son fidèle Ectochien, représente le dernier espoir de Mario et compagnie.

Mais retrouver tout ce beau monde ne sera pas chose aisée. L’hôtel est constitué de 17 étages, représentant chacun un niveau du jeu. Chaque niveau est construit autour d’un thème : un centre commercial, une salle de sports ou, plus insolite, une suite égyptienne. Comme dans le premier Luigi’s Mansion, un fantôme majeur sert de mini-boss et est à capturer à chaque étage, permettant de récupérer les boutons volés de l’ascenseur et d’accéder à de nouveaux étages. Bien que ces fantômes aient une personnalité bien définie, il est dommage que l’on n’ait pas le droit de connaître leur histoire comme pour les habitants du manoir du premier jeu.
On trouve, bien sûr, des fantômes en guise d’ennemi communs se basant sur le modèle de Luigi’s Mansion 2, à savoir un faible genre d’ennemis (7 au total) mais déclinés en plusieurs variantes en accord avec le thème du niveau et des tactiques de défense différentes. Cela permet ainsi de varier intelligemment un ennemi autrement répétitif.
Même si l’on retrouve la localisation unique et la liberté d’exploration du premier Luigi’s Mansion, cette progression par niveau reste, tout de même, linéaire et n’offre, malheureusement, peu de retour en arrière durant l’histoire. Quant aux niveaux eux-mêmes, ceux-ci sont construits comme une succession d’énigmes reposant sur les nombreuses mécaniques de gameplay à disposition. Les puzzles sont inventifs, compréhensibles et savent bien utiliser les mouvements de Luigi à bon escient.

Comme à chaque rencontre avec K. Tastroff, Luigi se voit affubler d’une nouvelle version de l’Ectoblast, la version G-LU cette fois-ci. Celui-ci a pour principale fonction de capturer les fantômes de l’hôtel du Repos Eternel. Cette capture se fait de manière similaire à Luigi’s Mansion 2 : il faut d’abord aveugler le fantôme avec un flash de la lampe torche avant de commencer l’aspiration. La projection, nouveau mouvement de ce volet, vous permet d’envoyer valser les fantômes afin de faire baisser plus rapidement leur barre de vie mais aussi d’écraser d’autres fantômes proches. Si celle-ci est amusante à utiliser, le jeu se repose beaucoup trop dessus à un tel point qu’il est impossible de ne pas l’utiliser et cela est d’autant plus dommage qu’elle est moins agréable à manier que l’aspiration chargée de Luigi’s Mansion 2.
Ce nouvel Ectoblast intègre également le personnage de Gluigi, que l’on a pu apercevoir dans le portage de Luigi’s Mansion sur 3DS, introduisant les puzzles en coopération. Cette version gluante de Luigi a une structure moléculaire si particulière qu’il est capable de passer au travers des barreaux mais est extrêmement sensible à l’eau. En mode solo, une simple pression du stick gauche permet d’alterner le contrôle entre Luigi et Gluigi. Ce jonglage n’est pas forcément facile à appréhender selon la rapidité d’action demandée par les puzzles. Mais en mode 2 joueurs, on constate très clairement que ceux-ci ont été pensé pour la coopération avant tout et qu’ils deviennent ainsi plus plaisants. Pour situer, on se rapproche beaucoup du fun du mode coop de Portal 2.
La lumière noire de Luigi’s Mansion 2 revient également, permettant de révéler des objets cachés et la bourrasque, nouveauté de cet épisode, vous permet de vous propulser quelques secondes dans les airs. Mais ces deux mécaniques restent en retrait et servent avant tout pour découvrir des secrets.
Enfin, bien que n’étant pas un mouvement de Luigi, le jeu repose énormément sur l’interaction physique avec les objets du décor, à un tel point que tout peut être bousculé durant l’aventure. D’une certaine manière, cette gestion de la physique est très proche de celle de The Legend of Zelda : Breath of the Wild car elle est souvent au centre des énigmes. Le meilleur exemple reste la gestion des grains de sables à l’étage égyptien permettant de former des dunes. Toutefois, on remarquera des bugs fréquents avec la collision des objets qui donne l’impression que les objets tremblent de peur. David Goodenough dira, toutefois, que c’est en accord avec l’ambiance.
Quant au jeu, il conviendra parfaitement pour les plus jeunes mais les joueurs expérimentés risquent de le trouver trop facile, notamment à cause du fait que l’on peut facilement régénérer ses points de vie. Cette déception s’étend également à la chasse à l’argent, très abondant dans cet hôtel et amusant à récupérer certes mais qui n’amène à aucun résultat intéressant. Aucune amélioration n’est disponible et seuls peut être achetés une vie supplémentaire (inutile donc) et des balises pour trouver les gemmes et les Boos cachés. De même, ces bonus ne sont là que pour élargir la durée de vie et ne propose pas une récompense suffisamment convaincante.

En plus du mode Histoire, Luigi’s Mansion 3 propose des modes secondaires orientés multi-joueurs. Pour commencer, la Tour Hanté, issue de Luigi’s Mansion 2, est de retour et propose à 8 joueurs en local ou en ligne de capturer tous les fantômes d’un étage en un temps imparti. Ces étages sont générés de manière aléatoire mais les modèles sont trop peu nombreux pour qu’on ne remarque pas une répétition de ceux-ci. Une fois tous les étages complétés, il faut battre un boss avant d’atteindre la victoire. Déjà amusant dans l’épisode 3DS, cette version remaniée est toujours aussi prenante et solide.
Chose que l’on ne peut pas vraiment dire du mode Jeux de l’étrange. Ce mode propose à 8 joueurs répartis en deux équipes (Luigis contre Gluigis) de s’affronter sur la même console à 3 mini-jeux. Il faut, au choix, collecter le plus de pièces, capturer le plus de fantômes ou détruire le plus de cibles en un temps imparti. Même s’ils demeurent plaisants le temps d’une partie, ils restent non-pertinent avec le reste du jeu et ressemblent plus à des mini-jeux rejetés de Super Mario Party.

A contrario, ce qui est pertinent est le soin apporté à la direction artistique. Dès les premières secondes du jeu, on ne peut qu’être bouche bée face à la qualité incroyable de celle-ci. Les animations sont travaillées, expressives et pleine de personnalité, que cela soit dans les cinématiques ou même en pleine partie avec les fantômes qui font des bêtises ou Luigi qui démontre qu’il descend de la poule mouillée à la moindre occasion.
Le niveau de détail des textures est également étonnamment élevé comme on peut le voir sur la casquette de Luigi qui présente les points de couture du L ou même les habits en général qui affichent un grain différent selon la texture du tissu.
Il nous est possible d’apprécier pleinement tout ce travail au travers de nombreuses cinématiques bienvenues et on regarde avec joie les interactions entre les différents personnages. Luigi’s Mansion 3 atteint clairement le même niveau de travail des cinématiques que Ratchet & Clank, Crash Bandicoot N. Sane Trilogy et Spyro Reignited Trilogy.
Et malgré ce rendu stupéfiant, la console arrive à proposer une expérience de jeu nette et stable, quelque soit le mode. Selon DigitalFoundry, le jeu tournerait en 900p en mode TV et 720p en mode portable mais presque toujours à 30 images par secondes stables, un véritable bonheur pour les pupilles.
Les compositions musicales, elles, sont de bonne qualité mais sont moins mémorables que celles des précédents opus. Donc pas de Luigi qui sifflote le thème du jeu. Les doublages restent du charabia malgré les cinématiques mais elles sont suffisamment variées pour convenir à des situations bien spécifiques.


Véritable bonbon pour les yeux, Luigi’s Mansion 3 propose une esthétique peaufinée et devient le premier exemple de jeu ressemblant à un film d’animation sur Nintendo Switch. Tout comme sa plateforme d’accueil, il a réussi à mélanger les concepts des deux précédents jeux pour offrir une aventure à déguster comme on le souhaite, même si la progression linéaire risque de décevoir certains fans. Enfin, son gameplay taillé autour des puzzles adaptés pour deux joueurs permettra de passer de bonnes soirées à se creuser les ménages un peu comme le mode coop de Portal 2, même si le manque de bonus de complétion laissera les fans les plus acharnés sur leur faim.

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