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Avis : Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre

 

 Pourquoi vous parler de Soldats Inconnus, outre le fait qu’il vient de sortir en format cartouche en bundle avec Child of Light sur Switch ? Et bien tout simplement car je considère ce jeu comme l’un des meilleurs, même s’il n’est pas sans défauts.

Mais, il est aussi bien plus qu’un jeu et je crois que c’est ce qui fait grandement la différence. Pour l’avoir eu dans les mains dès Novembre 2014 sur PS3 et l’avoir proposé quasiment immédiatement à un large panel de joueurs ou non joueurs, j’ai rapidement compris que ce jeu français signé Ubisoft pouvait apporter beaucoup.


La Première Guerre mondiale dans le Jeu Vidéo n’est que trop peu représentée, pourtant c’est, pour nous Européens, la guerre la plus violente de notre histoire. Mais l’industrie du Jeu Vidéo plus Américaine et Japonaise n’a que faire de notre culture, préférant rappeler que la Seconde Guerre est un vaste terrain de jeu, où tirer sur des zombies est une chose trop cool.

Non, la Grande Guerre est tout sauf cool, et tout autour de nous (du moins dans le Nord du pays) bâtiments, cimetières militaire sont là pour nous le rappeler. Pourtant c’est une équipe d’Ubisoft de Montpellier qui voyant le centenaire arriver a proposé un jeu nous contant cette horreur absolue, cela d’une façon très posée en ajoutant un aspect très pédagogique.
Soldats Inconnus raconte l’Histoire comme jamais auparavant.


Soldats Inconnus nous conte l’aventure de 4 personnages qui vont devoir lutter contre les événements terrifiants de cette maudite guerre. Traverser le conflit et ses plus abjects événements, sans jamais craquer.

Avec le soutient de la Mission du Centenaire (ainsi que la mini série télévisée française Apocalypse) l’équipe d’Ubisoft a voulu retranscrire les moments intenses de cette guerre. Le tout en étant le plus proche possible de la réalité. Si les moments marquants ou faits historique sont ici les vrais, le développeur n’en à pas oublié de parler de la vie de tous les jours durant cette Grande Guerre.

Soldats Inconnus ne laisse pas de place à un conflit d’intérêt entre les protagonistes, quelques soient leurs origines. Ils sont tous dans la même galère et vont vivre tout cela durant 4 ans. Pas de gentils Français ou de méchants Allemands.

Le jeu débute comme pourrait débuter un cours d’histoire. Présentation du conflit, avec son origine, on nous parle juste des faits. Puis on nous présente l’un des protagonistes. Karl, d’origine allemande et vivant en France, avec sa femme Marie. Il se voit contraint et forcé de quitter le pays. Le voilà expulsé et enrôlé de force dans les rangs de l’armée germanique, contre son grès et va devoir batailler malgré lui contre son pays d’adoption, le pays où il vit avec sa famille. Mais un malheur n’arrive jamais seul. Mobilisation générale oblige, Emile, le beau père de Karl et père de Marie, reçoit quant à lui une lettre l’informant de rejoindre l’armée pour être enrôlé. Ici débute le jeu avec un tutoriel simple et classique, nous permettant de prendre en main rapidement le jeu et les personnages que nous allons incarner. Un peu plus loin, nous allons rencontrer Freddie, un Américain revanchard, venu se marier à Paris et où sa femme décédera tragiquement après une attaque Allemande. Emile et Freddie se lieront d’amitié immédiatement. Cela sera ensuite au tour de Anna, une infirmière belge. Son histoire est assez particulière, puisqu’elle recherche son père, scientifique et concepteur d’une arme puissante pouvant faire basculer la guerre. Son rôle sera de soigner les blessés et si au final, elle n’en soigne pas beaucoup, vous allez en rencontrer énormément. Enfin, vous serez accompagné de Walt, un chien Allemand de la croix rouge, qui va se lier lui aussi d’amitié avec ces hommes et cette femme et va devenir votre plus fidèle allié.

Français, Canadiens, Sénégalais, Indous, Australiens… Vous rencontrerez toutes ces nationalités qui sont venues défendre cette partie de l’Europe de la menace Allemande. Le jeu de par cette façon de relier les hommes et femmes de toutes origines démontre volontairement qu’il y a toujours du bon dans l’Homme. D’ailleurs souvent, Anna et Emile sauveront des Allemands. Emile évitera lui aussi une mort certaine après avoir sauvé un ennemi dans les tréfonds des galeries souterraines, dans ce que l’on appelle la guerre des mines qui a eu à Vimy. Derrière ce moment sombre, il en ressort beaucoup de fraternité et beaucoup de courage. Pourtant Soldats Inconnus veut aussi présenter autre chose. Car si la guerre nous est représentée dans le jeu comme violente dans ce qu’elle est visuellement, ici vos personnages ne tuent pas. Ils assomment seulement. Il faut dire que certaines images, certains dessins sont déjà suffisamment explicites dans leur description. Pas besoin de rajouter du meurtre. Les scènes de morts dûes à la guerre se suffisent à elles même.

Ubisoft Montpellier en sus de ces moments tragiques ou de joies ont fait le maximum pour apporter -comme je l’ai déjà dit- des connotations Historiques. Et du fait, chaque scènes, chaque chapitres vous emmènent à une date bien précise, dans un lieu marquant de la guerre. Reims, Vimy ou bien encore les Taxis de la Marne sont présents.
Evidemment, l’utilisation de gaz chimique tel que le gaz moutarde à Ypres, les premiers avions de guerre, ou les premiers chars sont aussi de la partie. Des camps de prisonniers, l’utilisation des masques à gaz pour les chiens en passant par la grosse Bertha, tout y est.
Si tout ça nous le vivons, il y a aussi à côté des phases de jeu des objets à récupérer ici et là. Ce sont des objets de la vie courante, soit provenants des militaires présents sur le front, soit provenants des civils restés derrière. Et puis -toujours en collaboration avec La Mission Centenaire et Apocalypse- des informations nous sont données sous forme de photos et de textes nous racontant la vie à Paris, en campagne ou dans les tranchées. Ce petit plus est là pour informer, pour éduquer. Les lettres que s’envoient nos ‘héros’ durant leurs quelques moments de pause sont de vraies missives. Narrées par Marc Cassot (Albus Dumbledore dans Harry Potter) les mots prennent vie.

La direction artistique choisie est très particulière et attire immédiatement le regard. Après 4 ans où j’ai pu présenter le jeu durant des commémorations (chaque 8 Mai, chaque 11 Novembre, 4 Juillet -Big Day de Blérancourt-, 2 Septembre -libération du village-) je peux vous garantir que les jeunes adorent ce style BD entièrement dessiné à la main. Le moteur graphique, le UbiArt Framework (déjà utilisé sur Rayman Legends et sur Child of Light), est d’une efficacité rare. Toute la dureté que vivent nos personnages dans ces environnements funestes passent bien plus facilement. Le quatrième chapitre, très très dur avec ses cadavres sur le sol le long du Chemin des Dames (lors de l’offensive Nivelle), devient moins sinistre, moins macabre. Il y aussi beaucoup de détails comme les gradés de l’Etat Major qui vaquent à leurs occupations dans les mines, ne se souciant pas des galères de leurs soldats…
La prise en main est assez intuitive et traverse bien les années. Ce gameplay on le retrouve d’ailleurs dans My Memory of Us (qui lui nous conte la vie dans les ghettos de Varsovie durant la seconde guerre mondiale). Les énigmes ne sont pas difficiles à résoudre et pour les plus jeunes seules quelques unes pourront peut être poser quelques soucis. Pour anecdote, à chaque fois que j’ai proposé le jeu en libre accès, j’ai vu tous les enfants, ou presque, bloquer sur l’Indien et ses 3 bâtons de dynamite.
Petits moments de répit du jeu, les phases de poursuites. La vue de profil change pour passer de face, rappelant Mickey Mania. Vous allez être poursuivis par différentes choses qui vous veulent du mal. Mais si je parle de moments de répit, malgré le fait que l’on se fasse canarder par un Zeppelin, c’est cette partie du jeu qui apporte un vent de fraîcheur, de par le gameplay qui innove, mais aussi de par sa bande son. Car comme Rayman et ses niveaux musicaux, il faudra trouver le timing parfait pour esquiver les obstacles qui vont arriver devant vous. Vos réflexes seront pour le coup mis à l’épreuve sur fond de musiques classiques.

L’arrivée sur Switch ajoute le tactile à la façon de jouer. Issu de la version Android et iOS, ce gameplay est agréable, mais j’ai préféré continuer avec mon pad. Bonne idée cependant que de pouvoir profiter du mode portable de la console.
Autre petit plus proposé dans cette version Switch, deux artbook digitaux. L’une d’elle est une bande dessinée illustrant une préquelle, l’autre est une succession de pages nous proposant de découvrir des esquisses de dessins utilisés pour le jeu.


Soldats Inconnus est donc plus qu’un jeu. Soldats Inconnus est un véritable concentré Historique. Son contenu avec ses histoires si touchantes, avec ses informations et ses documentations, sa patte graphique… c’est une pépite comme on en fait trop peu.
Il faut remercier Ubisoft Montpellier pour ce joyau vidéo ludique.
Seul reproche et c’est le fan qui parle, pourquoi depuis ces quatre années passées, ne pas avoir terminé le jeu. Pourquoi ne pas avoir ajouté ce 5eme personnage, Georges, cet aviateur Anglais pourtant présenté dès les premiers trailers du jeu (que l’on voit pourtant une fois in game), puis écarté ?


Depuis toutes ces années et malgré les animations réalisées par l’association ACJV, je n’ai dû terminer Soldats Inconnus que quatre ou cinq fois, la cause aux enfants qui veulent toujours recommencer le jeu au début, bien leur en prend car je connais désormais les deux premiers chapitres plutôt bien. Chaque fois que j’arrive au bout, je me rempli d’émotions, les dernières images me faisant craquer. Le message retranscrit dans ce final se comprend facilement car la mise en scène absolument tragique -pourtant réelle (cela s’est passé près de chez moi à Ambleny, Chacrise, Braine, Soissons, Nouvron-Vingré, Paars, Pontavert ou bien encore Grisolles)- est dur, très dur et prouve l’ignominie et la stupidité des dirigeants.

Mais ce qui m’étonne toujours c’est la façon dont le jeu arrive à attirer l’attention des jeunes et des moins jeunes, grâce sans doute à son style, mais aussi à ce gameplay simple et proche du Point & Click. Leurs réactions au moment où Emile est touché par une balle Allemande, quasiment dès le début du jeu, ça n’a pas de prix.
Après une session de jeu d’une heure environ, c’est très souvent que les parents me demandent si le titre se trouve en format physique ou toujours sur le PSstore ou le Xbox Live. Et puis il est aussi drôle pour moi de faire un peu le professeur d’Histoire, car les jeunes joueurs ne vont pas toujours lire ce qui est proposé dans la partie information. Dommage car cette section, pourtant in game est vraiment complète et passionnante.


Genre : Réflexion / Plateformes
Langue : Français
Sortie : 25/06/201408/11/2018
Développeur : Ubisoft Montpellier
Éditeur : Ubisoft
Taille : 2684,35 MB
PEGI : +12

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2 commentaires

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