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Test : Tesla VS Lovecraft

Tesla VS Lovecraft

Genre : Twin-Stick Shooter
Développé par 10Tons
Édité par 10Tons
Sortie France : 16/03/2018
Taille : 257,95 MB

Site Web Officiel

6/10


Associer Nikola Tesla et Howard Phillips Lovecraft dans un jeu vidéo, il fallait oser. Le premier était un génie en électricité, le second l’extraordinaire créateur du mythe de Cthulhu. Les deux ont changé le monde à leur façon.
Tesla c’est finalement celui qui vous permet de jouer aujourd’hui, grâce à l’électricité et Lovecraft a concrètement imaginé ce que l’on appelle aujourd’hui la science-fiction horrifique, au même titre que Edgar Alan Poe, mêlant horreur et science occulte.
Le jeu Tesla Vs Lovecraft met justement à l’honneur cette précieuse différence, cette opposition devrais-je dire, entre les deux hommes, puisque Nikola Tesla prône la modernité et la connaissance à tout prix, alors que ce cher Howard Lovecraft indique assez fréquemment son mépris pour la science. Si c’est assez discrètement sous-entendu dans ses livres sauf peut-être dans La Couleur Tombée du Ciel, l’auteur estime que la recherche de la connaissance absolue amènera l’humanité au Chaos. Cependant Lovercraft se considère comme athée puisqu’il ne veut croire en l’existence d’une spiritualité cosmique régnant sur l’univers.
Méditez donc cette phrase signée de l’auteur : « Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c’est l’incapacité de l’esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu’il renferme. » Vous avez 4 heures.

Avec tout ça, le scénario arrive tout de même à être dépouillé. Lovecraft fait appel à la force de Cthulhu pour détruire Tesla et l’empêcher de répandre sa science et ses découvertes à travers le monde.
Tout ce déchirement d’idées et de croyances se déroule dans une ville sans nom (peut-être à Arkham), et qui selon toute vraisemblance doit se trouver aux USA , les deux ayant vécus près de New York. Nous allons donc arpenter plusieurs endroits dans cette ville, désertée par les humains, mais pas par les suppôts de Cthulhu venus nous éliminer en très très grand nombre.

Nous avons ici à faire à un Twin Stick Shooter. Je déteste cette appellation. Créé simplement pour se différencier de la grande famille des Shoot them Up dont il emploie pourtant tous les principes, ce style bâtard n’a de différence avec ses ancêtres, Ninja Commando ou Ikari Warriors, uniquement parce que tout se déroule dans une zone fermée.
Ce type de jeu et ses phases de gameplay où l’on tire sur absolument tout se qui bouge n’est concrètement nouveau que de par l’utilisation des deux sticks pour se déplacer et tirer sur 360°.
Si aujourd’hui le style revient un peu sur le devant de la scène grâce à des petits studios indépendants (avec Nex Machina par exemple), cela me rappelle fortement un jeu paru il y a de nombreuses années sur la Dreamcast, le fameux Cannon Spike… Mais c’est le papi que je suis qui s’égare.

Vous incarnez donc le jeune Tesla qui doit se défendre face à des hordes de monstres de tous genres et sortant des grandes profondeurs. Pour vous défendre, moult armes et compétences seront à votre disposition, ainsi qu’un mecha. Au fil des niveaux vous allez pouvoir upgrader tranquillement tout ça et par la suite, trouver plus de cristaux pour accélérer vos améliorations. Améliorations qu’ils ne faudra surtout pas négliger, car la difficulté ira en grandissant, sans quoi vous risquez de mourir assez souvent. Vous aurez le droit aussi à un dash/téléportation pour esquiver les vilaines bêtes qui vous suivent de trop près. Il faudra faire preuve d’un peu de patience pour bien maîtriser les attributs des armes qui vous tomberont sous la main, mais cela se révélera payant.
Le gameplay est nerveux et n’offre pas vraiment de repos, il faut vraiment avoir l’œil partout et l’anticipation ne vous sera pas forcement d’une grande utilité.

Graphiquement ce n’est franchement pas terrible. La Switch n’a pas à rougir, puisque c’est aussi moche que sur les autres plateformes. Je n’irai pas à dire que c’est digne de la Dame Blanche dont je parlais plus haut ou de la PS2, mais presque. Les zones sont ultra répétitives, et le fait qu’il fasse constamment nuit n’aide franchement pas à apprécier le travail des designers. A contrario ça claque de partout aux niveaux des explosions. C’est très coloré et cela fait un bien fou à la rétine.
Lors du premier combat final, la présence de Yog-Sothoth pourra faire sourire, car concrètement la puissance et la taille ‘du tout en un et un en tout’ laissent à désirer et n’est en rien comparable à celui décrit dans l’univers de Lovecraft.

La présence de musique dans Tesla VS Lovecraft est quasi nulle. Elle est très discrète et penche vers une musique tout de même en adéquation avec le jeu, c’est à dire onirique et sombre. C’est plus violent lorsque vous êtes avec votre Mecha, mais cela reste anecdotique. Niveau bruitage, il n’y a pas grand-chose à entendre non plus. Le bruit de vos balles, les cris des monstres, de leurs douleurs lors de leur mort et le tour est fait. Nous ne sommes pas dans une ambiance digne de Resident Evil ou de Silent Hill si vous voyez ce que je veux dire. Les Finlandais de 10tons, vont droit à l’essentiel et c’est sans doute mieux ainsi.

Parlons durée de vie maintenant. Tesla VS Lovecraft vous en donnera pour votre argent, avec près de 10 heures de jeux, voir plus. En effet, après avoir passé environ 2 heures sur le premier niveau de difficulté, il faudra affronter les deux autres, bien plus ardus, sans oublier les boss qui vont avec.
Le jeu terminé vous offrira la possibilité d’y retourner grâce à une rejouabilité intéressante ; En ce sens où il vous sera possible de terminer des quêtes journalières qui vous permettent de gagner des cristaux supplémentaires pour votre équipement. Il vous sera donc possible de les augmenter à 100 % et ainsi, par exemple, utiliser plus longtemps le Mecha ou bien encore vous téléporter à l’infini.
Vous pourrez aussi vous essayez au mode survie, totalement bestial.

Enfin, et voilà qui est intéressant, le jeu nous offre un mode multi, jusque quatre joueurs où tout devient carnage. Si la difficulté se veut à la baisse du fait d’être plusieurs, le plaisir de jouer n’est malheureusement pas accentué. A quatre, c’est juste une boucherie, rien de plus.

Tesla VS Lovecraft est un jeu bien sympathique, je dois l’avouer. Il m’a fait passer un très bon moment. Je vais d’ailleurs, à la fin de ce test, retourner sur le jeu pour affronter de nouveau le niveau Eldritch et ses belles références aux créateurs du Necronomicon et de Azathoth.
Vraiment, il serait dommage de passer à coté de ce jeu, d’un si vous aimez le style et de deux si vous aimez l’univers étrange de Lovecraft.
Et puis pour ce prix, franchement, cela serait idiot de ne pas y jouer.

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