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Test : Tokyo Mirage Session #FE Encore [Switch]

Tokyo Mirage Session, ça donne quoi au final ? (Oui je dis bien « au final », alors que je ne l’ai pas encore terminé, mais j’estime qu’après presque 25 heures passées en sa compagnie, il y a peu de chance pour que mon avis et le jeu changent )

Et bien, comme souvent avec moi, c’est plutôt mitigé. Oh, ce n’est pas un mauvais jeu, loin s’en faut. Il a son lot de qualités : pour commencer, cette fois, il est traduit.

Ensuite, son système de combats est bien rodé, dynamique et addictif. Très intelligent, dans la veine de ses grands frères SMT. Il n’y a pas à tortiller du cul pour chier droit, une fois de plus, Atlus démontre tout son savoir faire inégalé et prouve qu’il est le maître absolu du bon vieux JRPG au tour par tour !

Et pour finir, (oui, déjà…) ses donjons sont très bien conçus visuellement et ludiquement, reposant tous sur un mécanisme/gimmick astucieux qui leur est propre.

Mais de là à dire comme je l’ai déjà lu ailleurs, que ce jeu était le « brouillon » de Persona 5…

… Heu… il serait temps de s’acheter un sens critique.

Parce qu’à côté de ça, le jeu enchaîne les fautes de goût…

Un chara design douteux, une technique pauvre, des décors colorés (pastels et flashy, cherchez la subtilité, Shojo au rabais powaaaa…) qui bavent, des musiques atroces pour qui n’est pas fan de J-Pop… Je dirai que… plus que l’esquisse d’un éventuel Persona de la série principale, il s’agit ici des fonds de tiroir de la licence…

Comme si chaque idée présente dans Tokyo Mirage Session était en réalité la candidate recalée pour d’un autre jeu…

De même, le soft se veut être un cross-over entre deux (les deux meilleurs représentants du JRPG actuel ?) univers emblématiques, mais non content de ne pas arriver à les marier, il finit par ne ressembler ni à l’un, ni à l’autre… Ca la fout un peu mal quand même… Ce qui fait que ni le fan de SMT, ni le fan de Fire Emblem n’y trouvera son compte. C’est comme si on avait essayé de mélanger de force de l’huile et l’eau. Or, on sait ce qui se passe quand on tente une telle association contre nature : la mayonnaise ne prend tout simplement pas.

Chacun se sentira floué de voir son univers favori se faire ainsi maltraiter. Encore que pour le coup, ce soit SMT qui s’en tire le mieux (le moins pire, disons…), l’univers de Fire Emblem s’astreignant plutôt au caméo insipide…

Au final, ce n’est pas ce à quoi le fan était en droit de s’attendre !

Si je vous dit « SMT x FE », la première chose à laquelle vous allez logiquement penser sera des paladins qui débarquent dans un Tokyo post apocalyptique, dévasté par les démons. Pas à des idoles de J-Pop qui gerbent du kawaiii par tous les trous !

Il y a clairement trahison et il suffit d’ailleurs de regarder les réactions au premier trailer de présentation du jeu pour mesurer l’impact de cette déception justifiée.

Et pour la première fois, je regrette les héros « silencieux » si chers aux SMT traditionnels… Car Itsuki est une vraie tâche. Heureusement, les autres personnages du casting s’en sortent mieux, car bien qu’ils soient des clichés ambulants, ils restent suffisamment bien écrits pour être attachants. Mais alors notre protagoniste… il est insupportable tant il manque de personnalité et n’a aucun but dans la vie… c’est à se demander ce qu’il fout là (lui même se le demande d’ailleurs…), si ce n’est pour constituer le principal love interest de 80 % du cast féminin. Alors, je sais bien que ce genre de héros a le vent en poupe dernièrement dans les shonen modernes (Monsieur Tout le Monde, pour rassurer le fan masculin et l’aider à s’y identifier.), mais clairement, le choix n’était pas judicieux ici.

Et c’est d’autant plus flagrant que héros silencieux ne veut pas forcément dire « sans personnalité ». A titre d’exemple, Joker en avait dix fois plus, au travers des réponses qu’on pouvait lui faire dire… Ce qui ne fait que renforcer le problème principal du jeu à mon sens : (hormis son manque de personnalité) son absence totale de second degré. Je veux dire, le jeu aurait pu devenir totalement culte (et pas juste « acceptable » comme c’est le cas ici), si seulement il avait OSE s’affranchir de ses propres codes. Je veux dire, merde quoi, on a quand même une idole qui… présente une émission de cuisine consistant à réchauffer des plats au micro-ondes !

Vous saisissez le potentiel ironique/comique du truc ???

Et bien malheureusement, rien n’est fait à ce sujet… le jeu se prend beaucoup trop au sérieux, quitte à sauter à pieds joints dans le ridicule…

Quel dommage quand on voit son système de combat absolument époustouflant et surtout, le challenge qu’il représente pour qui joue « normalement » (c’est à dire sans farmer à outrance). Car le titre est loin d’être facile, malgré ce que son aspect « Bisounours sous LSD » laisse présager…


Reste alors à voir si, à vos yeux, un système de combat jouissif, où tout s’enchaine miraculeusement bien peut suffire à sauver le carnage narratif que constitue cette mauvaise farce…


Genre : T RPG / Tour par Tour
Langue: Français
Développé par : Atlus / Intelligent System
Edité par : Nintendo
Taille : 11539,00 MB
PEGI : +12
Sortie : 17/01/2020
Support : Switch, WiiU


Test réalisé par Manuela DS

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