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The SaturnDay’s #27

Profitons de la sortie du Remake de Panzer Dragoon sur Switch pour nous rafraîchir la mémoire concernant l’une des pièces maîtresses de la Saturn, qui si elle peut paraître ou apparaître telle un simple brouillon de sa suite Zwei, mérite tout de même que l’on s’y attarde.

La Saturn si injustement mise de côté par de nombreux joueurs par le passé, commence avec le temps à être reconnue à sa juste valeur. Oui elle aussi possède de nombreux jeux cultes et la série des Panzer Dragoon en fait partie.

Paru le 10 mars 1995 soit juste quelques mois après la sortie de la console alors que la Playstation est encore loin d’être à son apogée, la Team Andromeda et Yukio Futatsugi vont faire le pari d’un Rail Shooter en 3D alors que la console noire la gère encore plutôt difficilement. Avec des tours de passe passe à la Mac Gyver, l’équipe va pourtant réussir un tour de force. Et si on parle toujours de prouesses techniques à l’époque voir de démo (ce qui est faux) pour enfanter le jeu, Panzer Dragoon est bien plus qu’un tas de polygones.
D’abord conçu sur des stations Silicon Graphics, une puissance loin des faibles capacités de la Saturn, la Team Andromeda a du créer ses propres outils de développement, rééquilibrant sans cesse les éléments 3D et 2D pour donner au jeu toute sa splendeur. Le jeu prendra du retard, d’abord prévu au lancement de la console, il n’arrivera qu’au mois de mars. Un mal pour un bien.

Panzer Dragon 2

De ce premier Panzer Dragoon, face à son successeur on retiendra tout de même de belles choses, d’abord ce qu’il a apporter à Sega pour sa console encore toute jeune, de la reconnaissance pour Yukio Futatsugi et la Team Andromeda, mais surtout l’univers ample et vaste qui débute avec les 7 longues minutes d’introduction. De longues minutes, qui a l’époque laissent sans voix avec une mise en scène aux petits oignons.
Un univers fantasy jusqu’alors rarement vu dans le jeu vidéo, un univers complet qui débute avec Zwei et va s’étendre jusqu’à l’épisode Saga (et par la suite Orta), un univers où des terres désolées évoquent une humanité cachée et sur le point de disparaître.
La Team Andromeda a écrit les premières lignes d’une histoire assez classique post apocalyptique, mais vraiment complète et qui tient bien la route, suffisamment du moins pour être plausible et pas capillotracté.
Il y a bien longtemps, sur une planète inconnue, mais qui pourrait très bien être la Terre, les Anciens ont crée des créatures appelés bio-armes qui ont fini par éradiquer ou presque les Hommes. Ces derniers vivent aujourd’hui telles des tribus dispersées sur la planète. Alors que la peur règne toujours sur ces petites populations la peur envers cette technologie, la tribu des Impériaux trouve une tour utilisant une technologie assez puissante pour mettre à genoux les bio-armes. Gagne alors l’espoir de la reconquête de l’humanité face à ces êtres puissants. Evidemment avide de pouvoir les Impériaux vont finir par revoir leurs prétentions à la hausse. S’ensuit la conquête par l’Empire des autres tribus. C’est alors que sans crier gare la Tour va commencer à présenter des signes d’activités étranges et encore jamais vues. Au même moment des rumeurs arrivent jusqu’aux oreilles des Impériaux, selon lesquels de mystérieux dragons seraient apparus et seraient des armes ultimes des Anciens.
Alors dans toute cette histoire, on se demande en quoi vous simple joueur allait bien pouvoir intervenir. Justement j’y viens ! Vous (Keil Fluge -Kyle dans la version US) êtes tranquille avec vos compagnons lorsque soudain apparaît un bateau volant propriété de l’Empire. Attaqué par des créatures apeurées vous voilà obligé de vous réfugier dans une grotte. Vous y découvrez un ancien laboratoire abandonné depuis des millénaires. A quoi pouvait-il servir ?Mystère. Pendant que vous vous posez des questions, un dragon noir et un dragon bleu s’affrontent. Une fois dehors vous voilà contemplant cette magnifique scène de combat entre deux dragonniers. Malheureusement cela ne va pas durer. Profitant d’un moment d’inattention, le dragonnier chevauchant le dragon bleu est abattu. Atterrissant à côté de vous, agonisant, le dragonnier vous tend sa main, c’est alors qu’une vision vous traverse l’esprit. Vous y voyez une tour, au milieu de l’Ocean. Guidé par le dragon, et armé du pistolet du défunt vous allez devoir rejoindre cette Tour après avoir entendu les derniers mots prononcés par l’homme gisant à vos pieds “Ne… le laissez pas retourner à la Tour…” dit le cavalier, “… mon dragon… connaît le chemin…”.

Panzer Dragon

Vous voilà uni à ce dragon, dans un Rail Shooter dont l’une des particularités est de proposer une immersion en 360°.
Le principe du Rail Shooter est simple, vous avancez comme sur un rail et la camera gérée par le jeu vous fait avancer dans le niveau. Ici et je viens de le dire, comparé à un Virtua Cop ou à The House of the Dead, vous allez devoir gérer vous même la caméra pour voir ce qu’il se trouve autour de vous. Aidez d’un radar présent en haut de l’écran, il faudra sans cesse surveiller les quatre zones dans lesquelles les ennemis peuvent apparaître. Chose pas toujours évidente à maîtriser -du moins au début-, car ce dragon ailé toujours en mouvement change de direction assez fréquemment.
Rassurez-vous la bête est simple à prendre en main, puisque vous le manipulez assez librement malgré la direction imposée par le rail. Utiliser les gâchettes pour déplacer la caméra, (les deux simultanément la font tourner à 180°), et le pad pour esquiver les projectiles des ennemis ou les kamikazes qui se jettent sur vous. Pour les tirs deux options s’offrent à vous, le tir au pistolet, rapide et le Lock-On du dragon (une idée arrivée assez tardivement dans le développement), qui permet de locker jusqu’à 8 points en même temps, mais plus lent. Un choix tactique, simple et clairement efficace qui fait encore foi aujourd’hui. La mécanique du jeu fait que le premier niveau est en quelque sorte comme un stage Zero, un niveau pour apprendre à maîtriser la bête. Un training pas vain puisque le challenge va se durcir par la suite.
Pour la lisibilité qui n’est pas toujours évidente sur ce premier opus (nettement corrigée sur la suite) il est possible de changer le point de vue de la caméra nous permettant notamment de nous éloigner ou de nous rapprocher de notre monture.
Malgré quelques phases un peu lente, le jeu reste de manière générale assez rythmé et la profondeur créée par cette 3D naissante est assez saisissant. Oui à l’époque le jeu était beau, même si aujourd’hui les polygones font cruellement mal au yeux. Il a fallu du courage à la Team Andromeda pour arriver à ce résultat, quitte à baisser les fps à 20 alors que la console est capable de bien plus pour de la 2D… Foutue Saturn, si complexe à programmée, mais au combien puissante lorsque les chevaux sont lâchés.

Outre ses graphismes (pour l’époque) et son gameplay (toujours pour l’époque) le jeu possède d’autres atout. On pense notamment aux musiques qui profitent du format CD. On peut enfin profiter de ces pistes symphoniques magistrales qui collent tant à l’univers. Cette bande son nous la devons à Yoshitaka Azuma, un compositeur indépendant ainsi qu’à un orchestre (le Panzer Dragoon Special Orchestra) qui vont s’occuper ensemble de 3 thèmes (dont le thème principal). Le reste Azuma s’en occupant seul, pour un résultat électronique et teinté de New Age. Avec une telle bande son, on aurait aimé pouvoir se promener dans le monde Panzer Dragoon dans un mode libre, histoire de voyager en toute tranquillité.

La difficulté du jeu est typée Arcade, c’est à dire qu’en étant difficile, le jeu reste suffisamment simple pour que l’on persévère sans se sentir frustré. Il faut apprendre comment se déplacent les ennemis, savoir où esquiver et quand frapper juste. Panzer Dragoon Saturn possède trois niveaux de difficulté avec un mode Easy qui s’arrête à l’épisode 4. Le mode Normal quant à lui, s’il permet de voir les derniers niveaux, ne vous permets pas d’affronter le boss final dans sa dernière forme. A titre informatif, sachez que pour une fois les versions Européennes et Us sont plus difficiles que la version Japonaise. Cela est dû au manque de continue distribués durant la partie, ces derniers étant attribués avec un pourcentage d’ennemis vaincus plus important. Pourquoi, cela reste un mystère.


Je ne terminerai pas ce SaturnDay’s sans oublier de mentionner que Yukio Futatsugi et Manabu Kusonoki (illustrateur et directeur artistique) se sont inspirés de Dune de Frank Herbert et de Arzach de Jean Giraud alias Moebius pour créer l’univers de Panzer Dragoon. Pas besoin de regarder bien loin pour apercevoir les références. A ce titre vous aurez évidement remarqué que le dessinateur français est l’illustrateur de la jaquette Japonaise.
Alors Panzer Dragoon est-il un immanquable de la console 32 Bits de Sega. A l’époque, évidemment qu’il l’était, fer de lance technique de la console et très bon jeu, il était à posséder. Aujourd’hui après 25 ans, je pense qu’il l’est toujours, du moins pour un amateur de SegaSaturn. Car même si face à Zwei et à Saga il devient totalement transparent, il a apporté les bases, tant dans l’histoire que dans un gameplay déjà au petit oignons. Après pour quelqu’un qui veut se replonger dans le rétro… je pense qu’il vaut mieux se contenter de s’arrêter à Zwei et de ne pas remonter trop loin dans le passé, parce que ça pique vraiment trop la rétine.


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Parution: 1995
Développeur: Sega
Editeur: Sega
Genre: Rail Shooter
Disponible sur: Saturn / PC / Playstation 2
Nombre de joueur: 1
Nombre de disque: 1
Cartouche Ram: Non
Sortie: Japon / US / Europe


Quelques sources sont issus de la Collection Ludothèque -Panzer Dragoon- éditée chez Third Edition et écrit par Julien Goyon

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