Livres roman

J’ai lu : La vie qui commence de Adrien Borne

Résumé :

Cet été-là, Gabriel, douze ans, est seul à la maison. Un bol de glace devant le tour de France, il admire Pantani attaquer l’Alpe d’Huez quand quelqu’un sonne. Planté sur le seuil, le mono au jogging rouge, celui de sa dernière colo. Mais Gabriel ne le fait pas entrer et referme la porte. Le temps de remonter le couloir et c’est comme si rien ne s’était jamais passé.
Vingt ans plus tard, alors qu’il est à Tonnerre pour aider son grand-père à vider sa maison, Gabriel a tout oublié de cet épisode. Pourtant, il y a ses jambes qui fourmillent d’impatience, il y a cette violence qui surgit. Tandis qu’il sonde le passé de son grand-père, c’est sa propre mémoire qui va remonter à la surface…

Avis :

« La vie qui commence » d’Adrien Borne est un livre fort avec des thèmes abordés plutôt dérangeants. Des secrets de famille, des secrets enfouis, des non dits… On a tous dans nos familles nos petits secrets, des sujets qu’on n’ose pas aborder, des choses (terribles ou non) à cacher…

Au début de ma lecture j’étais plutôt sceptique. En lisant le résumé j’ai eu peur d’avoir entre les mains un livre un peu gnian gnian avec des secrets à la noix du genre Papy ne parle plus au reste de la famille parce qu’à Noël 1983 il s’est engueulé avec maman à cause de la dinde… Vous voyez le topo ? Et bien non, ici on parle de sujets bien plus durs à avouer (attention spoilers), d’amour qui dérange et de viol sur enfant, et wahou, c’est quand même une grosse claque dans la gueule ce livre parce que c’est un fait personnel transformé en roman, pour exorciser ? Parce qu’il faut en parler ? Dans tous les cas, il faut !

Gabriel à 12 ans… Cet été là, il le passe devant le tour de France. La sonnette retentit et il va ouvrir. Face à lui, le mono de sa dernière colo… Il refermera la porte, ne le laissant pas entrer et fermera en même temps son esprit sur cette partie de sa vie… C’est 20 ans après que tout va lui revenir car il bouillonne à l’intérieur. En parallèle, le voici parti chez son grand-père pour l’aider à faire ses cartons, un grand père pas très loquace de prime abord. Mais les langues vont se délier et les secrets vont refaire surface…

Le roman est découpé en 3 parties. 3 parties qui nous feront souffrir avec Gabriel (et son grand-père) surtout quand on comprend ce qu’il se passe avec le mono au jogging rouge dans cette chambre verte de laquelle aucun son ne sort… et pourtant, tout se répète, nuit, après nuit… Et personne ne voit, personne ne sait, personne ne comprend… Il sera seul face à… ce démon, cet être infâme, ce monstre, ce voleur de vie… Et après ça ? Le silence, l’oubli, la vie, les souvenirs qui remontent, l’acceptation peut-être (si tant est que ce soit possible).

Et puis ce grand-père, son secret. Ils ont chacun une personnalité propre, des choses cachées. Il y a tellement de pudeur entre membres d’une même famille. Et pourtant… C’est peut être sur eux qu’on peut le plus compter, et ce devrait être avec eux qu’on devrait le plus parler…

Tout est amené avec délicatesse. Il n’y a pas un mot plus haut que l’autre. La plume est douce et parfaite pour ce genre de livre, on ressent beaucoup de choses grâce à elle. Les blessures, la peur, la honte… Tout est dit dans ses silences, et pourtant pas un mot, mais des maux endurés.

J’ai lu ce livre dans le cadre du prix Merlieux des bibliothèques. Et c’est pour ce genre de découverte que j’aime y participer tous les ans. Je ne peux donc que vous conseiller de découvrir ce livre et cet auteur !

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