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Test : Bloodstained: Curse of the Moon

Bloodstained: Curse of the Moon

Genre : Castlevania like / Retro NES
Langues : Japonais/Anglais Textes : Japonais/Anglais
Développé par Inti Creates
Édité par 505 Games
Sortie France : 24/05/2018
Taille : 33,55 MB

Site Web Officiel

9/10


Bloodstained, cela ne vous dit peut-être rien, mais pour d’autres cela signifie beaucoup.
Si je vous parle de Koji Igarashi, cela ne vous apportera peut-être pas grand-chose de plus ? Par contre si je vous parle de Symphony of the Night -le merveilleux- paru en 1997 sur PlayStation et la dame noire de Sega, la Saturn, là je vois en certains d’entre vous une étincelle briller et un intérêt arriver. Bloodstained Curse of the Moon est le petit cadeau signé Koji Igarashi si le Kickstarter de Ritual of the Night atteignait certaines espérances. Cela a été chose faite assez rapidement et nettement au-dessus de tout espoir, puisque 5,5 Millions de Dollars ont été récoltés.

Et le résultat est là entre mes mains. Alors ? Alors ?
Amateurs de « Metroidvania » si vous gardiez confiance en espérant jouer à une suite de Symphony of the Night façon NES et MSX, il faudra rafraîchir vos ardeurs et attendre la sortie de Bloodstained : Curse of the Moon.
Curse of the Moon se rapproche en effet plus des trois premiers Castlevania parus sur NES, que de la bombe Symphony of the Night arrivée en 1998 sur nos consoles préférées.
Ici nous sommes bien en face d’un jeu de plates-formes mélangeant jeux d’actions linéaires en 2D, et chemins labyrinthiques.

Vous êtes Zangetsu un épéiste/bretteur qui veut éliminer les démons de son monde. Il verra par la suite que c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. Vous allez au cours du jeu rencontrer trois autres personnages après les avoir libéré de leurs emprises démoniaques. Ces trois personnages sont comme qui dirait les petits clins d’œil du créateur aux Héros mythiques de la série. Vous allez rencontrer Miriam (qui sera l’héroïne de Ritual of the Night), dans un style proche de ce cher Trevor Belmont. Ensuite il y aura Alfred, un magicien pas franchement puissant ni pratique, mais qui par la magie vous surprendra. Il est en quelque sorte la Sypha Belnades du jeu. Enfin, vous libérerez Gebel qui se joindra à vous un peu plus tard et qui n’est autre que le grand Alucard de Symphony of the Night.

Bloodstained est-il donc une suite, la réincarnation des premiers Castlevania ou bien une façon déguisée de remettre Shovel Knight à sa place ?
Un peu des trois mon capitaine. En effet Bloodstained reprend bel et bien les mécanismes de ses ancêtres, car il y a la volonté ici de la part de Inti Creates de reprendre le meilleur de l’ère 8 Bits. Car si forcement il y a du Castlevania, j’ai aussi trouvé un peu de Megaman sur la conception des niveaux et des boss qui ont chacun leur point faible, de Teenage Mutant Ninja Turtles pour vos personnages qui décèdent un par un à cause d’une barre de vie individuelle, mais aussi à Ninja Gaiden pour le reste, notamment la précision des sauts.

Chaque personnage possède sa propre arme ainsi que sa propre magie. Si Zangetsu est puissant, il ne saute pas haut, a contrario de Miriam. Cette dernière avec son fouet peut toucher loin et possède la faculté de glisser sur le sol. Gebel, volera grâce à sa magie, vous permettant d’attendre des plateformes trop éloignées. Enfin le magicien Alfred ne porte pas ses coups très loin, mais a une magie vraiment dévastatrice. Malheureusement sa barre de vie est réduite fortement vis à vis de ses amis de virée.
La particularité de chaque perso vous permet donc de vous promener différemment dans les méandres du parcours si bon vous semble. Cela ne change pas véritablement grand-chose puisque de toute façon vous arriverez au boss, cependant il y a tellement de chemins que cela serait dommage de ne pas être un minimum curieux.
Quant aux boss, ils se maîtrisent assez facilement. Une fois leur pattern connu, cela se fait de façon assez simple. Seul le dernier boss vous fera hérisser les poils (mais pas trop quand même).

Le seul petit hic trouvé dans le jeu, il concerne la jouabilité, c’est la même que pour les jeux cités plus haut et que les développeurs ont sans doute souhaité garder… ce sont les sauts parfois hasardeux. Parfois frustrants et incompréhensibles, on se demande pourquoi ces sauts attirent notre personnage vers le vide.

Vous avez dit NES et MSX ? Et vous avez raison, car la plupart du temps Bloodstained rappelle les couleurs et les textures de cette époque. Ici, sur Switch, évidemment les pixels sont plus beaux, plus fins, mais l’idée de donner un coup de jeune aux titres des années 80 est très réussi et clairement convainquant, tout comme avait pu l’être Shovel Knight il y a quelques années déjà. D’ailleurs je trouve que le travail est plus beau ici que ce que l’on a pu voir sur les aventures du chevalier bleu à la pelle.
Et puis il y a ces petites surprises qui font que Curse of the Moon nous rappelle bel et bien que nous avons à faire à un beau jeu, à un très beau jeu. En effet Bloodstained évoque la fabuleuse Super CD Rom avec le fameux Rondo of Blood, alias Dracula X, et Super Castlevania 4 grâce à de très beaux et inattendus effets de rotations et de mode 7 sur les boss. Un excellent boulot. Décors sur plusieurs plans, monstres biens dessinés et colossaux, un level design soigné, non vraiment il n’y a rien à redire ici. Sans être un jeu pixel-art clinquant, les développeurs ont préféré un compromis que je trouve judicieux. Certains lieux sont aussi des petits clins d’œil à des jeux passés, notamment le mat d’un bateau face à un boss assez rude, ce qui devrait rappeler de bons souvenirs aux anciens parmi vous.

Côté musique, le résultat est le même, mariage du chip-thune et du moderne. Inti Creates a aussi préféré apporter une touche rétro au jeu. Ils auraient pu s’appuyer sur un style plus proche du CD-Rom de la PC Engine, mais ils ont essayé de s’orienter vers les capacités monumentales de la console 8bits de Nintendo.
Les difficultés de la NES (pourtant capable de belles prouesses) à aligner 4 notes sont, sur Curse of the Moon, mises de côté et le jeu nous propose des mélodies vraiment magnifiques et ensorcelantes. Le niveau 8 notamment, ainsi que le 6 sont vraiment incroyables. J’ai rarement entendu d’aussi belles sonorités en matière de chip-thune. C’est un régal auditif. J’ai hâte d’entendre ce thème (pourquoi pas) sur Ritual of the Night en version électrique.

Bloodstained vous propose de vivre l’aventure en mode Vétéran ou bien en mode Casual. Le premier vous offre la possibilité d’aller occire du démon (et bien plus encore) avec une difficulté « à l’ancienne », c’est à dire avec seulement 3 vies, avant le Game Over. Rassurez-vous vous reprendrez au début du niveau. Avec le mode Casual, la vie est illimitée. A vous donc la possibilité de terminer le jeu rapidement.
Huit niveaux au départ dans la difficulté normale à laquelle s’ajoute un neuvième niveau si le mode Nightmare ne vous fait pas peur. Mais sachez qu’ici seulement vous pourrez découvrir la véritable fin pour ce cher Zangetsu. De quoi donner envie de retourner à l’affrontement.

Les multiples embranchements recèlent pas mal de surprises en tout genre, il ne faudra donc pas hésiter à jeter un œil un peu partout quitte à y rejouer une deuxième, voir une troisième fois.
La durée de vie est un peu courte diront les plus aguerris d’entre vous puisqu’il est possible de terminer le mode vétéran en une heure à peine. Pour information, c’est le temps qu’il faut pour terminer le IV sur Super Nintendo ou le Rondo of Blood en speedrun. Simon’s Quest (Castlevania 2) quant à lui se terminant en moins de 30 minutes.
Mais bon, pour le prix et aussi le fait que cela soit un cadeau de maîtres à fans, on ne va trop se plaindre, tant le jeu est une pure réussite.


Loin de se targuer d’être un remake, loin de se vanter être une suite, Bloodstained : Curse of the Moon est, aujourd’hui, le jeu qui respecte le plus son glorieux passé.
Sans jamais rendre les Castlevania de la NES ringards les développeurs ont su redonner vie à une légende de l’ère 2D.
Je crois tout simplement que Curse of the Moon est l’un des meilleurs jeux néo-rétro actuels, sinon le meilleur … Et dire que je n’attendais strictement rien de ce jeu… Vivement Ritual of the Night.

Test réalisé sur une version offerte par l’éditeur

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0 commentaire

  1. […] sur l’aspect technique, le jeu est enfin sorti avec un version 8 bits de très bonne facture (le test est disponible ici) permettant de […]

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