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Test : Crash Team Racing: Nitro-Fueled [Switch]

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Genre : Course
Langues : Français
Développé par Beenox
Édité par Activision
Sortie France : 21/06/2019
Taille : 7899,97 MB

Site Web Officiel

9/10


Même si Mario Kart est aujourd’hui le maître du jeu de kart, il ne reste pas sans compétiteur. A l’époque de la Playstation et de la Nintendo 64, il avait même un sérieux adversaire : Crash Team Racing, développé par Naughty Dog et sorti en 1999 sur Playstation.

Du fait de son côté technique plus poussé, il était un excellent équivalant pour les propriétaires de la console grise. 20 ans après, après plusieurs suites spirituelles pas très convaincantes, voilà que le studio québécois Beenox nous pond son remake chargé à la nitroglycérine : Crash Team Racing: Nitro-Fueled.
Arrive-t-il à la cheville de son modèle et peut-il faire de l’ombre à Mario Kart 8 ?

Un bon jeu de kart commence déjà par un choix de personnages hauts en couleurs. Crash Team Racing: Nitro-Fueled reprend celui du jeu d’origine, composé de protagonistes et antagonistes des 3 premiers jeux. Ce remake ajoute également des personnages jouables dans Crash Nitro Kart, le jeu de kart sorti en 2003.
Chaque personnage fait partie d’une classe privilégiant la vitesse, l’accélération, la maniabilité ou l’équilibre entre les 3. Autre obligation du genre, vous pouvez utiliser des objets en course pour gêner vos adversaires, allant de la fiole (équivalent d’une banane) à la bombe (équivalent d’une carapace verte) en passant dans l’orbe de téléportation (qui vise la 1ère place telle une carapace bleue).
Jusque-là, nous sommes dans les normes du genre mais Crash Team Racing introduisait également les fruits Wumpa qui permettaient d’augmenter la vitesse de pointe du kart et de rendre les objets plus puissants une fois que l’on en a collecté 10. Mais, contrairement à Mario Kart, ce ne sont pas tellement les objets qui sont au centre du gameplay mais bel et bien la maîtrise du système de turbo.
Car il s’agit bien là de l’atout du jeu pour se démarquer de Mario Kart. Si les mécaniques du dérapage turbo et du saut turbo sont faciles à comprendre, les maîtriser est une autre histoire et demande un certain apprentissage. Mais additionnées à des techniques plus avancées comme la réserve de turbo ou le feu sacré (conséquence d’une accumulation de turbos), elles permettent d’atteindre une vitesse impressionnante si bien que l’on peut faire un tour complet dans un état de turbo permanent.

Cet apprentissage du jeu passe avant tout par un des principaux modes du jeu : le mode Aventure. Il reprend l’histoire du jeu originel avec Nitros Oxide, l’extra-terrestre, qui défie le pilote le plus rapide de la Terre dans une course pour la planète. Ce mode peut être joué à l’ancienne, comme sur PS1 ou dans une version Nitro-Fueled qui permet de changer de personnage, de customiser son véhicule et de choisir sa difficulté en début de partie.
Vous commencerez la partie dans un monde libre qui sert de connexion entre chaque piste de course. Vous êtes libre de vous déplacer et de vous familiariser avec les contrôles avant même de rentrer dans le vif du sujet.
L’objectif principal est de finir premier sur 16 circuits, répartis entre 4 zones. Tous les 4 trophées, un boss est à vaincre pour passer à la zone suivante. Le défi est alors une course 1 contre 1 mais avec un handicap car le boss ne se gêne pas de balancer des objets à l’infini.
D’autres défis viennent varier la partie. Les défis CTR et les contre-la-montre vous demanderont de trouver des objets éparpillés sur le circuit (respectivement les lettres C, T et R ou des caisses ralentissant le temps) et sont un excellent moyen pour découvrir leurs raccourcis. Les défis cristaux, dont l’objectif est de récupérer 20 cristaux dans le temps imparti, sert d’introduction aux arènes de combat. Enfin, des grands prix de 4 courses vous attendront en tant que test final de tout ce que vous avez appris.
Dans la première partie du mode Aventure, le jeu vous donnera après chaque course des conseils pour apprendre les mécaniques du jeu. Vos concurrents verront également leur niveau augmenter au fur et à mesure que ces conseils vous seront prodigués. On pourra, toutefois, noter une courbe de difficulté trop raide à un certain moment avec une IA qui n’hésitera pas à enchaîner les objets et à vous narguer avec des dérapages turbos parfaits, même en difficulté moyenne.

Une fois que vous maîtrisez le jeu, vous pouvez mettre en pratique vos compétences dans les différents modes Arcade. La plupart de ces modes sont jouables en multi jusqu’à 4 joueurs sur un même écran, chose qui a, malheureusement, tendance à disparaître de nos jours sur les jeux à gros budget.
Les différents modes présents dans le mode Aventure le sont également en multijoueur sur 31 circuits. En somme, vous ne risquez pas de vous ennuyer entre amis… tant que l’écart de niveau n’est pas très important entre le meilleur et le pire pilote de course.
Si la course ne convainc pas tout le monde, alors le mode Combat devrait vous mettre sur un pied d’égalité. En solitaire ou en équipe, battez-vous ou récoltez le plus d’objets dans un temps imparti dans 12 arènes différentes.
La version Switch sait profiter de son support en laissant la possibilité de jouer avec la manette de votre choix, même avec une moitié de Joy-Con. Une limite de joueurs se pose toutefois en mode portable car seuls 2 joueurs peuvent jouer en simultané, ce qui est compréhensible vu la taille de l’écran. On regrette cependant l’absence d’un système de session locale avec plusieurs Switch pour 1 ou 2 joueurs, comme le propose Mario Kart 8 Deluxe.

Mais tout cela était déjà plus ou moins dans le Crash Team Racing d’origine alors qu’a apporté Beenox pour ce remake ? Pour la faire courte, une tonne de contenus d’anciens jeux de la série. Pour commencer, tous les circuits, les arènes, les karts et les personnages présents dans Crash Nitro Kart ont été recréés pour ce remake à une exception près. La mécanique principale de cet opus, l’antigravité (11 ans avant Mario Kart 8 !), n’a, malheureusement, pas été intégrée à ce remake. Dommage car cela aurait été intéressant de voir Crash marcher encore plus sur les plates-bandes de Mario Kart. Les véhicules de Crash Tag Team Racing, sorti en 2005, sont aussi disponibles en tant que châssis pour son kart.
Un autre aspect important de ce remake est la mise en avant de la personnalisation de son véhicule et de son personnage. Différents skins sont déblocables pour chaque personnage et il est possible de customiser son véhicule, des roues jusqu’à la peinture.
Si cet aspect personnalisation sent les microtransactions à plein nez, surtout venant d’Activision, sachez qu’il n’en est rien. Ces éléments se déverrouillent soit en accomplissant des tâches, soit en les achetant dans la boutique dédiée avec de l’argent in-game, les pièces Wumpa. Les articles de la boutique effectuent un roulement tous les jours mais vous n’êtes pas obligé d’attendre 24h après avoir acheté un objet pour en avoir un autre du même type. Quant aux pièces, elles se gagnent au fur et à mesure des courses et des batailles selon notre classement. Néanmoins, plusieurs problèmes se posent sur ce point.
Tout d’abord, le point le plus handicapant pour la version Switch, une connexion à Internet est obligatoire pour récupérer ses gains. Si vous n’êtes pas connecté à Internet au moment où vous finissez la course, vous ne pourrez pas récupérer vos pièces. Ensuite, les gains dans les modes hors ligne sont trop faibles. Il est possible de gagner, au maximum, 150 pièces alors que l’objet le moins cher dans la boutique (un autocollant pour le véhicule) coûte déjà 500 pièces.
Mais le plus intéressant reste encore à venir car Beenox a annoncé des événements mensuels appelés Grands Prix. Via un système de points à accumuler avec des défis, il sera possible de débloquer du contenu totalement inédit. Cela veut dire nouveaux véhicules, nouveaux circuits et, surtout, nouveaux personnages ! Par exemple, Tawna et les Trophy Girls du jeu d’origine seront déblocables lors de la première saison. Spyro sera également de la partie dans un futur événement. Les Grands Prix commenceront à partir du 3 juillet et il me tarde d’essayer tout ce nouveau contenu.

Et, évidemment, Crash Team Racing: Nitro-Fueled profite de l’apparition d’Internet pour proposer un mode en ligne. Il est possible de profiter des modes Course unique et Combat avec des joueurs du monde entier pour la première fois dans la série.
Malgré un faux départ à la sortie du jeu, avec une expérience instable et des adversaires qui se téléportaient partout, Beenox a su être très réactif pour sortir 24h après la version 1.0.3 qui stabilise grandement le jeu en ligne. De toutes mes parties en ligne depuis ce patch, je n’ai noté aucun problème majeur (déconnexion, téléportations intempestives…) mais il peut arriver qu’il y ait un temps de latence entre la position d’un objet et son coup lorsque l’on se fait toucher.
Si vous vous plaigniez du niveau de l’IA en hors ligne, il y a de grandes chances pour que vous souffrez en ligne car les joueurs se sont rapidement approprié le jeu et ne vous ferrons pas de cadeaux. Si, par malchance, vous vous retrouvez dans une même partie qu’un joueur avec un niveau très supérieur au vôtre, vous n’allez pas aimer le compte-à-rebours qui se déclenche une fois que le pilote en 1ère place franchit la ligne d’arrivée. Vous avez alors 30 secondes pour atteindre la ligne d’arrivée à votre tour sinon, la course s’arrête et vous ne recevez pas de récompense.
Même si je comprends le raisonnement derrière cette limite de temps, elle n’en est pas moins frustrante et peut se révéler tout simplement impossible à surmonter notamment sur les circuits de Crash Nitro Kart qui sont, pour la plupart, beaucoup plus longs que ceux de Crash Team Racing. Cela signifie qu’un bon joueur peut facilement creuser un sacré écart avec le reste de ses adversaires.
Heureusement, vous pouvez vous contenter de jouer entre amis si cela vous chante dans une partie privée. Vous pouvez également rejoindre un ami déjà en jeu. On regrette, toutefois, le manque de choix pour la course car seule la course unique est disponible. Le mode Coupe, par exemple, serait parfait pour ceux qui veulent enchaîner les courses sans devoir attendre une minute dans le salon avant que la partie ne commence.

D’une pointe de vue technique, Crash Team Racing: Nitro-Fueled est une pure douceur pour la rétine. Grâce au bond technologique entre la Playstation et la Switch, Beenox a non seulement fait un lifting standard à chaque circuit mais est même allé plus loin en laissant parler son imagination. Ainsi, chaque circuit a sa propre histoire grâce à de nombreux détails, totalement absents du jeu d’origine, donnant ainsi une identité propre à chaque piste et une bonne raison pour toutes les parcourir au ralenti et simplement admirer le travail de l’équipe artistique. Ce souci du détail va même jusque dans les animations des personnages. Le moindre turbo, le moindre saut, la moindre victoire ou défaite est une occasion pour la personnalité de chaque personnage de s’exprimer. Et il en va de même pour les cinématiques d’excellente qualité et dans la même lignée que le travail effectué pour Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy et Spyro Reignited Trilogy. Mention spéciale pour l’écran titre sur lequel je suis resté 10 minutes juste pour observer les mimiques amusantes de Crash.
La bande-son aussi a le droit à un traitement spécial puisque les compositeurs du jeu original ont supervisé la remasterisation des thèmes musicaux. On retrouve la même base mais avec des sonorités plus modernes et variées, ce qui n’était pas possible sur Playstation. Pour les plus nostalgiques, il est tout à fait possible d’activer la bande-son des jeux originaux dans les options. Le doublage français s’en tire pas trop mal, on retrouve les comédiens de doublage de N. Sane Trilogy et nous avons le droit à une synchronisation labiale correcte mais pas sans quelques ratés. Sachez qu’il est possible de changer la langue du jeu dans les options mais cela nécessite un redémarrage.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, un jeu d’une telle richesse graphique tourne vraiment bien sur Switch. Nous avons un flux vidéo en 720p en mode TV et en 480p en mode portable, bloquée à 30 images par secondes, comme pour N. Sane Trilogy. Le taux d’image est stable en toute circonstance, que cela soit en solo ou en multi à 4 joueurs et même en mode portable à 2 joueurs.
Cela est rendu possible grâce à quelques sacrifices, le plus tapageur étant l’absence d’anticrénelage donnant un effet d’escalier sur les bords des objets. On note également l’absence de fourrure sur certains modèles et des effets de lumière moins marqués que sur les autres consoles. Cela donne comme résultat une image très brute en mode portable. Enfin, certains détails des circuits ont purement et simplement été supprimés. Même si cela est le prix à payer pour une expérience de jeu stable, c’est tout de même dommage de manquer le travail des artistes si l’on ne possède pas le jeu sur d’autres plateformes.
Si l’on peut se réjouir de la taille minime du titre sur Switch, on doit, malheureusement, subir des temps de chargement de l’ordre de 30 secondes à chaque circuit ce qui casse le rythme, surtout en multijoueur local ou en ligne. Un peu d’optimisation de ce côté serait la bienvenue. Néanmoins, nous avons, dans l’ensemble, une très bonne version d’un jeu multiplateforme qui aurait très bien pu négliger une console moins puissante que la console cible, à savoir la Playstation 4.


Pour conclure, Activision nous montre, via cet excellent remake riche en contenu, qu’ils ont compris l’attrait de la licence Crash Bandicoot et qu’ils ont des studios avec suffisamment de compétences et de créativité pour donner une seconde chance à une série quelque peu délaissée. Grâce à ses mécaniques poussées, sa technicité et son univers plein de charme, Crash Team Racing: Nitro-Fueled montre qu’il n’est pas un jeu de kart démodé et qu’il est encore capable de concurrencer Mario Kart après toutes ces années.


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