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Test : My Memory of Us

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Genre : Réflexion / Plateformes
Langue : Français
Sortie : 24/01/2019
Développeur : Juggler Games
Éditeur : Crunching Koalas
Taille : 2684,35 MB

8.5/10


Attention ! Attention, voici une pépite !

Pur produit indé, originaire de Pologne, My Memory of us, va durant plus de 3 heures nous conter une histoire dramatique, purement inventée, mais diablement proche de faits réels, celui des heures les plus sombres de l’Histoire Européenne.
D’une histoire qui aurait pu être banale et simple, My Memory of us va nous transporter dans un univers qui pourrait être le notre.

Une jeune fille qui se rend à une librairie tenu par un vieil homme, part à la recherche d’un nouveau bouquin. Elle va y trouver un livre particulier. Un livre où le vieil homme y découvre quelques photos. Pas n’importe quelles images puisque ces dernières vont lui rappeler certains souvenirs. Ce sont ses souvenirs que nous allons vivre.

Il était une fois, une grande guerre, une guerre pas comme les autres.

Narrée par le vieil homme, ce récit centré sur la seconde guerre mondiale et sur ce que le peuple Juif a vécu en Pologne (mais aussi partout en Europe), partage aussi sa trame avec ce que peut être l’Amitié avec un grand A. Nous allons découvrir les malheurs, les horreurs, mais aussi les joies vécues par une jeune fille et un petit garçon durant ces heures sombres.

My Memory of Us, ne parle pas véritablement de cette guerre comme avait pu le faire Soldats Inconnus avec la première. Jugglers Games use de métaphores pour nous rappeler comment cette guerre à pu être aussi horrible pour un peuple, pour tout un Continent.
La façon dont est raconté l’Histoire, avec ce véritable background, est pour le moins impressionnant voir saisissant. My Memory of Us crée une sorte de mythe post apocalyptique en mariant Seconde Guerre mondiale et steampunk.
Chaque chapitre que vit ce duo équivaut aux années passées avec l’arrivée du Nazisme, sa prise de pouvoir par la force, l’occupation, les déportations, le ghetto de Varsovie, le tout avec l’ombre d’un tyran. Mais si tout semble sombre il n’en reste pas moins qu’une lueur d’espoir reste constamment avec nous. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais nos deux jeunes protagonistes gardent toujours le sourire et, ont malgré ce qui les entoure, toujours la volonté de vouloir aider leur prochain quoi qu’il en coûte. Une belle leçon de courage.

Le message de Juggler Games se dévoile doucement mais surement et si les plus jeunes des gamers ne pourront le deviner, il finira par toucher en plein cœur les plus grands, qu’ils soient sensibles ou non… Mais si vous êtes des sensibles.
Cette Seconde Guerre mondiale est une belle saloperie et les déportations sont les choses les plus cruelles que l’être humain puisse faire à sa propre espèce.
Si Soldats Inconnus a su à l’époque réussir à passer un message (la violence, l’idiotie et la tragédie de la première mondiale), My Memory of Us arrive tout aussi bien à retranscrire le désastre de la seconde.

My Memory of Us pourrait -comme l’a fait le jeu d’Ubisoft- être un bon moyen de faire rentrer dans la tête des jeunes un pan entier de l’Histoire, de l’Histoire Polonaise de cette époque tout d’abord, mais aussi notre Histoire à nous Européens du 21ème siècle. Un moyen détourné de s’intéresser à quelque chose d’important pour nous tous. Pour que cela fonctionne de manière simple, comme Soldats Inconnus, les développeurs ont choisi une direction artistique assez particulière. Le style choisi fait mouche pour les deux titres. Les Polonais ont toutefois été plus loin en proposant uniquement du noir et blanc saupoudré de rouge sang (matérialisé dans le jeu par de la peinture), pour mieux marquer les esprits. Clairement c’est mission réussie. L’effet est immédiat et c’est d’ailleurs la première raison pour laquelle j’ai craqué pour le jeu.
Le choix n’est pas surprenant car il rend le titre plus sombre et donne un visage plus mature à l’histoire, quelque chose de vraiment adulte. Un style qui peu déplaire, mais ça serait louper de superbes décors, parfois bien plus réaliste qu’il n’y parait. Je pense notamment au ghetto de Varsovie où l’on découvre au passage comment y était la vie durant l’occupation.

Pas besoin de vous dire que l’on s’attache immédiatement à ces deux petits enfants. Ce sont deux personnages qui donnent envie d’être aimé, d’être chouchouté. On éprouve immédiatement de l’empathie pour eux et leur relation. Il faut avouer que le chara design façon BD des années 40 aide vraiment et puis cette Amitié (toujours avec un grand A) qui perdure envers et contre tout est en tout point admirable. On se rapproche une fois encore de Soldats Inconnus mais aussi de Brothers A Tales of Two Sons par instant pour cette Amitié assez puissante pour vaincre tout et n’importe quoi. Dans leurs mésaventures rien ne les sépare et les choses poignantes qu’ils vont vivre ne fera que renforcer leurs liens.

Voilà donc pour l’histoire et l’attachement que j’ai pu ressentir avec ces deux enfants. Mais derrière My Memory of Us il y aussi un gameplay et si je vous ai parlé de Brothers ou de Soldats Inconnus ce n’est évidemment pas pour rien.
Vous avez plus ou moins compris qu’il faudra donc prendre le contrôle des deux personnages pour aller de l’avant. Vous pourrez switcher instantanément entre la jeune fille et le jeune garçon pour parcourir les niveaux, mais il faudra aussi rester main dans la main pour progresser sans vous faire chopper.
La petite fille pourra courir et utiliser un lance-pierre pour toucher certaines cibles trop éloignées tandis que le petit garçon pourra se baisser pour marcher discrètement, ainsi qu’utiliser un miroir pour aveugler certaines personnes. Ce besoin d’utiliser les deux personnages à des moments clés et des endroits différents est très bien conçu et assez souvent l’aspect coopération prendra le dessus. Comme Soldats Inconnus et Brothers il faudra parfois avancer dans l’ombre pour passer à côté d’ennemis endormis ou ayant le dos tourné pour leur piquer un objet. Gameplay identique mais efficace. En plus de ces phases d’explorations les développeurs Polonais ont apporté quelques petites choses intelligentes comme notamment des petits casse-têtes, puzzles, phases de courses poursuite etc… En ce sens rien de nouveau, mais cela apporte du frais au gameplay.

On s’attache donc aux personnages, à leur histoire, à l’Histoire, au gameplay et on ne voit pas le temps passer. My Memory of Us n’est pas répétitif et chaque chapitre se veut différent. Le titre -qui je pense s’adresse autant aux jeunes qu’à des joueurs plus expérimentés- possède cependant quelques petits défauts. En soit, rien de dérangeant car le récit et le gameplay sont les deux faire valoir du jeu. Premièrement une maniabilité un poil rigide qui sur ce plan en 2D n’est pas toujours agréable. Monter et descendre les caisses par exemple ne se fera pas sans mal par moment. Enfin, la facilité évidente à résoudre les énigmes est quelque peu frustrante. Si pour les jeunes joueurs certaines solutions ne sautent pas aux yeux, les connaisseurs résoudront la quasi totalité des obstacles sans un échauffement du cortex. Dommage qu’il n’y ai pas suffisamment de challenge, histoire de donner un peu de difficulté au soft, un bon joueur ne recommencera pas très souvent les scènes et pourra clore l’histoire en un peu plus de 3 heures 30.

Comme j’ai pu vous l’écrire plus haut, My Memory of Us est beau. Entièrement dessiné à la main, le titre qui a prit le parti d’être en noir et blanc et juste saupoudré de rouge, est aussi très détaillé. Scène après scène, c’est un régal pour les yeux. L’animation des personnages principaux même si elle reste assez sommaire est très agréable. Leurs émotions sont suffisamment marquées pour qu’on les ressente nous aussi. Peur, joie, étonnement, colère… Le panel est large et parfois quelques émoticônes viendront s’ajouter aux mimiques de nos deux Héros. Enfin, My Memory of Us n’est pas en reste avec la partie audio puisque les musiques, bien qu’un peu répétitives sont très jolies et collent parfaitement avec l’univers sombre dans lequel nous sommes. Les instruments à cordes sont de sortie. Les émotions qui sont ressenties s’intensifient de façon progressive au fil des scènes grâce aussi à ce que l’on entend. Plus on s’approche de la fin, plus ces musiques touchent notre perception de souffrance. Le retour aux ghetto est sublimée par la musique. J’ai pensé au génie Bardi Johannsson et à son excellent album Selected Film & Theatre Works assez souvent durant le jeu. Les compositions de cet Islandais collant parfaitement avec l’esprit du jeu autant graphiquement que musicalement. Sachez que c’est le Capitaine Picard alias Patrick Stewart dans Star Trek qui nous conte ce récit, dans sa langue natale. Heureusement pour les non anglophone, les sous titres en français sont présents et contrairement à la version PC paru cet automne, ils ne sont pas bugués.


C’est un véritable coup de cœur. Je dois féliciter les développeurs pour leur façon très subtile d’amener le sujet de la seconde guerre mondiale et de la déportation.
Si assez souvent autour de moi je fais référence à Soldats Inconnus pour parler de jeux vidéo intelligents, traitant de la guerre d’une autre façon, désormais je parlerai aussi de My Memory of Us.

Enfin, n’oubliez pas de récupérer le maximum de souvenirs possible. Dans ces derniers vous retrouverez des noms de personnalités importantes tout au long de cette seconde guerre mondiale principalement des personnes ayant œuvrées à la survie des juifs dans le ghetto de Varsovie. Une véritable encyclopédie.


Jeu offert par Crunching Koalas pour la réalisation de ce test

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0 commentaire

  1. Bon, ne jouant pas mais aimant regarder (moui moui) il faut que je trouve un moyen pour que mon compagnon y joue. Car je suis très curieuse d’en découvrir l’histoire en entier ! 😀

    1. Oui très belle histoire.

  2. […] nous parle du Ghetto de Varsovie d’une façon détournée (et dont vous pouvez lire le test ici même) arrive donc dans une version boîte des plus […]

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