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Test : Yooka-Laylee and the Impossible Lair [Switch]

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Genre : Plateformes
Langues : Français
Développé par Playtonic Games
Édité par Team17
Sortie France : 08/10/2019
Taille : 4,6 GB

8/10


En mai 2015, d’anciens employés de Rare ont démarré une campagne de financement participatif pour un certain Project Ukulele. Derrière ce nom de code se cachait un successeur spirituel à l’une des licences phares de Rare : Banjo-Kazooie. 2 ans plus tard, Yooka-Laylee vit enfin le jour sur PC, PS4 et Xbox One avec un accueil mitigé de la part de la presse à cause d’un gameplay daté et un design peu inspiré. Les critiques n’ont pas refroidi Playtonic pour autant puisqu’ils nous proposent une suite revisitant une autre classique de Rare : la série des Donkey Kong Country. Est-ce que ce second essai sera le bon ou juste une tentative vaine de retrouver le talent du Rare du passé ?

Dans cette nouvelle aventure mettant en scène Yooka, le lézard courageux et Laylee, la chauve-souris impertinente, nous devons sauver le Domiel Royal du méchant Capital B, le méchant du précédent jeu, qui a pris pour cible les abeilles de ce royaume. Après un rapide tutoriel pour apprendre à contrôler nos personnages, nous arrivons… au Repaire Impossible ?! Le dernier niveau qui sert de sous-titre au jeu ?! Non ce n’est pas bug, nous sommes bien face au boss final. Un peu à la manière de The Legend of Zelda : Breath of the Wild, le principe du jeu est que le dernier niveau du jeu est accessible tout de suite… mais vous vous ferrez certainement massacrer en moins de 3 minutes.
Le Repaire Impossible est un niveau incroyablement difficile, bourré de pièges en tout genre et de passages qui demandent des réflexes que l’on n’acquiert qu’au bout de plusieurs heures de jeu. Et vous devez arriver au bout avec seulement 2 points de vie sans point de contrôle… si vous vous acharnez à vouloir le faire sans continuer à progresser dans l’aventure.
Car il y a bel et bien une astuce pour franchir les obstacles de ce niveau tordu : les abeilles qu’à capturé Capital B servent de bouclier. Elles permettent à Yooka et Laylee d’encaisser un coup supplémentaire par abeille. Et c’est là tout l’intérêt de parcourir les autres niveaux qui composent le jeu. Cette idée originale est très intéressante car elle laisse le choix au joueur de gérer lui-même sa progression dans le jeu et de décider quand il s’estime prêt à affronter à nouveau Capital B.

A la sortie du Repaire Impossible, nous découvrons le monde qui nous permettra de rejoindre chaque portail de niveau, matérialisé par des livres. Même si de prime abord, ce monde en 3D où nous pouvons nous déplacer librement rappelle fortement Super Mario 3D World, la comparaison s’arrête là car il y a tellement de choses à faire. Ce monde est, en réalité, un niveau à part entière où nos héros doivent résoudre des puzzles pour atteindre les différents portails. Il nous faut donc explorer cet environnement pour pouvoir avancer, ce qui le rend beaucoup plus intéressant que celui de Mario 3D World.
Cet overworld est découpé en 5 zones de 3 livres de niveaux et sont débloquées en payant un péage avec des pièces trouvées dans les niveaux. Même si cette structure pourrait faire penser qu’un boss vous attend à chaque fin de zone, il n’en est rien malheureusement. Même si cette absence est cohérente avec la théorie de progression libre incarnée par le Repaire Impossible, un affrontement contre un boss aurait pu permettre de tester les compétences dont le joueur aura besoin pour ce dernier niveau. De plus, un nouveau mouvement aurait pu être donné au joueur en guise de récompense et ajouter un avantage au joueur.

Mais bien sûr, le cœur du jeu reste les 40 niveaux en vue de côté, comme à la bonne époque. Le but de chacun d’entre eux est, simplement, de libérer l’abeille à la fin du niveau. Le côté collecathon issu de Banjo-Kazooie est nettement réduit puisque nous pouvons trouver seulement 2 types d’objets à collecter dans les niveaux. Tout d’abord, les plumes, présentes en grand nombre et qui sert de monnaie dans le jeu, puis les 5 pièces, très bien cachées hors de la vue du joueur, qui servent, comme dit précédemment, à payer les péages sur l’overworld.
Le level design est de très bonne facture, chaque niveau a sa propre idée de défi qu’il approfondi au fur et à mesure de son déroulement. Et c’est par ce level design qu’on se rend compte que le Repaire Impossible n’est pas la seule épreuve de ce jeu. Les niveaux sont bien souvent corsés et demandent une maîtrise exemplaire des personnages pour être parcourus sans embûches, que cela soit à cause d’obstacles mortels ou d’ennemis bien placés.
Fort heureusement, le jeu n’est pas aussi strict que pour le dernier niveau. Tout d’abord, il n’y a pas de système de vies, vous perdez seulement des plumes à chaque mort. Ensuite, Laylee sert de point de vie supplémentaire. Si vous prenez un coup, elle sera confuse un temps avant de fuir, ce qui vous laisse le temps de la récupérer. Sans elle, vous aurez toujours accès aux mouvements basiques mais certains mouvements plus anecdotiques mais pratiques ne pourront être effectués sans elle. Enfin, le jeu est assez généreux avec les checkpoints et vous laisse aussi ajuster la difficulté via des toniques que vous pouvez trouver et débloquer sur l’overworld et qui, en échange d’un bonus ou d’un malus sur le nombre de plumes récoltées, vous permet d’augmenter ou de diminuer la difficulté en changeant le comportement du jeu. Ils peuvent également apporter des modifications esthétiques en ajoutant un filtre Game Boy ou noir et blanc.
Autre bonne idée de d’Impossible Lair, il est possible de modifier chaque niveau en interagissant avec leur portail sur l’overworld. Par exemple, un livre plongé dans de l’eau vous donnera accès au niveau habituel. Mais si vous gelez ce plan d’eau, alors le portail changera le niveau en le gelant, donnant accès à 5 nouvelles pièces et une nouvelle abeille à sauver. De quoi augmenter considérablement et de manière non artificielle la durée de vie pour les joueurs les plus acharnés (ou ceux ayant besoin de plus d’abeilles pour survivre au Repaire Impossible).

Pour ce qui est du côté artistique du jeu, nous avons du bon et du moins bon. Pour commencer, cet épisode présente des designs de qualités inégales dans ses personnages et pour cause, la plupart sont issus du premier jeu qui souffrait de ce problème. On trouve également un manque de variété dans les ennemis qui sont répétés ad nauseam et également dans le choix des décors des niveaux. On finit par ne plus pouvoir distinguer un niveau d’un autre en se basant sur l’esthétique. Toutefois, ce défaut est pardonnable de par le travail et la richesse des détails qui composent ces décors, témoignant ainsi de l’expérience acquise par l’équipe de Playtonic depuis Yooka-Laylee.
Le jeu se veut également une belle avancée en matière de performances, surtout sur Switch. Là où le jeu originel était présenté en 720p et 30 images par secondes, Impossible Lair nous offre une image proche du 720p en mode TV et proche du 480p en mode portable mais toujours à un taux stable de 60 images par secondes (source : Digital Foundry), parfait pour ce genre de jeu de plateforme au rythme soutenu. Les temps de chargement sont aussi agréablement courts entre chaque niveau pour ne pas casser ce rythme. Bien entendu, des compromis ont dû être fait sur les sujets habituels, à savoir la présence d’aliasing et des textures moins claires que les autres versions. Mais le résultat final reste très joli et est un bon exemple d’optimisation du moteur Unity sur Switch, chose qui n’est pas forcément simple à en croire les autres jeux utilisant cette technologie.
Et cerise sur le gâteau, Playtonic fait non seulement revenir en tant que compositeur Grant Kirkhope, ayant travaillé sur Banjo-Kazooie mais aussi le talent derrière la musique de Donkey Kong Country, David Wise. Cette équipe a réussi à réaliser une bande-son immersive et en accord avec l’ambiance du niveau.


Alors que je n’attendais pas grand-chose de cet Impossible Lair, surtout après le semi-échec de Yooka-Laylee et du changement de formule, ce nouvel opus de la licence propose des idées très intéressantes et, surtout, arrive à les faire fonctionner. Ce principe de progression libre apporte un vent de fraîcheur et démontre que les anciens de Rare ont encore du talent pour proposer des jeux innovants, même si pour cela, il faut se baser sur une fondation solide comme Donkey Kong Country. Malgré ses soucis de direction artistique, Yooka-Laylee and the Impossible Lair est un excellent jeu de plateforme qui devrait ravir les amateurs du genre.


Jeu offert par l’éditeur pour la réalisation de ce test

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