J’ai lu : Faune de Mathieu Valentin

Résumé :
Clarisse Berger étudie la biologie, sans trop de conviction. Elle perçoit, sans vraiment l’identifier, qu’un malaise trouble son existence. Quand on lui offre, grâce à ses talents de photographe, la possibilité de se joindre à une expédition scientifique au coeur de la Guyane, elle n’hésite pas une seule seconde et se lance dans l’aventure.
Sur place, malgré les difficultés qu’impose cette contrée sauvage, les découvertes se succèdent et se transforment en rencontres surprenantes, aux frontières de l’imaginable. C’est ainsi que ce voyage devient initiatique, profond, et remet en question les certitudes de Clarisse. On ne sort pas indemne du coeur de la jungle, où la Vie lutte pour se perpétuer sous des formes extraordinaires, féroces et souvent inattendues !

Avis :

Bon à l’origine ce livre est pour mon conjoint, mais vu qu’il ne l’a pas encore lu et qu’il traînait dans ma PAL mais aussi qu’il me faisait de l’oeil… Enfin, vous comprenez !

Je découvre la plume de Mathieu Valentin avec « Faune » et je dois avouer que A Contresens Éditions a signé d’excellents auteurs et qu’il serait dommage de passer à côté sous des prétextes fallacieux et sans intérêts.

Ce livre est vraiment d’actualité, totalement dans l’ère du temps. D’un côté une grosse multinationale qui cherche le pouvoir pour s’enrichir, encore et encore, et c’est sous le couvert d’une expédition scientifique qu’ils vont chercher on ne sait quoi … Et de l’autre côté, des chercheurs, des biologistes, des scientifiques dont la vision plus humaine, plus écolo est à l’opposée du dictat de l’argent… la dessus ajoutons un petit virus et la boucle est bouclée !

Trois mondes vont se rencontrer. On a parlé du pouvoir et des idéalistes. Il reste les animaux, la nature… Nous cohabitons avec et nous ne prenons plus le temps de regarder, admirer ce qui nous entoure. Ces êtres qu’ils soient animal ou végétal avec qui nous partageons la planète, qui nous font vivre, respirer pour certains. Mais la cupidité, la soif font perdre du terrain à ces derniers. On parle souvent d’extinction de telle ou telle espèce, de déforestation… de virus…

Mais là n’est pas le sujet, je ne suis pas là pour faire un procès à notre société d’égoïstes centrés sur l’argent… Quoique…

« Faune » nous fait entrer dans la tête d’un animal majestueux. Sa vie, ses pensées, son passé, sa façon de vivre.. leur façon de vivre… car dans ce livre tous les esprits sont liés, un peu comme une meute qui obéit à son chef. Une vie paisible jusqu’à ce que l’homme arrive et ne dévaste leur habitat et procède à un génocide… pour la science ? Pour survivre ? Gagner de l’argent ?

Nous suivrons donc une équipe de scientifiques et d’étudiants en Guyane. Clarisse y va en temps que photographe. Les humains ont été inquiétés et certains sont morts dans d’horribles souffrances. Mais rien n’arrête l’homme quand il a décidé quelque chose. L’expédition a bien lieu. Mais que font ces militaires ici ? Protection ? Ou bien cherchent. Ils quelque chose de particulier ?

C’est là bas, que Clarisse va LE rencontrer. Il va la laisser en vie. Décidément, cette humaine est différente des autres.

Un voyage introspectif pour la jeune femme. Un voyage qui va changer sa perception du monde. Un voyage qui lui fera prendre des décisions insensées. Et si c’est elle qui avait raison ? Ne devrions nous pas nous aussi nous isoler de ce monde régenté par l’argent ?

Le confinement que nous venons de vivre montre que l’humanité n’est pas prête à renoncer à ses privilèges et qu’un virus même mortel ne nous arrêtera pas.

Je suis ravie d’avoir lu ce livre en cette période. Un livre prémonitoire ? Un auteur visionnaire ?

Le livre est beau. Rien que la couverture attire l’oeil. Papier épais, dessins rappelant la jungle disséminés ici et là. Point de vue de Matagot, de Camille et les hommes d’affaires… différents univers qui se mêlent et s’entremêlent. Ils sont si différents… Les valeurs de chacun sont à les lieux les unes des autres. Chacun construit sa vie pensant que c’est la meilleure. Un texte riche. Des idées florissantes et bien exploitées. Je ne peux qu’adhérer à l’image de Clarisse, à sa façon de penser, à ce défi qu’elle se lance. Il est temps de se réveiller et de sauver cette planète pendant que nous le pouvons encore. Mais ce que nous venons de vivre montre que nous ne le pourrons pas, nous ne le voulons. Pourtant on m’a parlé de l’effet papillon il y a peu. J’ai beaucoup aimé le concept. Alors soyons des papillons et battons les ailes le plus fort possible…

En attendant, il ne le tarde qu’une chose… Découvrir « Flore« , la suite de ce livre qui m’a beaucoup touché et qui porte à réflexion !

Livre acheté sur le salon du livre de Soissons en octobre 2019.

Livre à retrouver chez A Contresens Éditions