Radiant Silvergun
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Avis : Radiant Silvergun

Retrouver ce Shoot them Up sur Switch a pour moi la même excitation que de retrouver Panzer Dragon… sur Switch. En espérant ne pas me prendre la même douche glacée.
Peu de chance que ça arrive cependant puisque nous n’avons pas à faire à un remake, mais pas un simple portage, que dis-je clonage de la version XBox 360 issue du XBox Live.

Alors oui s’attaquer à Radiant Silvergun est ma foi assez compliqué car il s’agit d’un titre mythique et au combien symbolique de ma console de cœur, la Saturn.
Je pourrai très bien vous raconter ma vie et vous expliquer comment à l’époque j’ai pu découvrir ce titre passé inaperçu pour beaucoup et qui aujourd’hui vaut un bon billet pour les amateurs de rétrogaming (qu’ils soient collectionneurs ou bien juste amateurs), mais je ne le ferai pas. Clairement ça intéresse qui que je raconte ma vie de jeune joueur découvrant l’import en 1996 avec la Saturn, ça intéresse qui que j’achète ce Radiant Silvergun à Jussieu, day one, à la place de Thunderfoce V ?

Oui ? ça vous intéresse ?
C’était un jour où entre pote, nous allions faire le tour des boutiques de JV (à l’époque c’était abordable et pas totalement hallucinant) pour chopper Thunderforce V paru pile poil un an auparavant au Japon. Après avoir fait chou blanc un peu partout (la chose était déjà recherchée), il ne restait plus que Jussieu à visiter. Arrivé dans la boutique et après avoir questionné le vendeur sur la disponibilité de Thunderforce V, le gars nous a proposé de prendre la manette sur un Shoot qu’il venait de recevoir et dont il n’avait qu’un exemplaire. Après quelques minutes en mains et la claque, avant tout vistuell, car nous n’avions pas eu le temps de réellement découvrir le gameplay, l’affaire était conclue. Pour un peu plus de 200Fr (jeu d’occasion, puisqu’ouvert) me voilà reparti avec la bête. La bonne affaire.
Bon voyez, ce n’était pas très long à raconter. Juste une petite anecdote parmi tant d’autres qu’on se raconte entre joueuses et joueurs lors de nos rencontres en convention à la PGR ou RGC ou lors de soirées à l’asso (Venez c’est fun).

Loin de nous d’imaginer qu’un jour ce Shoot si particulier deviendrai une telle vitrine de la Saturn et encore moins un jeu mythique. Pour certains il est même le St Graal du Shump.

Je ne vous cache pas que j’ai pu en faire -depuis sa sortie- pas mal de fois le tour (grâce au mode Arcade et ses crédits illimités, évidemment) et que finalement avec le temps je lui préfère de nombreux autres Shoot et même sur Saturn (Thunderforce V en tête). Rassurez-vous, je ne suis pas du genre à regretter son achat (je serai passé à côté, ça aurait été dommage), mais finalement Radiant Silvergun, malgré toutes ses qualités, n’est pas pour moi le meilleur des meilleurs. A savoir que je ne m’aventurerai pas ici à débattre sur le sujet.


Alors, il a quoi de particulier ce Shoot them Up ? A l’époque, en matière de 3D dans le genre, il n’y avait rien au dessus de Radiant Silvergun, rien. La beauté du jeu ne peut laisser personne indifférent en 1998. Oui c’est une claque à l’heure où presque tous continuent de pondre des jeux en 2D pour utiliser la puissance de la console. Que la 3D est belle. Il faut d’ailleurs féliciter Treasure pour la conversion Arcade vers la console de SEGA. Il faut dire que dans les salles, le titre tourne sous Sega Titan Video, une architecture quasi-identique à la Saturn. La société connait également très bien la machine après avoir sortie déjà deux jeux (cultes eux aussi).
Radiant Silvergun n’est pas que beau. Il est aussi destiné aux joueurs amateurs du genre et principalement les amateurs de scoring. Le jeu étant clairement tourné pour ça, et c’est le gameplay qui en découle qui créé la particularité du soft. Il en ressort alors un titre qui sort du lot, percutant et malgré la possibilité de modifier la difficulté, un jeu très difficile.

Alors qu’est-ce qui différencie Radiant Silvergun des autres Shoot Them Up ?
Radiant Silvergun abandonne courageusement les idées de power-ups ou d’armes à collectionner. Oubliez donc cette frustration de recommencer sans armement puissant dans un endroit difficile. Votre vaisseau est donc équipé de trois classes d’armes fixes: Vulcan, Homing et Spread. Chacun a deux variations, ce qui fait six types de tirs au total. L’augmentation de votre force de tir sera liée à son utilisation. Plus vous les utilisez, plus leur niveau va augmenter.
Le jeu oblige donc le joueur à apprendre quelles armes utiliser à des moments précis. Cela devient véritablement complexe car il faut vraiment switcher au bon moment. Tenter d’utiliser une arme unique pour se farcir le titre est risqué. Ici, pas de bombe non plus. A défaut vous possédez une sorte d’épée (Radiant Sword) balayant la zone et qui se remplie lorsque vous ramassez des boulettes roses. On retrouve aussi un Shump clairement tournée vers la bataille de boss. En effet, les secteurs sont plutôt cours (et pourtant difficile) et nous propose d’affronter des boss, plutôt mastoc. Si certains sont passables assez rapidement (les demi-boss notamment) d’autres sont nettement plus compliqués à éliminer. Si vous vouliez du défi, vous allez être servi.

Retour sur le système d’armement. Ce dernier est l’atout majeur du titre. Ce gameplay se veut ainsi lié au score. Sept armes différentes qui bien utilisées font gonfler vos points, mais aussi la puissance de chacune. Ce système innovant est d’ailleurs souvent comparé au système de Level Up que l’on retrouve dans des RPG. Rien de tel donc pour éveiller la compétitivité chez certains joueurs.

La difficulté de Radiant Silvergun rappelle en quelque sorte les Bullet Hell. Déjà difficile de base ces derniers demandent beaucoup de dextérité. Ici en plus il y a la gestion des armes et les points faibles des boss. C’est le genre de jeux qui s’apprend et qui doit être méthodiquement disséqué. Je me souviens que la nuit mes rêves n’étaient que dédiés à ce jeu. Je me ressassais plusieurs fois des passages ardus en espérant les mémoriser. Manque de chance, ça ne fonctionnait jamais. Rageant et ne comprenant pas pourquoi ces échecs répétés alors qu’il me semblait l’avoir pourtant réalisé la veille… Tout cela était dans ton rêve mec. Retourne sur Shining Force III, tu n’es pas digne de Radiant Silvergun.

Dans le mode Arcade nous débutons avec seulement trois continus, heureusement vous allez pouvoir en gagner plus au fil du jeu. A l’époque de la Saturn le développeur à ajouté un mode Sega Saturn apportant un véritable mode histoire, avec de la vidéo [en animé, réalisé par Seiji Mizushima (Fullmetal Alchemist) et Mahiro Maeda (Neon Genesis Evangelion et Samurai champloo)] remplaçant les images fixes de l’Arcade. Treasures ajoute même des boss. Le temps de jeu est ainsi rallongé. Radiant Silvergun passe ainsi d’une heure de jeu à près d’une heure trente. Un long marathon en perspective.

Un long marathon oui, mais aussi une vrai quête pour les amateurs de points.
Rappelez-vous ce côté RPG dont j’ai parlé. C’est aussi valable pour les points qui peuvent s’engranger de façon très rapide, si vous respectez avec précision les règles imposées par le gameplay.

Ne tirez surtout pas sur tout ce qui bouge. Le système power-up de vos armes est aussi lié aux points que vous allez ramasser. Un cercle vicieux pour certains, un cercle vertueux pour d’autres.

Vous allez découvrir les « chains ». Des chaines de couleurs qu’il faudra respecter autant pour monter en puissance que pour monter votre score. Les ennemis de différentes couleurs (rouge, bleu et jaune.) sont donc à détruire successivement pour établir la dite chaine. Le but est donc de prolonger la chose en enchaînant la ou les couleurs. Evidemment privilégiez une couleur et donc faire grandir la chaine et ainsi augmenter le score et l’upgrade de vos armes. Vous arrivez à suivre ?
Sachez par ailleurs que le niveau max est de 33. Bon étant donné mon niveau, je ne l’ai jamais atteint.
Il y a par la suite, d’autres moyens de scorer. Par exemple, si vous enchaînez une chaine bleu et une chaine jaune vous découvrirez le ‘secret chain’ d’une valeur de 10 000 points.

Treasures a vraiment cherché à créer un jeu dédié aux scores. A côté de tout ce que l’on a vu, les boss n’échappent pas à la règle. Vous le verrez, chaque boss est découpé en plusieurs section. Tout ou presque est destructible est si vous cherchez le 100% il faudra prendre le temps de tout exploser morceau par morceau. Si vous êtes pressé, pas de souci, il possède un point faible.

J’écris sur le jeu Saturn, mais je ne parle pas de cette version Switch réalisée par Live Wire.
Concrètement le résultat me satisfait pleinement. Revoir et pouvoir jouer à Radiant Silvergun dans les meilleures conditions possibles ça ne se refuse pas. D’autant plus qu’un effort tout particulier est à signaler : il est en français !
Réellement, j’avais peur d’une chose : que le jeu proposé soit uniquement la version Xbox 360, c’est à dire Radiant Silvergun dans sa version lissée est pour moi pas vraiment excitante. Heureusement (je suis diablement gâté) cette version comporte tout ce dont je pouvais espérer. A votre disposition, vous pouvez jouer avec la version Saturn, une version un poil plus propre, la version HD (que l’on retrouve sur le Xbox Live) et enfin une version HD avec filtre qui permet de retirer l’anti aliasing. Alors je n’ai que faire de connaître le taux de rafraichissement des versions, qu’elles soient dockées ou en portable. Ce que je vois, c’est que tout tourne parfaitement bien.
Autre petit détail supplémentaire, l’ajout sur les côtés d’un HUD vous indiquant à droite le type d’arme et ses touches respectives et à gauche le statut de vos armes et la chaine en cours. Tiens, pour rappel, Radiant Silvergun est un shoot vertical qui se joue en horizontal, oubliez donc le mode Tate et laissez votre Flip Grip au placard, vous n’en aurez pas besoin.
Enfin, autre différence notable par rapport à l’original (je ne sais pas si c’est le cas sur XBox) , mais les deux modes proposés Arcade et Histoire sont légèrement différents du matériel original. En effet dans le mode Saturn (histoire) vous ne débutiez qu’avec une unique vie et cela sans aucun continue (sauf si vous les gagniez en jouant). Ici, pas de continue non plus, mais vous gagnerez une vie par heure jouée.


Radiant Silvergun est aussi beau qu’il est brutal. Souvenez-vous ou découvrez le niveau final, avec le boss Xiga, une entité divine à la forme clairement établie et qui vous fera cracher du sang tant le niveau de difficulté est ici élevé. Ce nombre de boulettes à l’écran !? Est-ce réglementaire ?
Malgré cette section dépouillée visuellement et d’une difficulté inhumaine, cela reste l’une des plus belles expériences de Radiant Silvergun. Et puis cette musique ! Un final dantesque et touchant.
Hitoshi Sakimoto (Gradius V) réalisant sur l’intégralité du jeu un coup de force majeur. D’ailleurs il rééditera cela sur Gradius V.


Conclusion


Radiant Silvergun est ce genre de shoot destiné à une élite. C’est clairement le genre de jeu rempli ras la gueule d’idées en tout genre et dont le résultat fonctionne mais que pour qui il est destiné. Comment ne pas être frustré devant la difficulté. Rajoutez à cela qu’il est un Shump « one-hit-kills-you » (vous mourrez si vous êtes touché, si vous touchez un mur) dans lequel vous êtes constamment attaqué de toute part sans jamais avoir une seconde de répit. Ne venez pas pleurer si en mode Arcade, il vous faut plus de 10 vies pour venir à bout de certains boss.
Radiant Silvergun est pour Treasure le moyen de redéfinir le genre, à sa façon. En le rendant technique, complexe et intransigeant. Une sorte de Shoot them Up pour intellectuel ? Je n’irai pas jusque là, mais Hiroshi Iuchi a tout de même enfanté un jeu assez particulier.  Oui Radiant, au même titre que Ikaruga est un jeu de tir particulier, même pour ceux qui connaissent le genre. Peu, sans doute, y prendrons du plaisir à chercher à scorer de cette façon alors qu’ils sont pilonnés de tous côtés. Il faut aimer se faire mal.

Radiant Silvergun est une expérience.
Malgré sa difficulté et ses références hardcore il n’en reste pas moins apprécié même des joueurs occasionels. Il faut dire que d’un point de vue technique mais également artistique il reste au sommet du genre. Déjà par son histoire (une véritable histoire sur un Shump -ubuesque!!) , mais aussi par la vitrine technique qu’il était à l’époque.
Radiant Silvergun est malgré tout un titre à jouer et à terminer, même si vous devez vous transcender pour en voir le bout.


Genre : Tactical Shoot them Up
Langue : Français
Développé par : Treasure
Edité par : Live Wire
Taille : 630,00 MB
Sortie : 13 septembre 2022
PEGI : +3
Plateforme : Switch, XBox 360, Saturn, Arcade

Jeu testé sur Switch
Jeu offert par l’éditeur

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