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Avis : Reynatis

Idiot que je suis, je me suis dit que le nouveau titre de Furyu allait cette fois-ci être très réussi et qu’il allait enfin rattraper le retard de la société face à ses principaux concurrents.

Évidemment j’exagère, mais j’aime toujours à penser que Furyu réussira à sortir une pépite digne des plus grands, à la surprise générale.

Vous l’avez compris, Reynatis n’est pas le carton attendu, et même comme d’accoutumé, reste un jeu plutôt correct, mais avec des défauts d’un autre temps, le rendant déjà désué à peine disponible à la vente. 

Parce que oui, Reynatis n’est pas le Blockbuster que personne n’attend et en plus, il garde avec lui une image daté issu de la boite qui lui donne vie, et cela, malgré la présence de cadors du JV, avec par exemple Kazushige Nojima (FF VII, Advent Children, Crisis Core, VIII, XV, Kingdom Hearts, etc) au scénario. 

Les moyens ne sont certes pas les mêmes que des boites comme Square Enix ou Atlus, mais quand on veut, on peut, surtout lorsque l’on a des idées de gameplay intéressantes et qui au fil du jeu se trouvent être un minimum convaincantes.

Mais tout ça, ne tient pas qu’à un seul fil et Reynatis ne fait qu’au final que s’enfoncer dans la médiocrité et comme ses prédécesseurs sortis des studios FuRyu, restera dans l’anonymat.

Après les moyens, voir faiblards, Crystar ou Monark, FuRyu continu d’aller chercher des monstres du JV pour leur permettre de créer des titres inédits, leur permettant au passage de créer leur jeu parfait, sans trop de contraintes. Malheureusement tout ça, pour des résultats bancals. 

Pour Reynatis, il a souvent été mentionné Kingdom Hearts (on se demande bien pourquoi), mais aussi FF Versus, un FF abandonné par Square Enix. Les ambitions sont donc de faire un très grand RPG, malheureusement avec un budget ridicule, avec un résultat qui est loin d’atteindre l’objectif premier.

¡Ay, caramba ! Encore raté ! Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas chez FuRyu et la présence de Yoko Shimomura (FF XV, Kingdom Hearts, Xenoblade Chronicles, etc) pour la partie musicale est bien la seule que l’on retiendra de tout cela. 

Je m’étale, mais c’est parce que je n’ai pas trop envie de rentrer dans le sujet, tant je n’ai pas été emballé, et les quelques brides de bonnes idées ne veulent clairement pas l’achat du jeu, sauf si vous avez du temps à perdre. 

Reynatis se déroule dans un Shibuya retranscrit fidèlement, dans un monde où la magie existe, mais où son utilisation est interdite. Et pour cause, ils sont craints par la population. Persécutés et poursuivis, ils doivent se cacher. Même le gouvernement intervient en créant une unité spécialisée appelée MEA (pour Magic Enforcement Administration) et qui a pour but de chercher, traquer, malmener les resquilleurs. Comme dans toute force spéciale digne de ce nom, ce sont les seuls à pouvoir utiliser la magie en toute légalité. La politique… 

Face à eux, il existe la Guilde, une organisation qui prône la liberté de pouvoir utiliser la magie. Ils se retrouvent dans un monde appelé l’Another, une sorte de monde parallèle où l’on retrouve les magiciens qui se cachent, mais pas toujours pour de bonnes raisons.

La trame jusque-là simple, va s’intensifier avec la présence des Owls, autre organisation qui joue un tableau assez flou, mais aussi avec la présence d’une drogue devenue un fléau dans Shibuya. Cette drogue fait entrer ses consommateurs dans une violence jusque-là jamais vue. Sans oublier l’apparition de monstres dont il va falloir vous débarrasser. 

Reynatis marque sa différence notamment avec une histoire basée sur deux scénarios croisés. 

Nous avons d’abords Sari Nishijima. Cette jeune femme est membre du MEA. Elle lutte contre les magiciens ne respectant pas les lois, mais également contre les consommateurs de drogue.

L’autre personnage est Maron Kirizumi, un jeune homme qui vient de débarquer à Shibuya et dont le seul but est de pouvoir entrer dans dans l’Another. 

Des personnages dont le destin est lié alors que tout les oppose reste un scénario assez classique mais qui peut, si il est bien écrit, devenir intéressant. Malheureusement, Reynatis se perd dans un gloubi-boulga d’idées scénaristiques compliqués qui n’est pas aidé par l’absence de localisation en français. 

Pire encore, le jeu nous balance constamment des informations souvent peu intéressantes dans des dialogues interminables et nombreux qui en racontent tellement que l’on fini par perdre le fil. 

Reynatis veut en faire trop et s’embourbe avec trop de personnages en tout genre. Alors que l’on s’attend à s’attacher aux protagonistes et aux nombreux personnages présents, comme dans de nombreux autres RPG, Reynatis fait un nouveau faux pas, avec malheureusement des types ennuyeux et sans personnalités.  

Le développement du jeu dans son scénario nous ramène volontairement des thèmes sociétaux comme individualité, mais sur un ton très superficiel, ce qui rend l’affect encore plus difficile.

Après tout ça, on se demande ce qu’il peut y avoir de réussi dans Reynatis. C’est assez dur de dire qu’à part la bande son, finalement peu de choses font sortir le jeu du haut du panier. 

Le gameplay, notamment, se distingue des combats en temps réel avec une équipe de trois personnages. Il est possible de passer de l’un à l’autre quand bon vous semble, ce qui donne quelque chose de dynamique. 

Dans les combats, il existe deux modes bien différents qui sont le cœur du système combat, si l’on ne prend pas en compte le fait d’alterner les protagonistes. 

Le premier mode, qui se nomme Libération, vous donne une posture offensive, avec des actions qui vous font consommer votre jauge de MP. Pour regagner des MP, vous pouvez courir partout, en laissant le temps faire son travail, ou bien passer en mode Suppression. Ici, vous êtes dans l’impossibilité de faire des dégâts, mais vous pouvez esquiver les attaques ennemies, ce qui permet de recharger votre jauge. Vous aurez aussi le moyen de gagner du MP avec une esquive spéciale (façon QTE) dans le mode Libération, en portant en plus une puissante contre-attaque. 

Avec tout ça, on pourrait s’imaginer que les combats sont funs. Malheureusement, le rythme est brisé par ce QTE dont il est impossible ou presque de passer outre sous-peine d’avoir des combats qui s’éternisent indéfiniment. 

Outre dézinguer du vilain, votre autre activité est de chercher des Wizarts dans Shibuya. Les Wizarts sont des graffitis qui sont essentiels pour gagner de nouvelles capacités. On peut voir ça comme des quêtes annexes, mais elles restent primordiales pour votre progression, car c’est un moyen essentiel pour vos améliorations. Cela permet aussi de s’affranchir des éternels arbres de compétences et juste pour cela, c’est une bonne chose. Cela m’a fait penser aux badges présents dans The World Ends With You. Une bonne idée donc. 

Reynatis, comme Crystar, propose une partie sociale, avec de nombreux échanges et dialogues, plus longs et bien plus techniques. Tout comme Crystar, cela permet d’en connaître un plus sur les différents personnages. L’absence de français handicape franchement toutes ces longues lignes de dialogues, avec en plus un anglais vraiment pointu, qui n’arrange pas la compréhension. 

On se dit toujours de ne pas s’attarder ou s’attacher aux graphismes, mais encore une fois FuRyu se contente de trop peu visuellement pour attirer le chaland. Et ici, ce n’est vraiment pas la joie. Reynatis, comme ses prédécesseurs, est trop éloigné de ce qui fait aujourd’hui, même dans des jeux de petites envergures. C’est un peu triste de voir que le nouveau jeu de Furyu semble provenir des années Playstation 3 en fin de vie. J’avais déjà dit cela de jeux comme The Caligula Effect, mais ici, ce n’est plus tolérable. Aliasing, distance d’affichage ridicule, mais surtout visages inexpressifs comme rarement vues ses dix dernières années rendent le jeu vraiment obsolète. Et je ne parle pas des décors absolument vides…


Reynatis n’est pas un mauvais jeu. Il serait sorti en 2015, il aurait sans doute été à classer parmi les meilleurs RPG de l’année. Malheureusement aujourd’hui Persona, YS, The World Ends With You ou les nombreux Trails sont passés par et ont élevé le niveau tellement haut là que plus personne ne peut lutter.
L’univers était pourtant bien pensé, et les quelques idées de gameplay auraient pu convaincre de nombreux joueurs, mais l’ensemble fait flop à cause d’un scénario trop capillotracté et une technique d’un autre temps. 


Genre : JRPG
Langue : Anglais/Japonais
Développé par : Furyu
Edité par : NIS America
Taille : 9873,00 MB
Sortie : 27 septembre 2024
PEGI : +16
Plateforme :  Playstation 4|5, Switch, PC


Jeu testé sur Nintendo Switch
Jeu offert par l’éditeur

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