Comme tous les ans, Let’s Sing revient. Et comme à chaque fois, on attend une véritable transformation, une vraie prise de risque : des titres un peu plus percutants, que le jeu s’émancipe, qu’il dise au revoir aux morceaux que l’on entend déjà dix fois par jour sur les radios locales (ou nationales).
Ce n’est pas ici que l’on va refaire le monde, mais ce n’est pas parce que dix radios diffusent le même titre en boucle qu’il s’agit automatiquement d’une belle composition ou d’une chanson aimée par le plus grand nombre. Ça s’appelle du matraquage, et ça annihile notre perception du bon. On donne de la confiture aux cochons, et ils en raffolent ; ce n’est pas pour autant que c’est bon pour eux.
L’éveil musical ne se fait ni sur les grandes radios ni sur les petites, d’ailleurs. Et le réveil musical ne se fera, une nouvelle fois, pas sur Let’s Sing 2026.
Dans mes précédents avis sur les opus passés de Let’s Sing, je m’exaspérais déjà de ne pas trouver plus de variété, plus de rock notamment. Et j’ai beau réclamer une compilation Disney, il semble que je ne sois toujours pas écouté !
Cette année, Let’s Sing 2026 reprend les bases du jeu précédent, se contentant bien sûr de ne rien changer. Une équipe qui gagne, on connaît la chanson… FIFA, Call of Duty : on reprend les mêmes et on recommence. Il n’y a que Sonic Racing qui… Non, rien, je m’égare.
Le pire, c’est que ça marche ! Les musiques que je ne connais pas me font toujours l’effet d’un plat miteux servi dans un routier miteux. Je ronge ma serviette ! Je n’y comprends plus rien !
Heureusement, on évite tout de même l’effet inverse : celui où l’on se farcit pour la énième fois des classiques des années 80 mille fois entendus, ces « qui ça qui ça » qui n’ont d’ailleurs jamais existé. Rien que pour ça, je remercie Voxler. On peut faire du 80, mais il faut le faire bien. Et cette année, force est de constater que ce n’est pas mal du tout : Goldman, Delpech, Renaud pour la partie française… À télécharger ! Et puis Twenty One Pilots, Sting ou encore Alphaville avec Forever Young pour la partie internationale. Ah ! Et Robbie Williams, enfin !
De toute façon, je suis trop vieux pour cette playlist d’un autre temps. Mais suis-je vraiment la cible ? Un type bientôt cinquantenaire qui s’obstine à détester Indochine et à lever les yeux au ciel dès qu’un Téléphone retentit lors d’un mariage…
En parcourant le jeu et ses 180 titres disponibles via l’abonnement proposé par Voxler, je me dis que nous ne sommes bons qu’à jouer les pigeons et à sortir la carte bleue pour une soirée amusante, alors que nous ne sommes plus vraiment la cible de ce genre de jeu. Il n’empêche qu’il manque des « produits d’appel » dans la partie gratuite. De la K-pop bien rythmée ou de la J-pop, avec quelques titres rock, feraient parfaitement l’affaire.
On critique, on critique, mais Let’s Sing reste l’un des jeux les plus efficaces que je connaisse en famille (moins entre amis, du moins les miens). Il est toujours possible de jouer avec son téléphone comme micro, via l’application dédiée, et je dois dire que ça fonctionne de mieux en mieux. En revanche, pourquoi rendre obsolètes les applications précédentes ? Ça commence à faire beaucoup sur le téléphone, d’autant que synchroniser son appareil avec un vieux Let’s Sing (un 2020, par exemple) relève désormais du parcours du combattant. Car non, la nouvelle application ne permet pas de jouer aux anciens opus.
Et puis, il y a ce mode carrière, absolument incroyable, qui m’avait plutôt convaincu l’an dernier et qui revient cette année, légèrement retouché et tout aussi fun.
Non, clairement, Let’s Sing dort sur ses lauriers. On se demande même si ce ne serait pas le moment idéal pour voir réapparaître un peu de concurrence, histoire de stimuler tout ça en 2026.
Côté tarif, et compte tenu du système d’abonnement actuel, je me demande s’il ne serait pas plus intéressant pour le consommateur d’opter pour un abonnement annuel avec une playlist qui s’étofferait d’année en année, incluant les mises à jour. Cela nous permettrait d’avoir un jeu dont la liste de titres ne cesserait de grandir, sans devoir repasser à la caisse plein pot. On est des pigeons, d’accord, mais si c’est pour avoir le même jeu avec seulement un renouvellement de 35 morceaux, alors que 120 autres nous attendent en pay-to-play…
Imaginez en plus que les chansons achetées en 2024, 2025 et 2026 restent disponibles sur les versions ultérieures ! Non, je rêve.
Allez ! Prenons nos micros et allons nous égosiller sur Forever Young d’Alphaville. Rendez-vous l’an prochain !
Genre : Simulation de chant
Langue : Français
Développé par : Voxler
Edité par : Ravenscourt / Plaion
Sortie : 4 Novembre 2024
PEGI : +12
Poids : 5.66 Go
Plateforme : Switch, Playstation 4|5, Xbox One|Series
Jeu offert par l’éditeur, jeu testé sur Switch

