En se promenant sur les réseaux sociaux on finit par rencontrer des gens qui ont des choses à raconter.
C’est encore mieux lorsque ces mêmes personnes vous contactent pour vous raconter leur histoire, leur vision du médium qu’est le jeu vidéo et aussi nous parler de leur boulot.
Rencontre avec Maxime Bonnot, gérant d’un magasin Game Cash, qui va nous parler de son travail, des engagements de l’enseigne mais aussi de jeu vidéo vu de sa position.
L’interview est un peu longue, mais intéressante car on y parle business, Pokémon, numérique, jeux à 80€ ou bien encore collection. Nous avions beaucoup de questions à poser et Maxime avait pas mal de choses à raconter.
Bonne lecture.
Salut Maxime. Merci de me donner l’opportunité de faire cet entretien avec toi, concernant ton quotidien en tant que gérant d’un Gamecash.
Peux-tu tout d’abord te présenter et nous parler de Gamecash ?
Je m’appelle Maxime Bonnot, j’ai 31 ans, et je suis multi-entrepreneur depuis l’âge de 22 ans. Mon parcours est riche et varié, mais toujours guidé par l’envie d’entreprendre et par la passion. Ma première aventure a débuté avec une agence Stéphane Plaza Immobilier, que j’ai dirigée pendant huit ans. En parallèle, j’ai lancé en 2017 un bar gaming nommé « Hello World », un lieu original où les clients pouvaient consommer tout en jouant à des jeux vidéo installés sur place. J’ai revendu ce concept en 2019, mais il reste une étape marquante de mon parcours. Cette même année, je me suis lancé dans la restauration rapide en ouvrant un restaurant O’TACOS, que j’ai tenu jusqu’en 2024. Entre-temps, pendant la crise sanitaire, je me suis également associé à une salle de CrossFit afin de l’aider à surmonter les difficultés liées au COVID et d’éviter sa fermeture.
Passionné de jeux vidéo et de culture japonaise depuis mon enfance, j’ai finalement trouvé un moyen d’allier passion et métier en devenant gérant du magasin Gamecash de Chalon-sur-Saône, ouvert depuis septembre 2023.
Gamecash, ce n’est pas qu’une simple boutique de jeux vidéo. C’est une franchise spécialisée qui repose sur quatre piliers fondamentaux : le gaming (neuf et occasion), la pop culture (figurines, produits dérivés, mangas…), les cartes à collectionner (Pokémon, Lorcana, Magic…), et bien sûr, le rétrogaming, qui séduit autant les passionnés de la première heure que les nouvelles générations.
Tous ces univers sont proposés à la fois en produits neufs, pour rester connectés à l’actualité vidéoludique et geek, et en seconde main premium, selon un modèle circulaire basé sur la reprise, la revente et la qualité. Cette double approche est au cœur de notre identité.
Aujourd’hui, Gamecash est le seul acteur européen à avoir su pérenniser ce modèle hybride. Là où les grandes enseignes peinent à suivre les mutations du marché, nous bénéficions d’une vraie souplesse, d’une capacité d’adaptation forte, et d’une proximité avec nos clients qui font toute la différence. Cela nous permet de rester réactifs, engagés, et surtout de continuer à vivre et partager notre passion au quotidien.
Pourquoi avoir choisi la franchise Gamecash ?
Avant Gamecash, j’ai eu l’occasion d’être franchisé à deux reprises dans d’autres réseaux de grande envergure. Cette expérience m’a permis de comprendre les rouages des franchises à grande échelle, avec leurs avantages mais aussi leurs limites. Quand vous évoluez dans une enseigne qui regroupe 400, 500, voire 600 points de vente, vous finissez souvent par devenir un simple numéro parmi d’autres. La proximité disparaît, les échanges se raréfient, et chacun finit par travailler dans son coin, alors qu’une franchise devrait justement encourager la collaboration, l’entraide et le sentiment d’appartenance à un projet commun.
C’est exactement ce que j’ai trouvé chez Gamecash. Cette franchise cultive une approche profondément humaine et familiale. Tout le monde se connaît, les échanges entre gérants sont quotidiens, sincères, et enrichissants. Quant à la direction, elle est accessible, réactive, et sur le terrain – à l’écoute de chacun, sans barrières hiérarchiques rigides. Il y a un véritable esprit de réseau. Ce qui fait la force de Gamecash, c’est aussi son agilité, et sa proximité avec les réalités du terrain. Ici, chaque gérant est totalement indépendant dans ses décisions commerciales. Il n’y a pas de centrale d’achat imposée : nous sommes libres de choisir nos fournisseurs, ce qui nous permet de nous adapter très rapidement au marché, aux tendances locales ou à la demande de notre clientèle. C’est une souplesse rare dans le monde de la franchise, et un vrai atout face aux mastodontes du secteur.
Chaque magasin Gamecash reflète la personnalité et la passion de son gérant. On n’a pas de responsable régional qui nous dicte où mettre tel produit ou quel rayon doit être en tête de gondole. Cette liberté s’accompagne d’un accompagnement concret et exigeant, notamment lors du parcours de formation animé par Olivier Fournier, directeur général France de Gamecash, et expert reconnu du retail jeu vidéo depuis plus de 30 ans. C’est une formation qui ne se contente pas de théories : on apprend le métier sur le terrain, avec un focus particulier sur des aspects clés comme l’achat et la gestion du stock.
L’achat, justement, est une compétence stratégique chez Gamecash. Contrairement à certaines enseignes où les prix sont générés automatiquement par un logiciel, ici ce sont les gérants qui fixent les prix, après analyse. Chaque produit est évalué individuellement selon son état, sa rareté, sa demande, sa version, et d’autres critères précis. Cela évite les aberrations que l’on peut parfois constater ailleurs, comme des jeux d’occasion vendus plus chers que du neuf. Chez nous, les produits sont ensuite reconditionnés selon des standards premium avant d’être remis à la vente. Cette exigence de qualité, cette maîtrise de la chaîne de valeur, c’est ce qui m’a convaincu de rejoindre le réseau Gamecash.
Le métier a beaucoup évolué, et ce réseau a toujours su anticiper les changements, tout en gardant une vraie vision centrée sur le client et le gérant. C’est une franchise vivante, réactive, passionnée, et parfaitement en phase avec les attentes d’aujourd’hui.

Tu dois être gamer toi aussi. Qu’est-ce qui t’a poussé à tenter l’aventure ?
Absolument. Je suis collectionneur depuis plus de 15 ans, et à force d’accumuler consoles, jeux, figurines et objets de pop culture, je me suis un jour posé une question toute simple : « Qu’est-ce que je peux faire de tout ça ? » J’avais construit au fil des années une collection impressionnante, non pas pour la valeur financière, mais par passion, par attachement à cet univers qui m’accompagne depuis l’enfance.
Étant entrepreneur dans l’âme, ça m’a semblé naturel de transformer cette passion en projet professionnel. J’ai alors décidé de mettre ma collection, mais aussi mes connaissances et mon énergie, au service d’un projet de cœur, un projet construit autour de ce qui m’anime profondément : le jeu vidéo, le rétro, la culture geek, les cartes à collectionner.
Ma toute première console, c’était une Game Boy Color avec Pokémon Jaune. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Ensuite sont venues la GameCube, la Xbox 360, et bien d’autres. J’ai grandi avec chaque génération de consoles. Je n’ai jamais vraiment arrêté de jouer, et j’ai même eu une petite expérience dans l’e-sport, à l’époque où je passais pas mal de temps sur Counter-Strike. Cette passion n’a jamais faibli, elle a juste évolué avec le temps.
Lorsque j’ai commencé à réfléchir sérieusement à ouvrir une boutique, je me suis naturellement tourné vers Gamecash. J’ai étudié différentes options, mais Gamecash s’est rapidement imposé comme une évidence. Pour toutes les raisons que j’ai déjà évoquées : l’agilité du modèle, l’indépendance des gérants, la spécialisation, la dimension humaine et la vraie compréhension du marché du jeu vidéo, aussi bien neuf qu’occasion. C’est une franchise qui partage mes valeurs et qui permet d’allier passion, liberté d’action, et cadre structurant.
Gamecash c’est le JV, que ça soit actuel ou rétro gaming, l’univers geek avec tout ce que la Pop culture représente, et puis les cartes, ce qu’on appelle le trading card, comme Pokémon, pour ne citer que celle-ci. Comment on se positionne sur un marché aussi concurrentiel, surtout face à Internet ou aux grandes surfaces ?
Nous sommes avant tout des hypers spécialistes. Là où les grandes surfaces se contentent de vendre, chez Gamecash, on accompagne réellement nos clients. Ce que nous proposons, c’est bien plus qu’un produit : c’est une expérience. Le conseil personnalisé, l’accueil chaleureux, la connaissance fine des univers gaming, geek et rétro sont au cœur de notre approche. Quand un client pousse la porte de notre magasin, il ne vient pas simplement acheter un jeu, il vient chercher une expertise, un échange, parfois même un souvenir.
Contrairement à Internet, ici on peut voir, manipuler et tester les produits. Il y a une relation de confiance immédiate, surtout sur des univers sensibles comme le rétro gaming ou les cartes à collectionner, où l’authenticité est primordiale. Chaque produit qui entre en magasin est vérifié, reconditionné si besoin, et évalué avec soin. Le client repart avec un jeu ou une carte en parfait état, mais surtout avec la certitude que ce qu’il achète a été contrôlé et validé par un expert.
Ce rapport de proximité ne se limite pas à la vente : on connaît nos clients. On sait ce qu’ils collectionnent, ce qu’ils attendent, on échange sur les prochaines sorties ou leurs dernières trouvailles. Dans un monde où les intelligences artificielles prennent de plus en plus de place dans le commerce et le service client, le lien humain redevient central. Et c’est exactement ce que Gamecash cultive au quotidien. Nous misons sur une relation durable, humaine et authentique, qui ne peut pas être reproduite par un algorithme ou une plateforme numérique.
C’est cette approche humaine et experte qui rend l’expérience Gamecash si différenciante. Et c’est aussi ce qui nous donne un avantage stratégique réel face aux géants du e-commerce ou aux distributeurs généralistes. Dans un marché ultra concurrentiel, où l’offre produit est souvent identique, ce qui fait la différence, c’est la qualité de la relation, la confiance, et la capacité à créer une vraie communauté de passionnés autour de chaque magasin.
Quelle est la vision de Gamecash pour l’industrie du jeu vidéo avec le tout démat qui semble arriver doucement, mais sûrement ?La montée du dématérialisé est une tendance de fond que nous observons depuis plusieurs années, et qui s’intensifie avec les services comme le Game Pass, le PlayStation Plus ou encore les boutiques numériques de Steam, Nintendo ou Sony. Pour autant, chez Gamecash, nous ne considérons pas cela comme une menace, mais comme une évolution à laquelle il faut s’adapter intelligemment.
Le format physique conserve une vraie valeur, notamment pour les collectionneurs et les passionnés. Il y a encore énormément de joueurs attachés à l’idée de posséder leurs jeux, de les voir sur une étagère, de les prêter, de les revendre ou simplement de les garder comme des objets qui racontent une histoire. Le jeu physique, c’est aussi une forme de patrimoine culturel, comme peuvent l’être les vinyles ou les bandes dessinées rares.
Le modèle du tout dématérialisé ne permet pas ce rapport libre à l’objet. Une fois un jeu acheté sur un store en ligne, il est lié à un compte, impossible à revendre, à échanger, ou à transmettre. Chez Gamecash, nous permettons justement à nos clients de continuer à faire vivre leur ludothèque, de renouveler leur collection à moindre coût, de redécouvrir d’anciens titres. C’est une manière plus durable, plus économique et plus souple de consommer le jeu vidéo.
Il faut aussi rappeler que le dématérialisé a ses limites. Certains jeux disparaissent des catalogues à cause de licences expirées, d’autres deviennent inaccessibles quand un store ferme ou qu’un compte est perdu. Des clients reviennent en boutique après avoir perdu un jeu acheté numériquement, simplement parce qu’il n’était plus téléchargeable. Le physique reste une sécurité, une garantie de pérennité.
Enfin, il y a l’expérience du magasin, que le numérique ne peut pas remplacer. Chez Gamecash, on conseille, on échange, on partage nos coups de cœur. On peut tomber sur une perle qu’on ne cherchait pas, discuter avec d’autres joueurs, apprendre, tester parfois. C’est une ambiance que ni Amazon ni un store virtuel ne peuvent offrir.
Gamecash s’adapte bien sûr à cette réalité. Nous vendons aussi des cartes de rechargement, des abonnements, nous informons nos clients sur les offres en ligne. Mais notre force reste le conseil humain, la qualité de notre offre en occasion et en rétro, et ce lien avec la communauté. Le but n’est pas de lutter contre le démat, mais de proposer une alternative tangible, passionnée et complémentaire.
Format physique ou liberté de choix ?
Les deux ont leur place. Je suis attaché au physique, mais je comprends parfaitement les joueurs qui veulent tout avoir sur leur console ou via un abonnement. L’essentiel, c’est que chacun ait le choix.
Comment Gamecash se différencie de ses concurrents ?
Gamecash se distingue de ses concurrents par une approche profondément différente, à la fois plus humaine, plus experte et plus passionnée. Là où certaines enseignes misent surtout sur les volumes de vente, les précommandes ou les produits « tendance », nous plaçons l’expérience client et la diversité de notre offre au cœur de notre stratégie.
Ce qui nous rend uniques, c’est notre spécialisation dans l’occasion qualitative. Chaque jeu que nous reprenons passe par un processus de vérification, de nettoyage, de reconditionnement si besoin. Rien n’est remis en rayon à la va-vite. C’est un point sur lequel Gamecash est très strict. Cette exigence permet d’avoir une offre d’occasion fiable, durable et rassurante pour le client. Contrairement à certaines enseignes où l’occasion semble être un produit secondaire, chez nous, elle est centrale et valorisée.
Autre point fort : le rétrogaming. Gamecash a été l’un des premiers réseaux à remettre au goût du jour les consoles et jeux des générations passées, bien avant que ça ne devienne « à la mode ». Nous avons aujourd’hui une vraie expertise sur ce segment : que ce soit des cartouches Super Nintendo, des consoles Sega, ou même des accessoires rares, nous savons les identifier, les tester, les estimer à leur juste valeur. Ce n’est pas un simple rayon nostalgie : c’est un pilier de notre ADN.
Nous nous différencions également par notre lien avec l’univers geek et la culture pop au sens large. Figurines, mangas, objets collectors, cartes à jouer et à collectionner comme Pokémon ou Lorcana : nous développons constamment cette offre, qui répond à une demande de plus en plus passionnée et pointue. Là où d’autres enseignes se cantonnent au jeu vidéo pur, nous élargissons l’expérience pour que le magasin soit un vrai lieu de culture et de découverte.
Et puis il y a notre proximité. Chaque magasin Gamecash est géré par un indépendant, un passionné, ancré dans sa ville, qui connaît ses clients. Ce n’est pas une chaîne froide et impersonnelle. On prend le temps d’échanger, d’écouter, de conseiller. Ce lien humain est irremplaçable, et c’est ce qui pousse les clients à revenir. On est bien plus qu’un point de vente : on devient parfois un repère pour les collectionneurs, les familles, les curieux.
Enfin, contrairement à des enseignes comme Micromania, qui ont fortement recentré leur modèle autour du neuf et des produits partenaires (souvent au détriment de l’occasion), Gamecash cultive une indépendance dans ses choix commerciaux. Cela nous permet de proposer une offre plus variée, parfois même plus locale ou plus audacieuse, sans être enfermés dans des stratégies nationales dictées par les éditeurs.
Quels sont les principaux défis auxquels Gamecash est confrontée et comment les surmontez-vous ?
Le véritable défi du quotidien, c’est de maintenir un niveau d’exigence constant, jour après jour, tout au long de l’année. J’ai toujours considéré mon magasin comme un lieu d’accueil à part entière, un peu à l’image d’un restaurant étoilé : chaque client doit s’y sentir unique, écouté, reconnu. Il ne s’agit pas simplement d’ouvrir les portes le matin, mais de créer, à chaque visite, une expérience personnalisée et positive.
Mon objectif est d’avoir un magasin parfaitement tenu, propre, bien organisé, vivant, où l’on perçoit immédiatement la passion et le professionnalisme. Cela passe par l’attention portée aux détails, la qualité de la mise en rayon, la présentation des produits, mais surtout par l’accompagnement de chaque client, qu’il soit collectionneur, joueur occasionnel ou parent venu chercher un cadeau.
Maintenir cette exigence près de 315 jours par an représente un véritable engagement. Il faut rester constant, impliqué, attentif, et capable de mobiliser la même énergie tous les jours, même pendant les périodes plus calmes ou moins motivantes. Cela demande aussi un vrai travail d’équipe, car cette exigence ne peut exister que si elle est partagée, transmise et portée par tous.
C’est un défi que j’accepte pleinement, parce que je suis convaincu que cette rigueur et cette attention sincère portée à l’expérience client sont des piliers fondamentaux de la réussite d’un magasin spécialisé comme le nôtre.

Niveau business, comment un franchisé fait-il pour gagner de l’argent sur des produits neufs ou d’occasion. Le chiffre d’affaires se fait sur quelle partie du magasin ?
L’occasion, clairement. C’est là qu’on peut proposer des prix compétitifs tout en gardant une marge correcte. Le neuf, c’est surtout pour créer du trafic et fidéliser.
Comment tes vendeurs/vendeuses gèrent ils/elles les PEGI lorsque des jeunes viennent acheter des jeux nettement au-dessus de leur âge ? Comment gère t’on des clients qui n’y connaissent pas grand-chose en matière de JV ? Je pense aux parents ou grands parents qui achètent sans trop connaître des jeux pas forcément adaptés.
On fait toujours de la prévention. Si un enfant veut GTA à 11 ans, on interroge les parents, on explique. On ne vend jamais un jeu PEGI 18 à un mineur sans validation d’un adulte.
C’est une scène qu’on voit très souvent en boutique : un parent, un grand-parent ou un proche qui vient acheter un jeu pour offrir, souvent à l’approche d’un anniversaire, de Noël ou d’une fête, et qui arrive en nous disant : « Je cherche un jeu pour mon petit-fils, mais je n’y connais rien… il aime les jeux avec des épées et des monstres » ou « Il a une console noire, c’est une Xbox ou une Play ? »
Et c’est justement là que notre travail prend tout son sens. Loin de juger ou de simplement vendre un produit à la volée, notre rôle est d’accompagner, de poser les bonnes questions, de traduire les besoins flous en propositions concrètes. On demande l’âge de l’enfant, ce qu’il aime (aventure, sport, Pokémon, Mario…), sur quelle console il joue, s’il a déjà beaucoup de jeux, s’il joue en ligne, s’il préfère jouer seul ou avec des amis. Ce sont des questions simples, mais cruciales pour faire un vrai bon choix.
Chez Gamecash, nous ne cherchons pas à « placer un produit », mais à orienter vers le bon jeu, celui qui fera plaisir, qui sera adapté en termes de contenu, de PEGI, de jouabilité et même de budget. Un enfant de 7 ans ne vivra pas le même plaisir avec Elden Ring qu’avec Super Mario Odyssey, même si les deux sont excellents dans leur genre.
On joue aussi un rôle de médiateur entre les générations. Un adulte qui ne connaît rien aux consoles va souvent être impressionné (voire un peu perdu) par les termes techniques, les éditions multiples, les accessoires optionnels… On prend donc le temps d’expliquer calmement, de vulgariser, de comparer les consoles entre elles si besoin. C’est aussi pour ça qu’une enseigne physique comme Gamecash a tout son sens : ici, on peut voir les objets, les manipuler, poser toutes ses questions sans se sentir bête ou pressé.
Et ça va plus loin que le simple conseil de vente. Il arrive qu’un client vienne acheter un jeu pour son petit-fils, et qu’on découvre que la console n’est pas compatible (par exemple, un jeu PS5 alors que l’enfant a une PS4), ou qu’il achète une version dématérialisée alors qu’il n’a pas d’Internet à la maison. On évite ces erreurs grâce à une approche personnalisée et pédagogique.
Ce type de clientèle est précieuse, parce qu’elle nous fait confiance. Souvent, ce sont des clients qui ne reviendraient pas vers un site Internet s’ils ont eu une mauvaise expérience. En revanche, s’ils trouvent chez nous un conseil honnête, simple et humain, ils reviendront, même en dehors des fêtes. Ils deviennent des clients fidèles, parce qu’on les a respectés et accompagnés.
On voit fréquemment des joueurs se moquer de Micromania et de ses jeux d’occasion plus cher que les jeux neufs. Est-ce qu’il est possible de retrouver ce genre d’anomalie chez Gamecash ?
On fait très attention à ça. Nos prix s’ajustent régulièrement. Mais ça peut arriver ponctuellement, à cause d’un réassort neuf à bas prix qu’on ne maîtrise pas.
En parlant de Micromania, comment de ton point de vue, on voit la mise en vente d’une telle enseigne. Et comment cela peut s’expliquer ?
La mise en vente de Micromania est, à mes yeux, un signal fort sur l’état actuel du secteur, mais surtout, la preuve que le modèle de succursale est à bout de souffle. Ce n’est pas un hasard si de grands groupes comme Carrefour sont en train de passer une grande partie de leurs magasins en location-gérance, ou si Leclerc s’impose aujourd’hui comme un leader incontesté : c’est parce que le modèle le plus viable en 2025, c’est celui de l’indépendant impliqué, celui qui est présent chaque jour dans son magasin, au contact direct de ses clients.
Quand on gère son point de vente soi-même, on est concerné par chaque décision, chaque client, chaque détail. On réagit vite, on s’adapte, on prend des initiatives. À l’inverse, dans un modèle de succursales, les décisions sont souvent prises par des directeurs de secteur ou des sièges éloignés du terrain, déconnectés des réalités du quotidien. Et c’est là que le lien avec la clientèle se perd, que l’agilité disparaît, et que l’entreprise devient rigide face aux évolutions du marché.
Micromania, qui fut longtemps une référence en France, a peu à peu perdu son identité. À force de centralisation, de normalisation et de décisions dictées par des impératifs financiers plus que par une vraie stratégie de terrain, l’enseigne a vu son image se détériorer auprès des joueurs. Ce n’est plus aujourd’hui la boutique de passionnés que beaucoup ont connue. Elle est devenue, aux yeux de nombreux clients, une chaîne impersonnelle, souvent critiquée pour ses pratiques commerciales, ses prix incohérents ou son manque de renouvellement.
Sa mise en vente peut être interprétée comme une tentative de repositionnement, mais aussi – ce que je n’espère pas – comme une antichambre d’une possible liquidation. Dans tous les cas, cela illustre les limites d’un modèle trop rigide, trop éloigné du terrain, qui n’a pas su ou pas voulu se réinventer à temps.
À l’inverse, Gamecash repose sur un réseau de gérants indépendants, passionnés, investis localement, capables de comprendre et d’anticiper les attentes de leur clientèle. C’est ce modèle humain, flexible et engagé qui permet de créer de la fidélité, de la réactivité et une vraie expérience client. Et c’est, à mon sens, ce qui fera la différence dans les années à venir.
D’un point de vue pub, Gamecash semble assez discret, pourquoi ce choix ?
Contrairement à certaines grandes enseignes qui investissent massivement dans la publicité télévisée, le sponsoring ou les campagnes nationales, Gamecash a choisi une communication plus discrète, plus ciblée, et surtout plus locale. Ce n’est pas un manque d’ambition, c’est un choix stratégique cohérent avec notre ADN : celui d’un réseau de franchisés indépendants, ancrés dans leur territoire, et portés avant tout par la proximité avec leur clientèle.
La franchise privilégie une communication authentique, axée sur le bouche-à-oreille, les réseaux sociaux de chaque magasin, les événements locaux, les partenariats avec des associations ou des écoles. C’est plus modeste, mais souvent plus efficace. Quand un client entre dans une boutique Gamecash, ce n’est pas parce qu’il a vu une pub à la télé ou un bandeau YouTube – c’est parce qu’un ami lui en a parlé, parce qu’il a vu une publication sur Facebook, ou tout simplement parce qu’il a apprécié l’accueil la fois précédente. Ce lien de confiance, ça ne se construit pas à coups de millions en publicité : ça se cultive sur le terrain.
D’autant plus que notre clientèle est très informée. Elle connaît les sorties, suit les actus JV, regarde les YouTubeurs et Twitchers. On n’a pas besoin de lui marteler qu’un nouveau Call of Duty sort en octobre : elle le sait déjà. Ce que cette clientèle cherche, c’est un endroit où on peut en parler, échanger, peut-être acheter en édition collector ou en version d’occasion à bon prix. C’est là que Gamecash intervient.
Il faut aussi prendre en compte un aspect budgétaire. La publicité nationale coûte cher, et dans un réseau où chaque magasin est une franchise indépendante, cela n’aurait pas beaucoup de sens. On préfère que chaque point de vente investisse dans sa propre communication, adaptée à sa zone de chalandise : événements, tournois, animations autour des cartes ou du rétro, jeux concours sur les réseaux. C’est souvent bien plus rentable et pertinent.
Enfin, cette discrétion nous permet aussi de rester cohérents avec notre image. Gamecash ne cherche pas à ressembler à une grande surface du jeu vidéo. Nous revendiquons un côté boutique spécialisée, passionnée, presque artisanale. Une grande campagne de pub nationale pourrait créer une attente ou une image qui ne correspondrait pas à ce qu’on est réellement. On préfère rester fidèles à notre communauté, et grandir avec elle.
Est-ce que tu as déjà eu des rachats insolites ou particuliers ?
Est-ce que j’ai eu des demandes de rachats vraiment insolites ? Le mot « insolite » dépend parfois du regard qu’on porte sur la situation, mais il est vrai que certaines expériences sortent de l’ordinaire. Récemment, j’ai vécu une scène assez incroyable chez un client collectionneur. Il m’a invité chez lui pour faire une estimation, et m’a accueilli dans son garage, autour d’une table de camping, littéralement encerclée de cartons. Il m’a simplement dit : « Voilà, tout est là. À vous de jouer. »
En ouvrant les premiers cartons, j’ai vite compris que je n’étais pas au bout de mes surprises. Il y avait des centaines de jeux, toutes plateformes confondues, des dizaines de consoles, des accessoires, des éditions limitées, du rétro, du récent… Un vrai inventaire à la Prévert pour passionnés. J’ai passé plus de dix heures sur place à tout trier, vérifier, estimer pièce par pièce. C’était presque un petit musée personnel, et ça demandait une vraie rigueur pour évaluer la valeur de chaque élément.
À 20 heures, j’étais toujours là, et j’ai fini par appeler du renfort. Nous sommes finalement repartis avec quatre voitures pleines, chargées jusqu’au toit. Ensuite, au magasin, il m’a fallu plus d’un mois de travail avec l’équipe pour tout traiter correctement : nettoyage, test, reconditionnement, pricing, mise en rayon. C’est un exemple parmi d’autres, mais il montre bien que derrière une simple « demande de rachat », il peut parfois y avoir un chantier monumental, mais aussi une vraie rencontre humaine avec un collectionneur passionné.
Ce genre de moments, aussi épuisants soient-ils, sont passionnants. Ils illustrent toute la richesse du métier : on ne fait pas que vendre ou acheter des jeux, on rentre dans des histoires personnelles, on récupère parfois des morceaux de vie vidéoludique, on remet en circulation des trésors oubliés, et on fait le lien entre des générations de joueurs.
Plus belles pièces vues en magasin ?
On en voit régulièrement… Mais si je devais choisir j’ai eu la chance d’avoir le full set Gameboy Pokémon sous blister rigide, c’était incroyable.
L’arrivée des jeux à 80€, voir 90€ pour les futurs jeux Switch 2, qu’en penses-tu ?
L’augmentation du prix des jeux vidéo, notamment sur les consoles de dernière génération, fait grincer des dents, et c’est compréhensible. Voir des titres affichés à 80€, voire 90€, notamment pour la Nintendo Switch 2, ça choque. Mais si l’on prend un peu de recul, cette hausse est en réalité plutôt cohérente avec l’évolution de l’industrie… et surtout avec l’inflation.
D’abord, il faut rappeler qu’un jeu vidéo aujourd’hui, c’est un chantier industriel gigantesque. Les budgets de développement ont explosé. Certains AAA dépassent les 100 à 200 millions d’euros, sans compter le marketing. Il faut des années de travail, des centaines (parfois des milliers) de développeurs, des outils technologiques coûteux, une qualité de production proche du cinéma. Les attentes des joueurs sont aussi plus élevées : open worlds plus grands, graphismes photoréalistes, doublages dans plusieurs langues, mises à jour régulières, multijoueur, cross-play, etc. Tout cela a un prix.
Mais surtout : le prix facial des jeux n’a pas tant changé qu’on le pense. Dans les années 90, un jeu Super Nintendo coûtait en moyenne entre 400 et 500 francs, soit environ 60 à 75 euros d’aujourd’hui, inflation comprise. Et dans certains cas, les jeux pouvaient coûter encore plus cher : des cartouches comme Street Fighter II ou Zelda: A Link to the Past étaient autour de 590 francs, soit environ 110 € actuels ! Et cela sans contenu téléchargeable, sans patchs, sans bonus de précommande.
Autrement dit, les jeux coûtent aujourd’hui en vitrine à peu près ce qu’ils coûtaient il y a 30 ans, mais avec une qualité de production bien supérieure, et souvent pour un contenu bien plus vaste. Ce qui a changé, c’est surtout la perception des joueurs, qui se sont habitués à payer moins grâce aux soldes numériques, aux abonnements type Game Pass ou PS+ Extra, et à l’occasion.
Cela dit, il y a aussi une frustration légitime : quand un jeu à 80 € sort avec des bugs, une durée de vie réduite, ou une dépendance au contenu additionnel payant, le joueur se sent floué. Le problème, ce n’est pas tant le prix que la valeur perçue. S’il sent qu’il en a pour son argent, même 80 € peuvent passer. Mais si le jeu est incomplet ou mal fini, ça ne pardonne pas.
Le jeu vidéo devient-il un luxe ?
Dire que le jeu vidéo devient un luxe, c’est une idée qui revient souvent, surtout quand on voit les prix grimper à 80–90 €, les consoles nouvelles générations passer la barre des 500 €, ou encore les cartes Pokémon atteignant parfois des sommes délirantes. Mais dans les faits, non, le jeu vidéo n’est pas devenu un luxe inaccessible. Il est devenu plus complexe, plus fragmenté, mais il reste accessible à tous ceux qui savent où et comment consommer intelligemment. Et c’est justement là que Gamecash joue un rôle essentiel.
Il existe aujourd’hui une multitude d’alternatives pour jouer sans se ruiner. Le marché de l’occasion est une première réponse évidente. Chez Gamecash, nous proposons des jeux récents ou plus anciens à des prix souvent divisés par deux, voire trois par rapport au neuf. Pour les joueurs patients ou ceux qui ne courent pas après les sorties day one, c’est un excellent moyen de jouer à petit prix, tout en gardant un support physique de qualité. Le rétro gaming aussi permet de découvrir ou redécouvrir des pépites, avec parfois un excellent rapport qualité/prix.
À côté de ça, il existe des formules hybrides : cartes de crédit PSN/Xbox à offrir, abonnements partagés, voire même services cloud gratuits ou à prix réduit. Le jeu vidéo s’est démocratisé sous bien des formes, et Gamecash, en tant qu’enseigne de terrain, connaît parfaitement les astuces à proposer aux clients. Un ado avec 20 € de budget qui pousse la porte d’un magasin Gamecash ne repartira pas bredouille, parce qu’on sait lui trouver la meilleure solution selon son profil.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le jeu vidéo n’a pas forcément augmenté en prix de manière uniforme : il a surtout élargi son spectre. Oui, il y a des objets collector à 300 € ou des éditions limitées introuvables. Mais il y a aussi des dizaines de jeux à moins de 10 € avec une durée de vie énorme. Le luxe, ce serait de dire qu’il faut dépenser beaucoup pour jouer. Or aujourd’hui, on peut jouer avec peu de moyens, surtout si on est bien conseillé.
Et c’est exactement pour ça que Gamecash existe : pour offrir une alternative, une porte d’entrée accessible, une manière durable et intelligente de consommer du jeu vidéo. Nous sommes là pour casser cette image élitiste du jeu vidéo, pour montrer qu’il y a toujours moyen de se faire plaisir sans exploser son budget.
Plus belles pièces vues en magasin ?
On en voit régulièrement… Mais si je devais choisir j’ai eu la chance d’avoir le full set Gameboy Pokémon sous blister rigide, c’était incroyable.

Est-ce que les influenceurs ou youtubeurs ont un impact sur les demandes des joueurs ?
L’impact des influenceurs sur le comportement des joueurs est aujourd’hui incontestable. Et dans notre cas, je peux te dire que ce n’est pas juste une tendance abstraite : c’est quelque chose que j’ai vécu concrètement en magasin, avec des résultats très clairs.
J’ai eu la chance de collaborer avec Conkerax, qui a réalisé trois vidéos sur mon magasin : l’ouverture, puis les 1 an, et enfin les 2 ans. À chaque fois, ces vidéos ont eu un vrai écho dans la communauté. Elles montraient l’ambiance du magasin, les produits qu’on propose, notre approche humaine… bref, tout ce qu’on essaie de transmettre au quotidien. Et plus récemment, Neoxi a également réalisé une vidéo sur le magasin, ce qui a permis de toucher une autre audience, peut-être un peu plus large ou plus jeune.
Le résultat ? Une augmentation de notoriété très nette, bien au-delà de ma zone géographique habituelle. Des clients sont venus en magasin alors qu’ils habitaient à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres. Certains étaient sur la route des vacances et ont fait un détour exprès pour passer par le magasin qu’ils avaient vu sur YouTube. D’autres venaient de régions différentes mais avaient repéré la boutique via ces vidéos, et attendaient l’occasion de s’y rendre.
Ce qui est fort avec ce type de contenu, c’est que ce n’est pas de la pub classique. Ce sont des créateurs passionnés, crédibles, qui partagent une expérience sincère. Les gens qui regardent ces vidéos ne viennent pas juste « consommer », ils viennent vivre ce qu’ils ont vu à l’écran. Il y a une vraie connexion émotionnelle.
Donc oui, les influenceurs peuvent avoir un impact énorme — quand c’est bien fait, quand ils partagent une passion authentique et non un message commercial froid. Dans notre cas, ça a clairement renforcé la notoriété du magasin, élargi notre clientèle et créé un effet de confiance auprès de personnes qui ne nous connaissaient pas du tout.
Concernant les jeux d’occasion, est-ce que tu penses que beaucoup jouent sur la spéculation ou bien les prix actuels sont-ils justifiés ? Quel est le genre de clientèle capable de dépenser de grosses sommes sur des jeux de collection ?
La question des prix dans le marché de l’occasion – notamment pour les jeux rétro ou de collection – revient souvent. Certains clients sont surpris de voir qu’un vieux jeu peut valoir 60, 80, voire plus de 100 €, alors qu’il a parfois 15 ou 20 ans. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce phénomène n’est pas du tout arbitraire : c’est tout simplement la loi du marché.
Comme pour tout objet de collection, c’est la rareté, l’état, la demande et l’offre qui déterminent la valeur. Un titre très recherché, produit en petites quantités ou peu conservé en bon état (comme certains RPG sur PS1 ou des jeux Nintendo sous blister), voit naturellement son prix grimper. Et aujourd’hui, entre les collectionneurs, les nostalgiques, et même les jeunes curieux de découvrir les classiques, la demande pour le rétro est très forte.
Chez Gamecash, on suit ces évolutions avec beaucoup d’attention. On ne « gonfle » pas artificiellement les prix, au contraire : on essaie d’être toujours au plus juste, en nous basant sur des grilles de cotation sérieuses, sur les tendances observées dans les ventes, mais aussi sur notre expérience terrain. On prend aussi en compte l’état des produits, qu’ils soient complets ou non (boîte, notice, disque propre, etc.), ce qui est essentiel pour les collectionneurs. Et surtout, on teste et garantit les jeux que nous mettons en rayon, ce qui donne une vraie valeur ajoutée par rapport à un achat à l’aveugle entre particuliers.
Par ailleurs, tous les jeux ne sont pas concernés par cette flambée. La grande majorité des titres récents en occasion sont vendus à des prix accessibles, et nous mettons régulièrement en place des promotions, des offres de reprise avantageuses, ou des bundles. Il y a donc toujours moyen de jouer sans se ruiner, même en dehors des gros hits recherchés.
Quant aux clients capables de dépenser plusieurs centaines d’euros pour un jeu de collection, ce sont généralement des passionnés éclairés, qui savent exactement ce qu’ils veulent. Ils recherchent des pièces précises, dans un état impeccable, parfois avec une histoire particulière. Pour eux, c’est un investissement affectif, parfois patrimonial.
Le business prend-il le pas sur la passion ?
C’est une question qui revient souvent quand on travaille dans un domaine passion : « Est-ce que le business finit par écraser la passion ? » Et la réponse honnête, c’est que oui, il y a forcément un principe de réalité à respecter. Gamecash est une entreprise, chaque magasin est un commerce, et comme tout commerce, nous avons des charges, des salaires, des fournisseurs, des stocks à gérer. La rentabilité est indispensable pour continuer à exister, évoluer, embaucher, se renouveler.
Mais cette rentabilité ne doit pas être déshumanisée. Chez Gamecash, nous défendons une rentabilité humaine, respectueuse de nos clients et de nos valeurs. C’est-à-dire qu’on ne vend pas juste pour vendre, on ne pousse pas à la consommation à tout prix, on ne sacrifie pas notre identité pour suivre des tendances éphémères. On cherche à être rentable, oui, mais pas au détriment de l’expérience client, de la qualité ou du lien de confiance qu’on a bâti avec notre communauté.
La passion reste au cœur de ce que nous faisons. Elle est dans nos échanges quotidiens avec les clients, dans les conseils qu’on donne à des parents un peu perdus, dans l’enthousiasme qu’on partage autour d’une vieille console rentrée en boutique, ou dans l’excitation collective quand un gros titre sort. Cette passion, c’est ce qui donne du sens à notre métier. C’est ce qui nous fait tenir, même quand certaines périodes sont plus dures commercialement.
Donc non, le business ne tue pas la passion. Il la cadre, il l’oblige parfois à faire des choix, à prioriser. Mais quand c’est fait avec sincérité, écoute et respect des joueurs, on peut très bien concilier les deux. Et c’est exactement ce qu’on essaye de faire chaque jour chez Gamecash.
La folie actuelle des Trading Card (Pokemon ou Lorcana) te surprend -t -elle ?
Est-ce un business modèle idéal ?
La folie autour des Trading Cards, qu’il s’agisse de Pokémon, Lorcana, ou même d’autres licences comme Yu-Gi-Oh! ou Magic, ne me surprend pas tant que ça. En réalité, le phénomène n’est pas nouveau. Les cartes à collectionner ont toujours existé dans le paysage geek, et Pokémon en particulier est là depuis les années 90. Ce qui est frappant, c’est l’amplification que ce marché a connue ces dernières années.
Plusieurs facteurs expliquent ce regain d’intérêt : l’effet nostalgie d’une génération qui a grandi avec ces cartes et qui revient y investir en tant qu’adulte ; l’influence massive des réseaux sociaux et de YouTube, où l’on voit des ouvertures de boosters, des collections rares ou des cartes vendues à prix d’or ; et puis tout simplement le fait que l’univers des cartes est fascinant. C’est un mélange d’esthétique, de collection, de jeu et parfois même de spéculation, qui attire à la fois les enfants, les adolescents et les adultes.
Chez Gamecash, les Trading Cards sont devenues un pilier essentiel de notre activité. Ce n’est plus un simple rayon « en plus », c’est une vraie dynamique commerciale, avec ses propres cycles, ses sorties événementielles, ses tournois, ses clients fidèles. On vend des boosters, des displays, des decks préconstruits, mais aussi des accessoires (sleeves, classeurs, boîtes) et surtout, on propose un lieu d’échange, de conseil, de découverte, ce que ne font pas les grandes surfaces ou les sites en ligne.
Ce modèle est d’autant plus pertinent qu’il repose sur un renouvellement constant, ce qui est idéal pour un magasin spécialisé : nouvelles séries tous les deux à trois mois, raretés qui créent du trafic, clients qui reviennent régulièrement pour compléter leur collection ou jouer. Et c’est une activité qui génère de la fidélité : les jeunes joueurs reviennent avec leurs amis, les collectionneurs nous consultent pour des estimations ou des recherches spécifiques, certains viennent même de loin pour une série en rupture ailleurs.
Cela dit, il faut aussi savoir accompagner le phénomène avec responsabilité. On veille à ne pas encourager l’achat compulsif ou la spéculation abusive, surtout chez les plus jeunes. On explique, on guide, on propose des produits adaptés à chaque profil. Ce n’est pas juste du « stock qui tourne », c’est une relation de confiance à construire, tout comme avec les jeux vidéo.
Est-ce que tu peux nous parler de la gestion désastreuse concernant la production des cartes Pokemon, avec des stocks minuscules ?
Chez Gamecash nous sommes moins concernés par la pénurie car nous avons différents fournisseurs qui nous permettent d’être correctement servi. La clé de notre modèle : l’agilité.
Il y a une forte présence de fausses cartes ou bien de fausses cartouches, comment Gamecash arrive à lutter contre ça ?
Les fausses cartes et cartouches sont un vrai fléau, surtout avec la montée des ventes en ligne entre particuliers. Chez Gamecash, nous luttons contre ça en formant nos équipes à repérer les contrefaçons, en testant chaque produit et en refusant tout achat douteux. Nous utilisons aussi des outils de vérification et comparons systématiquement avec nos bases de données internes. L’authenticité est une priorité, car elle garantit la confiance des clients. C’est ce sérieux qui nous distingue des autres circuits non spécialisés.
Et pour finir, selon toi, quelle est la bonne façon de consommer du jeu vidéo ?
Chez Gamecash, on pense qu’il n’y a pas une seule bonne façon de consommer du jeu vidéo, mais qu’il y en a plusieurs, et surtout, qu’il faut les adapter à son budget, à ses envies, et à son rapport personnel au jeu. Certains veulent le dernier jeu en day one, d’autres attendent une version d’occasion, certains ne jurent que par le rétro, d’autres découvrent des pépites indépendantes à petit prix. Tout est valable, tant que le plaisir est là.
La bonne consommation, c’est celle qui est réfléchie, passionnée, mais jamais forcée. Ce n’est pas suivre la hype à tout prix, ni acheter tout ce qui sort, mais savoir ce qu’on aime, prendre le temps de découvrir, parfois revendre pour faire de la place, ou remettre en circulation un jeu qu’on a terminé. C’est ce que permet le modèle circulaire de Gamecash, basé sur l’achat-revente, le conseil, et la durabilité.
C’est aussi consommer de manière responsable : comprendre ce qu’on achète, à quel prix, et pourquoi. Privilégier un format qui nous correspond (physique, démat, rétro, neuf, occasion), soutenir les créateurs quand on peut, mais aussi savoir dire non à des pratiques commerciales abusives.
Enfin, consommer bien le jeu vidéo, c’est aussi savoir partager : un bon conseil, une console entre amis, un jeu qu’on passe à un petit frère ou une collègue. Le jeu vidéo, ce n’est pas qu’un produit : c’est un lien culturel et humain. Et c’est exactement cette vision que Gamecash défend au quotidien.

Je te laisse conclure cette longue interview. Merci à vous d’avoir pris le temps de découvrir mon parcours, mon quotidien et la vision que je porte à travers Gamecash Chalon-sur-Saône. Cette aventure est bien plus qu’un simple projet commercial pour moi : c’est un aboutissement personnel, un mélange de passion, de rigueur et d’engagement que je mets au service de chaque client, chaque jour.
J’ai toujours été animé par le jeu vidéo, la pop culture, le rétro, les cartes… mais plus encore, par ce que ces univers représentent : le lien, la transmission, le plaisir de partager. Gamecash m’a offert l’opportunité de transformer cette passion en métier, tout en gardant une liberté d’action, une proximité avec mes clients, et une vraie exigence sur la qualité de ce que je propose.
Être commerçant aujourd’hui, ce n’est pas seulement vendre des produits. C’est créer une expérience, instaurer une relation de confiance, comprendre les attentes de chacun, et être capable d’apporter un conseil, une solution ou parfois même un simple sourire au bon moment. Et ça, c’est ce qui me motive chaque matin à ouvrir le magasin avec l’envie de bien faire.
J’ai une exigence forte envers moi-même et envers mon équipe, car je crois sincèrement que le détail fait la différence. Un magasin propre, bien tenu, une équipe à l’écoute, un stock réfléchi, des produits reconditionnés avec soin, un pricing juste… tout cela n’est pas un bonus, c’est la base de ce que je veux offrir. Et c’est cette rigueur, cette envie de faire bien et de rester sincère dans mon approche, qui me pousse à me dépasser au quotidien.
Mais cette exigence ne va pas sans bienveillance. Je veux que chaque personne qui passe la porte du magasin se sente bien accueillie, écoutée, qu’elle reparte avec le bon produit, mais surtout avec une bonne impression. Que ce soit un collectionneur passionné, un enfant avec ses économies ou un parent un peu perdu, chacun mérite la même attention, la même écoute, la même qualité de service.
Et si demain, un joueur pense à Gamecash Chalon comme à un lieu de confiance, de découverte, et de plaisir, alors je considérerai que j’ai réussi ma mission.
À très bientôt en boutique, en ligne ou autour d’une discussion passionnée.
Maxime