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Avis : Altheia : The Wrath of Aferi


On a beau dire, c’est souvent par les jeux indépendants que passent le mieux les messages subtils, avec ou sans direction artistique forte (mais souvent malgré tout).

Les cas se multiplient, et c’est avec grand bonheur qu’on accueille ces jeux fantastiques à la narration touchante. De toute évidence, c’est une bonne chose pour le jeu vidéo, pour le joueur ou la joueuse, et cela pourrait bien réveiller les fabricants de Triple A insipides, juste beaux à exciter certains gamers en mal de bits (gloire aux 32 !) et de téraflops.
Aujourd’hui, un jeu indépendant, c’est un mariage parfait entre une direction artistique forte (sans être fantastique, elle doit néanmoins marquer les esprits), une narration touchante qui parle à tous et à toutes, des mécaniques de jeu efficaces qui raviront les nouveaux joueurs, les anciens et même les plus expérimentés. Bref, ce sont des jeux réalisés pour des joueurs, par des joueurs.

Peut-on dire qu’Altheia: The Wrath of Aferi se présente ainsi ? C’est du moins ce que j’ai pu en lire ici et là. Action-RPG narratif avec un gameplay percutant, Altheia: The Wrath of Aferi est-il le condensé de tout ce qui se fait de mieux dans le genre ? Il est donc temps de prendre la manette et de juger par moi-même.

Vous incarnez Lili, une ancienne « Gardienne » rongée par la culpabilité, et Sadi, un jeune moine plein d’espoir et de sagesse. Ensemble, ils affrontent le Void, une entité qui corrompt l’équilibre du monde. Un chemin de croix se prépare pour nos héros, et si cela s’annonce comme un combat contre une force obscure, cela se veut aussi être une quête intérieure.

Annoncé et présenté comme une histoire classique opposant le bien au mal, la lumière aux ténèbres, Altheia: The Wrath of Aferi cache en réalité un récit qu’on pourrait qualifier d’intime, sur la perte d’un être cher, le devoir et le pouvoir de la coopération face au chaos. Jouons-nous aux jeux vidéo pour s’identifier à ce genre de quête ? Certaines personnes aiment cela, tandis que d’autres veulent simplement s’évader et ne pas se prendre la tête. Au final, Altheia est un peu des deux, car il ne demande pas non plus de trop se creuser la tête, heureusement.



Tout commence par une tâche simple : escorter Sadi jusqu’à un monastère. Sur le principe, cela me rappelle un peu Grandia 2, avec ce début, mais aussi de manière générale la thématique du bien contre le mal, ou encore la capacité de Sadi à se transformer en loup de l’ombre, entre autres. Heureusement, le gameplay et les combats sont bien différents.

Vous l’aurez compris, Altheia n’a rien d’autre en commun avec le tactical RPG de la Dreamcast. Le jeu du studio MarsLit Games s’oriente plutôt vers un mélange de puzzle game et d’exploration, avec de nombreuses – très nombreuses – énigmes.

Presque toutes les énigmes proposent des idées différentes, et elles sont nombreuses, je vous le garantis. Chacune possède sa propre identité, et vous allez devoir cogiter pour toutes les résoudre. Comme moi, vous serez sans doute bloqué, agacé, face à des problèmes compliqués. Vous serez peut-être frustré, mais le fait que les énigmes soient globalement bien conçues sauve la mise.

Il faut savoir prendre son temps et visiter un maximum d’endroits ou de salles pour comprendre les énigmes. C’est parfois capillotracté : il faut deviner où les développeurs veulent nous emmener. C’est parfois bête, une fois qu’on a compris. L’ennui, c’est que parfois, on se demande si on ne se fait pas balader, juste pour nous faire perdre du temps. Mais c’est de bonne guerre : le joueur contre l’esprit complexe du développeur !

Un tour dans une première salle ne suffira pas toujours, car elle est parfois connectée à une seconde. Vous devrez naviguer entre les deux, chercher une pièce essentielle à la première dans la seconde, et inversement. Cherchez et trouvez, encore et encore.

Je ne sais pas vraiment si Altheia est ce qu’on peut appeler un jeu linéaire. Le jeu nous impose une direction, mais on y retrouve des quêtes secondaires (ou non, d’ailleurs), qui nous demandent de faire des choix. Des décisions difficiles seront à prendre, et elles auront des conséquences tangibles et souvent imprévisibles, pour le monde et ses habitants. Attention donc à la tournure que vous souhaitez donner aux relations que vous entretenez avec les personnages que vous rencontrez, car vos choix ont du poids.

Si le jeu propose un univers visuel rappelant Breath of the Wild, Altheia encourage aussi la découverte et l’aventure. Si vous aimez sortir des sentiers battus et explorer l’inconnu, alors le jeu saura vous récompenser. Des ruines cachées ici et là sont à dénicher pour y trouver des objets sacrés. Cela reste pourtant assez linéaire. Cette semi-liberté permet malgré tout de s’affranchir de cette linéarité.

Visuellement, Altheia est plutôt joli, si on aime les graphismes minimalistes et aérés. Breath of the Wild a ouvert une brèche, et les studios continuent de s’en inspirer. Bonne ou mauvaise chose ? Cela dépendra de vos goûts. Je pense que c’est aussi une bonne façon pour les développeurs de ne pas trop se prendre la tête avec la technique. On développe un jeu au style artistique unique, et l’histoire ainsi que les personnages font le reste. Heureusement, les scènes et le scénario, très émouvants et bien réalisés, sauvent la mise. Le jeu fait aussi un effort sur l’environnement sonore, rendant l’aventure encore plus belle. Chaque endroit a son propre design et son ambiance, différente du lieu précédent.

L’autre aspect vraiment bien travaillé, c’est l’histoire. Ce qui aurait pu être un récit classique devient une aventure intime : Lili doit accepter son destin malgré un déni compréhensible au début. Et puis, il y a la relation qu’elle développe avec Sadi, qui, sans être merveilleuse, vous poussera à poursuivre l’aventure.

Le jeu a souffert, au début, de quelques bugs qui ont depuis été corrigés (semble-t-il). On a notamment eu des problèmes avec Sadi, qui disparaissait pendant les phases de combat. Cela pourrait paraître anodin, mais ses compétences sont essentielles dans ces moments. Pire encore, il lui arrivait de s’évaporer lors de certaines énigmes, ce qui est bien plus ennuyeux. C’est très aléatoire, donc repartir du dernier point de sauvegarde peut corriger le problème.

Parlons justement de ce système original à deux personnages. Il est essentiel, aussi bien dans les combats que lors des énigmes. La coopération est constante et indispensable. Elle s’éloigne, dans son gameplay, de Brothers, qui vous demandait simplement de vous tenir debout sur un interrupteur. Ici, le timing doit être précis, même lors des phases de plateforme.

Je terminerai sur la caméra, qui n’arrive pas toujours à suivre l’intensité des combats et qui a du mal à nous suivre correctement. Peut-être est-ce dû à mon PC, qui manque de puissance, je ne sais pas, mais cela ne rend pas le jeu injouable, rassurez-vous.


Altheia: The Wrath of Aferi est un jeu agréable, malgré ses quelques bugs qui peuvent agacer. D’ailleurs, vous pesterez sans doute aussi contre les points de sauvegarde très espacés et les sauvegardes automatiques, qui s’effectuent parfois à des endroits peu cohérents.

Cependant, l’expérience narrative entre les deux personnages, l’évolution de Lili et ses énigmes à deux personnages captivantes font la différence. Tout ce travail témoigne d’une ambition artistique remarquable. Une expérience qui demande de la volonté pour être pleinement appréciée.


Genre : Action RPG
Langue : Anglais
Développé par : MarsLitGames
Edité par : Neon Doctrine
Sortie : 21 août 2025
PEGI : +12
Poids :  8.45 Go
Plateforme :  Steam, Gog


Jeu offert par l’éditeur

Jeu testé sur Steam (RTX 3060, Ryzen 5 5600H)

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