Post Trauma s’inscrit dans la lignée des survival horror classiques, puisant ouvertement son inspiration dans des titres cultes comme Silent Hill ou Resident Evil.
Dès les premières minutes, le jeu pose une ambiance lourde et dérangeante, renforcée par des caméras fixes aux angles inconfortables qui rappellent les codes du genre. Cette mise en scène réussie plonge le joueur dans un sentiment d’insécurité permanente, chaque recoin pouvant dissimuler une menace.
Une ambiance soignée mais un scénario confus
L’introduction du jeu est intrigante : on incarne tour à tour Roman, un quinquagénaire amnésique, et brièvement Carlos, sans que le lien entre les deux ne soit vraiment exploité. Le joueur se réveille d’abord dans une rame de métro délabrée, puis explore une station japonaise envahie de racines, de mannequins et de créatures étranges, avant de poursuivre son périple dans un hôpital abandonné et d’autres lieux tout aussi inquiétants. Cette diversité d’environnements contribue à maintenir la tension et l’intérêt tout au long de l’aventure.
Malheureusement, le scénario s’avère rapidement nébuleux, voire incompréhensible. Les motivations des personnages restent floues, les dialogues peinent à donner du relief à l’histoire, et l’ensemble laisse le joueur sur sa faim, même après avoir débloqué l’une des deux fins possibles. Ce manque de clarté est accentué par le fait que le jeu n’est disponible qu’en anglais (ou d’autres langues, mais pas en français), ce qui peut constituer un frein supplémentaire pour certains joueurs.
Exploration, énigmes et combats : un équilibre fragile
L’exploration alterne entre phases en caméra fixe et passages à la première personne, ce qui apporte un peu de variété à la progression. L’ambiance sonore est particulièrement réussie, avec une musique discrète mais efficace qui accentue l’immersion.
Le point fort du jeu réside sans conteste dans ses énigmes. Celles-ci sont nombreuses, parfois ardues, et exigent une observation minutieuse de l’environnement. Il est d’ailleurs vivement conseillé de prendre des notes au fil de l’aventure, tant certains indices sont disséminés de façon subtile.
En revanche, les combats constituent l’un des principaux points faibles de Post Trauma. Peu nombreux, ils manquent d’impact et de précision. Les affrontements au corps-à-corps sont pénalisés par des hitbox approximatives, et les armes à feu souffrent d’un manque de maniabilité, rendant chaque balle précieuse et chaque erreur frustrante. Le bestiaire, quant à lui, manque d’originalité et de variété, à l’exception d’une créature au design marquant.
Technique et durée de vie
Le jeu s’en sort honorablement pour un titre indépendant. Les environnements sont riches en détails, même si certaines animations et visages paraissent datés. Quelques bugs mineurs (affichage, textures tardives, scintillement) peuvent venir entacher l’expérience, mais rien de rédhibitoire.
Côté durée de vie, il faut compter entre 3 et 7 heures pour en venir à bout, selon votre aisance avec les énigmes et votre habitude du genre. Cette aventure condensée conviendra aux amateurs de survival horror à l’ancienne, mais pourra paraître courte pour d’autres.
Le début de Post Trauma est prometteur : l’ambiance, la direction artistique et la mise en scène laissent espérer une expérience marquante dans le genre du survival horror. Les premières heures de jeu montrent une vraie maîtrise des codes, avec des environnements inquiétants, des énigmes bien pensées et une immersion réussie grâce à la bande-son et aux jeux de caméra.
Malheureusement, plus l’aventure avance, plus on a la sensation que le jeu a été terminé dans la précipitation. Certains environnements paraissent moins travaillés, les énigmes deviennent inégales, et le scénario, déjà assez flou au départ, s’efface au profit d’une succession de situations parfois décousues. On ressent un manque de profondeur, comme si le potentiel de l’univers et des personnages n’était qu’effleuré, sans jamais être pleinement exploité.
C’est d’autant plus dommage que Post Trauma regorge d’idées originales. On sent la volonté de proposer autre chose que du simple hommage à Silent Hill ou Resident Evil, avec des mécaniques et des ambiances qui auraient mérité d’être développées plus en détail. S’éloigner davantage de ses inspirations et affirmer une identité propre aurait sans doute permis au jeu de se démarquer et de marquer davantage les esprits.
En résumé, Post Trauma séduit par son atmosphère et ses trouvailles, mais laisse un goût d’inachevé. Il aurait gagné à approfondir ses mécaniques, son scénario et ses innovations, au lieu de s’en tenir à une formule trop proche de ses modèles. On espère que ses créateurs sauront capitaliser sur ces bonnes idées pour proposer à l’avenir une expérience plus aboutie et plus personnelle.
Genre : Survival Horror, Puzzle Game
Langue : Anglais
Développé par : Red Soul Games
Edité par : Raw Fury
Taille : 20.44 Go
Sortie : 22 Avril 2025
PEGI : +18
Plateforme : Playstation 5, XBox Series, PC

Jeu testé sur Xbox Series S
Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé par Aman