Worms ! Vous vous souvenez sans doute de cette série débutée en 1995 sur Amiga, où l’on déplaçait des petits vers pour qu’ils s’envoient sur la gueule à coups d’obus ou de moutons.
C’est Andy Davidson qui est le père de l’un des jeux les plus déjantés de l’époque, où tout était encore permis en matière de créativité. Le jeu a fait tellement parler de lui qu’il a fini par arriver sur toutes les machines de l’époque, en passant par la Game Boy, la Dreamcast, sans oublier la Super Nintendo. Team 17 et Ocean Software avaient senti le filon et ont multiplié les épisodes jusqu’au mythique Armageddon, sorti en 1999.
C’est sans surprise cet épisode qui revient aujourd’hui en version Anniversary. Le jeu est développé par Digital Eclipse, toujours pour le compte de Team 17.
Désormais habitué au talent de Digital Eclipse pour ses compilations ou ses remasters de qualité, on ne sera pas surpris de voir que cette nouvelle version de Worms Armageddon a été traitée avec les honneurs qui lui reviennent de droit.
Cependant, une question me taraude : le jeu est-il toujours à la hauteur face aux party games d’aujourd’hui (TowerFall, Duck Game… pour ne pas les citer) ? Et surtout, a-t-il su garder de sa superbe malgré les années ? Quid du gameplay et du fun de l’époque ?
Je ne vous cache pas que j’ai peur d’être déçu. La nostalgie, ça a du bon, mais parfois, ça fait mal, surtout lorsque la mémoire enjolive les choses.
Je ne serai pas de ceux qui versent une larme ou auront les poils dressés à la vue du titre ou du logo au lancement du jeu. On a grandi, il faut dépasser ce besoin de ressentir le jeu comme à l’époque. Il faut garder raison : les années ont passé, et la nostalgie, vous savez ce que j’en pense… Regardons de l’avant et profitons aujourd’hui de cette version, qui est – normalement – le meilleur moyen de jouer dans des conditions optimales.
C’est un jeu de 1999, tout a tellement changé depuis. Aurait-il eu sa chance en 2025 ?
On nous accueille donc avec plusieurs choix. Sans surprise, on nous propose de lancer une partie (dans sa version anniversaire), de faire un tour dans un excellent musée, ou bien de se lancer dans une partie issue de la version World Party provenant de la Game Boy Advance. Pourquoi pas ?! Je ne m’attarderai pas dessus, en tout cas.
Dans le menu du mode anniversaire, un autre menu nous propose de lancer – non pas une sainte grenade, mais une partie sur une carte générée de manière procédurale comme à l’époque –, en solo face à l’équipe adverse, de débuter une partie en mode multijoueurs local jusqu’à 6 joueurs (ça, c’est quand même balèze), ou bien – et ça, c’est nouveau – de jouer en ligne contre d’autres joueurs, chose que l’on ne pouvait pas faire, même sur la défunte et iconique Dreamcast.
De nombreuses options de paramétrage nous sont proposées. Certaines, comme la possibilité de modifier le nom des équipes ou celui des vers, étaient déjà présentes par le passé. Je ne me souviens plus s’il était possible ou non de modifier les points de vie des vers ou le temps imparti entre chaque tour.
En petit bonus supplémentaire, Digital Eclipse a ajouté des missions solo avec des objectifs à réaliser. L’idée est louable, surtout pour augmenter la durée de vie, mais j’avoue que pour celui qui joue solo à Worms, c’est un défi très intéressant… encore faut-il avoir la volonté de faire durer l’expérience. En effet, seul, le jeu arrive rapidement à s’essouffler. En vrai, je me suis ennuyé. C’est mou, pas vraiment fun. Comprenez que, seul, il est impossible de prendre du plaisir rien qu’avec les voix de nos petits lombrics. Une fois le gameplay maîtrisé, ça tourne en rond et on ne prend plus de plaisir.
Clairement, la force de Worms, c’est le jeu en multi, en local de préférence. L’humour du titre, évidemment – il avait marqué à l’époque –, les coups fourbes que l’on peut se faire entre amis, les erreurs de tir, les loupés de déplacement… De quoi s’amuser autour d’une pizza, le temps de quelques parties.
Pour être plus dans son époque, Worms Armageddon a eu droit à un petit coup de polish avec une option HD. Comme dans de nombreuses compilations actuelles, les filtres en tout genre sont de la partie, avec notamment la possibilité de modifier l’affichage (16/9) de l’image.
Le but de Worms, si vous n’avez pas connu le jeu à l’époque, c’est de dominer l’équipe adverse avec une multitude d’attaques totalement barrées, dans des niveaux générés aléatoirement. La forme des niveaux rend généralement les actions difficiles, que ce soit pour tirer sur un adversaire ou pour se déplacer. Il y a parfois l’envie de fortement pester contre soi-même pour ne pas avoir pris le temps de bien réfléchir aux conséquences de ses actions, ou pour avoir appuyé sur la mauvaise touche. Mais on est aussi en droit de hurler contre des plateformes vraiment chiantes à maîtriser, imposant des angles de visée impossibles. Combien de points de vie perdus bêtement en voulant se déplacer pour frapper un ver de l’autre équipe, en sombrant dans l’eau, ou en pulvérisant le décor en subissant les impacts de ses propres tirs ?
Des défauts majeurs, mais que l’on oublie rapidement grâce à une rejouabilité infinie et à la bonne ambiance qui se dégage de certaines parties entre amis.
Après plusieurs parties en solo ou en multi, j’ai vraiment trouvé que Worms avait, au final, mal vieilli. Soit je suis devenu trop addict aux jeux multijoueurs nettement plus nerveux et avec une prise en main plus immédiate, soit je suis un vieux con réfractaire.
Si vous êtes débutant, le fait que le jeu demande un certain temps d’adaptation pour maîtriser le gameplay va forcément vous lasser et vous faire poser la manette définitivement. Évidemment, si vous avez poncé le jeu à l’époque, vous retrouverez les bases rapidement et pourrez alors vous heurter à d’autres joueurs aussi entraînés que vous.
Worms Armageddon : Anniversary Edition est une compilation réservée aux fans.
Un classique n’est pas forcément destiné à tous et peut parfois perdre de sa superbe avec le temps.
Genre : Party Game
Langue : Français
Développé par : Digital Éclipse
Edité par : Team 17
Sortie : Septembre 2024
PEGI : +12
Poids : 2789,00 MB
Plateforme : PC, Xbox, Playstation, Switch
Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur Xbox Series X

