Avis : Let’s Sing 2024

 La sortie de Let’s Sing annonce l’arrivée du mauvais temps en ce qui concerne la météo, mais également les belles soirées à casser les oreilles à vos voisins (si vous en avez).

Le titre de Voxel s’est refait une beauté pour fêter ses 11 ans (Novembre 2012 pour sa première parution sur Wii). Ce lifting se fait de partout, puisque hormis le logo, c’est bien l’intégralité du titre qui fait peau neuve. Il y avait besoin, car la franchise perdait son souffle, la faute sans doute à un manque d’audace, car il n’y avait strictement rien de nouveau malgré les éditions. Personnellement je ne pense pas que le manque de nouveaux modes de jeu soit un souci puisque la priorité reste clairement le mode Karaoké en famille ou entre amis. L’interface identique depuis des années devenait peut-être redondante mais avait l’avantage d’être connue de toutes et tous et de rentrer dans le vif du sujet immédiatement.
Alors pourquoi Let’s Sing s’essouffle ? On n’en a déjà parlé dans les éditions précédentes, mais clairement le manque d’attractivité provient de la playlist qui au fil des années ne parle qu’à une partie des chanteurs de douche. Mais j’y reviendrai plus tard. D’abord parlons du nouveau contenu proposé par Voxler, qui a décidé de changer de formule.

On peut immédiatement s’apercevoir que Let’s Sing et son avatar commun parmi les communs a laissé sa place à la création de son propre avatar. Une bien bonne idée, qui a tout de suite ravi ma fille de 12 ans. La possibilité de créer un personnage à son image l’a happé directement. Les possibilités offertes sont correctes, au départ, puisqu’au fil du jeu et des niveaux qui montent, notre création va pouvoir être affublée de nombreux accessoires et d’animations en tout genre. Sur le principe pourquoi pas, puisqu’il faudra sûrement atteindre un niveau assez élevé pour tout débloquer. En utilisation malheureusement cette face énorme (l’avatar n’étant qu’une tête avec des mains -sans bras) prend une part très importante à l’écran et cache complètement le clip (déjà très peu visible). Tant qu’à faire, autant virer le clip et laisser notre tête se dandiner telle un Pokemon Spectrum avant une attaque. Et je ne vous parle pas du mode multijoueur qui devient une bataille de têtes.

La création d’avatar est donc la première chose que l’on découvre dans Let’s Sing 2024. La seconde et c’est malheureux mais c’est le PASS VIP. La curiosité a voulu que je me ballade dans la playlist proposée et je me suis aperçu que de nombreux titres proposés ne l’étaient que sous forme de PASS mensuel, trimestriel ou annuel. Où sont passés les packs contenant des genres ou des hits des années précédentes. D’ailleurs je n’ai pas compris si les titres achetés dans l’abonnement étaient à nous à la fin ou pas. J’imagine que non, mais 24.99€ pour les voir disparaître au bon d’un an, la douloureuse fait mal. Le catalogue est certes impressionnant mais tout de même, ça sent fort la ferme pour pigeons.

Les modes présents sont au nombre de trois et sont ma foi classiques. Le fameux mode solo/multijoueur, qui n’est qu’un simple Karaoké, le mode en ligne pour se confronter au monde entier et le nouveau mode Carrière. Ce dernier est étonnant et j’avoue plutôt addictif. Si vous espérez vivre le rêve hollywoodien de devenir une superstar de la pop, c’est ici qu’il faut venir. Comme tout mode carrière qui se respecte, vous allez incarner un chanteur (ou une chanteuse) débutant(e) qui arrive dans une école de chant, un peu à la façon de la Star Ac. Vous allez débuter par un télé crochet et puis il faudra assurer pour devenir la plus grande star.
Vous allez rencontrer d’autres jeunes artistes en herbe comme vous et devoir faire face a un peu d’animosité lors de votre ascension. Vous allez même pouvoir faire divers choix de réponses dans les dialogues avec vos potes de chambré ou bien dans les posts sur votre réseau social.
Les épreuves de chants vont s’enchaîner et vous devrez exceller. Mais rassurez-vous, un échec n’entraîne rien de bien important. Le but c’est donc d’alterner entraînements sur de très courts passages et chant sur une musique entière. Cela se termine assez vite, comptez 2h30 environ mais cela reste sympa à essayer. Je ne sais pas si cela aide vraiment à devenir un meilleur chanteur, mais ça permet de s’essayer sur des morceaux que l’on n’aurait pas imaginé chanter.

Dans le mode classique/Karaoké un gros effort a été fait sur l’aspect de la playlist. J’avoue qu’au début ce n’est pas très simple de s’y balader avec les gâchettes entre les genres, les années ou bien encore l’ordre alphabétique. Ici, vous pourrez donc jouer en solo ou bien à plusieurs (jusqu’à quatre, comme les années précédentes). Petite particularité, il faudra télécharger une nouvelle application pour pouvoir jouer. Dans celle-ci, il est possible d’y créer son propre avatar. Hormis cela le principe est identique, une fois connectée au même réseau que votre console, l’application vous associera et votre micro virtuel apparaîtra sur votre téléviseur.

Parlons enfin du mode en ligne appelé LSF et qui se déroule sur plusieurs jours. Il faudra se connecter à des heures bien précises pour accéder à la compétition. C’est le rendez-vous mondial du karaoké où ne compte que votre classement mondial. Il suffira selon vos performances et faire grimper votre avatar dans le classement mondial. Pas besoin de multiplier les performances sur toutes les chansons. Assurez-vous de faire un carton sur le titre de Manau et à vous la gloire mondiale.
Rassurez-vous la détection de votre voix reste toujours une source de triche puisque le jeu s’appuie sur la tonalité de votre voix. Si vous ne connaissez pas les paroles, contrairement à l’émission de Nagui, un chuchotement vous suffira pour obtenir un bon score.

Côté disparition, que l’on ne regrettera pas, le MixTape et le Let’s Party dont j’avais oublié l’existence jusqu’à ce que j’écrive ces lignes en me replongeant dans le Let’s Sing précédent.

Côté playlist (nous y voici enfin), ce Let’s Sing étonne littéralement puisque la tracklist française est à télécharger via un code : oubliez la revente (encore que cette dernière soit disponible sur shop indépendamment du jeu). Cela fait baisser les coût, puisque c’est le cas pour chaque pays.
Le système économique de Voxler change donc drastiquement. J’ai parlé plus haut de l’abonnement et donne accès à une grande bibliothèque (50 morceaux) vouée à évoluer avec le temps puisque l’on nous promets des mise à jour régulière. Il y a d’ailleurs une playlist spéciale noël arrivée récemment. En plus des quarante titres de base (vingt chansons françaises), nous nous retrouvons avec un choix très orienté Rock (Heart, Snow Patrol, Fools Garden, The Killer…), qui est clairement au abonné absent dans le jeu de base. Mais malgré cette longue liste de nouveaux morceaux présents, ça sent encore le réchauffé avec encore du David Bowie et du Queen (Let’s Sing Queen ce n’était sans doute pas assez). Parmi ces cinquante morceaux internationaux, les hits français sont quasi inexistants. N’espérez donc pas agrandir votre répertoire avec cet extra sauf si vous maîtrisez l’anglais. 

La présence d’un titre Disney prouve encore une fois qu’il y a bien du potentiel avec les licences de dessins animés.
En continuant sur la playlist, l’absence de Rock (sauf en payant) prouve bien que le genre est le parent pauvre de ces jeux musicaux, alors qu’il y a sans nul doute de la demande pour quelque chose de plus musclé.

Lors de Let’s Sing 2023 j’avais conclu de cette façon : « Si vous êtes des habitués de la série et que le Karaoké devant votre télévision reste une passion, alors Let’s Sing 2023 vous plaira comme d’accoutumé. A contrario, si le Karaoké ne se résume qu’à quelques soirées qui suivent la sortie du titre de Voxler, je pense que cette édition pourrait être celle de trop. Le titre se repose sur ses bases et étant seul à proposer cette expérience, une certaine monotonie commence à se faire sentir. De là à ressortir les Sing Star…

Pour reprendre la comparaison culinaire du début, Voxler ne devrait peut-être pas trop continuer à ressortir continuellement la même recette. Le public pourrait finir par trouver la décoration intérieure ringarde, mais également finir par se désintéresser du menu proposé.« 

Je ne m’étais pas trompé finalement. Voxler a bel et bien changé toute la formule. Malheureusement, on s’aperçoit que malgré les bonnes intentions (avec la refonte graphique et le renouvellement des modes de jeu) l’important, finalement, c’est la qualité de la playlist. Et pour cette dernière, si vous vous sentez touché, n’hésitez pas, mais pour moi, je ne suis pas du tout la cible… Sauf si je paye et je n’ai clairement pas envie de payer.

Genre : Simulation de chant
Langue : Français
Développé par : Voxler
Edité par : Ravenscourt  / Koch Media
Sortie : 7 Novembre 2023
PEGI : +12
Poids : 3.05 Go
Plateforme : Switch, Playstation 4|5, Xbox One|Series

Jeu testé sur Switch
Jeu offert par l’éditeur