Revoilà l’éditeur Dear Villagers, qui mine de crayon, commence à se faire un petit nom parmi les indépendants, avec de nombreux jeux de qualités.
Ici, l’éditeur français nous présente un nouveau jeu d’exploration de donjons basé sur un système aléatoire style roguelite du développeur FairPlay Studios.
The Land Beneath Us, c’est son nom, m’est apparu comme une sorte de RPG original lors de ses premiers trailers. Souvent inscrit dans un gameplay identique et redondant le Rogue Lite (en 2D à défilement principalement) finit toujours par m’ennuyer, mais ici la proposition d’un combat posée sur grille en case par case 2D, m’a étonné et intéressé. Après 7 heures de jeu, il devient rapidement clair qu’il faut beaucoup plus de réflexion stratégique pour maîtriser le jeu qu’il n’y paraît et foncer dans le tas en attendant de bons loot pour progresser n’est pas la meilleure des solutions.
Une IA vous réveille, l’Ultimate Soul Harvester, et vous donne une mission : sauver le Créateur. Le Créateur a développé une méthode pour utiliser les âmes pour résoudre la crise énergétique mondiale et créer de nouvelles technologies miraculeuses. Personne ne se demande d’où viennent ces âmes, mais de mystérieux ennemis l’ont kidnappée et c’est à vous de la sauver. Pour ce faire, vous plongez dans les terres de l’enfer et combattez des démons, tout en remettant en question votre passé. Votre véritable objectif et les intentions de l’IA qui vous a envoyé en mission sont bien plus obscurs qu’il n’y paraît. Qui êtes-vous réellement, c’est ce qui se cache dans The Land Beneath Us.
Il y a un côté très philosophique dans le jeu, surtout dans le rapport qu’ont les personnages présents (via leurs interactions) quant à l’apprentissage autonome d’une IA. Le jeu d’ailleurs laisse planer le doute sur le fait que nous soyons dans un métavers ou non. Entre ceux qui parlent au passé et certaines créatures qui ne parlent que d’âmes, il y a de quoi se poser des questions.
The Land Beneath Us possède un scénario intéressant et recherché, ce qui n’est pas toujours le cas de certaines productions Rogue-like qui préfèrent se limiter à une histoire tenant sur un timbre poste. Cela nous pousse d’ailleurs à aller chercher la solution, plutôt que de foncer bêtement pour découvrir la fin du jeu.
Ce dernier est décrit comme une expérience stratégique unique avec des éléments de roguelike. On est dans le juste. Le gameplay est simple et devient clairement addictif. Si au début, on tâtonne quelque peu, le temps de trouver ses marques et repères, le système de jeu fait que la suite se fait de façon très naturelle.
Les joueurs peuvent attribuer des armes spécifiques à chaque direction, ce qui est crucial pour la réussite. Au fur et à mesure que le jeu progresse, de nouvelles capacités comme des attaques spéciales et la téléportation deviennent disponibles. Tout ceci, donne au jeu une difficulté équitable et surtout crée une sorte de satisfaction lorsque la stratégie paie.
La progression se fait dans différents donjons, avec un choix de sorties menant à différents types de récompenses au fur et à mesure que vous terminez chaque étage. Les étages sont généralement assez petits, ce qui vous oblige à examiner attentivement l’espace et vos mouvements au fur et à mesure que le nombre croissant d’ennemis et de pièges s’ajoutent. Chaque donjon a des mini-boss et des boss finaux ; une fois que vous avez battu le boss final, vous retournez au laboratoire. Comme vous vous en doutez, vous pouvez dépenser de l’argent et des points d’amélioration dans le laboratoire pour améliorer vos capacités.
Le mouvement se fait sur une grille de carrés, et attaquer un ennemi ou un objet se fait tout simplement en avant dans l’une ou l’autre direction. D’aller vers la droite, la gauche, en haut ou bas, vous fait utiliser l’arme désignée sur la dite direction. À chaque mouvement, tous les ennemis présents se déplacent en même temps. Pour vous faciliter la vision des coups portés par de potentiels attaques ou de simples déplacements, les cases ou lesdites attaques ennemies atterriront au prochain tour sont mises en évidence par une couleur. Cela permet évidemment d’anticiper les mouvements futurs de vos ennemis, mais surtout de savoir où vous devrez vous placer pour être le plus efficace et pourquoi pas porter un coup dans la foulée.
Les armes disponibles sont variées, mais pas leurs types. On retrouve notamment les pistolets qui peuvent tirer sur tous les ennemis présents sur une ligne entière, peu puissant, mais qui ont des attaques répétées, les hallebardes qui portent loin, à deux cases devant, voir trois cases autour de vous ou bien les épées qui frappent fort, mais seulement à une case. Un choix doit alors se faire suivant votre technique d’approche. Les portées effectives peuvent varier suivant l’arme, mais elles portent aussi certaines capacités spéciales, obligeant à réfléchir attentivement à suivant vos ennemis. Certaines armes offrent des capacités étonnantes comme par exemple la possibilité de passer derrière votre ennemi, ou bien, des armes qui montent d’un niveau à chaque fois qu’elles ont atteint un nombre défini de coups donnés.
Il est d’ailleurs également possible de monter de niveau des armes identiques simplement en les assignant à une même place plusieurs fois.
The Land Beneath Us propose également des artefacts à ajouter, venant booster certaines capacités ou avantages tactiques. Il sera donc possible de récupérer plus d’or, de diviser l’achat d’un coffre par deux, de posséder plus de vie, ou bien de récupérer quelques points de santés en quittant les étages.
Dire que je n’ai pas encore parlé de tout ce que l’on peut retrouver dans ce jeu si addictif !
Tout ce qui est présent peut paraître de trop, ou trop complexe, alors que finalement, cela ne l’est pas tout. Tout ce que le jeu ajoute progressivement enrichi avec brio les possibilités tactiques et c’est clairement la force du titre. Rarement, je suis resté autant attentif à ce que pouvait proposer un Rogue Lite qui habituellement ressort toujours les mêmes ficelles une fois arrivées à moitié du jeu (voir moins).
Visuellement, The Land Beneath Us propose un Pixels Art assez particulier, puisque les éléments principaux sont grossiers, mais on y retrouve aussi de jolies particules et d’effets plutôt fins.
J’ai trouvé le jeu plutôt adapté au mode portable puisque sur une télé, les pixels piquent un peu les yeux, mais dans l’ensemble le rendu reste très propre.
Le seul défaut que je pourrais trouver sur l’esthétique, c’est le choix de l’angle de vue. Ce dernier ne permet pas de bien apprécier la map, surtout ce qui se trouve derrière notre personnage, cela ne permettant pas par exemple de voir certains pièges. Une petite rotation, d’au moins 1/3 aurait pu être sympa.
Curieux, mais un peu anxieux, j’ai finalement beaucoup aimé prendre part à l’aventure The Land Beneath Us, car toutes les options et possibilité offertes donne un jeu addictif et derrière une appréhension sur la difficulté à tout gérer se trouve être très rafraîchissant et plutôt simple à prendre en main.
Il y aura parfois beaucoup de choses à lire sur le niveau, mais avec un peu d’habitude cela passe plutôt bien. Le système de tour par tour lié aux cases donne du dynamisme à l’action et nous force à réfléchir de plus en plus vite. Il manquerait presque l’ajout d’un chronomètre avec un petit bonus à la clé.
J’ai kiffé !
Genre : Roguelike / Strategie / Tour par Tour
Langue : Français
Développé par : FairPlay Studios
Edité par : Dear Villagers
Taille : 1.03 Go
Sortie : 13 mai 2024
PEGI : +3
Plateforme : Xbox | Playstation | Switch
Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur Nintendo Switch
