Groupe : Sascha Paeth’s Master of Ceremony
Album : Signs of Wings
Sortie : Septembre 2018
Label : Frontiers Records
Style : Heavy Metal
Note: 13,5/20
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai toujours aimé ce qu’à fait Sascha Paeth, comme membre de Heaven’s Gate, mais aussi comme producteur au sein de Rhapsody, de Epica, de Kamelot, Avantasia ou bien encore Diabulus in Musica. L’homme a toujours été une plus-value pour les groupes, surtout avec son complice depuis bien longtemps Michael Rodenberg, alias Miro.
Mise à part de nombreuses apparitions comme invité, le guitariste n’avait jamais réellement donné suite à son aventure Heaven’s Gate en tant que véritable membre d’un groupe.
Avec Sascha Paeth’s Master of Ceremony (sans doute Luca Turilli lui a soufflé ce nom à rallonge), l’Allemand remet donc les choses à leur place, avec un disque qui tient concrètement bien la route, même s’il n’est pas dénué de quelques défauts qui donne à cette rondelle un tout petit goût d’amertume… vraiment tout petit.
Pour donner vie à son premier album, le guitariste-bassiste-producteur-compositeur-mixeur s’est entouré de Felix Bohnke (AVANTASIA) à la batterie, André Neygenfind (AVANTASIA) à la basse, Corvin Bahn aux claviers et la très belle chanteuse américaine Adrienne Cowan (SEVEN SPIERS). Après ses multiples aventures le monsieur s’est imprégné de toutes les expériences qu’il a pu rencontrer. Difficile d’ailleurs de dire quelles sont les inspirations. Disons que notre expert à pour Signs of Wings façonné un album de pur Metal à son image.
L’album débute à fond les ballons avec un titre musclé. D’ailleurs au passage je tiens à dire que je découvre la voix de Adrienne Cowan. « The Time as Come » La demoiselle possède un timbre plutôt puissant et sait même s’égosiller comme les meilleurs vocalistes Death de sexe féminin. Les riffs sont massifs et me rappellent tout de même l’album Menergy de Heaven’s Gate. Le refrain envoie du steak. C’est une très bonne entrée en matière et je n’avais qu’un seul souhait, en prendre plein la gueule de cette façon tout du long. D’ailleurs on retombe assez vite avec le titre suivant. Moins Speed, mais tout autant Heavy. C’est lourd, lent, presque indigeste malgré les orchestrations qui aèrent tant bien que mal la chose. Sascha Paeth, en tant que pirate, essaye de varier l’album en s’inspirant d’un peu tout ce qu’il a visité. Par moment ça prend et à d’autre c’est la douche froide. Il y a ces titres qui nous font perdre du temps, je pense « My Anarchy » classique et sans véritablement d’âme totalement oubliable. Je pense aussi à « Radar », une composition vraiment bancale et peu inspirée, surtout face à « Where Would it Be » un titre Speed (nettement les meilleurs sur Signs of Wings) avec un très beau refrain. Un refrain puissant, appuyé par de nombreux chœurs. Adrienne Cowan monte haut et je rêve à m’imaginer Thomas Rettke (le chanteur de Heaven’s Gate) sur une telle composition. Le joyaux de l’album on le retrouve en toute fin d’album, avec le titre éponyme. Clairement c’est l’une des plus belles choses que j’ai pu entendre en matière de Heavy cette année. Le refrain est d’une telle efficacité ! A la première écoute j’ai tout arrêté et en regardant ma chaîne Hifi je me suis dit qu’on tenait là une petite pépite comme on n’en fait plus que trop peu. Il y a aussi la ballade, « The Path » une jolie pièce mélodique, piano/voix/violon qui apporte une véritable bouffée d’air frais parmi tous ces gros riffs.
Côté reproche, la chose qui m’a le plus rebuté sur l’album sont les riffs de guitares beaucoup trop identiques d’un morceau à l’autre. Même dans des albums de Thrash ils savent être plus originaux. Un choix qui fait qu’on a l’impression de ne pas se tirer de la lourdeur massive qu’ils dégagent (les riffs). Ont sent le compositeur en roue libre et finalement plus inspiré à composer pour les autres que pour lui-même, d’autant que niveau solo je m’attendais à bien plus de démonstration. L’autre reproche concerne certaines compos, qui comme dit plus haut manquent d’un petit quelque chose. Sascha s’essaye à faire bien, mais se perd dans du classicisme peu utile (« Weight of the World » et « Bound in Vertigo »).
Très emballé à la première écoute et satisfait de tout l’album, j’ai finalement du mal à prendre du plaisir à l’écoute de Sings of Wings. Les grosses compositions qui sortent du lot étant, en plus, la première et la dernière de l’album (avec « Where Would it Be » et « The Path »), il faut avouer que cela fait bien peu pour un album que j’attendais impatiemment.
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