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Avis : Like a Dragon : Infinite Wealth

Aaaahhh Yakuza 8, « Like a Dragon : Infinite Wealth » de ton petit (grand) nom !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que tu te seras fait attendre de ton humble serviteure/teuse/vante… ? Dès le premier trailer, montrant un Ichiban déambuler à pwal sur les plages d’Hawaii, j’avais été enchantée, ravie de retrouver ce déjà vieil ami. J’étais en effet intimement convaincue que le second héros de la série, le « héros de Yokohama » reviendrait prochainement sur le devant de la scène et pour cause, j’avais adoré le premier épisode dans lequel il figurait, son épisode de présentation à la fanbase, le fameux Yakuza 7 « Like a Dragon », sorti fin 2020. Du moins, je l’espérai de tout cœur.


Avant lui, comme beaucoup, j’avais bien entendu déjà entendu parler de cette célèbre série, estampillée Action JRPG des temps modernes (ou Beat’em all GTAesque, le débat reste ouvert !) et héritière spirituelle de Shenmue. (SEGA powaaaa !) Mais jamais je n’avais réellement eu l’occasion de m’y adonner. J’avais lancé viteuf Yakuza 0, mais je dois reconnaître avoir vite abandonné face à l’anglais véner eut égard à la quantité indigeste de dialogues au kilomètre… et puis bon, vous commencez à me connaître, moi, c’est le bon vieux tour par tour mon dada…

C’est pourquoi, en apprenant ce changement de formule plus proche de mes goûts et l’introduction d’un nouveau héros tout neuf, je m’étais dit qu’il s’agissait de l’occasion idéale de prendre le train en marche et peut-être ensuite, qui sait, si j’étais convaincue par le bousin, me lancer définitivement dans l’aventure des anciens, pour raccrocher les wagons. Et je dois dire que je n’ai pas été déçue : Yakuza 7 -Like a Dragon- n’est autre que mon jeu de la Gen PS4. (Que ce soit clair : je ne compte pas Persona 5, qui est pour moi un jeu de la Gen PS3 hein…)

Même si le jeu n’était pas exempt de défaut, (système de combats parfois brouillon et bordélique, personnages secondaires relégués au second plan ce qui peut paraître logique, car avant l’introduction d’Ichiban et de son crew, Kiryu était lui un héros solitaire etc…) la mayonnaise prenait et j’avais été séduite, convaincue et captivée par la proposition, qui réussissait à être débordante de fraicheur, bien qu’utilisant de très vieux ressors. Paie ton paradoxe. Un bijou d’humour et d’optimisme, dont on avait bien besoin surtout en pleine pandémie…

Autant dire que j’attendais de pied ferme la prochaine itération des aventures de Kasuga ! Car oui, même si la fin de l’épisode précédent se suffisait à elle-même, j’étais intimement persuadée qu’il y aurait une suite, il le fallait, tant Like a Dragon était un petit miracle à son échelle. Pour autant, attendre un jeu comme le messie (pas le footballeur…), ne signifie pas nécessairement avoir de grosses attentes le concernant. En fait, repartir de zéro sur de nouvelles bases avec un nouveau héros était la meilleure décision que pouvait prendre SEGA à ce stade, car la série était devenue trop tentaculaire et difficilement accessible pour les nouveaux venus, même malgré les remakes/remasters et le quartier de Kamurocho avait fait son temps… Alors après six épisodes principaux et quatre spin off si je compte bien, adiooooos Kiryu Kazuma et Tokyo, bonjour Ichiban Kasuga à Yokohama ! Nouveau héros avec une nouvelle personnalité pour ne pas le confondre avec son illustre prédécesseur et nouveau système de combat également dans la foulée pour marquer le point de rupture.

J’ai longtemps pensé que la série principale « Yakuza » allait se scinder en deux suite à cela : une branche JRPG old school, avec Ichiban et une branche Action RPG/Beat’em all (non, je n’ai toujours pas tranché…) à l’image des anciens épisodes avec Kiryu, côté Yagami dans « Judgment ». Hélas, vu les déboires de SEGA concernant « Judgment », un troisième épisode a peu de chances de voir le jour… à moins qu’ils ne repartent déjà sur de nouvelles bases, sans Yagami. (conflits avec son face model sur lesquels je ne m’étendrai pas ici, mais l’anecdote est assez connue…) Bref, moi ça m’allait parfaitement en tout cas. Car ainsi, les fans de la première heure comme les nouveaux y trouveraient
leur bonheur.

Je ne fus donc pas surprise quand la suite de Like a Dragon fut annoncée, avec le retour de Kasuga. Après, ce n’est qu’un avis personnel, mais je trouve tout de même que SEGA en a trop montré dans ses trailers… au risque de se spoiler énormément… A mon sens, il aurait mieux valu garder la surprise « Hawaii » et surtout… celle du retour de Kazuma Kiryu. Car si le « jeune » (il a 45 ans quand même !) chien fou et le vétéran n’avaient fait que se croiser (lors d’un combat de boss mémorable…) dans le précédent opus canonique et numéroté, Yakuza 8 prend le pari et même le risque dirai-je de les réunir pour la toute première fois ensemble à l’écran. Avec de véritables interactions. Je craignais donc que la mayonnaise de prenne pas, deux personnalités aussi écrasantes et charismatiques ne risquaient-elles pas de se faire de l’ombre mutuellement ?

Comment réunir, comment concilier le nouveau et l’ancien ? Et bien rassure-toi lecteur qui me lit actuellement, ce n’est pas le cas. Le scénario a su faire la part belle aux deux héros à parts égales. Sega a fait le choix du consensus, ainsi la chèvre et le chou ont donc réussi à être ménagés. Chacun a ses moments de gloire, ses moments de doute, l’équilibre est même un peu trop parfait d’ailleurs… Ca ne dépasse pas. Le cahier des charges est parfaitement respecté, chacun a son temps d’écran égal à celui de son confrère.
Le seul bémol que j’aurai est qu’ils parviennent peut-être à exister trop bien l’un sans l’autre et qu’ensemble, l’alchimie est là, mais timide. Trop timorée. On aurait peut-être aimé les voir parfois s’opposer dans leurs idéaux et se challenger mutuellement sur leurs convictions. Mais ici, il y a une sorte de relation mentor/élève – grand frère/petit frère, qui s’instaure entre les deux, mais n’est pas forcément justifiée. Enfin, chacun respecte et admire l’autre pour ce qu’il est et ce qu’il possède que son alter ego n’a pas. Et c’est plutôt malin, même si assez téléphoné comme façon de faire. Donc rassurez-vous tout de go : aucune rivalité ou ego mal placé entre ces deux-là, aucun ne marche sur les pieds, ni même les plates-bandes de l’autre.
Ichiban et Kiryu conservent leur petit créneau/case bien défini sans déborder. A peine ils se croisent deux minutes (par le plus grand des hasards, aaaah Yakuza sans ses deux ex machina, ce serait
comme un combat de Shiryu où il ne finit par à pwal dans Saint Seiya… d’ailleurs, le quota de nudité
est encore respecté dans cet épisode, où les héros tombent la chemise dès que les choses deviennent sérieuses, tel un Sasha qui retourne sa casquette dans Pokémon = tu sais que ça va chier sévère…), qu’ils deviennent instantanément besties for life. Dommage, mais compréhensible également. Personne ne sera froissé de la sorte.
Bon, mais qu’en est-il du reste, maintenant que nous avons établi que le clash des titans n’aurait pas
lieu ?
Et bien, je vais moi aussi tenter de concilier le nouveau et l’ancien à l’image du jeu en vous proposant un avis spécial « site de jeu vidéo des années 2000 ! » qui détaille point par point, catégorie par catégorie, chose que je ne fais jamais d’habitude :

Graphismes/Technique : Bon aloooors disons-le tout de go : tu SENS que c’est encore un jeu cross gen (bon, moi ça m’arrange, n’ayant pas encore investi dans une PS5/un PC gamer digne de ce nom…) Aliasing, clipping, poppping… tout y est ! Saupoudré de bugs et autres glitchs, il est d’ailleurs très drôle d’observer les PNJ en roue libre en arrière-plan des scènes/cinématiques. Mais bon, ça ne nuit en aucun cas à l’immersion, ni à l’ambiance générale du soft. Je trouve d’ailleurs que l’ambiance d’Hawaii est très bien retranscrite et d’après ce que j’ai pu lire ici et là, c’est très fidèle en termes de modélisation pour ceux qui ont déjà eu la chance de s’y rendre. Le décor paradisiaque et dépaysant tranche radicalement avec celui grisâtre et un peu sale de Yokohama. Pari tenu de ce côté-là, donc. A noter que comme toujours dans la série, la modélisation des visages des personnages asiatiques est incroyable. On ne peut hélas en dire autant des personnages secondaires occidentaux, qui semblent sortis d’un générateur aléatoire ou de FF7 Remake/Rebirth, tant le même soin ne leur a visiblement pas été apporté… Sur PS4, ce n’est pas fluide en tout cas… Like a Dragon ramouille sévère, mais encore une fois, le jeu affiche tellement de choses à l’écran que c’est normal que notre bonne vieille console crache ses poumons avec des temps de chargement looooooongs…
Cependant, si l’idée du changement de lieu fonctionne plutôt bien sur le papier et dans les faits, il est difficile de ne pas émettre un bémol : on fait à Hawaii exactement les mêmes choses que d’habitude dans la série et le frein de la langue, qui aurait pu être intéressant à explorer, n’en est pas un, car très vite, nos protagonistes ne s’entourent QUE de Japonais (immigrés, alors ok… Hawaii est un lieu de villégiature très prisé des Nippons qui s’y marient beaucoup notamment, car c’est à la fois l’Amérique, mais très marqué par une population asiatique de tous bords… On estime que 5% à 10 % de la population d’Hawaii parlerait Japonais d’ailleurs. Et oui, j’ai bien fait mes devoirs ! Donc en effet, le choix de cette destination semblait particulièrement pertinent.) ou d’Américains pure souche maîtrisant la langue. (ce qui se rencontre a tous les coins de rue, semble t-il, à moins qu’Ichiban l’idiot du village ne soit soudainement devenu bilingue anglais dans l’avion le temps du trajet…) On arrive même à… croiser FORTUITEMENT plusieurs personnages (Japonais donc…) issus du précédent épisode ! Et je ne parle pas juste de un ou deux hein… ce qui pourra casser le sentiment d’immersion et la suspension d’incrédulité, mais personnellement, je trouve que c’est ce côté un peu bordélique qui fait le charme du jeu aussi… Donc oui, au final, on déplace l’intrigue à Hawaii et on en ressent un certain feeling de dépaysement du moins dans les premières heures, mais bien vite, on réalise qu’on reste quand même dans sur un terrain « connu », le changement de décor ne change rien à la formule. Et c’est un peu dommage malgré tout… Car Hawaii, ça se parcourt finalement comme Kamurocho ou Yokohama, le soleil et les cocotiers en plus…

Musiques/environnement sonore : Là encore, on reste en terrain connu avec la reprise de certains thèmes du 7, avec cependant pas mal de nouveautés. J’ai trouvé le mixage des musiques un peu faible par rapport aux voix des personnages, mais malgré tout, je dirai que musicalement, le jeu est supérieur au précédent opus. Mention spéciale pour le thème de combat de Yamai, sorte de « Némésis » du jeu. (Mais je pourrai aussi citer « I’m jelly », le thème des jobs ou encore « Julie’s Gearshop » qui passerait crème en tant que thème de la Cathédrale des Ombres pour un prochain SMT, tant la vibe est similaire…) Les doublages anglais sont toujours de qualité, surtout pour Ichiban, dont le doubleur revient nous enchanter. (ouiiii, je mets les voix en anglais dans un jeu jap, y a un problème ? C’est parce que ça me permet de suivre sans avoir à lire ! Et puis de toute façon, de nos jours, les doubleurs anglais sont choisis pour leur tonalité similaire aux doubleurs Japs, donc… t’as quasiment l’impression que c’est la même personne qui parle, mais juste dans une autre langue quoi.) J’avais un peu plus peur en entendant le doubleur (pas historique…) de Kiryu en anglais dans les trailers, il me semblait vraiment sans âme et tu sens que Yeong Yea n’est pas doubleur de métier, mais finalement, il s’en sort bien ingame, bon, à part quand il chante où c’est juste horrible par contre. Mais même les chansons de karaoké sont mieux en anglais, je trouve, en dehors de celles de Kiryu donc… Mention spéciale à la doubleuse de Chitose qui doublera aussi Yuffie dans FF7R-2 cette année et qui est à suivre à mon humble avis, car elle est extrêmement douée.

Gameplay/interface : Bon, alors je saiiiiiiis que Yakuza 7 était déjà censé être un hommage à
Dragon Quest en particulier (on y retrouve notamment le concept du « Gluant de Metal ») et que le 8 suit donc logiquement la même voie, mais BORDEL, je vous assure, ça tient bien plus du Persona ! Rien que l’interface des combats est la même, le coup des traits de personnalités à augmenter pour Ichiban aussi, les S-Links avec nos compagnons, les donjons optionnels générés aléatoirement à la Memento/Tartarus… bref, je pourrai citer pas mal de choses et c’est normal, puisqu’il s’agit de deux séries de SEGA. Et d’un bon modèle, que dis- je, de LA référence actuelle à suivre également en termes de JRPG modernes. Même le tour par tour tient plus d’un Persona que d’un Dragon Quest, dont l’influence est somme toute plus « générale »… Comme une toile de fond. Enfin bref, en ce qui concerne le système de combat justement, ceux qui ont joué au septième opus ne seront pas dépaysés. On prend les mêmes et on recommence, si je puis dire, mais avec quelques nouvelles subtilités au programme tout de même. A savoir la notion de « placement ».

On peut se déplacer un peu plus librement qu’auparavant, ce qui permet de par exemple, pousser les ennemis pour les regrouper comme des grappes de raisins (quand on triche comme moi ahaha) ou de passer dans leur dos pour asséner un bon vieux coup critique des familles. Bref, cette notion est très importante à présent, notamment lors des dégâts de zone. Le système s’est donc complexifié et développé, même s’il reste assez brouillon par moment. (Les bugs de collision restent légion…) En gagnant en amitié avec vos personnages, vous débloquez également comme dans le précédent opus des attaques à la chaîne et à deux, les « invocations » font aussi leur grand retour, même si je les ai trouvées moins mémorables (moins nombreuses, surtout…) que dans l’ancien jeu et trop répétitives en termes d’effet. (En effet, 98 % d’invocations de dégâts, là où les anciennes proposaient du soin, des buffs, des débuffs…) Les buffs et les débuffs sont de retour également et toujours aussi importants, ainsi que les affinités élémentaires/armées. Le craft des armes aussi. Sans parler des nouveaux jobs qui sont tous intéressants et bien vus, par rapport à l’endroit où se déroule l’aventure. (Danseurs Hawaiiens, homme et femme ; Surfeur ; Desperado/Cowboy etc…)

Seul bémol : le manque de variété des jobs pour les personnages féminins, qui se retrouvent assez vite cantonnées au rôle de soigneuses et l’impossibilité de changer de jobs et des aptitudes héritées dans le menu directement. (on doit se rendre dans des cabines d’essayage pour cela, présentes par poignée sur la map…) Oh ! Et d’ailleurs, à ce sujet, je tiens à signaler que cette fois TOUTES LES CAPACITES sont héritables ! Oui, oui, vous avez bien lu ! Ce qui laisse la part belle à la custo personnalisée des builds ! En revanche, toutes les classes ne se valent bien évidemment pas, comme c’était déjà le cas avant. Les classes uniques de chaque perso constituant bien souvent les meilleures et toutes les classes du précédent opus ne font pas non plus leur retour, malheureusement… (Je pense notamment à « Enforcer » ou à la classe « Hitman » de l’ami Joongi Han, qui, si elle reste présente, a été nerfée ici…) Et Kiryu dans tout cela alors, me demanderez-vous ? Comment ont-ils réussi à implémenter le héros du beat’em all/action au sein d’un système de tour par tour, tout en lui laissant conserver ses spécificités propres ? Et bien, de façon plutôt astucieuse je dois le reconnaître !

Notre Dragon de Dojima dans sa classe de base, dispose de trois types de combats personnalisés, entre lesquels on peut switcher selon les besoins et la situation, mais je ne détaillerai volontairement pas trop pour ne pas spoiler. A noter qu’à certain stade du jeu, le déjà surpuissant Kiryu gagne également la capacité de se déplacer librement sur l’aire de baston pour une durée limitée, ce qui donne à son gameplay un feeling à l’ancienne, proche de ses épisodes… En ce qui concerne la fréquence des bastons, c’est toujours aussi SMTesque ça n’a guère changé de ce côté-là = vous vous faites attaquer tous les deux pas, littéralement… (je ne savais pas qu’Hawaii était si mal famé, c’est le BRONX en fait !) Heureusement, les combats durent une demie seconde en appuyant sur R2 au début, dès lors les ennemis ont moins de level que vous. A noter que comme dans Like a Dragon, un système de couleurs vous indique le niveau des ennemis par rapport au votre, (bleu = faible, rouge = égal, violet = fort) un peu comme c’est le cas dans un Xenoblade, tant leur puissance peut varier selon les zones. Il y a également davantage de « boss » optionnels que dans le précédent opus, car à présent, il y a des boss de zone (avec une couronne). On peut également parler du fait que le jeu prévient des pics de difficultés et des affrontements contre les boss de l’histoire/donjon, (comme si les points de save/restauration juste avant une grande PORTE n’étaient pas assez parlants déjà…) notamment en vous annonçant le niveau d’équipement conseillé et le level que vous devez avoir. Je trouve personnellement que cela nuit un peu à l’expérience, mais je comprends aussi la position des développeurs qui s’étaient fait pourrir dans l’épisode 7 à cause de l’enchaînement imprévu de deux boss du scénario un peu véner pour quiconque
n’était pas assez préparé…

Contenu : BON BAH C’EST LA QUE LE JEU GAGNE VRAIMENT SON TITRE DE « INFINITE » !
Parce que oui, le contenu proposé est virtuellement INFINI !!! Déjà, la trame principale est extrêmement longue et parsemée de quêtes annexes « à la GTA ». Ajoutez à cela deux donjons optionnels et on est déjà bien. Mais c’était sans compter les mini jeux à foison (arcades) de SEGA, comme Virtual Fighter 5, Bass Fishing etc… Quoi, vous en voulez encore ?
Ok, ne bougez pas ! Deux minis jeux de ramassage de canettes à recycler. (dont le premier
était déjà présent dans le 7) Saupoudrez le tout d’un peu de « Crazy Eats », jeu de livraison proche de « Crazy Taxi », d’un « Pokémon Snap » spécial pervers en slips… et ça ne vous suffit toujours pas ? Bon, bon, tant qu’à rester dans Pokémon, pourquoi ne pas organiser des combats de SDF/détraqués sous forme de chifumi simplifié ? Avec la ligue qui va bien et un « Sujidex » à compléter. Toujours pas rassasiés ? Dans ce cas… laissez-moi vous présenter Dondoko Island, sorte d’Animal Crossing sur une île dont vous devez gérer ressources et constructions à votre guise, qui constituera votre principale source de deniers pendant le jeu. Le tout, accessible à n’importe quel moment de l’histoire à compter du chapitre 6. C’est-à- dire que si vous en avez marre de scénario, rien ne vous empêche de vaquer à d’autres occupations… abyssales… De vrais gouffres temporels… Passez trente heures sur Dondoko ? C’est possible. En passer vingt à façonner votre équipe de monstres ? (avec un job bonus de « dresseur » associé à votre progression à la clé pour Ichiban.) Idem. Tu préfères te taper des plans « Tinder » et éprouver tes talents de dragueur des plages avec des catfishs et autres femmes à barbe ? Allez, viens ! Tu veux devenir ami avec tous les habitants de l’île en les saluant et les répertoriant dans une appli, en échange de cadeaux ? Tu peux également ! En fait, ce jeu, au-delà de son cadre de carte postale idyllique de vacances, C’EST les vacances, littéralement ! Tu fais ce que tu veux, quand tu veux, activités secondaires à la pelle, ça n’en finit jamais !

A chaque fois que tu penses que c’est terminé, NOOOOOOON le jeu a comme peur que tu puisses t’ennuyer plus de dix secondes, donc, il te rebalance un truc sorti de sa besace en catastrophe ! Le pire, c’est que ces activités annexes sont bien conçues et constituent des jeux dans le jeu à part entière. Il y en a vraiment pour tous les goûts, c’est hyper généreux et varié. Pour le coup, cet épisode n’a pas volé son sous-titre de « richesse infinie ». Oui mais voilà, un contenu aussi gargantuesque peut également faire peur et décourager… tant il est virtuellement infinissable. Cependant, le jeu ne nous oblige à rien, aucune inquiétude à avoir quant à une potentielle overdose : on peut faire ou ne pas faire, à son rythme. Chacun jouera comme il le voudra, no pression ! Moi, perso, les machins à la Animal Crossing ne me parlent pas du tout. (sinon, je jouerai à l’original ahaha)

Donc, j’ai esquivé Dondoko comme la peste et résultat, ben je m’en suis très bien sortie sans. Car comme toutes les activités annexes, il y a des récompenses à la clé pour l’aventure principale. Aventure principale que j’ai terminé (donjon annexe de fin en DLC inclus) en 120h à peu près, donc ouiiiii plus que Persona 5 Royal OMGGGGG qui eut cru cela possible !? Par contre, j’émettrai une petite mise en garde quant à la quantité de ce contenu. Comme je l’ai dit précédemment, quantité n’est pas forcément égal à qualité hélas et tout ne se vaut donc pas dans le jeu. Mais surtout, le jeu a tout de même tendance à mal doser ce qu’il donne au joueur. Certes, on sent que les développeurs ont tenté de ce distiller ce contenu tout au long de l’aventure, mais si comme moi, tu as tendance à effectuer toutes les activités dès qu’on te les accordes (sachant qu’on peut très bien les effectuer d’une seule traite, sans pause obligatoire…) et bien tu te retrouves à deux ou trois chapitres de la fin de l’aventure, sans n’avoir plus rien à faire. Si, si, c’est possible… et même si le jeu fait en sorte de ne pas tout te filer dès le début. C’est dommage… il aurait peut-être fallu obliger le joueur à alterner en quelque sorte ou ne rendre des contenus accessibles que bien plus tard dans le jeu, pour une meilleure répartition. Mais si aussi là le génie du jeu, encore une fois, puisque tu fais vraiment ce que tu veux, quand tu veux. Rien ne t’empêche par exemple, de te farder toute l’histoire principale d’un coup en te concentrant uniquement sur ça et de te garder les quêtes annexes pour la toute fin. (bon, ce serait dommage quand même, tu sens que le jeu n’a pas été conçu pour cela en termes de récompenses et de bonus octroyés, mais c’est possible quand même !) Aucune contrainte, que de la liberté… mais trop de liberté, tue la liberté non ? Chacun verra midi à sa porte, comme on dit ! N’oublions pas l’apparition d’un cycle jour/nuit, qui change les quêtes annexes proposées et aussi les quêtes qui ne dépop pas donc on peut vraiment les faire tout au long du jeu.

Histoire/scénario/personnages : LE point fort du jeu selon moi ! Sans spoiler, je dirai que cet opus m’a paru plus équilibré à ce niveau que l’ancien. Moins bavard pour rien, mieux rythmé. Plus d’action. Avec un méchant emblématique, Yamai, qui fait partie des plus caractéristiques de la série. Ichiban est toujours aussi attachant de par sa naïveté et sa profonde gentillesse. On ne peut pas ne pas l’aimer, son écriture est trop millimétrée pour cela, sorte d’enfant dans un corps d’adulte innocent et candide, malgré le milieu violent dans lequel il a grandi et le fait qu’il ait passé la moitié de sa vie en prison. Comme dans l’opus précédent, sa personnalité se développera en fonction de nos choix et cela lui octroiera des bonus de résistance aux états anormaux en combat. Pas de bonne ou de mauvaise réponse.



Vraiment, on aime suivre Ichiban, sa générosité est un véritable moteur pour le joueur et influence également positivement tous les personnages qui sont amenés à le côtoyer. Une telle candeur est rafraichissante et on en a besoin dans notre monde actuel. Sans compter qu’à l’instar du 7, ce jeu met en avant et en lumière des quarantenaires/cinquantenaires bien tassés, des hommes d’âge mûr quoi ! Ce n’est pas si souvent le cas, surtout au sein d’un JRPG aux mécaniques old school, mais qui se veut résolument moderne. Quant à Kiryu, il s’en sort très bien aussi, dans un tout autre registre. J’avais peur qu’il fasse « redite » avec Ichiban, mais non, les deux sont des héros très différents, chacun a sa patte comme je le disais en introduction. Cependant, Kiryu n’est pas relégué au second plan loin s’en faut, il a sa propre histoire, son propre chemin, sa propre aventure en parallèle d’Ichiban, suite à un événement tragique que je ne dévoilerai pas ici, mais que l’on voit dans les bandes annonces. Sa propre identité. L’ennui, c’est que si comme moi tu n’as pas fait les anciens Yakuza dont il était le protagoniste, forcément, tu te sentiras moins touché et impliqué. Attention, ce n’est pas un prérequis, cela fonctionne tout de même, car son intrigue est suffisamment bien écrite pour qu’on la comprenne et qu’on éprouve de la compassion envers lui. Pour autant… d’un strict point de vue personnel, j’aurai souhaité que ce passage de flambeau à la « nouvelle » génération, se fasse dans un jeu à part. Je pensais à tort que c’était le cas dans le Gaiden sorti il y a peu en guise de préquel à cet épisode. Mais ce ne fut pas le cas. Résultat, deux héros, contraints de partager et de diviser leur temps d’écran à deux… Avec forcément des péripéties plus ou moins intéressantes selon le personnage que l’on suit au moment T… Ce qui, encore une fois, est fort dommageable.

Globalement, j’ai trouvé l’histoire intéressante, parfois pertinente, surtout de par son prisme de critique sociale moderne, notamment du pouvoir des réseaux sociaux. Il y a pas mal de storylines qui tournent autour de ce thème dans le jeu, mais force est de constater que si la réflexion n’est pas dénue d’intérêt, elle reste trop en surface et n’est pas assez poussée. On est mieux en termes d’écriture, mais pas encore au niveau léché et parfaitement calibré d’un Persona, par exemple… Ca manque de cette précision chirurgicale, de ces dialogues marquants ou chaque mot est pesé et compte. Ca parle encore trop pour ne rien dire parfois, même si là encore, je tiens à le souligner, c’est mieux. Moins de tunnels narratifs interminables et de backgrounds politiques trop complexes n’apportant rien, que du pseudo lore…

Mais encore une fois, prise dans son ensemble, l’histoire si elle se laisse suivre et contient son lot de rebondissements bien amenés et surtout TRES BIEN mis en scène (gros point fort de la série…), j’ai trouvé qu’elle délaissait l’aspect intimiste qui avait si bien fonctionné dans l’opus d’introduction d’Ichiban, pour se concentrer sur un complot à plus grande échelle et donc forcément, moins impactant et émotionnant. D’où, peut-être, je suppose, toute la storyline de Kiryu, plus personnelle afin d’équilibrer. Mais finalement, on peut tout de même reconnaitre que la cohabitation de ces deux histoires qui s’entrecroisent et s’entremêlent est majoritairement réussie. J’aurai cependant aimé qu’on laisse au joueur le choix de switcher de l’un à l’autre des protagonistes quand il bon lui semblait et non que cela lui soit imposé à des chapitres bien définis. (Par exemple : pouvoir faire l’histoire d’Ichiban d’une seule traite, sachant pertinemment qu’il nous manquerait des éléments de compréhension pour avoir envie de passer à Kiryu et voir ce qui se passait en parallèle avec lui et avait influencer sur l’histoire de son camarade. Ou alors changer de héros en cours de chapitre et non devoir se farder le chapitre en entier du point de vue d’un seul personnage, car forcément, certains événements restaient plus intéressant d’un côté, les deux intrigues ne se valent pas à mon humble avis, mais encore une fois, chacun se sentira plus ou moins impliqué avec l’un des deux personnages.)

Bon, il y a tout de même un mauvais point à signaler : c’est qu’on a pléthore de persos jouables, ce qui est cool sur le papier, (10 en tout…) mais ils se ressemblent beaucoup trop en termes de jouabilité et les derniers arrivent BEAUCOUP TROP TARD et à cause du manque de scalling des levels, c’est une PLAIE pour les entrainer dans le but de rattraper leur retard et s’en servir… Dommage également que les personnages secondaires soient toujours autant en retrait, c’était déjà le défaut du premier jeu avec Ichiban, le fait que sa bande ne se mêle jamais réellement aux intrigues ni aux quêtes annexes, en restant trop spectateurs voire carrément exclus…


En conclusion de ce test aussi infini que le jeu lui-même, vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment en compagnie de ce « Like a Dragon », que j’attendais pourtant au tournant. J’ai vraiment été embarquée par l’histoire, intelligente, même si elle reste encore un poil simpliste pour mériter des éloges exempts de bémols et toucher la perfection. Disons que je pense que c’est un jeu qui, en voulant plaire au plus grand nombre, au su malgré tout faire en sorte que tout le monde s’y retrouve. Peut-être pas dans tout, mais le contenu est suffisamment varié et important pour que chacun y trouve qui lui plait. Ce qui est assez rare pour être souligné, car le jeu ne commet pas l’écueil de vouloir plaire à tout le monde en se retrouvant, fatalement, à plaire à n’importe qui. Non, le contenu reste de qualité dans tout ce qu’il propose et entreprend, même le plus anodin.
Le mini jeu de dating par exemple, est étonnant bien ficelé et fidèle à la réalité de ce genre d’applications du Diable, peut-être même trop d’ailleurs ahah ! Ca sent le vécu et ça parlera à tous deux qui ont déjà traîné leur guêtres dessus ! On sent la générosité et la passion des développeurs à tous les niveaux, le soft en transpire littéralement. D’inventivité, d’humour… Ce qui, encore une fois, peut faire peur, tant on a l’impression qu’on n’en verra jamais la fin. J’ai tout de même noté un effort d’accessibilité, en terme de simplicité de l’histoire, de rythme et même de références, même si ces dernières sont présentes en pagaille. Mais à aucun moment, le jeu ne perd les nouveaux venus, pour qui les événements du passé restent néanmoins intéressants et expliqués. C’est vraiment la force du jeu cette accessibilité, oui, mais à tous les niveaux.
Réussir à parler à tout le monde, sans larguer personne. Assurément un candidat sérieux au titre de GOTY, tant ses innombrables qualités enterrent ses quelques défauts facilement occultables. Je ne saurai cependant que trop vous conseiller de prendre un mois de vacances si vous comptez y jouer et en venir à bout, afin de profiter pleinement de tout ce qu’il a à offrir ! Les vacances, l’un des thèmes du jeu également… prendre son temps… faire à son rythme. Assurément la petite parenthèse solaire dans un quotidien morose et hivernal, dont on avait tous grand besoin !


Pour toutes ces raisons et aussi parce qu’on est sur un test à l’ancienne de magazine, j’attribue la note de 89/100 (ça tombe bien, c’est actuellement son Metacritics…). Heyyy non, je ne peux pas me résoudre à donner 90… Car n’est pas un Final Fantasy :p comme dirait l’autre ! (Ben quoi, je reste dans le ton de l’époque comme ça !)


Genre : RPG, J-RPG
Langue : Français
Développé par : Ryu Ga Gotoku Studio
Edité par : SEGA
Taille : 78.6 Go
Sortie : 26 janvier 2024
PEGI : +18
Plateforme :  Playstation 4, Playstation 5, Xbox One, Xbox Series X/S


Jeu testé sur Playstation 4
Jeu offert par l’éditeur

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2 commentaires

  1. JRPG Queen a dit :

    Juste un petit commentaire de complément =

    1. JRPG Queen a dit :

      (Qui n’est pas passé grrrr !)

      Je disais donc :

      – Le signe de l’infini du titre forme un 8 à l’envers, comme le numéro de cet épisode + le nombre de personnages dans l’équipe (hors les 2 protags).

      – J’ai fini par céder à mes principes et après avoir rédigé ce test : j’ai fait Dondoko Island en seconde run, ça m’a pris une dizaine d’heures.

      – Je me plains souvent entre gros guillemets qu’il n’a pas de Persona avec des adultes et bien siiiii, ça existe déjà : ça s’appelle Like a Dragon !

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