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Avis : Persona 5 Strikers [Playstation 4]

Après une aventure au combien fantastique, peu banale et mouvementée émotionnellement en compagnie de Ed LaCambriole (c’est le nom que j’ai choisi de lui donner – on est des Voleurs oui ou non ?) et ses Voleurs Fantômes l’an dernier Avec Persona 5 Royal, j’étais impatient de tous les retrouver (surtout Sae Niijima).


Six mois après les événements qui nous ont été raconté dans Persona 5 (et non Persona 5 Royal – il va falloir suivre, car il s’agit clairement d’une suite, vous ni verrez donc ni Kasumi Yoshizawa ni Takuto Maruki), nos petits voleurs fantômes ont tous repris une activité normale, loin des embrouilles du passé. Joker alias Ed LaCambriole est toujours accompagné de son fidèle chat (!!!) Miaorgana.
Pour fêter la fin des examens et le début des congés scolaires voilà le moment rêvé de rassembler la troupe et de se réunir une nouvelle fois dans le meilleur café de la ville, le bien nommé Café LeBlanc toujours tenu par l’immanquable Sojiro Sakura où l’on trouve le meilleur curry du pays (en fait ce n’est pas tout à fait vrai, mais vous le découvrirez par la suite).
Les amis ne sachant pas trop quoi faire de leurs vacances ni trop où aller décident de partir en camping. Pour préparer le matériel adéquat ils pensent demander l’aide d’EMMA, une application du style Siri ou Alexa qui propose des services à la façon d’assistante personnelle mais totalement ultra trop cool et ultra-sophistiquée.
Chemin faisant, durant leurs emplettes, l’équipe va croiser le chemin d’une idol qui à le vent en poupe. La jeune demoiselle est en tournée promotionnelle dans le centre commercial près de la gare de Shibuya. Une rencontre assez étrange puisque EMMA, comme à l’époque de cette étrange application de Persona 5 les amènent dans un Metavers trop bien connu à leur goût. Morgana n’est pourtant pas dupe et la suite lui donnera raison, il ne s’agit pas de Palais mais de Prison.
Après un premier passage dans ce palais et un retour dans le monde réel les Voleurs Fantômes découvrent que de nouveaux cas de Métanoïas ont également fait leur apparition dans tout le pays.
Ni une ni deux nos courageux héros y retournent pour cogner les maîtres des lieux mais cette fois-ci à travers tout le Japon, façon Road-trip.

Quel plaisir de retrouver tous nos personnages favoris dans ce qui s’annonce être une aventure digne de ce nom. D’ailleurs à travers le pays, Ed LaCambriole, Ryuji, Morgana, Ann ou bien encore Futaba se feront de nouveaux amis. Tout d’abord il y aura Sophia, une autre Intelligence Artificielle qui aime se présenter comme l’amie de l’humanité (trop mignon). Cette I.A. est amnésique et si elle souhaite évidemment savoir d’où elle vient aimerai aussi parvenir à comprendre les émotions humaines.
De l’autre côté, la police est encore à vos trousses, avec une directrice très impatiente de vous coffrer suite au retour des Métanoïas et vous mettra sur le dos un certain Zenkichi Hasegawa qui finira par comprendre que vous êtes doux comme des agneaux…
Je ne vous l’ai pas dit, mais P5S se déroule durant le mois d’aout et il faudra mener votre enquête jour après jour, ville après ville et Monarque après Monarque, dans un système qui est bien plus permissif que par le passé. Puisque vous pourrez quitter les Prisons autant de fois que vous voulez sans jamais que le temps ne s’écoule.

Voilà, vous connaissez tout ou presque de l’essentiel de Persona 5 Strikers.
Maintenant place à la chose… La chose qui change tout vis à vis de Persona 5. Ici pas de combat au tour par tour puisqu’ils sont remplacés par des combats façon Musô. Je dis façon car le jeu en lui-même n’en est clairement pas un. Et c’est ce qui le rend délectable et totalement génial, mais c’est surtout ce qui fait qu’il s’éloigne franchement des autres productions Omega Force habituels. Et c’est mieux ainsi.
Atlus et Omega Force ont su garder l’esprit de Persona 5 et le système de combat qui va avec (les Persona, le côté RPG, les améliorations, les magies etc.) en y injectant du Musô juste comme il faut. Nous sommes à mille lieux de Samourai Warriors, Fire Emblem Warriors ou bien encore One Piece Pirate Warriors. D’ailleurs le fait que l’appellation Warriors ne soit pas apposée à Persona 5 rassure déjà quelque peu quant au contenu du jeu et de ces fameuses scènes de combat par vague de 100 adversaires.
Je ne peux que féliciter la façon dont les phases de combats ont été injectées à l’univers original, car le matériel de base est respecté au plus haut point, à croire que les développeurs d’Atlus ont fait le jeu.
Alors Musô ou pas Musô ce Persona 5 S ? Et bien j’ai un peu de mal à lui coller l’étiquette tant nous sommes loin des classiques du genre. Comme dit un peu plus haut, ici pas de vague d’ennemis de 100 combattants qui en veut à votre peau et à celle de votre escouade de l’autre côté de la map, qui vous appelle à l’aide toutes les minutes. Non, ça il faut oublier et c’est mieux ainsi. Ici c’est plutôt des phases de combats assez courtes, trente secondes, à deux trois minutes tout au plus sur les demi-boss imposants (entrecoupé d’infiltration comme on a pu la rencontrer dans P5). Il faudra compter tout autant voir un peu plus pour les Monarques. Nous sommes donc loin de ces phases de combats interminables et barbantes où vos allées et venues se concluent par une pression intense de tous les boutons de votre manette pendant 30 minutes comme avec tout ce qui se termine par Warriors et qui sort du studio Omega Force.
Concrètement, les amateurs de castagne pure seront déçus. P5S se veut simplement être un RPG pur jus, avec des phases de combats à la sauce Musô et rien d’autre. Dans les Prisons et ses couloirs à l’esthétique inspirée par la psyché de leur Monarque, mais rigoureusement identiques à P5 (avec son système de couvertures et d’embuscades, d’ennemis qui se présentent en tant qu’ombre et qui se muent ensuite en Démon, des boutons de couleurs pour ouvrir des portes avec des allées et venues…) l’amateur de l’œuvre originale ne pourra pas être dépaysé.
Persona 5 Strikers peut se targuer d’être un hybride entre Beat them All et JRPG tour par tour où les affrontements en temps réel côtoient le temps qui s’arrête pour utiliser les compétences des Personae… Serait-ce le système de combat le plus parfait que l’on puisse rêver ? Rapide, dynamique, demandant un peu de jugeote, où l’on mélange gestion de Mana et l’amour combo.
Par équipe de 4, (Ed LaCambriole est une fois encore non interchangeable) vous devrez switcher et équilibrer votre équipe pour que votre niveau d’expérience reste équilibré. Evidemment Futaba ne sera pas jouable et restera le plus souvent en soutien sauf lors de désactivation de porte où son talent de hackeuse sera mis à contribution.


Le scénario est intégré de façon très intelligente où l’humour n’est pas oublié.

Ainsi comme ce qui a fait le charme du précédent opus, les méfaits des méchants que vous allez rencontrer sont troublants. Et rassurez-vous, si vos émotions ont été touchées l’an dernier, vous le serez également cette année.
Autres changements, tout d’abord l’inexistence des personnages secondaires. En effet mis à part Sojiro et Lavenza les autres ont totalement disparus de la problématique Metavers 2.0. Seule l’apparition succincte de la plus belle de toute m’a tout de même réconcilié avec ce choix. Enfin, les Palais sont désormais des Prisons, mais je n’en dirai pas plus, car c’est tout au long de ce succulent scénario que l’on découvre leur véritable utilité et le pourquoi de leur présence.


Et donc finalement qu’est-ce qui ne change pas ? Et bien rien ne change ! Mis à part donc le système de combat, Omega Force nous sert un jeu totalement fan-service et comme je l’ai déjà dis très fidèle, voir maniaque face à l’œuvre originelle. D’ailleurs on s’en rend compte immédiatement avec l’intro, puis le choix de la direction artistique, les musiques (ici les thèmes sont repris fidèlement, sont réarrangés ou sont remixés), le game desing des niveaux, les bruitages, les techniques lors des combats repris et convertis de façon magistrale et admirablement -d’une efficacité exceptionnelle pour du tour par tour- qui le deviennent tout autant pour du Musô.
Les codes de Persona 5 sont également présent avec le découpage narratif en journée (même si cela reste plus anecdotique), les mécaniques de gestions de vos Personae dans la Chambre de Velours et évidemment leurs utilisations en combat, avec les fameuses failles de faiblesses et techniques. Les points d’expériences qui font gagner des niveaux à vos Personae, les compétences qui leurs sont attribuées ou bien encore les quêtes secondaires qui nous font retourner dans les Prisons pour quelques pièces ou armes dans le magasin tenu par Sophia.
Malheureusement si vous rêviez de passer du temps à taper la balle dans la salle de base-ball, de pratiquer un peu de billard ou prendre un bain en bonne compagnie c’est loupé ! Idem n’espérez pas passer du temps avec la belle Tae Takemi, elle est en vacances.


Avant de parler technique concernant la version Playstation 4 et Switch, revenons sur les quelques petits points négatifs, mais qui ne gâchent en rien le plaisir. Il y a tout d’abord la caméra qui malgré elle n’arrive pas à suivre nos déplacements rapides durant les combats et cela malgré la possibilité de la recadrer rapidement avec une gâchette. L’étroitesse des couloirs y est sans doute pour quelque chose, car elle arrive parfois à se coincer dans des coins ce qui est potentiellement nuisible lors d’assauts massifs. Autre reproche, l’absence de consignes à donner à nos camarades qui usent et abusent de leur PC. Ces consignent présentent notamment dans P5R et pourtant biens utiles auraient eu leur place et n’auraient pas été de trop.
Enfin et j’en terminerai là, il n’y a pas vraiment de tuto et les non initiés auront sans doute quelques difficultés à comprendre un peu toutes les subtilités des techniques sans passer par la case menu et en cherchant dans un sous-menu qui n’est pas très bien foutu et où on y trouve des descriptions minimalistes.

Parlons technique maintenant. Y a t-il à redire sur cette version PS4 que j’ai testé sur une Pro ? Clairement non. On pourra noter ici et là quelques éléments qui popent, mais vraiment rien de grave. D’ailleurs durant les combats et malgré la présence de nombreux démons, de nombreuses explosions ou effets pyrotechniques il n’y a aucun ralentissements. Alors certes nos adversaires sont moins nombreux que sur un Musô classique, mais les combats vraiment très nerveux et où les coups spéciaux pleuvent de partout auraient pu donner quelques difficultés à la machine. En ce qui concerne la pauvre Switch, l’hybride de Nintendo est visiblement à bout de souffle avec du clipping nombreux, de l’aliasing et des temps de chargements plutôt longs. Un comble sur une cartouche !

Hop, rien à dire de plus.
Enfin si, n’oublions pas que la force de Persona 5 et de Persona 5 R était surtout du côté du lien qui était à créer entre chaque individu membre des Voleurs Fantômes.
Manque de chance, même si on s’attache toujours à nos amis, ces fameux liens, ces belles relations à créer sont désormais aux abonnés absents. Plus de confidents ! Non !
Heureusement on peut toujours discuter -ce qui n’est déjà pas si mal- d’autant que cela permet de recevoir parfois quelques cadeaux de la part de vos amis.
Si Persona 5 R m’avait touché émotionnellement parlant c’était aussi avec les malheurs que l’on pouvait prendre en pleine poire en découvrant l’histoire de nos héros. Persona 5 S lui se tourne vers les Monarques et croyez moi ce n’est jamais rose. Mais au fil des heures si on ne devine pas immédiatement où veut nous emmener le script, avec quelques bonnes surprises, on comprend bien le message qui est passé.

Et d’ailleurs je me suis posé pas mal de questions quant à ce qui nous entoure, nous, citoyens et joueurs au quotidien subissant une multitude d’informations provenant de Youtubeurs et Influenceurs de tout bord. Evidemment ce qui va suivre cela n’engage que moi.
[Spoil]
Ici dans P5S c’est le trauma du Monarque qui est mis en avant et non le trauma de nos héros. Il vole le Désir grâce aux métaonia qu’il fait subir aux gens, ce qui les rends totalement hermétique aux autres et à leur propre choix. Le libre arbitre et leur liberté de penser en avalant quotidiennement les informations sont réduits au néant. Ainsi le rapprochement avec les Youtubeurs/Influenceurs n’est pas anodin et m’a sauté aux yeux, mais vaut également pour les hommes politiques et tant d’autres…
Ils vivent de mensonges. Ils mentent aux followers, mais également à eux même. Le résultat de tout cela et de ces centaines d’heures de vidéos diffusées et subies mensuellement, les followers deviennent des moutons et disent oui à toutes les paroles entendues.
Je me suis demandé si ces Monarques Youtubeurs/Influenceurs avaient pu subir un traumatisme dans leur jeunesse ou dans leur précédent métier.
Pourquoi tant de mensonges racontés à la vue de tous sans aucune réaction de la part du public pourtant bien conscient et qui regarde ça aveuglement ?
Ceux qui prennent le risque de critiquer sont alors balayés d’un revers de main de la part du Monarque lui-même mais également par ceux qui l’écoutent et le vénère en tant qu’être supérieur et omniscient.
Comme les Monarques du jeu, ces Youtubeurs/Influenceurs voleraient-ils les Désirs des gens, tout ça pour de stupides rumeurs quelconques ?
Dans P5S et contrairement à P5 les monarques ont toujours des circonstances atténuantes, un drame qui les a fait changer et fait basculer dans le côté obscur de leur personnalité. Est-il possible de s’imaginer que cela soit également le cas de politiciens, ou bien de nos chers Youtubeurs/Influenceurs ?
Et Atlus nous donne justement un beau moyen de se poser une question essentielle vis à vis de l’épisode précédent : nos Voleurs Fantômes auraient-ils (et elles) pu basculer dans ce type de Palais si l’amitié ne les avaient pas sauvés d’un futur incertain ?
Pouvons nous sombrer également ? Devenirs des Monarques après avoir perverti le cœur des autres ? Ou bien devenirs des démons après que nos désirs aient été volés par ceux qui nous disent comment et à quoi penser derrière leur caméra ? [/Spoil]


Avec un peu plus de 40 heures de jeu, sans le post-game qui nous propose de nouveaux Boss, Persona 5 Strikers est ni plus ni moins que le meilleur Musô auquel on puisse jouer. Je vous ai dit que ce n’était pas un Musô ? C’est justement pour ça qu’il est le meilleur ! Le roi est mort vive le roi !
Plus sérieusement, cette suite (qui demande d’avoir joué malgré tout à P5 ou à P5R au moins) est un pur régal et elle n’est clairement pas un vulgaire spin-off.
Avec son casting attachant, une narration pas prise de tête, une bande son de dingue (le thème de la Prison de Okinawa ) un gameplay dynamique, loin d’être bâclé ou redondant comme un Machin Warriors, Persona 5 Strikers est une suite digne de ce nom. J’espère d’ailleurs que ce genre de titre autant Action que RPG fera des émules et pourquoi pas d’autres itérations dans un futur proche.
Les fans P5 et P5R ne doivent pas hésiter une seconde et faire l’acquisition du jeu !
Ne manque qu’à ce Persona 5 S un livre de recette de cuisine puisque vos 40 heures de tourisme pourront également vous servir de carte postale gustative du Japon, puisque nos Voleurs Fantômes parlent constamment de nourritures .


Genre : J-RPG / A-RPG / Beat them All / Musô
Langue : Français
Développé par : Atlus, Omega Force
Edité par : Sega
Taille : 12Go
Sortie : 23 Février 2020
PEGI : +16
Plateforme : Playstation 4, Playstation 5, Switch


Test réalisé sur Playstation 4 Pro
Jeu offert par l’éditeur


Retrouvez ci-dessous les vidéos de J-RPG Queen

https://youtu.be/odw9rKzuYsc

https://youtu.be/p2E18NPx91k

https://youtu.be/6TB-GCfpOcc

https://youtu.be/cPkFISPX64U

https://youtu.be/8edEGAMrUF8

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