Genre : J RPG, RPG tour par Tour, T RPG
Langue : Anglais
Développé par : FuRyu
Éditeur : NIS America
Taille : 5421,14 MB
Sortie : Octobre 2019
PEGI : +12
7/10
Pas facile la vie d’un RPG paru sur Nintendo 3DS et qui malgré ses qualités à terminé dans l’oubli le plus abjecte… Sauf si NIS America nous donne une seconde chance sur Switch et Playstation 4 dans une version remastérisée et donc HD. Je parle (et vous l’aviez compris) de The Aliance Alive, développé en son temps par Cattle Call et FuRyu.
Ne l’ayant pas sur la console portable de Nintendo, j’ai donc levé la main lorsque l’on nous a proposé de tester cette nouvelle mouture restylée et surtout reliftée. Pas folle la guêpe, c’était pour moi l’occasion de découvrir si The Alliance Alive méritait bel et bien une seconde chance.
La cinématique d’intro de The Alliance Alive pose le décors et l’histoire. Nous sommes 1000 ans dans le passé sur une planète où les continents ont été divisés puis isolés par une race supérieure, les Daemons après une guerre totale où les humains (toujours cette race la fautive!) se sont mis sur la face avec d’autres races. Aujourd’hui le Dark Current, sert de frontière entre les pays où l’humanité se retrouve sous la domination des Beastfolks, un peuple de tyrans ayant des traits d’animaux.
L’histoire de The Alliance Alive débute au Royaume des Pluies en compagnie de Galil et d’Azura, qui ont un rêve commun, celui d’admirer un jour un ciel bleu.
Au fil du périple vous vous retrouverez avec d’autres personnages plus ou moins importants (le backgroung laisse certaines fois à désirer). Si tous n’ont pas le même but, ils ont au moins beaucoup de points communs.
La narration n’est franchement pas le fort du titre, mais elle a tout de même le mérite d’être intéressante puisque l’univers qui nous est conté est assez cohérent. La rébellion contre l’oppresseur ou bien la recherche de la vérité agrémentée d’une atmosphère générale sombre marque l’esprit.
Avant de nous attaquer au gameplay si particulier du titre, revenons sur les graphismes et cette appellation Remastered. The Alliance Alive sur 3DS avait déjà un style assez particulier qui n’était pas sans rappeler les traits de Bravely Default (avec les têtes d’ampoules notamment), des très de caractères peu marqués (seuls les yeux donnent vie aux personnages), l’absence de pieds (WTF), le tout dans un esprit kawai ou Super Deformed. Il faut le dire, c’était assez plaisant à l’époque et graphiquement assez intéressant sur la petite console à deux écrans de Nintendo. Aujourd’hui sur Switch et encore plus sur PS4 même si The Allance Alive est plus beau (refonte graphique, textures et cinématiques entièrement retravaillées) le jeu pêche par un vide intersidéral lorsque l’on se déplace de ville à ville ou entre chaque donjon. Tout cela est digne de la Dreamcast ! Les textures restent pauvres et le bestiaire ne relève franchement pas le niveau. Durant les combats le up graphique est plus évident, heureusement, avec de beaux effets, mais une fois encore ce n’est pas digne du tout des consoles sur lesquelles tourne le jeu. Les petites bidouilles (comme le brouillard ou les grands murs apparaissant doucement pour cacher la misère) sont présents comme sur la 3DS.
Non, même si ce n’est pas vilain à regarder, on est en droit d’être déçu.
Mais la force de The Alliance Alive HD Remastered n’est pas ici, dans ses graphismes, mais plutôt dans son système de combat. Un système de combat qui s’inspire de beaucoup d’autres RPG, tout comme les donjons se sont inspirés d’autres jeux de rôle passés.
Totalement identique à la version originale nous nous retrouvons avec un système d’évolution sans niveaux ni points d’expérience. Plutôt étrange je dois l’avouer, car même après une vingtaine d’heures j’arrive encore à être surpris par ce choix ou gains de HP et SP (vie et magie), nouvelles techniques (parfois en plein milieu des batailles), apparaissent comme par magie. Autre particularité, fort bienvenue, mais qui prend au dépourvu, votre vie revenant à 100% après chaque combat. Dit comme ça, cela peut paraître être une bonne chose, mais c’est plutôt à double tranchant, car on a vite la sensation d’être invulnérable. Un oublie d’assistance et c’est la mort de votre personnage. Ce dernier peut d’ailleurs revenir d’entre les morts durant l’affrontement avec un simple soin (peu généreux). Le combat est terminé lorsque votre équipe est entièrement décimée.
L’appréciation du travail bien fait se fait avec le temps. Vous vous apercevrez que vous pouvez être très efficace, mais seulement dans certaines conditions (qui restent parfois assez subversives). Certaines batailles pourront s’avérer être très simple alors que d’autres vous paraîtront impossible sans être prêt.
Les batailles qui se disputent au tour par tour avec cinq combattants (deux seulement au début) et pour être efficace vous devrez prendre en compte, votre position (devant, au milieu, au fond), mais aussi le rôle (attaque, défense, soutien) de vos personnages. De même, la possibilité de posséder une seconde arme par personnage permet de diversifier vos troupes à la seule condition de se spécialiser. Les compétences acquises sont très importantes et faudra faire attention aussi à vos talents. Je peux vous dire qu’on ne comprend pas tout le potentiel immédiatement, mais lorsque tout se passe bien face à un boss un peu ardu, vous pourrez ressentir une certaine satisfaction. Vous pourrez enfin, utiliser une attaque spéciale lors de certains événement durant les combats. Attaque dévastatrice qui outre réduira drastiquement les points de vie de vos adversaires, détruit aussi l’arme utilisée lors de la dite attaque. A utiliser intelligemment donc.
Le principal défaut des combats se retrouve dans la mollesse de l’action, surtout au début. Cela s’estompe vers la fin, mais on s’ennui ferme durant ces phases d’actions peu aguichantes. Pour avoir un peu de nervosité il faut essayer de se faire attaquer en plusieurs vagues. On retrouve un peu cet ennui dans les premiers combats de Skies of Arcadia. Et puis il y a cette attente (courante puis rare) de déclencher de nouvelles attaques (la plupart ressemblent étrangement à certaines vues dans Shining Force 3) qui font jubiler lorsqu’elles débarquent à un moment opportun.
Pour ce qui est des donjons, les maps m’ont rappelé Grandia, avec beaucoup de détours pour arriver à sortir et ces ennemis visibles qui nous poursuivent. L’esprit est là sans y avoir la qualité.
Enfin, pour faciliter encore la tache, il faudra rendre visite aux tours de guildes qui sont disséminées un peu partout sur les îles. Elles vous apporteront des aides techniques lors des batailles, notamment des bonus défensifs ou offensifs.
Et pour vous accompagner durant vos trente heures de jeux (trente heures de plus si vous vous attaquez au New Game +) The Alliance Alive HD Remastered est doté d’une musique assez sympa mais qui colle très mal à l’action. Composée notamment par Masashi Hamauzu (Final Fantasy X et Legend of Legacy) on s’étonne du décalage entre l’ambiance et l’action. Le thème de combat retenez le bien car, ce n’est que trop rarement que vous l’entendrez, que cela soit sur la world map, ou dans donjons. A la place, vous aurez le droit à une musique molle qui n’a rien à envier à une musique d’ascenseur. Dommage, il y avait sans doute mieux à faire.
The Alliance Alive HD pèche par un début poussif, vraiment poussif, avec une mollesse rébarbative dans les combats. C’est malheureusement bien tard, beaucoup trop tard que tout s’enclenche et que tout prend une certaine dynamique intéressante. C’est d’ailleurs au même moment que l’on commence à comprendre le fonctionnement (si important) des positionnements et de l’utilisation des armes.
L’histoire est quant à elle accrocheuse et fait la différence face à ses graphismes -aussi mignons soient-ils – totalement dépassés et d’un autre temps, malgré des personnages pas forcement tous intéressants.
Alors The Alliance Alive mérite t’il une seconde chance ?
Allez, ne soyons pas trop dur, oui, le titre de FuRyu méritait bien de débarquer sur les consoles modernes, mais clairement il aurait été plus judicieux de le rendre plus attractif visuellement.
Pour les amateurs de J-RPG ça peut être intéressant, mais si vous l’avez fait sur 3ds à l’époque, passez votre chemin.
Titre offert par l’éditeur pour la réalisation de ce test