Genre : Réflexion / Plateformes
Langue : Anglais
Sortie : 12/02/2019
Développeur : Nippon Ichi Software
Éditeur : NIS America
Taille : 2496,66 MB
7/10
Lorsque l’on pense loup, on pense toujours Perrault et à ce dialogue entre le méchant loup et notre chère chaperon rouge. Que tu as de grandes dents, que tu as de gros yeux, que tu as de grandes jambes, que tu as de grandes oreilles … !
Mais tout ça c’était avant The Liar Princess and the Blind Prince, car après avoir joué à ce jeu réalisé par Nippon Ichi Software, vous ne verrez plus jamais les loups de la même façon.
C’est l’histoire d’un loup. Un gentil loup.
C’est l’histoire d’un loup ou plutôt d’une louve qui aime chanter. Et elle chante bien cette louve. Le prince du pays voisin, aime la voix de cette drôle de chanteuse. Il aime tant cette voix que tous les soirs il vient l’écouter, bravant les dangers de la forêt. Un soir, sans doute un soir pas comme les autres, le prince voulu connaître qui pouvait avoir une telle voix et chanter aussi bien. La louve, ne pouvant s’attendre à une telle visite, surprise de voir un homme devant elle, frappa le prince par reflexe en plein visage. Il en perdit la vue.
Peinée et rongée par les remords, la chanteuse veut se racheter et se promet de tout faire pour que le prince recouvre la vue. Elle passe alors un pacte avec la sorcière de la forêt. Devenir une princesse pour faire venir son prince et le soigner ici dans la taverne de la sorcière. Mais cela ne va bien entendu pas se dérouler comme prévu…
Vous contrôlez la princesse et accompagné du prince aveugle -incapable d’avancer seul- vous allez devoir lui faire traverser de nombreux pièges et vous défendre contre de nombreux ennemis.
Pour rester en vie, vous avez heureusement toujours la possibilité de vous transformer en loup. Vous êtes du fait, immortel ou presque, puisque seules les chutes dans les abîmes auront raisons de vous. Pour faire avancer le prince, deux solutions, soit être en forme humaine et lui prendre la main, soit donner vocalement des ordres.
Ce gameplay est à prendre en compte pour progresser et passer les énigmes. Il faut aussi tenir compte que votre loup saute plus haut et est plus lourd qu’un simple humain.
Les nombreux puzzles à passer seront donc basés sur cette simple façon de jouer. Interrupteurs à activer, ou bien encore télé-porteurs sont au programme à côté des monstres à pourfendre. Les énigmes ne sont jamais bien difficiles et ne vous feront pas perdre beaucoup de temps. Avec un timing parfait tout ira bien.
Seules les quelques énigmes chiffrées sont plus relevées et vous demanderons d’être attentifs, mais surtout très logique. La langue anglaise n’aide pas à la résolution de ces petites charades numériques.
Graphiquement comme vous pouvez le voir sur les quelques images, le côté artistique du jeu est un plus. Ce style plutôt atypique dans le jeu vidéo renforce fortement ce côté fable que l’on nous présente depuis le début. Chaque scène donne le sentiment de vivre un dessin interactif réalisé au crayon. C’est réellement magnifique. De plus l’histoire, très drôle, nous conte les difficultés de la princesse à agir comme une humaine. Si l’animation est un peu dure dans le jeu, elle n’est pas dénouée de petites choses discrètes comme notamment le visage des deux protagonistes qui change s’ils s’éloignent l’un de l’autre. Les décors sont beaux et très fins. Seul regret, le nombre de niveaux n’étant pas très variés, on se retrouve avec des décors redondants. Musicalement on se retrouve avec le même problème. Car si au début on reconnait la qualité des compositions (rappelant Okami ou Muramassa), on fini par déchanter assez rapidement. Les boucles très courtes font que lorsque l’on passe 40 minutes sur le même niveau les mélodies deviennent nettement moins sympathiques.
Si on continu sur les problèmes viraux du jeu, on peu rajouter sa durée de vie, bien trop courte (7 heures à peine), ce qui en fait un petit jeu, bien plus petit que les dernières production de NIS América. L’histoire est magnifique et chaque scène entre les parties d’actions nous font rire ou pleurer et la fin, que je ne trahirai pas arrive malheureusement bien trop rapidement. L’absence de boss crée aussi une sorte de vide car rien ne vient donner de la nervosité au jeu et rien ne vient nous récompenser. On avance sans cesse dans les niveaux en attendant un coup de stress, qui n’arrivera jamais… Autre reproche en provenance du gameplay cette fois. Un peu rigide, ce dernier vous fera rager, quelques fois seulement, lors de sauts simples, dont la retombé sera mal ajustée. Il y aussi quelques bugs de collision plutôt étranges que l’on s’étonne de voir sur une production de 2018 et plutôt digne de 1988.
Enfin, et cela pourra en déranger certains, le jeu est loin de ses cousins Yomawari Night Alone ou Rose and the Old Castle of Twilight (les trois jeux sont issus d’un concours artistique organisé par Nippon Ichi Software), résolument plus adultes. Ce conte ne marque pas par son atmosphère démoniaque ou sombre comme ses prédécesseurs, mais bien par un esprit plus enfantin. Le public visé n’est donc pas du tout le même et cela risque de lui causer du tort.
Un conte de fée admirable, malheureusement entaché par des redondances maladroites et une difficulté nettement sous la moyenne. La durée de vie, courte, vient terminer de malmener le jeu.
Visuellement très attirant, avec un conte et des personnages très attachants, The Liar Princess and the Blind Prince mérite tout de même que notre/votre regard ce pose le temps de plusieurs parties.
Loin du must have que j’attendais de la part de NIS América, ce petit jeu de plateforme / réflexion reste néanmoins une belle aventure vidéoludique, malgré qu’il soit exclusivement en anglais.
Jeu offert par NIS America pour la réalisation de ce test