Nous voilà à la troisième interview d’une association. Cette fois-ci, focus sur une association de Lozère, du nom de Metapixl. Si vous ne la connaissez pas, vous allez voir quelle mérite toute votre attention, car malgré sa jeunesse, elle réalise déjà des choses incroyables.
Peux-tu nous parler de l’histoire de Metapixl ? Comment l’association a-t-elle été créée ?
Metapixl, c’est avant tout une histoire d’amitié née autour d’une passion commune. Tout a commencé en Lozère, au bar associatif Le Sillon Lauzè à Marvejols, où se tenaient régulièrement des soirées gaming organisées par Yvan. C’est là que quatre quarantenaires — Aurel, Ju, Guena et moi — se sont rencontrés. On ne se connaissait pas au départ, mais ces soirées ont été un vrai point de connexion : on partageait le même goût pour le rétro-gaming, la culture numérique, la low-tech, la new-tech… et surtout l’envie de transmettre et de faire découvrir ces univers.
De fil en aiguille, notre passion s’est transformée en projet commun. On voulait créer un cadre pour continuer à partager, organiser des événements, et faire vivre cette culture qui nous rassemble. C’est comme ça que Metapixl est née : d’une bande de potes passionnés, avec l’envie de faire bouger les choses en Lozère autour du jeu vidéo, de la créativité numérique et de l’échange intergénérationnel.
Qu’est-ce qui vous a motivé pour la création de l’association ?
À la base, ce qui nous a poussés à créer Metapixl, c’est l’arrêt des soirées gaming organisées par Yvan au Sillon Lauzè. Il rencontrait pas mal de difficultés logistiques, ce qui l’a obligé à mettre fin à ces rendez-vous qu’on adorait. Plutôt que de laisser tout ça s’éteindre, on a décidé, à quatre, de reprendre le flambeau. On avait déjà chacun un peu de matériel, des idées, de l’énergie… et ensemble, c’était plus facile de relancer la dynamique.
Au début, on n’a pas monté d’association. On voulait juste continuer à se retrouver, à jouer, à partager. Mais très vite, en discutant, en rêvant ensemble à des projets un peu fous, l’idée s’est imposée naturellement : créer Metapixl. C’était le meilleur moyen de structurer nos actions et de leur donner une vraie portée.
Notre objectif, c’est de promouvoir, sauvegarder et partager le patrimoine du jeu vidéo en Lozère, mais pas seulement. On tient aussi à porter des valeurs : celles de la prévention — car même si on est des fans d’écrans, on sait qu’il faut apprendre aux jeunes à faire la part des choses entre virtuel et réel — et celles de l’éco-citoyenneté. On remet en état du matériel informatique dit « obsolète », qu’on utilise ensuite pour des LANs ou des ateliers autour de Linux. L’idée, c’est d’apprendre, de découvrir, de transmettre… tout en restant fidèles à nos convictions.

La question va être un peu clichée, mais, pas trop difficile le jeu vidéo en Lozère ?
Très bonne question ! C’est vrai que la Lozère reste avant tout un département rural, où le jeu vidéo n’est pas forcément très visible ou présent dans tous les foyers. Mais c’est justement ce qui rend l’aventure encore plus intéressante. Grâce à la création de Metapixl et à notre participation à différents événements, on a pu constater qu’il existe bel et bien une vraie communauté de passionnés sur notre territoire.
Elle n’est peut-être pas aussi grande qu’ailleurs, mais elle est active, curieuse, et elle évolue constamment. Il y a une vraie soif de découverte, de partage, et surtout une envie de créer du lien autour du jeu vidéo, que ce soit à travers le rétro, les nouvelles technologies, ou des ateliers participatifs. En fait, ce qu’on pensait être un frein est devenu une force : on apporte quelque chose là où il n’y avait pas encore grand-chose, et ça crée des moments vraiment forts.
Le Old School Gaming Day seconde édition va bientôt avoir lieu. Comment s’est passée la première édition ?
Alors… effectivement la deuxième édition n’a pas encore eu lieu — mais ça ne saurait tarder ! Je n’en dirai pas plus pour le moment… 😉
En revanche, je peux parler de la première édition, qui s’est tenue le 27 juillet 2024. Et pour une première, on peut dire que ça a été une vraie réussite ! L’association venait tout juste de naître, en avril, et on avait lancé la communication en mai. Malgré ce délai très court, on a accueilli environ 250 personnes sur la journée, ce qui était au-delà de nos espérances.
L’ambiance était géniale : des fans de retrogaming, des amateurs de simulation auto, des passionnés de jeux de rôle et de jeux de société — un vrai mélange de cultures et de générations. Ça nous a confortés dans l’idée que ce type d’événement avait toute sa place en Lozère. Maintenant, on espère faire encore mieux pour la suite !
Quels sont les principaux objectifs de MetaPixl, et comment vos événements comme le « Old School Gaming Day » reflètent-ils ces ambitions ?
Chez Metapixl, on s’est fixé plusieurs objectifs clés. Le premier, c’est la promotion et la préservation du patrimoine vidéoludique — en particulier du rétrogaming. On veut que les générations actuelles et futures puissent (re)découvrir les jeux, les consoles, les univers qui ont marqué l’histoire du jeu vidéo. C’est aussi une manière de montrer à quel point le jeu vidéo est un pan important de notre culture populaire.
Ensuite, on a une vraie volonté de partage et de transmission. Nos événements ne sont pas juste là pour divertir, mais aussi pour créer du lien entre les générations, pour initier les plus jeunes, et pour reconnecter les plus anciens avec des souvenirs parfois oubliés. C’est un vrai outil de médiation culturelle.
Enfin, on défend des valeurs fortes comme la sobriété numérique, l’éco-responsabilité et la citoyenneté numérique. On réhabilite du matériel informatique dit « obsolète », on sensibilise aux usages raisonnés des écrans, et on propose des ateliers autour du libre (comme Linux), pour sortir de la simple consommation numérique et aller vers une approche plus active et consciente.
Le Old School Gaming Day, c’est exactement tout ça en action. C’est un moment où se rencontrent passionnés, familles, curieux, où l’on joue ensemble, on échange, on apprend. C’est aussi une vitrine de notre démarche : montrer que le jeu vidéo peut être culturel, accessible, fédérateur… et même éducatif.
Au même titre que ADJV qui a eu l’honneur d’être la première association interviewé dans nos pages, vous faîtes beaucoup d’événements, est-ce que c’est un moyen important selon vous pour promouvoir le JV rétro ?
Absolument, c’est même essentiel à nos yeux. Les événements, c’est ce qui permet de sortir le jeu vidéo rétro de l’ombre et de le remettre au cœur de la vie locale. Le retrogaming, ce n’est pas juste une affaire de collection ou de nostalgie enfermée dans une pièce — c’est un patrimoine vivant, qu’on a envie de faire découvrir, de faire jouer, de faire vibrer à nouveau.
À travers nos événements comme le Old School Gaming Day, des ateliers ou nos animations, on crée des moments conviviaux et intergénérationnels. On voit des enfants jouer à la NES pour la première fois, des parents redécouvrir la Dreamcast et des grands-parents qui partagent un moment de complicité avec leurs petits-enfants autour d’un jeu de société rétro.
C’est dans ces échanges que le retrogaming prend tout son sens. Il devient un outil culturel et social, et pas juste une activité de niche. Les événements nous permettent aussi de sensibiliser à nos autres valeurs : l’éco-responsabilité, le recyclage, le libre… Tout ça autour d’une passion commune.
Donc oui, pour nous, l’événementiel est un levier fondamental pour donner de la visibilité au jeu vidéo rétro et en montrer toute la richesse.
Sur Facebook, toutes les semaines vous nous présentez un jeu rétro, par le biais d’une petite vidéo. Comment sélectionnez-vous les jeux ?
Honnêtement ? C’est très simple… je pivote sur ma chaise, je regarde mes étagères de collection, et je choisis un jeu au hasard ! C’est ce côté spontané qui fait qu’on peut passer d’une NES à une PS4 d’une semaine à l’autre. L’idée, c’est de partager ce qui nous inspire sur le moment, ce qui nous rappelle des souvenirs, ou ce qu’on a simplement envie de ressortir de sa boîte.
Et même si la vidéo jeu rétro sort généralement le lundi, j’en profite pour parler aussi des autres rendez-vous qu’on propose sur nos réseaux. Le mercredi, on met à l’honneur un manga — parce que la culture otaku fait clairement partie de l’ADN de Metapixl — et le vendredi, on parle d’un film qui nous a marqués, enfant ou ado. Souvent un bon vieux classique geek ou un bijou de l’époque VHS.
Parce que Metapixl, au fond, c’est ça : le partage de toute une culture — geek, otaku, nerd, peu importe le nom qu’on lui donne — avec passion, humour, et sans prise de tête.
Et en plus vous avez une chaine Youtube ! Où est-ce que vous trouvez du temps pour tout ça ? C’est important les réseaux sociaux ?
C’est vrai qu’on essaie d’être présents un peu partout, et ce n’est pas toujours évident à gérer ! Heureusement, dans l’équipe, chacun apporte ce qu’il peut, en fonction de son emploi du temps. Par exemple, Ju arrive à dégager du temps libre pour créer des vidéos tuto — ce qui demande forcément plus de préparation et de montage, surtout quand on a un boulot et une vie de famille. Donc un grand merci à lui pour cet investissement !
De mon côté (Joe), je suis dans une période où je ne travaille pas, ce qui me permet de produire des vidéos let’s play, un format plus léger en termes de montage. En réservant une après-midi, c’est largement faisable.
Quant aux réseaux sociaux, oui, ils sont très importants. Bien sûr, ils aident au référencement et à donner de la visibilité à nos actions… mais surtout, ce sont de super outils de partage culturel. On peut parler de jeux, de mangas, de films, interagir avec les gens, faire découvrir des pépites. L’essentiel, c’est de rester dans un usage raisonné — on adore les écrans, mais on sait aussi qu’il faut garder du recul.
On vous voit régulièrement pour des événements. Est-ce que vous avez votre propre local où les adhérents peuvent se retrouver régulièrement ?
Malheureusement, non, nous n’avons pas encore de local à nous. Pour le moment, on fonctionne grâce à des salles mises à disposition par la mairie de Bourgs-sur-Colagne — et on en profite pour remercier chaleureusement Monsieur le Maire, qui soutient activement la vie associative, y compris Metapixl.
Aujourd’hui, on intervient principalement lors d’événements tiers : festivals, salons, animations culturelles… Mais on ne cache pas qu’avoir un lieu fixe, un vrai point de rencontre, c’est un projet qui nous tient à cœur. On aimerait y organiser des ateliers autour de Linux, de l’intelligence artificielle, des tables rondes, des sessions de réparation ou de modding de consoles. Bref, un espace vivant et accessible pour partager, apprendre et créer ensemble.
On y croit, et un jour, ce lieu existera. C’est dans nos objectifs.
La préservation du patrimoine vidéoludique, c’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre, surtout avec cette fameuse Switch 2 et ses cartouches un peu particulières. Comment ça se passe chez MetaPixl concernant cette préservation ?
Effectivement, c’est un vrai sujet — et il devient de plus en plus critique. Entre les supports propriétaires, les jeux uniquement disponibles en ligne, ou les serveurs qui ferment, la question de ce qu’on va pouvoir transmettre dans 10, 20 ou 30 ans est plus que jamais d’actualité. Le cas de la Switch 2 avec ses nouvelles cartouches en est un bon exemple : moins accessibles, moins copiables, moins conservables.
Chez Metapixl, on prend la préservation du patrimoine vidéoludique très au sérieux. On collectionne, on restaure, on documente. On sauvegarde des consoles, des jeux, des accessoires, mais aussi des supports plus fragiles comme les notices, les magazines, les jaquettes originales… On essaie de garder une trace de tout ce qui a fait l’histoire du jeu vidéo, au-delà des pixels à l’écran.
Et surtout, on fait en sorte de partager tout ça avec le public. Nos consoles ne dorment pas dans des vitrines. Elles sont là pour être (re)jouées, pour transmettre une expérience, un feeling, une époque. C’est dans l’interaction qu’on fait vivre ce patrimoine.
Pour nous, préserver, c’est autant conserver que faire vivre. Et tant qu’on aura des écrans, des manettes, des câbles et un peu d’électricité… on continuera à faire tourner des cartouches, même les plus capricieuses !
Vous êtes passionnés par le rétro-gaming et les jeux de rôle. Qu’est-ce qui rend ces univers si spéciaux pour vous et vos membres ?
Ce qui rend ces univers si spéciaux, c’est avant tout l’expérience humaine et émotionnelle qu’ils procurent. Le rétro-gaming, c’est un vrai voyage dans le temps. C’est retrouver des sensations simples mais puissantes : le bruit d’une cartouche qu’on insère, l’écran qui clignote au démarrage, les graphismes 8 ou 16 bits qui nous replongent en enfance. Ce sont des souvenirs qu’on partage, des jeux qu’on faisait à plusieurs sur le même canapé. Et aujourd’hui, on prend un vrai plaisir à transmettre ces moments aux plus jeunes, à voir des enfants s’émerveiller devant une NES ou une Mega Drive comme si c’était la dernière nouveauté.
Quant aux jeux de rôle, c’est un autre type de magie. Là, on quitte l’écran pour entrer dans l’imaginaire pur, dans des mondes construits ensemble, où chaque joueur est acteur d’une aventure collective. C’est du lien humain, de la narration partagée, de la créativité sans limites. Pour nous, c’est un complément naturel au rétro-gaming : moins numérique, mais tout aussi immersif.
Ces deux univers ont un point commun fondamental : ils rassemblent les gens. Et c’est exactement ce qu’on recherche avec Metapixl — créer des ponts entre les générations, entre les cultures, entre le réel et le virtuel… et surtout, vivre des moments forts, ensemble.
Comment collaborez-vous avec d’autres structures locales, comme le Sillon Lauzé, et quelles synergies cela crée-t-il pour la communauté ?
Avec le Sillon Lauzé, c’est une vraie collaboration basée sur le partage et la confiance. On agit en tant que bénévoles, et en retour, ils nous mettent à disposition le local, le mobilier, et même l’électricité. C’est un partenariat simple mais précieux, qui fonctionne sur l’envie commune de faire vivre la culture et la convivialité en Lozère.
Ce genre de synergie permet de créer des ponts entre les associations, de mutualiser les ressources et surtout, d’élargir notre public. Grâce à ces collaborations, on touche des gens qui ne seraient peut-être jamais venus à un événement purement « jeu vidéo », mais qui découvrent notre univers dans un cadre plus large et accueillant.
C’est aussi ça l’esprit de Metapixl : avancer ensemble, avec les forces vives du territoire, pour construire des moments riches de sens, accessibles à tous, et profondément humains.
Quels sont les retours des participants à vos événements, et y a-t-il une anecdote marquante que vous aimeriez partager ?
Jusqu’à présent, nous n’avons reçu que des retours positifs, et c’est franchement motivant. Les gens nous remercient pour l’ambiance, la diversité des activités, l’accueil… Ça nous pousse à aller toujours plus loin, à améliorer, à innover.
Côté anecdotes, il y en aurait plein à raconter, mais deux moments nous ont particulièrement marqués.
Le premier, c’était lors du Old School Gaming Day. On avait invité une tatoueuse et une perceuse de Marvejols — Georgette Tattoo et Ginette Piercing & Goodies — qui sont venues animer l’événement avec une super énergie. À la fin de la journée, elles nous ont offert une Funko Pop géante de Batman pour nous remercier. C’était totalement inattendu et très touchant. Un vrai moment de reconnaissance entre passionnés.
La seconde anecdote s’est passée au Floracopoly, en février dernier. On a assisté à une scène magique : un ado de 15 ans qui apprenait à sa mère à jouer à Sonic 2 sur Megadrive. Il lui expliquait les commandes, l’encourageait… et quand elle a réussi à passer un niveau, ils ont explosé de joie tous les deux. Ce genre de moment de complicité intergénérationnelle, c’est exactement ce qu’on cherche à créer avec Metapixl. C’était simple, sincère, et vraiment beau.
Comment voyez-vous l’évolution de MetaPixl dans les prochaines années ?
Seul Thanos peut vraiment le savoir… mais on a quand même quelques idées en tête (sans avoir à claquer des doigts) !
Plus sérieusement, on voit Metapixl grandir étape par étape, toujours en restant fidèle à nos valeurs : le partage, la culture, l’accessibilité et l’éco-responsabilité. On aimerait dans les prochaines années pouvoir obtenir un local dédié, développer davantage d’ateliers (Linux, IA, réparation de consoles, etc.), créer des partenariats encore plus solides avec d’autres acteurs culturels… et pourquoi pas organiser deux événements annuels autour de la culture geek en Lozère.
L’idée, ce n’est pas de grossir pour grossir, mais de continuer à créer du lien, à faire découvrir, et à faire vibrer la culture vidéoludique et geek auprès du plus grand nombre.
Mais si un jour on a une salle équipée, un bus Metapixl qui tourne dans toute la Lozère, et un stand officiel dans un salon comme le TGS… on dira que c’était écrit. Peut-être par Thanos, qui sait ?

Comment l’association s’assure-t-elle d’être accessible à tous, qu’il s’agisse de novices ou de passionnés confirmés, dans le rétro-gaming ou les jeux de rôle ?
Chez Metapixl, l’accessibilité est une valeur centrale, au sens large du terme. On veut que tout le monde se sente bienvenu, peu importe son âge, son niveau, son origine, son genre ou ses capacités physiques ou mentales. C’est vraiment une association ouverte à toutes et tous, sans exception.
Sur nos événements, on fait attention à proposer des expériences accessibles aux débutants comme aux passionnés. On prend le temps d’accompagner, d’expliquer, sans jamais juger. C’est important pour nous que chacun puisse participer à son rythme, découvrir ou redécouvrir, en toute simplicité.
Mais on va au-delà : on travaille pour que nos espaces soient inclusifs aussi pour les personnes en situation de handicap. Cela passe par le choix des lieux (accessibilité PMR), l’agencement des stands, le matériel adapté, et surtout l’écoute. Et on fait en sorte que nos supports de communication soient lisibles et compréhensibles par tous.
Notre engagement est clair : aucune barrière, ni sociale, ni physique, ni culturelle. Ce qui nous relie, c’est la passion du jeu, du partage et de la culture geek au sens large. Chez Metapixl, peu importe qui tu es ou d’où tu viens, si tu veux jouer, apprendre ou simplement t’émerveiller, tu es chez toi.
Même chose pour le jeu de rôle grâce à nos MJ Frank Kaël et Florian Ledoux : on accueille autant les vétérans des campagnes D&D que les curieux qui n’ont jamais lancé un dé à vingt faces de leur vie.
Quels sont les projets ou événements futurs que vous prévoyez et qui méritent d’être mentionnés ?
L’agenda est bien rempli pour les semaines à venir, et on en est super fiers !
Tout d’abord, vous pourrez nous retrouver à Allenc Jacta Est #7, les 14 et 15 juin 2025, un événement toujours aussi convivial où on mêle jeu, culture et rencontres.
Ensuite, on participe à « Jouer c’est essentiel », à Mende, le 28 juin 2025 — une belle journée autour du jeu sous toutes ses formes, avec un focus sur l’échange intergénérationnel et l’inclusivité.
Il y a aussi une possible intervention au festival d’Ispagnac les 3 et 4 août, qu’on est en train de caler. Rien d’officiel encore, mais on croise les doigts pour que ça se concrétise !
Et puis, petit spoil pour les plus curieux : le 25 octobre 2025, ce sera le retour tant attendu du Old School Gaming Day #2, à Chirac ! On ne vous en dit pas plus pour l’instant… mais préparez vos manettes, vos dés, et votre dose de nostalgie, parce que ça va envoyer du pixel et du bon souvenir !
Présente-toi aux lecteurs et lectrices de cette entrevue. Comment es-tu entré dans le jeu vidéo, avec quels jeux ou quelle console ?
Me présenter seul… c’est presque impossible. Parce que Metapixl, c’est bien plus qu’une association, c’est une famille. On est quatre fondateurs, quatre amis très différents mais parfaitement complémentaires, chacun avec sa passion, son domaine, son énergie.
Il y a Ju, notre vice-président : un passionné d’informatique, de codage, de Linux et de rétrogaming. Il a une culture incroyable sur des tas de sujets — il faudrait un bouquin de 10000 pages pour en faire le tour.
Ensuite Guéna, notre vice-trésorier, qui est littéralement notre Dr Frankenstein de la console. Lui, c’est le roi de l’électronique, du modding, de la réparation… s’il ne peut pas le réparer, c’est que ça ne se répare pas !
Moi, c’est Joe, président de l’association, collectionneur de jeux vidéo, de mangas et de science-fiction. Je suis aussi en charge de la communication sur les réseaux, et j’adore transmettre cette culture qui m’a construit.
Et enfin Aurel, notre trésorier. C’est notre couteau petit suisse : il regroupe un peu de toutes nos compétences, en plus d’être musicien, artiste, passionné de new-tech et d’intelligence artificielle. C’est lui qui harmonise tout ça.
Quant à mon entrée dans le monde du jeu vidéo… ça remonte à Noël 1990, avec le pack NES Tortues Ninja. Autant dire que j’ai commencé hardcore ! Depuis, je ne suis jamais vraiment redescendu de cette vague de pixels et de passions.
Quel ou quels est/sont ton/tes jeux préférés ?
Question difficile… un peu comme demander à un parent de choisir son enfant préféré ! Mais s’il faut vraiment en citer, je dirais que Zelda: A Link to the Past reste une claque intemporelle pour moi — un jeu qui m’a marqué par sa profondeur, son ambiance et cette sensation d’aventure totale.
Je garde aussi un amour particulier pour Street Fighter II, parce que c’était le jeu des tournois entre potes, des manettes usées jusqu’à la moelle, et des rivalités épiques dans le salon.
Et puis côté expérience plus narrative, Metal Gear Solid m’a complètement retourné à l’époque : gameplay, scénario, mise en scène… c’était du cinéma interactif avant l’heure.
Mais la liste pourrait être longue ! Il y a aussi des pépites plus obscures que j’adore ressortir en événement, rien que pour voir les yeux des gens s’illuminer quand ils les reconnaissent.
Quel est pour toi le jeu qui pourrait faire changer le regard de quelqu’un qui n’aime pas le jeu vidéo ? Et pourquoi ?
Je dirais Journey. C’est un jeu d’une simplicité apparente, mais d’une puissance émotionnelle incroyable. Pas de dialogue, pas d’interface compliquée, juste un voyage contemplatif, poétique, accompagné par une bande-son magnifique. C’est presque une œuvre d’art interactive. Beaucoup de gens qui pensent que le jeu vidéo se résume à « tirer sur des trucs » changent complètement d’avis après avoir vécu cette expérience.
Mais je pourrais aussi citer Tetris, pour sa pureté mécanique et sa portée universelle : pas besoin de connaître les codes du jeu vidéo, on comprend immédiatement, on entre dans une sorte de méditation active. Ou The Legend of Zelda: Breath of the Wild, qui te donne cette liberté totale d’exploration et te reconnecte avec ton âme d’enfant.
Le jeu vidéo, ce n’est pas qu’un divertissement, c’est un média à part entière, capable de faire réfléchir, rêver, ressentir. Il suffit de trouver le bon jeu, au bon moment, et la magie opère.

C’est quoi un bon jeu vidéo ?
Alors là… je dirais qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais jeu vidéo. Si je devais paraphraser Otis dans Mission Cléopâtre, je dirais que chacun joue avec son cœur, voilà tout.
Un bon jeu, c’est avant tout un jeu qui te parle, qui te touche à un moment donné. Ça peut être un triple A à gros budget ou un petit jeu indé fait avec trois pixels et beaucoup d’amour. Si ça te procure de l’émotion, du fun, de la réflexion, ou même juste un bon moment de détente… alors c’est un bon jeu.
On a tous des affinités différentes : certains cherchent du challenge, d’autres une histoire, un gameplay innovant, ou juste le plaisir de retrouver une ambiance rétro. Ce qui compte, c’est la sincérité de l’expérience.
Alors oui, parfois on a nos coups de cœur, nos critiques, mais au fond, le bon jeu vidéo, c’est celui qui fait vibrer quelqu’un, quelque part.
Quel est le dernier jeu qui t’as fait dire que « le jeu vidéo c’est quand-même du pur bonheur » ?
Gollum.
Non je plaisante, évidemment 😅
Le vrai, c’est Cyberpunk 2077. Il avait mal démarré, on ne va pas se mentir… bugs, promesses non tenues, hype mal gérée. Mais ce qui est incroyable, c’est le travail colossal qu’ont fourni les développeurs pour redresser la barre. Ils ont écouté la communauté, corrigé, peaufiné, ajouté du contenu — et au final, c’est devenu un jeu mythique.
Quand j’y rejoue aujourd’hui, je me dis : voilà pourquoi j’aime le jeu vidéo. Pour ces univers immersifs, ces histoires puissantes, cette sensation de liberté… et aussi pour la passion des gens derrière, qui ne lâchent rien.
C’est exactement ce genre de jeu qui te redonne foi dans le média. Du pur bonheur, version Night City.
Je te laisse le mot de la fin, je te remercie pour cette longue interview et d’avoir répondu à toutes ces questions.
Le mot de la fin ?
Merci à toi pour cette belle interview, vraiment. C’était un plaisir de pouvoir parler de notre aventure, de notre passion, et de ce qu’on essaie de construire avec Metapixl. On ne prétend pas révolutionner le monde du jeu vidéo, mais si on peut faire briller quelques yeux avec une vieille cartouche, une partie de Sonic ou un atelier de découverte Linux, alors on sait qu’on est sur la bonne voie.
Metapixl, c’est ça : du partage, de la transmission, du fun, beaucoup de câbles emmêlés… et surtout une grande famille de passionnés. Tant qu’il y aura des gens pour rêver, jouer, bidouiller, raconter… on continuera.
À tous ceux qui nous lisent : continuez à jouer, à créer, à transmettre, que vous soyez noob, vétéran, curieux ou juste de passage.
Et surtout… que la geekosphère soit avec vous. Toujours.