cedric Vassal
Chronique Musique

Chronique : Cédric Vassal – Inner Kingdom [EP]

Jamais facile de critiquer le travail d’un bon ami, encore plus quand on parle musique, car les goûts et les couleurs, ça reste toujours subjectif.

Heureusement, ce que joue mon ‘frère’ Cédric Vassal est pile-poil dans mes cordes et c’est donc avec une certaine fierté que j’ai acheté son premier EP intitulé Inner Kingdom, le jour de sa sortie (il parait même que je suis le premier).

Je ne vous ferai pas le coup des copier coller issu du communiqué de presse, même nous les recevons encore malgré l’arrêt de Magic Fire Music, je pourrais donc écrire en toute objectivité !

J’ai rencontré ce guitariste hors pair il y a plus de 20 ans maintenant dans un festival à Hirson où s’étaient donnés rendez-vous des pointures du genre. On dormait côte à côte dans nos voitures respectives, c’était en 2003 ! Un souvenir inoubliable ! S’imaginer que le bougre allait jouer au même endroit deux ans plus tard avec Morpheus en première partie de Hypocrisy, Lacuna Coil ou bien encore Moonspell s’était inespéré !

Il s’en est passé des choses depuis 2005 et Cédric Vassal, après un parcours au sein de Denied et Veil of Mist (et tout récemment son arrivée dans le groupe Fallen Joy) a décidé passer à la vitesse supérieure. Le guitariste se dit également, peut-être, que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même (mais je sais que l’idée lui trotte dans la tête depuis un bon moment) qu’il est temps de proposer son premier EP. Et quel EP !

Pour ce cinq titres, le guitariste virtuose s’est entouré de Kevin Paradis (batteur de Benighted), Martial Allart (guitariste ex Regency -Meilleur groupe français de Metal Progressif de la fin des années 1990, non ne cherchez pas, sur le titre « Superheroes ») et de Garrett J. Petters, guitariste et artiste solo (sur le titre « Eye of the Storm »), sans oublier Jean-Baptiste Frichet (Veil of Mist) à la base.

Du beau monde donc, pour un résultat qui donne un bon coup de pied au cul.

N’étant pas musicien, je ne vous parlerai pas de technique pure et dure, car je n’y connais foutre rien, mais toute cette musique n’est clairement pas que démonstrative, même si ça joue diablement bien. Évidement, les notes sont rapides et très nombreuses, mais Cédric Vassal, sur les cinq titres proposés, étale sa maîtrise dans de nombreux genres. Je dirai que l’on retrouve bien tous ces groupes que le guitariste écoute régulièrement et qui on fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. C’est un beau et large panel de styles en tout genre et c’est une façon pour l’EP de se démarquer des autres albums instrumentaux que l’on peut écouter ici et là. Ça me rappelle un peu ce qu’avait présenté Kiko Loureiro avec son album Fullblast à l’époque.

D’ailleurs l’EP s’ouvre sur un « Awakening » très Speed et aérien, mais aussi très heavy, un peu à la sauce Angra et ce que propose Eduardo Falaschi en solo avec Almah. Dommage que ce titre ne dure qu’à peine plus de 2 min, car il respire la grande classe et la passion. La deuxième partie du morceau (1.30) est un véritable bijou.

Des cinq titres de cet EP, je n’arrive pas à trouver un morceau qui est au-dessus l’autre. À chaque écoute, je me dis qu’un tel est mon préféré jusqu’à ce qu’arrive une partie précise d’un autre titre pour me faire changer d’avis.
En écoutant l’EP pour la première fois et en redécouvrant le premier single (« Eye of the Storm ») je me suis dit que je l’avais trop écouté et que finalement, il était en dessous des autres compositions présentes. Et puis finalement le riff qui t’assomme la tête à 1.28 après le petit solo, ça reste quelque chose de marquant. Et le duel de gratte avec Garrett J. Petters n’en parlons pas ! Enfin le solo qui arrive à 3.43 et qui nous amène jusqu’à la dernière boucle de riffs ne peut pas être moins bon qu’un autre. Non, ce n’est pas possible.
Cédric Vassal a ce talent de créer quelque chose de très équilibré entre les breaks, les riffs, la superposition de choses lourdes, avec des choses groovy ou bien un tempo plus lent.

Du travail d’orfèvre !
Comment se fait-il que cet homme ne soit pas présent dans un groupe de stature international ? Je pose la question, car à l’écoute du Heavy/Thrash Mélodique « Order in Chaos », on ne peut que se féliciter qu’une telle composition soit fabriquée en France. Ici, ça sonne le Thrash des années 80, mais avec la finesse de ce qui se faisait dans les années 2000. Il y a du Megadeth et d’autres influences plus lourdes, bref, c’est efficace et ça tient chaud. Ho oui, ça tient chaud. 
Le titre suivant « Endless », je ne vous le cache pas, m’a surpris avec ses 25 premières secondes à la Trivium… Ici encore le compositeur propose une musique très puissante avec des riffs vraiment Heavy en arrière-plan et étale tout son talent mélodique sur le solo magistral qu’on prend en pleine poire après avoir passé la minute. Ici, on s’étonne même de découvrir un clavier très aérien apportant beaucoup de volume à l’ensemble. Le clavier va même porter la guitare jusqu’au dernier solo, totalement foudroyant.

Enfin, je dois vous parler de « SuperHeroes » où l’on retrouve Martial Allart de Regency dont je vous ai dit brièvement un peu plus haut qu’ils étaient le meilleur groupe français en matière de Metal Progressif en devenir dans les années 90/2000. La formation a souvent été comparée à tort -peut-être- à Dream Theather, mais en tout cas elle en avait le talent.
Je m’écarte du sujet. « Superheroes » est une véritable bombe ! Ici, on ne peut que penser à un Satriani qui aurait eu envie de faire un court écart dans la cour du Metal, loin de ses pérégrinations techniques et envolées lunaires. « Superheroes » est une véritable démonstration mélodique (et technique peut-être, mais je ne peux pas juger). Celle-ci, vous allez vous la repasser en boucle, tellement le morceau va vous propulser dans les cieux et que vous allez en redemander. Rock’n Roll, Hard FM, Heavyesque… C’est fin, démonstratif, bref, c’est une claque à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Ca fleur bon le blues et ça shred à mort, Je n’oublierai pas non plus la section rythmique qui envoie du lourd.

Je terminerai par la production aux petits oignons ! Inner Kingdom est magnifiquement mixé et masterisé par Jarno Hanninen (Amberian Down, Gloomy Grim, Saattue, Thaurorod, Yearning, Veil of Mist).


Voilà donc pour Cédric Vassal une très belle entrée en matière ! Un premier EP exceptionnel qui laisse entrevoir une suite toute aussi magistrale et intéressante.

Groupe : Cedric Vassal
Album : Inner Kingdom
Sortie : Décembre 2023
Label : Auto Production
Style :  Instrumental Heavy Thrash, Heavy, Hard Rock
Lien : https://cedricvassal.bandcamp.com

Tracklist :

  1. Awakening 02:08
  2. Order In Chaos 04:50
  3. Endless 03:28
  4. Superheroes 04:53
  5. Eye Of The Storm 05:40

Vous pourriez également aimer...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.