Soul Hackers 2
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Avis :  Devil Summoner: Soul Hackers 2

Il aura fallu attendre 25 ans pour avoir une suite à Devil Summoner: Soul Hackers, un titre paru sur Sega Saturn uniquement au Japon (puis Playstation). Il se veut être un titre issu de la franchise Shin Megami Tensei.

Si vous avez déjà joué ou entendu parlé de cette branche méconnue de la série Shin Megami Tensei, c’est sans doute que vous avez eu une 3DS durant les années 2010. En effet la console portable de Nintendo a eu la chance en 2013 de voir arriver le titre de Atlus nettement embellie grâce aux capacités de la console.

Personne n’aurait pu croire qu’avec le succès de Persona 4, puis Persona 5 que Atlus relance cette série quasiment oubliée de tous. La tendance laissait plutôt à croire que la société continuait de miser sur des licences phares plutôt que de sortir de sa tombe une si vieille série.
Cependant il ne faut pas oublier que Atlus a continué à produire des Devil Survivor et autres Strange Journey sur 3DS dans l’indifférence quasi générale, sauf pour les passionnés évidemment.
Ainsi voir revenir Devil Summoner pourrait laisser croire que le prochain à revenir sera Devil Digital Saga… En attendant Persona 6… Pourquoi pas.


Comme toutes les séries enfantées de Shin Megami Tensei, il n’y a que très peu voir aucun rapport entre le nouvel opus et son prédécesseur. C’est comme demander si Final Fantasy XV était la suite du XIV… Stupide vous dites ?
Ainsi Devil Summoner: Soul Hackers 2 n’a strictement rien en commun avec son prédécesseur, si ce n’est évidemment nos amis les démons. Exit donc le Donjon RPG avec la vue subjective de notre personnage et place à une vue de derrière à la façon de ce qui se fait chez Persona ou SMT. Pourtant qu’on ne s’y trompe pas, Soul Hackers 2 nous fait toujours autant voyager dans des donjons interminables avec des démons prêts à mettre fin à notre vie.
Alors on peut dire qu’Atlus choisit une certaine simplicité en reprenant un style qui a fonctionné dans un passé très récent, mais je trouve cependant que c’est un peu comme effacer plus ou moins totalement les racines de la série. Ce n’est d’évidence pas un choix anodin. D’autant plus que cela permet de profiter des formes avantageuses de notre héroïne. Aviez-vous remarqué que depuis Bayonetta les postérieurs des protagonistes féminines étaient bien plus travaillés qu’auparavant ?

Comme on pouvait s’y attendre via l’historique de l’intégrale de la série Shin Megami Tensei nous retrouvons encore un univers qui traite de la fin du monde, des humains et de leurs soucis auto-centré et d’une entité qui a toujours son mot à dire. Ici ce n’est pas la religion le soucis, mais bien l’humain. Du moins ce qu’il devient dû à une soif de technologie immense qui l’a mené devant un mur infranchissable. Cette avancée technologique est telle, que l’humanité n’évolue plus. Elle est arrivée au bout du bout. Il ne reste alors que peu d’alternatives. Briser le mur ou bien l’apocalypse et tout recommencer.

Heureusement une IA du nom de Aion a été créée à partir de toutes les connaissances issus des hommes à travers les données infinies d’informations pour prendre soin de nous. La pauvre, il faut être folle pour croire à ce point en l’humanité… . Mais Aion nous a observé. Nous, notre histoire mais également notre futur. Ainsi elle est capable de prédire ce qui va nous arriver. Et devinez quoi, ce n’est pas très réjouissant. La fin du monde semble inévitable. Aion dans sa bonne clémence et confiante envers l’humanité créa alors deux êtres dotés de corps physiques pour empêcher cette catastrophe attendue. Ainsi Ringo et Figue devront aider des humains à retrouver des Covenants capables d’exaucer un vœu. Cinq Covenants permettant en effet d’invoquer l’Être Suprême. Malheureusement notre équipe n’est pas la seule à convoiter les Covenants.

Soul Hackers 2 ne se démarque pas assez de ses prédécesseurs dans ce scénario ma foi plutôt convenu. Difficile de se démarquer de ses cousins lorsque eux même semblent avoir fait le tour de la chose. Seule la saga Persona arrive véritablement à se détacher de l’emprise immatérielle que sont les croyances bienfaitrices, ou pas d’ailleurs.
Mais ce n’est pas le seul point faible du scénario. En effet, on se retrouve avec des personnages certes attachants et assez intéressants, mais qui manquent cruellement de backround. Tout leur passé nous est conté dans les histoires de chacun dans ce qui est appelé ici la Matrice d’âme. Mais cela manque d’originalité. Tout est ficelé de façon prévisible car justifié par le scénario. Rassurez-vous, cela reste suffisant pour capter un minimum l’attention. Et puis Soul Hackers 2 pousse à créer de l’interaction entre nos personnages. Mieux ils s’entendent, mieux se développera votre progression dans la fameuse Matrice. Le lieu est assez vide, et tel le Memento de P5, il faut l’arpenter de nombreuses fois pour avancer.

Soul Hackers 2 reste dirigiste malgré tout ce qui nous est proposé. Certes on a le choix d’aller où on veut, quand on veut (presque), malheureusement il faut tout faire pour réellement progresser dans l’histoire.
Je pense évidemment à cette Matrice, qui nous est vendue comme optionnelle mais qui est en fait quasi obligatoire pour avancer sans trop de difficulté dans le scénario. Son passage est obligé pour faire augmenter nos stats et gagner des pouvoirs.
On ne me la fait pas. Cependant, tout est ici bien amené. Et on sent bien que s’y on ne fait ce qui est nécessaire on va passer à côté de petites choses importantes

Des donjons, vous allez donc en manger pas mal. Des beaux, des fades, des inspirés et d’autres complètement vides.
Mais heureusement le jeu de Atlus ne se limite pas qu’à de simples parties de bastonnades. Comme chez ses cousins les plus proches Persona ou Tokyo Mirage Session, vous allez pouvoir vagabonder et devoir créer des liens via des interactions, au refuge (votre point de ralliement) ou au bar de la ville. Cela reste assez minimaliste et nous sommes très loin de la finesse d’un Persona 5. Vous pourrez également faire des emplettes dans les commerces, pour vous habiller ou bien vous rendre au COMP Smith (pour booster ses armes). Également et comme dans tout SMT vous aurez un endroit pour fusionner vos petits amis Démons.


Un Shin Megami Tensei n’est pas un bon Shin Megami Tensei -qu’il soit Persona ou Devil Summoner-, s’il n’a pas un système de combat au poil.
Evidemment et vous vous en doutiez, c’est le cas ici. J’ai trouvé les petits changements apportés sympathiques, même s’il n’est pas dénué de défauts.

Soul Hackers 2 est évidemment un RPG au tour par tour reprenant toujours le même système d’affinités élémentaires. Pas de surprises donc, vous retrouverez vos attaques feu, psy, glace etc… pour les ennemis et vous-même. A côté de ça, beaucoup de choses viennent s’ajouter pour rendre le combat intéressant et à défaut d’être dynamique, presque équilibré.

Nous retrouvons donc la Conjuration. Elle est l’équivalence du All Out Attack de Persona. Le système est assez simple puisqu’il se base sur des combos qui s’accumulent si vous utilisez les faiblesses des démons. Résultat une attaque spéciale dévastatrice bien utile pour mettre fin à des combats faciles rapidement ou bien pour redonner l’avantage lors des combats corsés. Autres petits plus, Ringo à la possibilité de changer de démon une fois durant le combat et cela pour n’importe quel coéquipier. Elle a aussi la possibilité d’user de la fameuse conjuration avec simplement des attaques normales. Deux aides au combat qui même en difficulté Normal permettent de dérouler facilement (trop facilement).

Comme Persona ou SMT, dans les donjons vous pourrez récupérer des items ou de l’argent. A la différence près est qu’ici ce sont vos démons qui font le boulot. Ne cherchez pas de petits coffres, vos démons s’en chargeront. De même vos nouveaux amis spectraux prendront de leur temps pour trouver d’autres démons pour vous accompagner. Terminé donc la petite discussion d’après combat pour enrôler de nouveaux partenaires de jeu. Encore une façon de vous mâcher le job et de faciliter la progression car items et démons trouvés sur le bord de la route sont nombreux.

Pour les amateurs de difficulté il faudra immédiatement attaquer par le niveau de difficulté supérieur, car même moi je me suis promené (sauf lors de petits cas d’excès de confiance). Soul Hackers 2 comme les autres titres de la licence sait ne pas faire de cadeau et vous rappelle à l’ordre lorsque nécessaire. C’est aussi pour ça qu’on aime SMT.

On retrouve donc un Soul Hackers 2 avec un système de combat solide, bien foutu, mais qui laisse un petit goût de mollesse et difficulté un poil légère (en Normal). Atlus a voulu singer P5 tout en modifiant quelque peu la chose.

Techniquement Soul Hackers 2 est assez agréable. Le style pourra peut-être ne pas plaire à tout le monde avec ses couleurs flashy. Personnellement j’ai beaucoup apprécié la direction artistique. Un style séduisant, bien plus propre et travaillé que Tokyo Mirage Session pour ne nommer que lui. Le chara-design typique de la licence est évidemment présent, mais on reste pourtant dans un coup de crayon démarqué de P5. J’ai aussi trouvé visuellement certains perso sans réel charisme. Pas de chance pour eux. Pour la partie graphisme, le jeu tourne sous Unity et non pas sous l’Unreal Engine 4 comme SMT V. Ici pas de quoi s’émerveiller, le titre n’est clairement pas next gen. Mais ne gâchons pas notre plaisir de le voir débarquer sur XBox One et Series.
Coup de force encore pour l’interface, qui comme sur les titres précédents de chez Atlus surclasse totalement les autres développeurs.
Enfin, remercions Sega pour nous avoir donné la chance de jouer en français dans le texte. Une offre de plus en plus courante chez l’éditeur. Ce n’est que du bonheur et je ne chipoterai pas concernant quelques erreurs.


Mais comme tout Shin Megami Tensei qui se respecte, il y a évidemment des petites choses ici et là qui viennent entraver le plaisir.
Tout d’abord le plus grand problème du titre est sans surprise la succession de donjons qui finissent par être redondants. Des couloirs encore et toujours. J’ai d’ailleurs bien ressenti le fait d’être dans un Donjon Crowler mais à la troisième personne. C’est d’ailleurs très visible sur la carte présente ou bien la largeur des environnements. C’est nettement plus marquant que sur Persona 5. Ici tout est très étriqué. Autre souci qui m’a assez surpris, la présence Super Démons quasiment dès le début du jeu. Dans les autres titres de la Saga après avoir terminé un chapitre vous pourrez rencontrer dans les couloirs des donjons, des Démons très énervés et surtout très puissants. Mais lorsque ça vous arrive, vous êtes déjà assez fort pour les affronter. Ici, Soul Hackers 2 vous met face à eux immédiatement sans que vous n’ayez aucun moyen de vous en sortir. J’ai trouvé cela assez cruel, surtout parce qu’ils sont assez nombreux et qu’il est assez difficile d’y échapper. Heureusement votre équipe gagne en niveaux et en puissance assez rapidement, histoire d’équilibrer la chose.

Enfin et contrairement à P5, l’ambiance musicale, bien qu’agréable n’est pas folle. De bonnes compositions ici et là, mais rien de bien percutant ou mémorable. Dommage de ne pas avoir réussi à renouer avec les hits de Persona, car cela aurait donné un feeling encore plus intéressant. L’univers très coloré, flashy et techno aurait mérité de meilleurs titres.


Largement sublimé par ses combats et son univers colorés Soul Hackers 2, reste malgré ses défauts (principalement son histoire convenue) un bon jeu, un bon J-RPG et finalement un bon jeu Atlus.
Soul Hackers 2 est, si l’on peut dire un bon concentré de tout le talent de la société japonaise. 


Genre : J-RPG / T-RPG / Dungeon RPG
Langue : Français
Développé par : Atlus
Edité par : Sega
Taille : 19.21 Go
Sortie : 26 aout 2022
PEGI : +16
Plateforme : Xbox One|Series, Playstation 4|5, PC

Jeu testé sur XBox One S
Jeu offert par l’éditeur

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  1. […] Avis :  Devil Summoner: Soul Hackers 2 notre avis concernant Soul Hackers 2 […]

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