Pas vraiment connaisseur de Fairy Tail je me suis malgré tout lancé dans l’aventure imaginée par Gust sur les bases du manga créé par Hiro Mashima en 2006.
Ce Shonen avait jusqu’à présent droit à des titres portés sur iOs ou Android (depuis 2012) mais était également passé par la case console sur DS et PSP durant quelques années (entre 2009 et 2012) puis plus rien. Il aura donc fallu attendre 2020, Koei Tecmo et Gust pour que la Guilde menée par Natsu fasse enfin parler d’elle sur les consoles de salon.
Le choix de Koei Tecmo de faire appel à Gust pour faire de Fairy Tail un T-RPG est assez surprenante, car de prime abord on aurait plutôt imaginé faire de cette saga un jeu plus dynamique à la façon Team Omega et son One Piece Pirate Warrior. Et mieux encore en faire un MMORPG, en s’imaginant le potentiel d’une guerre entre les guildes ! Mais je m’égare …
Revenons à ce T-RPG clairement réalisé pour les fans et qui malgré toutes ses bonnes volontés n’arrive pas à attirer le curieux pourtant amateur du genre.
Pourquoi ? Et bien premièrement parce que le titre d’un point de vue scénario n’aide pas à comprendre grand chose quant aux personnages, aux liens qui les unis, ou bien encore au moment même où le jeu débute, mais j’y reviendrai. Deuxièmement si le choix d’avoir transformé ce titre en T-RPG peut être assez énigmatique, le rythme imposé par le scénario est lent et le système de combat bien que sympathique se retrouve au final ultra répétitif à cause de multiples quêtes (plus de 110) et est bien trop linéaire.
Le scénario donc, un premier souci qui ne m’a pas permis de bien rentrer dans le jeu. Effectivement le choix a été ici de ne pas débuter Fairy Tail par le tout premier épisode. Il s’agit portant bien ici du premier jeu sur console de salon et d’un manga qui est arrêté depuis déjà 3 ans ! Un peu comme si tout le monde connaissait la série par cœur.
Nous retrouvons donc Natsu, Lucy ou bien encore Erza et les autres membres de la guilde de Fairy Tail sur l’île de Tenrô où ils sont attaqués par le dragon Acnologia. Protégés par un bouclier protecteur autour de l’île et crée par Mavis Vermillion (premier maître de Fairy Tail), les occupants entre malgré eux dans un sommeil prolongé de sept ans sans subir la vieillesse, alors que le reste de leur monde a continué de vivre normalement. A leur retour Fairy Tail est totalement oublié ou presque et vous allez devoir retrouver votre place de numéro 1 des guildes du pays.
Fairy Tail s’étend donc de l’arc de l’île de Tenrô jusqu’à l’arc Tartaros, que l’on peut retrouver durant les saisons 3 à 6 de la série anime. Pas de quoi rendre hommage à la création de Hiro Mashima.
Vous comprendrez donc ma déception et les nombreuses questions dont les réponses n’arriveront jamais au cours du jeu. A savoir comme dit plus haut, les liens qui lient nos héros, mais également (ou très peu) la rivalité existante entre les différentes guildes. Et ce n’est pas le petit chapitre de l’Arc du Grand Tournoi qui corrigera ce petit souci. Quant au fans de la série je pense qu’ils pourront également rester sur leur faim avec ce scénario réduit au minima, même si le jeu dans son ensemble est clairement du pur fan service.
16 personnages jouables, des PNJ qui peuvent vous assister en combat, musiques et doubleurs officielles, de grands moments de combats, des attaques au design magnifique, un cell-shading respectant largement l’oeuvre originelle, il y a tout pour rendre l’amateur de la série aux anges. Seuls manque à l’appel des moments épiques qui pour ceux présents sont distillés ici et là dans de trop courtes scènes en vidéo. On sentirai presque une volonté de faire vite, de presser les choses, pour arriver rapidement à la fin de l’histoire. Alors que pourtant une bonne partie de ces moments sont essentiels au scénario (je pense notamment au combat entre Erza et Kagura durant l’Arc du Grand Tournoi, une séquence poignante et tragique) sont littéralement survolés. Des raccourcis scénaristiques qui laissent perplexes et qui ne permettent pas d’apprécier pleinement le moment ou le scénario dans son intégralité. Dommage… Car cela ne me donne pas envie plus que ça de me plonger dans le manga ou l’anime, même si le fort potentiel de certains personnages au fort caractère (Erza en tête) est très intéressant.
Fairy Tail est un T-RPG au tour par tour etse doit, pour être intéressant, d’avoir un système de combat attirant et qui ne tourne pas en rond au fil des heures qui s’écoulent.
Une fois encore le résultat est en demi-teinte. L’idée est assez intéressante. Votre guilde est placé sur une même ligne face aux combattants adverses qui eux se présentent sur un damier de 3 cases par 3. Vos attaques magiques (n’espérez pas utiliser les attaques normales) frappent en un endroit unique ou bien dans différents endroits du damier. Cela peut être en ligne verticale, horizontale, en diagonale ou bien encore en forme de T ou de L. L’idée est donc de varier les coups de vos personnages de façon tactique pour que chacun frappe les adversaires présents, quelque soit leur place sur le damier. Au fil de vos level-up vous pourrez voir la puissance de vos attaques gonfler, mais aussi acquérir de nouvelles magies pouvant attaquer à d’autres endroits ou tout simplement des magies beaucoup plus puissantes.
Vous allez aussi pouvoir combiner des attaques entre compagnons de guilde ou attaquer les uns après les autres (lors d’un QTE) avec une jauge spéciale, ces deux possibilités vous octroyant une puissance dévastatrice face aux ennemis puissants. Pour cela il faudra que vos personnages disposent d’un lien fort (qui monte durant les quêtes).
Les quêtes parlons en. Comme mentionné au début, il y en a plus de 110 et apportent plutôt peu au scénario, mais il faudra tout de même vous y coller si vous désirez augmenter les liens qui lient vos personnages. Evidemment ils serviront à monter vos stats, mais également à récupérer des objets que des villageois vous ont demandé, mais aussi des personnages de votre guilde. Ceci vous permettant de débloquer quelques fonctionnalités (achat de boissons au bar de la guilde) mais aussi et surtout des bonus permanents (HP, vitesse…). Vous allez donc devoir voyager de nombreuses fois en forêt, à la page, ou en ville pour livrer ou bien pour ramener divers objets portés par les bêtes présentes. D’ailleurs il faut obligatoirement retourner à la guilde pour valider la quête car il est impossible de partir en mission en n’en ayant sélectionné plusieurs.
Tout ça est bien sympa, mais sur la durée, on s’ennuie assez rapidement. Les aller-retour sont trop nombreux, mais c’est surtout le système de combat qui pêche par une répétitivité soporifique. On se retrouve rapidement à n’utiliser qu’une ou deux attaques sur nos adversaires sans se soucier de la stratégie. De plus, équipé de personnages puissants rien ne vous posera de problème car la difficulté n’est pas vraiment au rendez-vous. A noter que les membres de la guilde ne participant pas aux combats profitent également d’une partie de l’expérience engendrée durant les combats, ce qui permet d’avoir plus ou moins des stats équilibrées.
Fairy Tail en tant que manga ou animé est plutôt beau et le jeu dans son ensemble respecte bien le style originel. Si j’ai pu évoquer le cell-shading plus haut en soulignant qu’il était agréable à l’œil c’est sans oublier que hors combat (durant les séquences de déplacement) le titre est à contrario assez vieillot et semble utiliser le moteur de Atelier Ryza pour ce qui est des décors. Dommage, car les phases de combats rythmés par les cinématiques (ou non suivant vos choix) sont vraiment superbes.
Le seul ennui qui me pose souci, c’est le manque d’expressions faciales des héros, autant en 3D qu’en 2D lors des dialogues. Un manque peu digne d’une telle production.
Très accessible, mais trop quelconque Fairy Tail n’arrivera pas à ravir le curieux. En ce qui concerne donner du plaisir à un amateur de RPG c’est possible pour les moins exigeant. Peut-il plaire à un fan assidu du manga ou de l’animé ? Probable mais la durée de vie également un peu juste finira de convaincre les plus réticents.
Genre : T-RPG
Langue : Français
Développé par : Gust
Edité par : Koei Tecmo
Taille : 7 GB
Sortie : 30 juillet 2020
PEGI : +12
Plateforme : Switch, Playstation 4
Jeu offert par l'éditeur pour la réalisation de cet avis
