Résumé :
Des années que les autres manipulent son corps à leur guise. Ernest n’a quasiment aucun souvenir de sa propre existence, mais maintenant qu’il est réveillé, il a bien l’intention de connaître les détails des actes fomentés par les habitants de son esprit. Aidé par « les autres », il va dérouler le film de sa vie tout en expérimentant le présent. Qui a vraiment buté les vieux ? Qu’est-il arrivé à la Réjane ? Et l’Émile… pourquoi qu’on le mange pas, l’Émile ?
Avis :
J’ai adoré ! Oui oui, j’ai adoré ce thriller horrifique. Déjà j’aime bien ce type de lecture, il paraît que ça aide !
L’histoire est simple, on découvre Ernest, sa vie d’enfant et sa vie d’aujourd’hui avec « les autres ». Ceux de son enfance qui aujourd’hui sont avec lui dans sa tête. Car Ernest est soit fou, soit les autres vivent vraiment en lui. Les autres ? Ses frères et soeurs qui ont été tués, morts né… Pour qu’ils vivent en lui, sa mère lui a dit qu’il fallait qu’il en mange un bout à chaque fois. Même l’Emile, le pire de tous.
Faut dire qu’il a pas eu la vie facile Ernest. Son père était pas tendre, ni avec sa mère, ni avec lui, ni avec ses frères et soeur. La preuve, il est le seul rescapé de cette famille de timbrés et il doit vivre avec eux, qui prennent le pouvoir de son corps. Giselle fait le ménage, Simon s’occupe des pulsions sexuelles, Émile tue des gens que les autres cuisinent… Ils sont nombreux dans ce corps et la cohabitation n’est pas tout le temps facile.
J’ai adoré plonger dans la vie de cet esprit malade. Je pense que suite à cette lecture, je vais être obligée de découvrir « Human Food » du même auteur et dont « Ernest » serait une espèce de prequel.
Les chapitres assez courts rendent la lecture très dynamique. Faut dire qu’on ne s’ennuie avec le pauvre Ernest et ses habitants. Ils ne lui arrive que des tuiles. Il doit gérer la disparition de ses parents, la disparition de randonneurs, et maintenant la disparition de la Réjane… Ça ne pouvait pas être pire surtout que certains veulent la cuisiner et la faire manger à ses propres parents. Les pauvres, ils sont déjà bien assez tristes. Ça ne serait pas humain de leur donner leur fille à bouffer. Pourtant la viande humaine est un régal qu’ils disent les autres, et que ça serait bien dommage de gâcher car l’argent rentre pas tous les jours et qu’il faut manger pour survivre. Mais Ernest est là pour les raisonner et il essaie de moins leur laisser le pouvoir car à chaque fois qu’il se réveille, c’est la mer**. Bordel pourquoi il a le pied en vrac là ? Et ils sont où les morceaux de la Réjane ? Puis est ce qu’il va réussir à sortir avec cette gentille infirmière sans que les ‘autres’ viennent foutre le brin là dedans ?
Je vous conseille vraiment ce livre car sous ses airs de thriller horrifique c’est un petit bol d’air frais de par la façon dont il est écrit, un peu rustre, un peu paysan, ça allège réellement le côté horreur du genre.