Avis : Air Twister

Ce 10 novembre 2023, Air Twister sortira finalement sur console de salons, après avoir passé un bon moment, en exclusivité sur l’Apple Arcade.

La sortie de ce rail shooter n’est pas n’importe quelle sortie puisque c’est une production Yu Suzuki, le formidable créateur de Space Harrier, de Virtua Fighter ou bien encore de Hang On. L’apogée de l’Arcade, c’est lui, c’est également l’apogée de SEGA et l’arrivé de la 3D dans les salles puantes de tabacs. On se souviendra de Yu Suzuki aussi pour Shenmue, mais c’est une toute autre histoire.

Space Harrier se déroulait dans un univers de science-fiction appelé Fantasy Zone aux couleurs psychédélique et qui était peuplé d’une faune et d’une flore que l’on pourrait qualifié d’étranges et étonnamment hostiles. On y retrouvait des mammouths à un œil, mais aussi des têtes de statues de l’Île de Pâques volantes.

Si je parle de Space Harrier, c’est tout simplement parce que Air Twister en est aujourd’hui le descendant direct, avec d’ailleurs outre les mécaniques dont on va parler, de nombreux clin d’œil dispersés ici et là dans les niveaux.

Pour la petite histoire du jeu, vous incarnez la princesse Arch qui part en guerre contre une invasion extraterrestre. Pour défendre sa planète natale, elle pourra s’appuyer sur les Gardiens qui l’accompagneront contre les nombreux boss du jeu. Ainsi, Arch pourra chevaucher un immense cygne, un poisson ailé ou bien encore un éléphant volant. Ne cherchez pas, c’est tout autant barré que Space Harrier.

Sur une dizaine de niveaux, vous allez donc affronter de nombreuses vagues d’ennemis, assez peu variés puis devoir lutter contre des boss de taille massive, mais selon moi tous très inspirés.
La difficulté de votre premier run ne devrait pas vous poser trop de problème, car le jeu n’est clairement pas des plus compliqués à terminer. Une entrée en matière convaincante qui donne envie de retourner au charbon rapidement avec une difficulté un cran plus élevé.
Le concept reprend trait pour trait son ainé avec un tir classique qui fil droit vers vos ennemis et une esquive qui est entièrement gérée par vos réflexes. Air Twister ne s’arrête pas là puisqu’il s’inspire également de Rez, Panzer Dragoon et Planet Harrier (2000) avec un système de Lock automatique qui balance la sauce sur un nombre d’ennemis prédéfinis. Outre cette inspiration et mécaniques très simples, Air Twister possède le même punch que son ainé de 1985. C’est rapide, efficace et pas prise de tête pour un sous.
Yu a aussi puisé dans ses souvenirs pour inclure de nombreuses références à Space Harrier avec comme je l’ai dit, des éléments dans le décor, mais aussi les bruitages.

Les niveaux sont très courts et on a plutôt la sensation d’être finalement sur un Boss Rush. En soit cela n’est pas tellement dérangeant, mais voilà, en 20 minutes, le mode histoire/arcade/classique est terminé.
On retrouve deux petits stages bonus pour nous occuper quarante secondes et voilà tout.

Fort heureusement, Air Twister a su combler le vide par de nombreux modes. Outre la campagne principale, le jeu dispose en effet de six modes supplémentaires. Certains d’entre eux seront à débloquer en collectant des étoiles ou bien en chopant des tickets lors d’événements quotidiens ou hebdomadaires, le jeu semblant reprendre son mode de déblocage issu des jeux mobiles.

On se retrouve donc avec le mode Stardust où il faudra éliminer des vagues d’ennemis dans le temps imparti.

Dans le mode Arcade, le niveau de difficulté se veut élevé, avec en plus de n’avoir qu’une seule vie, vous n’êtes muni qu’un unique crédit. C’est bien plus ardu que dans le mode principal où vous aviez trois vies et deux crédits pour terminer le jeu.

Air Twister propose aussi un Boss Rush classique où il faudra affronter de façon continue les boss du jeu. Rien ici de bien transcendant, mais pour les fans de scoring sachez qu’il existe un tableau pour les meilleurs scores mondiaux.

Il y a aussi un mode turbo où vous jouer en vitesse x deux. Rien de nouveau ici, mais c’est bien votre efficacité à esquiver qui va faire la différence. De quoi rager assez souvent.

Ensuite, y Suzuki nous propose un mode appelé Tap Breaker où il faudra casser des cubes dans un ordre bien précis, mais aussi dans un temps chronométré. Ne vous inquiétez pas, le temps est assez élevé pour ne pas stresser. Réfléchissez, prenez votre temps et tout devrait bien se passer. Évidemment, il y a un score ici aussi, mais qui va se soucier de ça ?

Enfin, je ne pourrais vous cacher un mode à peine utilise, appeler Fluffy où l’on joue sur un plan en horizontale faussement en 2D où l’on doit récupérer un maximum d’étoiles en esquivant des vagues ennemis. Un mode qui peut être utile si vous avez besoin d’étoile pour votre arbre de compétence.

Beaucoup de mode pour faire durer le temps, c’est une bonne idée si le gameplay se voit changer un minimum où si l’un des modes apporte vraiment du sang neuf et ne rajoute pas plutôt des petits bouts de sparadraps pour gonfler artificiellement le temps de jeu. Ici, nous sommes sur des idées intéressantes, mais cela reste pourtant du bricolage. Y trouvera son compte celui qui a le temps de jouer à quelques parties tous les jours. Malheureusement, même lui finira par se lasser. Je ne pense pas que le contenu quotidien puisse l’occuper bien longtemps.

Enfin, pour venir booster une dernière fois, la durée de vie, qui s’annonce énorme, faut-il avoir envie de jouer, encore et encore, il existe un arbre de compétence contenant des points de vie et des avantages permanant (contre certaines attaques). Ces points s’échangent avec des étoiles que l’on peut récupérer un peu partout dans les modes de jeux. Il existe aussi beaucoup de contenus vestimentaires ou esthétiques pour Arch à échanger et comme attendues, elles sont bien trop nombreuses et totalement inutiles. On ne crachera pas, au contraire, sur les nouvelles armes qui changent en quelque sorte l’approche lors des combats.

Concernant la prise en main, Arch réagit très bien. Le système de Lock emprunté à Rez est très efficace et il faut compter sur lui pour faire un travail impeccable lorsque vous êtes débordé par les nombreuses vagues qui foncent sur vous. Air Twister m’a agréablement surpris à ce niveau, mais il faut dire que la mécanique est très au point depuis tout ce temps.

Visuellement, je suis aussi très agréablement surpris par ce que les développeurs de YS nous proposent. C’est très propre, avec quelques détails sympathiques, les animations simples font le travail et l’oie est très belle agréable, mine de rien, surtout en vole. Idem pour l’eau qui a rendu vraiment très réussi. On ne voit pas ça tous les jours si vous voulez mon avis. A contrario les ennemis sont peu variés et on retrouve très fréquemment les mêmes patterns. Dommage. Les boss sont impressionnants de par leur taille massive.

Enfin, terminons par la bande son. Yu Suzuki est allé cherché Valensia, un guitariste et chanteur hollandais au culot sur sa page Facebook. Cet artiste est connu pour sa voix rappelant celle de Freddie Mercury. J’ai pu découvrir ce talentueux musicien avec son album Metal Majesty – This is Not a Drill paru en 2003.
Sa présence fait clairement plaisir, et si les titres interprétés ici sont bons dans un style Rock Symphonique ou Metal d’inspiration Progressive, pas certains qu’ils collent au mieux à l’univers créé par Yu. Ça sonne mou et sur la durée, c’est ennuyeux. C’est nettement mieux sur une bonne chaîne hifi. Sachant que vous pouvez écouter l’intégralité des compositions de Valencia sur le jeu lui même après avoir acheter en pièce du jeu les titres, ou bien en allant directement sur Spotify

Air Twister adapté de l’Apple Arcade pour console n’a pas des menus très simples sur console car prévu pour être tactiles. C’est regrettable qu’il n’y ai pas eu quelques ajustements pour rendre le tout plus intuitif car au stick on se perd un peu dans tous les menus.

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Respirant l’Arcade des années 80, Air Twister a su en plus de garder le fun de l’époque, rester nerveux, sans fioriture et toujours avec une prise en main immédiate. Malheureusement il a aussi gardé le défaut du genre, la répétitivité.
On peut se demander s’il faut moderniser ce type de jeu ou le garder dans son jus.
A la vue du travail fourni par Yu Suzuki et son équipe, on peut conclure qu’il serait maladroit ou risqué de modifier ce qui fonctionne déjà bien.

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Jeu testé sur XBox Series S
Jeu offert par l’éditeur