Avis : Brothers: A Tale of Two Sons Remake

Bothers: A Tale of Two Sons avait été en 2013 une belle surprise et avait marqué bons nombres de joueurs.

Il est mine de rien, le premier jeu issu de l’esprit de Josef Fares (It Takes Tow, A Way Out) et annonce déjà une volonté de proposer un gameplay particulier.

Le succès du jeu a amené naturellement de nombreux portages, jusqu’à voir Brothers: A Tales of Two Sons arriver sur mobile. Arrivé d’abord en exclusivité sur XBox 360, puis sur les supports, une version PS4 et One débarque dès 2015 avant d’attendre 2019 pour que l’on puisse y jouer sur Switch.

L’idée du remaster ne doit pas venir de Josef Fares lui-même puisque c’est 505 Games qui en a les droits.

L’annonce m’a laissé quelque peu de marbre ne voyant pas trop ce que pouvait réellement apporter une refonte graphique. De plus, je venais de le refaire sur le XBox Live quelques mois auparavant. Les lois du business étant ce quelles sont soit ! Laissons une chance à ce jeu qui fête ses 10 ans passés.

Comme avec tout bon remake qui se respecte, Brothers: A Tales of Two Sons possède-t-il assez d’intérêt pour que l’on s’y attarde une seconde fois (ou plus) ?

Développée par Avantgarden et éditée par 505 Games, ce remake a été réalisé avec le respect du matériau d’origine et ne semble s’être contenté qu’une refonte graphique, bien mérité. Quelques nouveautés ont été ajoutées ici et là en tant que petits bonus cachés, mais dans l’ensemble, les interactions et l’histoire reste inchangées. Petite nouveauté sur ces consoles (et PC) il y a désormais la possibilité de jouer à deux en local, comme sur Switch.

Brothers: A Tale of Two Sons avait à l’époque su transmettre des émotions avec une histoire touchante de deux frères fort courageux. Le jeu était assez mou, mais il avait ce pouvoir de transmettre de nombreuses émotions, juste avec les images et tout cela sans prononcer le moindre mot. Oui, parce que nos deux frères ne prononcent aucun mot compréhensible dans notre langue. Ils s’expriment dans un dialecte inconnu que l’on pourrait qualifier de local, mais que je résumerai simplement à des onomatopées.

Brothers: A Tale of Two Sons est inspiré par un roman jeunesse suédois intitulé Les Frères Cœur-de-lion écrit par Astrid Lindgren. Ce livre date de 1973 et fait un focus étonnant sur des thèmes sombres tels que la maladie, la mort, ou bien encore la trahison, mais qui sont en confrontation avec l’amour fraternel, la loyauté, l’espoir et le courage. Des thèmes que l’on retrouve ici de façon très prononcée. Ce sont d’ailleurs -avec la maladie du père ,l’un des deux frères dans le livre- le seul lien avec le livre.

Sans surprise, donc, le scénario est identique à celui proposé à l’époque.
Un scénario tout à fait classique, mais qui annonce déjà de grands moments d’émotions. Deux frères qui doivent partir à la recherche d’un médicament permettant de sauver de la mort leur père qui souffre d’une maladie. J’ai toujours trouvé cette introduction un peu bizarre puisque les deux frères partent à l’aventure comme si le voyage n’allait durer qu’une seule courte journée, alors qu’ils partent très loin, dans une région inconnue et pas pour y cueillir des champignons. Ils ne sont pas venus là pour souffrir ok ? Manque de chance, la vie peut être une effroyable salope lorsque l’on y pense.

La quête, même si pour nous se termine en 3 heures grand maximum, va être pour notre duo bien plus qu’un sacerdoce. Je n’irai pas plus loin sous peur de vous divulgâcher des parties importantes de l’aventure.

En 2013, Brothers: A Tale of Two Sons avait marqué de son empreinte l’année, grâce à son gameplay atypique puisque vous devrez jouer le rôle des deux garçons simultanément. Si aujourd’hui, il est proposé un mode deux joueurs, il fallait se débrouiller seul pour conclure l’aventure. Pour cela, la moitié gauche de votre manette contrôle l’un des deux frères (le grand) alors que la moitié droite … l’autre frangin (le plus jeune).

La prise en main peut s’avérer difficile, je dois bien l’avouer. Il n’est pas évident de gérer les deux personnages de façon simultané, du moins de leur faire réaliser deux actions en même temps. Vous risquez de vous emmêler les pinceaux. Mais vous vous y ferez. De toute façon, il faudra bien, car si au début, il est demandé d’avancer fréquemment chacun son tour, plus loin, il faudra bien vous mouvoir de façon coordonnée, notamment sur les boss.

À deux joueurs, il en va naturellement tout autrement. La difficulté n’étant plus de se coordonner soit même, mais de bien s’entendre avec votre partenaire de jeu. Le potentiel du gameplay n’est ici pas gâché, mais il était à la base fait pour du solo et donc s’éloigne selon moi de l’idée originelle. Comme à la manière d’un Untitled Goose Game, je conseillerais plutôt un run seul, histoire d’apprécier la véritable nature de la chose. À deux, la difficulté se fait moindre, car les différentes mécaniques (même si elles sont l’autre point fort du jeu) découlent d’elles même et la résolution des énigmes se fera sans sourciller.

Techniquement, Brothers est très beau et ce remake apporte beaucoup visuellement. On a désormais envie de s’arrêter pour regarder le paysage et profiter des beaux environnements proposés. Coup de chapeau aux effets de lumière vraiment très réussi. Le jeu tourne sous Unreal Engine 5 et pourtant cela laisse à désirer en ce qui concerne les personnages (que cela soit vous-même, ou bien les humains que vous allez rencontrer). La différence avec 2013 est pourtant très frappante, mais la modélisation des visages a beau être revue à la hausse, je n’ai pas été convaincu par les promesses du moteur graphique.

Les animations ont été également retravaillées. C’est bien plus fluide qu’avant, malheureusement la caméra continue, par moment, à ne pas trop bien se placer. Et puis la rotation de cette dernière est restée aussi lente qu’en 2013. Sur ce problème je pense qu’il aurait été intéressant de faire quelque chose parce que c’est trop mou, vraiment. Déjà que l’action est bien loin d’être aussi dynamique et trépidante qu’un It Takes Two… Rien n’a été fait pour booster tout ça et on se retrouve avec un jeu attirant par son histoire et les émotions qu’il retransmet, mais ennuyeux par un gros manque de peps.

Pour la partie musique, ce remake propose uniquement des réorchestrations des titres originaux. Est-ce que cela rendra le jeu plus immersif ? Seulement si vous jouez au casque, sinon cela n’apporte franchement pas beaucoup plus, l’ambiance faisant plus ou seule le travail. Cela reste un enrobage global très agréable dont il faut tout de même se délecter.

Avec une véritable refonte graphique, de qualité, Brothers: A Tale of Two Sons Remake est la meilleure façon de découvrir le premier jeu de Josef Fares. Si vous cherchez un jeu au gameplay atypique et au scénario débordant d’émotions, je pense que cela pourra vous ravir, que vous soyez seul ou en bonne compagnie.
Quant à sa difficulté, le titre est très accessible, alors si vous le dénichez à un prix très correct, il y a de fortes chances que vous puissiez passer un bon moment.
Si vous avez joué à la version 2013, vous pouvez replonger dedans sans crainte, ce remaster en est un bel hommage.

Genre : Reflexion
Langue : Français
Développé par : Avantgarden
Edité par : 505 Games
Taille : 17.89 Go
Sortie : 28 février 2024
PEGI : +17
Plateforme : XBox Series, Playstation 5, PC

Jeu testé sur XBox Series X
Jeu offert par l’éditeur