Amoureux de Soldats Inconnus – Mémoires de la Grande Guerre, il était nécessaire pour moi de me pencher sur Conscript.
Comme le titre de Ubisoft, Conscript est un jeu vidéo qui nous parle de l’horreur de la Première Guerre mondiale. Ici, on ne suit pas l’histoire de plusieurs personnages à travers des moments historiques de la Première Guerre mondiale, mais un jeune homme qui part à la recherche de son frère disparu dans les tranchées de Verdun en 1916.
Développé par le studio indépendant Australien Catchweight, Conscript propose une vision sans doute très réaliste de la bataille qui a eu lieu. C’est peut-être la bataille la plus douloureuse de cette guerre. Une dizaine de mois à souffrir, dans des terres dévastées, causant la mort de plus de 700.00 personnes, jeunes et moins jeunes, de tout horizon, provenant de nombreux pays à travers le monde, pour la plupart n’ayant rien demandé. Conscript joue avant tout sur l’authenticité, avec des affiches de propagandes posées un peu partout, des objets d’époque, mais aussi de nombreuses armes emblématiques telles que le fusil Lebel ou encore la baïonnette Rosalie.
Abordant le sujet de la violence et de l’inutilité de cette foutue guerre, Conscript impose une certaine angoisse grâce (ou à cause) de son choix esthétique.
Conscript est bien plus qu’un simple survival-horror. Et si on parle véritablement de survie, c’est parce que le mot, le terme, prend tout son sens lorsque l’on doit affronter d’autres hommes qui eux aussi doivent survivre coûte que coûte et veulent nous tuer juste parce qu’on leur en a donné l’ordre. Les affrontements vont être brutaux, et vous devrez lutter vaillamment pour voir la fin du jeu.
Dans son gameplay, Conscript se rapproche de Resident Evil par de nombreux points. On se retrouvera notamment avec diverses armes de poing ou d’épaule et vous devrez bien entendu faire attention à vos munitions qui sont très très limitées. Pour couronner le tout, certains objets que vous pourrez trouver pour vous défendre, comme des pelles notamment, s’usent et ne sont utilisables qu’un certain nombre de fois. De quoi apporter encore plus de stress aux combats. Vous pourrez acheter du matériel au marchand en échange de cigarettes trouvées ici et là, avec la possibilité d’améliorer la résistance et la durée de vie de certaines armes. Notez enfin, que votre inventaire est lui aussi très limité.
L’ambiance générale due à l’Histoire (avec un grand H), oppressante, avec ce côté restreint des armes donne à Conscript quelque chose de véritablement unique.
Autre lien avec le jeu de Capcom, la présence de machine à écrire pour sauvegarder. Il faudra d’ailleurs trouver des rouleaux encreurs si vous voulez réussir la sauvegarde. Dans certains niveaux de difficulté, vous n’aurez pas à vous en faire quant aux rouleaux, mais dans les niveaux plus hauts, vous risquez de perdre beaucoup de sang et de voir souvent la mort arriver.
En parlant de mort, pour éviter qu’elle n’arrive trop souvent, il faudra compter sur les bandages pour vous soigner. Des soins également rares, à utiliser donc de façon posée, et soucieux de l’économie, sous peine de vite en manquer.
L’autre point fort de Conscript est également la progression dans les tranchées. Mais c’est également son plus gros défaut selon mon ressenti. Car si les nombreux couloirs sombres et mortellement sinueux, apportent plus encore à l’expérience stressante, amenant même à la claustrophobie, ces couloirs sont aussi beaucoup trop longs. Par long, j’entends les nombreux aller-retour que nous devons subir tout au long du jeu, encore et encore. Devoir faire le tour de la map pour trouver une clé et ouvrir une porte fermée juste à côté de nous, et cela, plusieurs fois (ou pour d’autres raisons), j’ai trouvé cela un peu pompeux. Heureusement, une carte des lieux, nous permet de nous familiariser avec les labyrinthes que sont les tranchées, car sinon on se perdrait beaucoup trop vite.
Visuellement, maintenant, le studio a pris le parti d’utiliser le Pixel Art pour donner vie à Conscript. Un choix judicieux, appuyé par des couleurs sombres rappelant la boue et le sang versé, le tout donnant au jeu un faux air de 3D de l’époque Playstation/SegaSaturn, assez crade créant une identité visuelle forte.
La bande son n’est pas en reste avec des bruits d’ambiance prenant aux tripes. Que cela soit les coups de feu lointains aux hurlements des combattants agonisants, Conscript a su retranscrire méticuleusement l’atmosphère dégoutante de cette putain de guerre.
Enfin, sachez que Conscript possède de multiples fins. Est-ce que cela va vous inciter à recommencer ? Ce n’est pas certain, car pour le terminer, il vous faudra au moins huit heures de jeu, mais comptez plutôt dix, si vous êtes du genre à ne pas filer droit. La multitude de fins permet de découvrir différentes facettes de l’histoire et de revivre plusieurs fois l’aventure de ce pauvre André, d’autant qu’un New Game + s’offre à vous avec la conservation des armes et améliorations.
Conscript est une expérience enrichissante. Elle l’est encore plus si vous êtes un amateur de survival horror.
Comme le premier Soldats Inconnus, on se retrouve avec jeu unique, qui retranscrit à merveille des faits historiques. À l’opposé du jeu de Ubisoft, plutôt destiné à tout public, Conscript de par son ambiance oppressante et ses mécaniques de gameplay est évidemment réservé à un public averti et adulte.
Les deux jeux nous plongent dans l’horreur et dans la bêtise de la guerre, de la fragilité des corps, avec une violence des images (avec une approche esthétique très différente) impactante et percutante.
Une belle réussite, malgré quelques longueurs.
Genre : Survival Horror
Langue : Français
Développé par : Catchweight
Edité par : Team 17
Taille : 1.1 Go
Sortie : 23 juillet 2024
PEGI : +16
Plateforme : PC, XBox Series, Playstation 5
Jeu testé sur XBox Series X
Jeu offert par l’éditeur