Voilà un jeu, véritablement pas comme les autres.
Loin de ce que nous propose habituellement un jeu narratif ou un Visual Novel, Ghostpia s’aventure dans ce que l’on pourrait appeler un roman graphique animé.
Pourquoi je dis roman graphique animé ? Tout simplement, car dans cette histoire, vous ne prenez absolument aucune décision et vous ne faites que regarder l’histoire progresser.
Un choix assez particulier, car je vous avoue que l’expérience, si elle est de qualité, est loin de ce que j’appelle un jeu vidéo.
Durant quelques heures (oui tout de même) nous allons suivre les aventures de Sayoko, une jeune femme fantôme. Sayoko a la particularité (tout comme les autres fantômes de la ville de s’éveiller la nuit et de disparaître le jour). Sayoko aspire à rentrer chez elle, loin de cette ville fantomatique, mais cela pourrait s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît. Entre des souvenirs oubliés et beaucoup de réponses à trouver, Sayoko est surveillée alors d’autres esprits la fuient.
Je me demandais si Ghostpia était encore un jeu vidéo. Si je me pose la question, c’est parce que le jeu édité par PQube ne propose strictement rien. Pas de choix narratifs, aucune recherche, aucune enquête, aucun objet à déplacer. Un gameplay minimaliste au possible où finalement vous ne faites que suivre l’histoire qui se déroule sous fond de dialogue, en anglais, avec des plans larges ou serrés sur les personnages. De même, il y a peu de mouvements et le jeu mise quasi exclusivement sur des plans fixes. Pas de quoi rendre la narration dynamique. C’est d’ailleurs peut-être ici que Ghostpia finira par être abandonné. Si l’histoire est intéressante, avec un final et quelques rebondissements surprenants, la mise en scène est molle et ennuyeuse.
Visuellement, Ghostpia, comme le parti-pris du gameplay, risque de diviser. Pour ma part, j’ai bien aimé l’esthétique globale du ‘jeu’. L’aspect visuel est très beau, on flirte avec les dessins animés japonais du début des années 80, voir fin 70. Et si j’avais peur d’être dérangé par cet effet VHS typique, poussiéreux et déformant, cela passe finalement bien. Même l’aspect étiré et bombé des téléviseurs de l’époque est respecté.
Là où le jeu m’a également posé problème, hormis l’absence de la langue française, c’est sur sa bande son. Si les quelques compositions présentes sont plutôt jolies, on les entend bien trop souvent. Elles ne sont pas assez nombreuses à mon goût et on finit par en avoir ras le bol. C’est dommage, car elles arrivent à bien coller aux ambiances. Mais trop, c’est trop, surtout que Ghostpia n’est déjà pas un summum de vitalité, si en plus on écoute en boucle (ou presque) seulement quelques thèmes, on court rapidement à la saturation et l’ennui risque de vite arriver.
Ghostpia est donc une expérience assez particulière.
Le concept en lui-même est intéressant, avec une histoire assez sombre et une direction artistique agréable et particulière, malgré tout la mollesse de la chose peu grandement nuire à l’ensemble de l’aventure. Enfin, dommage que cela ne soit en français.
Genre : Film / Roman Graphique Langue : Anglais Développé par : Chosuido Edité par : PQUbe, Room 6 Taille : 5.5Go Sortie : 23 juin 2023 PEGI : +16 Plateforme : iOS, Android, Switch, Steam
Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur Switch