Avis : Persona 3 Reload

Persona, c’est …. … Une découverte incroyable pour ma part, portée par notre JRGP Queen avec la sortie de Persona 5 R. Fan de la série des Shin Megami Tensei et de son spin of Persona, notre chroniqueuse a su m’insuffler son amour pour sa série de cœur.

Si je suis pourtant fan de RPG au Tour par tour, j’étais passé à côté, à l’époque, de la sortie de Persona 3 chez nous en 2008 sur Playstation 2 car je ne jouais plus aux jeux vidéo depuis l’extinction de la Dreamcast. Du fait, j’ai eu pas mal de retard à rattraper quant à la série et toutes ces redites, remasters et remake en pagaille.

Après les claques P4G, P5R et P5S je devais un jour ou l’autre me pencher sur celui qui a fait du spin-off une série pas comme les autres. Lorsque Atlus a annoncé Persona 3 Reload, Je me suis dit que c’était l’occasion de voir à quoi ça ressemble un Persona dans son jus originel (c’est le premier en 3D).
Je n’aurai donc pas eu le temps de me pencher sur la version Portable de Persona 3 jusqu’à peu présente sur le Gamepass.
A l’époque toutes les sociétés n’avaient pas les moyens de proposer un jeu en français et il fallait donc se contenter de l’anglais pour suivre cette histoire très adulte et hors des sentiers battus pour un habitué des RPG.

Ce spin-off de la série Shin Megami Tensei paru sur PS2 en 2008, je l’ai déjà dit, a lui aussi eu droit à ses versions upgrades, avec tout d’abord Persona 3 FES, puis une version Portable (sur PSP). Ces deux versions apportent des nouveautés, que l’on retrouve en partie dans cette mouture Reload.
Si l’on s’amusait à faire des comparaisons, on serait surpris de voir que l’original n’a plus grand chose à voir avec ce Reload, mais que l’épisode Portable n’a plus non plus grand chose à voir avec la mouture 2024.
Beaucoup de changement donc dû à l’époque à des contraintes techniques et des évolutions de gameplay ou même de scénario. Persona 3 FES a par exemple apporté des nouveautés concernant le lore, alors que Persona 3 Portable a fait apparaître la possibilité de jouer avec un protagoniste féminin modifiant les liens sociaux.

Persona 3 Reload ressort ainsi comme un remix de tout ceci (vraiment ?). A savoir s’il est du fait destiné à ceux qui ont déjà fait les trois versions (vive l’indigestion), je vous laisserai seul juge. De même ici, je vais essayer de ne pas trop comparer avec Persona 5 R qui fait aujourd’hui référence en ce qui me concerne.

Vous êtes Makoto Yuki (nom officiel du protagoniste) dont les parents sont morts dans un tragique accident il y a 10 ans. Vous voilà au Lycée Gekkoukan sur une île qui cache de nombreux mystères.
C’est le jour de la rentrée et le soir venu en rentrant au dortoir, notre protagoniste rencontre un étrange et jeune garçon lui demandant de signer un contrat mystérieux. Un peu plus tard, notre lycéen de deuxième année va découvrir bien malgré lui l’existence d’une 25e heure. C’est ce qui s’appelle l’Heure Sombre. Une heure où les humains se retrouvent dans des cercueils ne se rendant compte de rien à leur réveil. D’autres personnes quant à elles perdent leur esprit. C’est durant cette heure sombre que la tour dénommée Tartare surplombe la ville. Elle est remplie d’Ombres menaçants.
Vous êtes de ceux qui peuvent rester conscient durant cette heure particulière. Vous possédez aussi un Evoker, qui vous servira à invoquer votre Persona, tout comme les camarades de lycée présents dans ce dortoir. Votre particularité, avoir la chance de posséder plusieurs Persona, fait de vous un personnage à part entière pour ceux qui vous côtoient quotidiennement.
C’est engagé au sein de la SEES, Section d’Exécution Extrascolaire Spécialisée que vous allez devoir mettre fin aux Ombres qui toutes les nuits donnent aux humains le dit syndrome apathique.

Si vous ne connaissez pas trop la série des Persona, sachez que ce Persona 3 est clairement celui qui a le scénario le plus sombre et mature. Le thème étant plutôt focalisé sur la peur de mourir, la mort et le désespoir qui l’accompagne. La façon dont on invoque notre Persona en atteste, c’est assez particulier.
Les messages qui passent à travers les thématiques sont très particuliers également et prouvent une fois de plus que l’on peut proposer un sujet captivant avec un style de niche tel que le RPG au Tour par Tour. J’ai été touché par la proposition, avec des moments marquant mais je dois bien avouer que Persona 5 R m’a beaucoup plus touché avec des thèmes bien plus percutant, voir choquant qui n’étaient pas à mettre en toutes les mains (bien que j’ai pu lire que P5 avait une atmosphère bon enfant). Des jeux qui restent en total opposition à ce qui se fait par palette chez d’autres développeurs.

Attention, car à côté de toute cette trame principale, les liens sociaux vous feront rencontrer de nombreuses personnes aux histoires attachantes ayant des problèmes bien réels et au combien fort peu anodins. D’ailleurs les enjeux, très sérieux, ne sont mis en miroir que lors de dialogues très légers entre nos adolescents de la SEES. Car les nombreux personnages croisés et leurs relations complexes, adultes ou enfants (la petite fille attristée par le divorce de ses parents est très touchante) apportent un contenu non négligeable. N’allez pas imaginer que ce ne sont que de simples dialogues pour empocher des points de relation. Même si avec certains d’entre eux je n’ai pas cherché à aller plus loin (le blondinet français ou bien notre rival sportif) les autres sont vraiment touchants.
Il n’en reste pas moins que Persona 3 Reload a réussi à me rendre addicte autant avec son scénario qu’avec son système de combat.

Comme c’est désormais habituel, dans la journée, il va falloir occuper notre lycéen.
Si vous avez l’habitude des Persona alors vous vous rendrez compte qu’il n’y a pas grande nouveautés ici. Et que la routine du début d’année va vite se changer en contre la montre pour réaliser un maximum de choses en très peu de temps.
Au lycée, durant les cours, vous devrez éviter de dormir pour répondre à des questions bizarres des profs qui vous serviront évidemment à booster votre Charme ou votre Savoir, voire votre courage si vous préférez faire une sieste au lieu de suivre les cours. Attention toutefois, les questions posées durant les cours reviendront durant vos examens. Ces phases de cours, avec vos relations sont évidemment l’aspect Visual Novel de Persona. Pour ce troisième épisode, j’avoue que la comparaison avec P5 s’est faite assez naturellement et que j’ai réalisé assez rapidement que nous étions sur l’embryon de ce qui arrivera plus tard (Persona 4).
Makoto Yuki ne disposant par exemple que de trois statistiques sociales : le Savoir, le Charme et le Courage. Ici, ces stats vous permettent comme dans les épisodes suivants d’ouvrir de nouvelles interactions supplémentaires en fonction du niveau où vous vous trouvez. Les trois ne sont pas à prendre à légère car ils permettent de progresser dans le nombre de rencontres, et ouvre de fait l’opportunité de créer de nouvelles interactions. Comme dans les autres jeux de la série vous devrez élever au maximum les histoires pour booster les stats de Persona ce qui vous amènera à faire des choix assez difficile par moment. Je noterai tout de même que si on veut (ou peut) être le plus bienveillant possible, on peut aussi répondre de façon assez sèche, voir même être un impitoyable salopard (certains dialogues avec la petite fille sont terrifiants). Encore une fois, tout reste un équilibre car certaines rencontres (de prime abord pas véritablement importantes) se font obligatoirement par le biais d’autres. aussi faut-il ensuite avoir le temps d’être présent pour tout le monde sous peine de décevoir et de ralentir la relation.

Ainsi les occasions de tuer le temps avec les relations sont nombreuses… Tout comme les activités durant l’après midi ou en soirée, sans oublier les confrontations dans le Tartare pour se préparer à affronter l’Ombre maléfique qui revient une fois par mois. Les bonus sont nombreux et de nombreux trésors vous attendent dans la ville si vous arrivez à gérer le temps de la meilleure des façons. Et encore, dîtes vous qu’il y a moins à faire que dans Persona 5 R.
Il existe cependant une astuce pour voir (ou du moins découvrir) quelles sont les meilleures interactions possibles avec telle ou telle activité, c’est la possibilité de remonter le temps qui vous est offerte dans les menus. Le principe reste tout de même d’accepter la possibilité de ne pas pouvoir tout faire car tout le monde n’est pas toujours disponible au moment où vous avez envie. Certains jours sont à respecter pour telle ou telle activité, ou bien encore des lieux pour des rencontres spécifiques.
Cinéma, travailler, prier, manger, jouer à un MMO, jardiner, chanter… Il va falloir gérer votre temps comme un apothicaire ! Je vous rassure, il est très simple de s’y retrouver, grâce à la map ou bien votre téléphone, mais surtout certaines activités sont moins essentielles que d’autres.

Ce Persona 3 Reload apporte de nouveaux liens sociaux vis à vis de ses prédécesseurs avec de nouvelles histoires de personnages à écouter. En soit, cela reste assez léger mais c’est toujours appréciable d’avoir un gain, d’autant que tout une partie du scénario de FES a été supprimé. Oui, dîtes au revoir aux événements de The Answer qui commencent le 31 mars 2010. Atlus a tout de même ajouté des scènes supplémentaires approfondissant certains personnages récurrents du jeu mais l’équipe de développement n’a en rien réécrit l’histoire et c’est tant mieux.

En parlant de modification, je vais m’attarder sur la musique et les graphismes avant d’aller jeter un œil sur ce qui se passe dans Tartare.
Persona 3 Reload est donc un remake, vous l’aviez compris. En soi, il reçoit donc une mise à jour de ses graphismes, avec un remaniement complet tant dans les modélisations 3D que les portraits dessinés de tous les personnages présents. Pour ce dernier, ça sera selon les goûts de chacun, mais personnellement, si certains y gagnent, d’autres y perdent un peu en matière de charisme. Les traits sont plus doux et sont plus dans le style actuel de Atlus. Le nouveau moteur graphique permet évidemment de recréer entièrement la ville mais aussi le Tartare qui retrouve une seconde jeunesse. Désormais on peut courir dans ce dédale au plus de 200 étages ! Le moteur fait aussi des merveilles durant les combats, avec des effets en tout genre et de nombreuses particules. On peut aussi voir les mimiques des persos changer durant les phases de combats, choses qu’il n’y avait pas par le passé.
Toujours concernant l’esthétique, Atlus fait ici jeu égale avec l’excellence de P5 R et P5 S qui sont toujours aujourd’hui les meilleurs dans l’expérience proposée.

Côté musique, la plupart des compositions ont également été retravaillées. Difficile ici de savoir si c’est une bonne chose ou pas. De manière général la bande son dans sa globalité reste largement en dessous de P5 et P5R, mais quelques titres comme « When The Moon’s Reaching Out Stars » y ont gagné, alors que j’en suis moins certains pour une composition telle que « Mass Destruction », vous savez, le titre qui nous accompagne à chaque combat (plus ou moins identique à la version P3 FES). D’ailleurs je vous fait écouter un remix juste en dessous de ce paragraphe.
Heureusement le bijou qu’est « Hymn of the Soul », la composition de Haruko Komiya, qui nous propulse dans la Velvet Room reste identique ! Quelle sacrilège cela aurait été de toucher à cette merveille bien que très agréablement remixé dans Persona Dancing. Enfin, de nouvelles pistes sont arrivées pour agrémenter l’histoire, sans oublier un nouvel opening, très sympathique, interprété par Azumi Takahashi / Lotus Juice

Après ce petit tour sur les changements esthétiques de cette nouvelle version, direction le Tartare pour son exploration. C’est en quelque sorte le Mementos qui existe dans Persona 5. A la différence prêt que c’est le seul endroit où vous gagnez de l’expérience pour votre troupe.
Pour entrer dans le Tartare, le protagoniste doit parler à Mitsuru ou Fuuka au dortoir. Cependant, certains membres du groupe peuvent ne pas être disponibles certains jours et ne peuvent donc pas être accompagnés. Il y a aussi des jours où il est impossible de visiter le Tartare, comme pendant la semaine des examens.

Venir à bout du Tartare est assez laborieux, mais vous aurez assez de nuit pour le faire rassurez-vous. La tour fait environ 260 étages. C’est assez répétitif et long, mais ici vous pourrez courir pour vous déplacer contrairement à la première version du jeu. J’avoue que je n’imagine pas la traversée de Tartare sans la possibilité de se déplacer rapidement. Le cauchemar. Tartare est divisé en plusieurs parties, chacune accessible en éliminant des demi-boss puis en éliminant les Ombres Majeures tous les mois lors de la pleine lune. Ce système oblige donc le joueur à patienter entre chaque zone et à nous occuper en ville. Il y a tout de même la possibilité de retourner souvent dans Tartare pour augmenter nos niveaux, mais sachez que la Faucheuse vous attendra si vous errez trop longtemps avec un level très élevé. Pour anéantir la faucheuse n’espérez pas vous frotter à elle avec une chance de gagner sans avoir au moins le niveau 90 pour tout le monde sans quoi ça sera la mort assurée.

Les étages de Tartarus sont générés aléatoirement chaque jour qui passe. Ombres et coffres ne sont donc jamais aux mêmes endroits. Vous trouverez également des points de téléportation, vous permettant de retourner au rez-de-chaussée.
Autre particularité apportée dans les versions successives et que l’on retrouve ici, vos amis et vous-même ne subissent pas de fatigue en progressant dans le Tartare.

Pour les combats, on retrouve le fun et le dynamisme des Persona 3, 4 et 5.
Quelques changements ont été apportés et cela offre encore plus de dynamique au combat.
Le combat est évidemment une affaire de tour par tour où chaque personnage peut effectuer une attaque standard avec son arme, ou bien invoquer son Persona pour déclencher une attaque ou un sort, ou utiliser un objet de récupération. Vous contrôlez tous les membres de l’équipe et non plus le personnage principal comme dans le jeu originel. Cela rend évidemment les combats plus techniques et vous êtes moins soumis à l’aléatoire comme par le passé.
On retrouve évidemment les forces et les faiblesses contre certains types d’attaques que cela soit pour les ennemis ou pour votre équipe. Attention donc à bien gérer le Persona que vous avez au moment où vous combattez sous peine de subir de gros dégâts, voire d’être KO (renversé). Le système de combat propose toujours le One More qui permet de placer une attaque supplémentaire ou bien de laisser l’un de vos coéquipiers placer une attaque. Appelée Shift, elle reprend ce principe présent dans Persona 5. Cela peut conduire à une chaîne d’attaques contre chaque ennemi si les attaques sont sélectionnées de manière appropriée. Enfin, comme il est de coutume, si tous les ennemis sont KO, vous pourrez placer une attaque collective. Attention toutefois à vos altérations, car certaines peuvent vous empêcher de placer cette attaque. Enfin, un nouveau système appelé Théurgie a été ajouté. Les combattants peuvent effectuer avec Théurgie des attaques spéciales une fois votre jauge remplie qui se remplit sous certaines conditions.
A la fin du combat, vous pourrez choisir des cartes ayant des bonus de soins, ou bien de nouvelles Arcanes et autres Persona. Par le passé, ces cartes générées aléatoirement ne vous donnaient pas la possibilité de les choisir. C’est désormais possible et cela facilite grandement les moyens de récupérer un maximum d’argent ou bien vous faire une belle collection de Persona. Toujours à propos de ces cartes d’Arcanes Majeures, sachez qu’il est possible de les accumuler, ce qui vous donnera des effets persistants qui dureront jusqu’à ce que vous quittiez le Tartare. Atteindre le nombre maximum de cartes Arcanes Majeurs entraînera une « Explosion des Arcanes », ce qui fera monter les cartes des Arcanes Mineurs et renforcera leurs effets.

Je ne vous parlerai pas trop de la fusion des Persona, qui reste ici un système encore assez classique et connu des fans de la licence. Attention cependant, ici pas de multiple fusion. C’est toutefois possible sous certaines conditions et pour certains Persona. Igor ne vous proposera pas de triple fusion dans cet épisode. Sachez cependant que booster les liens relationnels font exploser les stats de vos Persona issus de fusion. 

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Persona 3 Reload reste quoi qu’il en soit une belle aventure avec un thème très adulte, mais qui n’a pas vraiment réussi à me toucher. Et je le regrette car je pense être passé à côté de quelque chose. Cependant, l’histoire m’a tout de même intéressé, n’allez pas imaginer que je suis insensible à la mort et tout ce qui la touche. Et puis les protagonistes sans être aussi charismatique que ceux de P4 ou P5 ont tous une personnalité intéressantes (non en fait pas tous). D’ailleurs le jeu a ce culot de ne pas être ennuyeux malgré certaines longueurs. La force est d’arriver avec juste ce qu’il faut de surprise au moment où on commence à s’ennuyer pour nous faire raccrocher au fil et repartir de plus bel.
Ce qui fait de Persona 3 Reload un jeu qui m’a vraiment plus, c’est clairement le système de combat qui est ultra dynamique et qui m’a rendu complètement accro. L’exploration du donjon et sa répétitivité est diablement compensée par son accessibilité, par les combats plus beaux que jamais et son dynamisme. La théurgie permet de renverser des situations parfois tendues.
Je regrette juste et cela reste très personnel évidemment, que les Persona ne soit pas vraiment charismatiques. Si les Persona habituels restent classes (Licorne est plus beau que jamais), les Persona des protagonistes manquent vraiment de classe. A contrario, la plus part des Boss sont incroyables et m’ont impressionnés par leur prestance.
Pour terminer cette conclusion, j’ai trouvé le jeu assez facile, une nouvelle fois, roulant sur le mode normal et sans avoir eu besoin de faire et refaire des visites dans Tartare. Pour les ‘pro’ de Persona n’hésitez donc pas à chercher les modes plus difficiles pour rencontrer un peu de challenge.

Merci Altus pour ce Remake, c’est du pur plaisir. Vivement Metaphor: ReFantazio !

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Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur XBox Series X et S