La franchise Ys, (Yssou pour les intimes !) développée par Nihon Falcom, est l’une des plus anciennes séries de jeux de rôle japonais (JRPG) en action, offrant aux joueurs des aventures dynamiques centrées sur l’intrépide Adol Christin. Ys X: Nordics, le dernier opus de cette saga légendaire, place Adol au cœur d’un univers inspiré des cultures nordiques et vikings, offrant une aventure riche en mystère et en combats intenses. Mais tient-il vraiment ses promesses ? Voici mon avis détaillé.
Histoire et Univers
L’histoire commence alors qu’Adol Christin explore les îles d’Obelia, un archipel froid et hostile habité par les Normans, (Non, rien à voir avec les habitants de la Normandie !) une civilisation inspirée des peuples scandinaves. Contrairement à ses aventures passées, Adol est rapidement impliqué dans des conflits locaux, où le mysticisme et des créatures maritimes en apparence immortelles, les Griegers, jouent un rôle central. Sinon, voici un second résumé en version plus rigolote : Ys X: Nordics, ou comment Adol Christin, notre aventurier rouquin préféré, a décidé qu’il avait assez crapahuté en terres volcaniques et désertiques et qu’il était temps de voir du pays… glacial. Résultat ? Une épopée nordique avec des Normans, des bateaux et des créatures marines qui feraient passer le poisson-pêcheur pour un mignon animal de compagnie. Spoiler : Adol n’a toujours pas appris à nager ! (ce qui est tout de même très c** pour un aventurier/marin…)
Le scénario se veut plus sombre et mature, abordant la survie des Normans face à ces mystérieuses entités marines et les tensions sociales grandissantes. Cependant, malgré un postulat de départ original (Adol qui se retrouve « lié » à Kharja son « ennemie » sans pouvoir s’en séparer, même pour pouvoir aller aux toilettes…) des personnages globalement attachants (dans la lignée du 8 et du 9) et un monde intéressant, l’intrigue reste simple, avec des rebondissements classiques qui n’innovent pas autant que les fans auraient pu l’espérer. Mais là où certains auraient fui en voyant le premier tentacule, Adol, lui, se dit : « Challenge accepted ! ». Il se retrouve ainsi cœur d’une intrigue où se mélangent légendes nordiques arrangées pour les NULS qui ont oublié leurs cours d’histoire-géo du collège et de mythologie (toute aussi romancée que dans les deux derniers « God of War ») ; créatures mystiques et alliances inattendues.
L’intrigue, bien qu’agréable, reste donc un peu trop linéaire. Disons que c’est plus un film d’action qu’un roman philosophique. Mais on est dans Ys, donc on ne va pas se plaindre : on veut de l’aventure, des monstres et du rythme, et sur ce point, le jeu ne déçoit pas ! Les paysages enneigés parviennent même à apporter un peu de fraîcheur visuelle à l’ensemble et le sentiment d’exploration est là et c’est bel et bien le principal.
Gameplay et Mécaniques
Mais là où Ys X brille vraiment, c’est dans son gameplay, fidèle à la réputation de la série. Deux nouveautés majeures sont introduites dans cet opus : le Cross Action et la navigation maritime.
La grande nouveauté de cet opus, c’est donc le Cross Action, un système de combat qui te permet de basculer entre deux styles différents, mais complémentaires. Complémentaires, comme un bon vieux combo kebab-frites avec sauce blanche et harissa. Sauf que là, on parle de :
- Mode Solo – Tu contrôles Adol (ou SA partenaire) individuellement, ce qui est parfait pour danser autour des ennemis façon ballet viking tout en envoyant des coups bien placés. Idéal pour ceux qui aiment se la jouer fin stratège et privilégier un rôle par personnage (DPS ou casseur d’armures). Ici, point d’équipe de trois personnages sur six jouables comme dans les deux derniers opus de la série. Non, dans Ys Nordics, tu ne contrôles que deux personnages en solo ou en simultané, ce qui rend paradoxalement le gameplay plus tactique !
- Mode Combiné – Adol et son acolyte attaquent ensemble. En gros, tu lances des bourre-pifs en duo avec ton partenaire, et ça fait des DEGAAAAATS. C’est idéal pour nettoyer l’écran des ennemis en quelques coups et se sentir surpuissant – jusqu’à ce qu’un boss de 8 tonnes avec 4 phases et 3 armures à péter avant de pouvoir attaquer ses points de vie, ne vienne te rappeler la dure réalité, surtout dans les difficultés les plus hautes. Pas que le jeu soit « difficile » en soi, mais les combats peuvent rapidement s’éterniser quoi, car les boss comptent parmi les plus gros SACS A PV de la série ! De même, ce mode duo est celui que vous privilégierez sans doute, non seulement en termes de dégâts, mais surtout parce que c’est le seul qui permet de parer les… imparables du boss… (oui, oui, vous avez bien lu…) Les combats se jouent donc essentiellement sur le « parry » et lorsque celui-ci est bien exécuté, il permet de remplir une jauge de vengeance qui induit d’énormes dégâts et fait qu’on privilégiera la défense à l’esquive, plus anecdotique ici contrairement au deux jeux précédents de la saga.
Autre nouveauté : la navigation maritime. Adol peut désormais naviguer, découvrir des îles et participer à des combats navals. On est loin du simulateur de Vendée Globe, mais c’est une agréable surprise qui permet de varier un peu les plaisir. La sensation de liberté et d’exploration est bien présente. Les combats maritimes ne sont pas aussi nerveux que ceux au sol (non, le bateau ne peut pas faire d’esquives dignes d’un acrobate de cirque chinois…), mais ils ajoutent une petite touche épique et un goût de sel iodé à l’aventure, malgré leur côté simpliste et parfois laborieux/longuets… (du moins au début.)
Graphismes et Ambiance
Ys X: Nordics présente un style graphique plaisant, mais limité par des contraintes techniques. Bien que le design des personnages et des environnements soit soigné, il manque parfois de détails ou de finesse, surtout sur les consoles de dernière génération. L’atmosphère glaciale des îles d’Obelia est toutefois bien rendue, avec des effets de lumière et de neige convaincants qui ajoutent au charme nordique de l’aventure. Perso, je l’ai fait sur Switch en mode docké uniquement, je n’ai donc pas testé le rendu portable, mais c’était globalement très propre, je n’ai pas eu de ramage à déplorer non plus et pas sûre que le jeu soit plus beau sur PS4/PS5… J’ai même plutôt été impressionnée par sa fluidité sur la console de Nintendo… en même temps, on ne parle pas d’un jeu aux graphismes réalistes et 8 K non plus…
Visuellement, Ys X a donc fait des efforts, mais il ne s’agit pas non plus d’un chef-d’œuvre graphique qui restera imprimé dans tes rétines. Les environnements glacés et l’influence nordique sont bien rendus, avec des fjords, des glaciers et des personnages qui ressemblent à des héros de la mythologie scandinave… mais si on regarde de près, les textures manquent cruellement de détails et peuvent apparaître parfois grossières. (Coucou la PS2 !!!) Un peu comme un plat (surgelé hahah) réchauffé au micro-ondes et qui aurait perdu un peu de saveur, mais reste quand même mangeable.
Côté musique, Falcom Sound Team fait encore des merveilles. Entre riffs de guitare dignes de Guitar Hero et mélodies épiques, les morceaux accompagnent les combats avec une intensité qui peut faire croire que tu affrontes le boss final à chaque zone. Petit conseil : joue avec le volume à fond, tes voisins apprécieront probablement autant que toi. Cependant, si elle reste fidèle à la franchise avec des morceaux entraînants, pour moi, elles sont tout de même loin d’égaler celles du 8 et du 9, demeurant plus « oubliables » et discrètes globalement, surtout lors des phases d’exploration.
Points Forts et Points Faibles
Points Forts :
- Système de combat Cross Action innovant et dynamique, ajoutant une touche stratégique bienvenue. (on ne se contente plus de bourrer les techniques et de frapper comme un sourd, il faut savoir défendre au bon moment, le jeu s’articulant majoritairement autour de cette mécanique de « parry » qui était moins importante dans le 8 et le 9, où l’on avait tendance à favoriser l’esquive. Or, ici, l’esquive est moins « rewarding », dans le sens où elle n’arrête plus le temps comme dans Bayonetta. Ce qui oblige à adopter une posture plus défensive bienvenue, car cela ajoute un vent de fraîcheur sur les combats.)
- Exploration maritime immersive
- Atmosphère nordique captivante et bande-son remarquable (par rapport à la concurrence)
- Expérience fluide et combats au sol rapides et jouissifs.
Points Faibles :
- Scénario un peu simpliste et prévisible
- Plus de quêtes secondaires (répétitives) que d’intrigue principale et il y en a beaucoup, dont les récompensent incitent à les faire, car je pense que le jeu peut rapidement devenir assez infâme en difficulté supérieure, si on fait l’impasse dessus…
- Limites graphiques qui peuvent décevoir sur consoles modernes.
- Combats navals perfectibles (coucou le bateau qui se traîne du CUL pendant les premières heures, rendant la navigation PENIBLE et POUSSIVE, même…)
Alors, faut-il se lancer dans cette expédition viking avec Adol ? Clairement, oui, si tu es un fan de la série ou que tu veux découvrir ce monde d’action-RPG nerveux et rythmé. Malgré quelques lacunes graphiques et un scénario simplet, le gameplay maîtrisé et les nouveautés valent le détour. Ys X te rappellera que même après 35 ans d’aventures, Adol Christin est toujours le malchanceux élu de toutes les prophéties, à toutes les époques et aux quatre coins du monde. Cependant, je dois dire que dans cet opus, il m’a davantage fait l’effet d’un personnage secondaire, ce qui était un changement bienvenu vu le manque de loquacité du bonhomme. On sent que le véritable personnage principal, celui autour duquel gravite toute l’intrigue et les enjeux est plutôt Kharja. De même, j’ai apprécié leur relation qui se construit et évolue tout au long du jeu, passant de fatalité du destin imposée à une amitié véritable. Car ici, merci Falcom, on évite de tomber dans les écueils habituels du héros + héroïne = AMOUR POUR TOUJOURS BISOUS BISOUS. Non, Adol et Kharja se conduisent davantage l’un envers l’autre comme des frère et sœur et ça fait du bien de voir ça pour une fois PUTAIN, pas d’intrigue amoureuse claquée au sol et larmoyante !
Ys X: Nordics est une réussite qui parvient à moderniser la série tout en conservant l’essence de Ys. Avec ses nouvelles mécaniques de combat et l’exploration maritime, le jeu introduit une fraîcheur bienvenue sans trahir l’héritage de la franchise. Bien qu’il ne révolutionne pas le genre, Ys X reste un JRPG solide et plaisant qui séduira les fans et les nouveaux venus.
En somme, pour les amateurs d’action-RPG à la recherche d’une aventure intense dans un cadre nordique mystique, Ys X: Nordics est un titre incontournable malgré ses quelques défauts techniques et narratifs. Bref, si tu as toujours rêvé de te glisser dans la peau d’un Viking-roux-à-l’épée-magique, fonce, Ys X n’attend plus que toi. (et si tu te sens l’âme d’un marin qui n’a pas le mal de mer aussi…)
Perso, je dois dire que je l’ai trouvé plus agréable et innovant que le IX, qui pour moi, était trop proche du VIII, tel un copié/collé peu inspiré. Ici au moins, on a une vraie nouvelle proposition, bien que les mécaniques de donjons restent très proches de celles de ses prédécesseurs. Mais est-ce réellement un défaut ? J’ai plutôt bien apprécié les petites énigmes environnementales proposées, que j’ai trouvé moins « lourdes » et alambiquées que dans un Zelda old school. Ce qui est toujours un gage de qualité pour moi ! (pas envie de se prendre la tête, ni de se coltiner des allers retours gavant pour pouvoir avancer…) Dans Ys, on va toujours de l’avant et on ne s’ennuie jamais. C’est rythmé, agréable à prendre en main, défoulant et n’est-ce finalement pas tout ce qu’on attend de cette série je vous l’demande ???