Petit, qui n’a pas rêvé de devenir aussi minuscule qu’une fourmi et de partir explorer le monde ?
C’est désormais chose faîte grâce à Microids et le studio Tower Five et c’est très bien foutu. Merci, mon avis est terminé !
Plus sérieusement, au début du projet, avec le trailer annonçant le jeu, j’ai espéré longtemps que le studio allait s’inspirer de Pikmin pour faire des fourmis de véritables troupes à la botte d’une fourmi commandante.
Finalement, nous ne sommes pas si loin de la vérité, même si le jeu se veut être orienté RTS.
Cela ne doit pas être facile de donner vie à un livre qui parle de fourmis. Encore plus difficile de trouver comment s’occuper d’insectes venant de l’ordre des hyménoptères et du sous-ordre des Apocrites. Jouer avec ces petits êtres aussi intelligents m’a rappelé des émissions comme le reportage Microcosmos: Le peuple de l’herbe, paru au cinéma en 1996, ou bien Les vrais maîtres de la Terre, le reportage tout chaud disponible sur Arte.fr et consacré aux insectes. Mais surtout une visite gratuite à Micropolis, La Cité des Insectes, un parc animalier qui en met plein la vue, pour qui aime ses petits êtres qui dominent le monde.
Vous êtes 103 683e, l’une des nombreuses fourmis du jeu et la principale héroïne du livre de Werber, mais la seule que vous allez diriger durant votre périple. Vous êtes originaire de la fourmilière du nom de Bel-o-kan, une énorme fourmilière que l’on pourrait considérer comme la capitale centrale de la zone où vous vivez.
Vous êtes une parmi des milliers, que dis-je des millions de travailleuses, de militaires prêts à tout pour votre reine chérie.
Ainsi, vous le comprenez, vous allez devoir suivre les ordres de la reine-mère, mais aussi d’autres fourmis présentes ici et là dans les biotopes traversés. Peu de chance de refaire encore et encore les mêmes choses, votre travail devenant différent durant votre progression dans la hiérarchie (si l’on peut dire), mais surtout de plus en plus complexe et ardue.
À travers le jeu de Tower Five, on se dit que le quotidien des fourmis est un véritable calvaire et que la fameuse phrase entendue mille fois dans Warcraft 3 (« Du travail, encore du travail ») apparaît ici comme une vaste blague tant ces petites bêtes ont une journée bien remplie. Plus qu’on ne pouvait l’imaginer gamin à les regarder porter des feuilles d’arbustes ou bien des cadavres d’autres insectes. Une vie de chien !
Pour réaliser ce que les autres fourmis vous demandent, vous allez d’abord apprendre à maîtriser vos six petites pattes dans ce monde de géants. Il n’est pas évident de maîtriser immédiatement vos mouvements, mais heureusement, la fourmi est souple et il en faudra beaucoup pour périr. D’ailleurs, à part l’eau, vous rencontrerez peu de chance de voir tomber le game over. Les Fourmis est un jeu où il faut apprécier la lenteur de la vie et profiter pleinement du moment présent. N’oubliez pas que c’est un jeu dans un monde ouvert où tout est possible ou presque. Noter que vous pourrez sauter, alors que la représentante des hyménoptères ne peut pas le faire dans la vie réelle. Il a bien fallu adapter le gameplay, que voulez vous. Entre autres, 103 683e n’avance pas à grande vitesse, quand bien même il existe la touche B permettant de vous faire courir.
Après avoir voyagé hors de vos frontières, les choses vont véritablement commencé pour notre petite protégée.
Les Fourmis propose principalement deux gameplay vraiment différents, et cela en fait un jeu vraiment attachant et pertinent. On passe d’une petite guéguerre contre des termites à du déplacement de troupes. Il y a également du sauvetage de sœurs proches de la noyade. Vous aurez aussi de la plateforme avec du déplacement, contenant du saut, ma foi souvent approximatif.
Le jeu arrive à proposer une certaine diversité dans les missions et c’est un point très appréciable. Malgré tout, on regrettera une difficulté un peu étrange suivant les missions que l’on va devoir accepter.
Le gameplay principal réside ainsi dans la gestion de troupe idéalement pensée pour jouer sur console. Mais Les Fourmis, s’obstine à ne pas vouloir que l’on sombre dans l’ennui avec de l’exploration, de l’aventure, de la stratégie, mais aussi de l’infiltration.
Tower Five à pour faciliter la prise en main de revoir le système de déplacement de vos troupes. Exit la flèche que l’on déplace au stick, place à 103 683e la fourmi qui va mener les troupes de la colonie Bel-o-kan à la victoire. En parfaite meneuse, c’est elle qui va dicter les actions des autres fourmis face à de nombreux insectes variés et revanchards.
Gestion de troupes, mais aussi gestion de ressources, voilà ce qui vous attend, mais ici la pression est nettement moins forte que dans les nombreux RTS jouables sur d’autres plateformes.
Les nids sont les principaux lieux où vous devrez tout gérer. Vous y verrez différents quartiers de couleurs vous proposant différentes actions. Une fois le stock de bois et de nourriture atteint vous allez pouvoir créer trois types de légions : des ouvrières qui récoltent les ressources et se battent au corps-à-corps, des artilleuses qui sont efficaces dans le tir à distance et enfin les guerrières rapides et puissantes. Chaque unité possède des forces et des faiblesses propres à chacune. Les Guerrières sont plus fortes que les Artilleuses, les Artilleuses prennent le dessus sur les Ouvrières, et les Ouvrières sont au-dessus des Guerrières. Cela fonctionne également avec certains types d’insectes. Comme dans tout bon RTS, vous pourrez faire monter leur rang et donc toutes leurs statistiques.
Autre petit plus, il est possible de booster les nids sous votre protection. Vous y gagnerez des pouvoirs comme des modes Rage ou Peur.
Lorsque vous aurez bien progressé, vous vous allierez à d’autres insectes comme des escargots, qui viendront vous aider lors des combats. A contrario, vous devrez affronter des prédateurs plus forts que les autres, au péril de votre vie.
Les Fourmis possède de nombreuses qualités, mais c’est bien le visuel du jeu qui marque par sa beauté. Visuellement, c’est la claque. Le jeu tourne magnifiquement sur Series S et X avec des finitions vraiment très réussies. Le titre ne se contente pas de briller en façade, mais brille aussi par ses détails. Le plus beau jeu de Microids, mais aussi sans doute le plus jeu de l’année.
Les textures sont vraiment riches, avec une modélisation aux petits oignons, mais c’est sans doute les effets de lumière sur les objets et les êtres vivants qui m’ont bluffé. Et nous n’en sommes qu’au tout début de l’utilisation de l’Unreral Engine 5, ce qui annonce des jeux encore plus bluffants dans un avenir proche.
Pour le moment, vous vous contenterez de décors photoréalistes qui fourmillent de détails avec des éclairages rendant l’aventure naturaliste vraiment réaliste. Vous allez vouloir faire des photos très régulièrement tant les lumières donnent envie de devenir photographe. Car, derrière ce RTS, Les Fourmis est aussi un jeu contemplatif, avec, et je vous le conseille, des moments de ballades et de tranquilités nécessaires pour en profiter encore plus.
Je vous l’ai dit un peu plus haut, le jeu est aussi un jeu de plateforme et pour le coup, le monde photoréaliste proposé, déploie un level design très réussi et clairement convainquant. Tower Five a créé un biotope et un microcosme que l’on pourrait rencontrer dans la nature. Le travail réalisé par le studio est minutieux et fait que se promener dans ce monde du très petit devient un véritable plaisir. Bien plus que dans Grounded notamment. Toues les fourmis sont vivantes, toutes les espèces que vous allez croiser sont vivantes et bougent de façon naturel. Seul l’environnement n’a pas cette chance. Il est fixe et c’est bien regrettable, non pas parce que c’est un détail parmi d’autre, mais pour l’immersion, pour que l’on se sente encore plus vivant. Les feuilles qui bougent au gré du vent, aurait été un plus indéniable et fort bienvenu. Mais ne commençons pas à faire la fine bouche, les paysages sont déjà suffisamment beaux comme ça. De même, les plus rabat-joie regretteront l’absence de météo changeante en temps réel. Au diable, je vous le dis, c’est déjà beau comme ça l’est !
Mousse, branches, cours d’eau, pomme de pin, pneus, ballon de foot, fougères… Les éléments visuels sont nombreux et variés et permettent à 103 683e de se promener sur absolument tout et n’importe quoi. Malheureusement, cette multiplicité d’obstacle rend la caméra un peu folle, nous obligeant parfois à se chercher dans le décor. Les trois champs de vision différents : vue standard, plan serré et vision plus large, n’y changeant pas grand-chose. Heureusement que la caméra reste entièrement libre et manuelle pour se sortir de mauvais moments notamment lorsque notre fourmi a la tête en bas. Parce que oui, la caméra est un souci (évidemment, puisque c’est un jeu Microids me direz-vous), mais cela reste vraiment sous certaines conditions très particulières, comme notamment lorsque nous sommes trop proches de 103 683e et dos à un élément.
Les combats de l’aventure solo sont assez bien dosés en termes de variété et de difficulté. Toutefois, si jamais cela ne vous suffit pas, le jeu Les Fourmis possède aussi des modes multijoueurs. Ces derniers sont accessibles depuis une zone forestière aux couleurs de l’automne au moment du test. Peut-être que cela changera en fonction des saisons.
Outre le mode solo et ses multiples missions, Les Fourmis propose également différents modes en ligne. Avec un classique 1 contre 1 où vous devrez affronter un autre joueur en ligne, le tout se déroulant sur l’une des cartes présentes dans l’histoire du jeu. Et puis lorsque vous aurez pris un peu de bouteille, vous pourrez passer à l’affrontement avec plus d’adversaires sur le terrain.
Pour être franc, je n’ai pas testé les modes en ligne, faute de temps.
D’ailleurs -et la transition est toute faites-, le temps de lire ces lignes, figurez vous que sont nées près d’un milliard de fourmis sur la planète. Pour savoir cette information, il faut avoir lu la quatrième de couverture du premier roman de Bernard Werber consacré aux fourmis (il parle de sept cent millions). J’ai lu ça sur des sites scientifiques qui ont été un peu plus larges quant aux chiffres. Je n’ai d’ailleurs lu aucune ligne de la trilogie de Werber qui a débuté en 1991. Mais tout le monde s’en moque, du moins, je présume.
Loin de l’hilarante, mais ridicule série Minuscule, Les Fourmis inspiré du livre de Werber, se veut très sérieux.
L’expérience dans la peau de 103 683e est rafraîchissante grâce à son immersion dans le monde des insectes. La force du jeu n’est pas que visuelle, même si avouons le, c’est ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Quant au gameplay, si vous êtes un minimum curieux, ou amoureux de la nature, il mérite toute votre attention.
Une belle surprise de la part de Microids et bravo au studio Tower Five !
Genre : RTS
Langue : Français
Développé par : Tower Five
Edité par : Microids
Taille : 37.84 Go
Sortie : 7 novembre 2024
PEGI : +7
Plateforme : Playstation 4|5, XBox Series
Jeu testé sur XBox Series X-S
Jeu offert par l’éditeur