Livres

J’ai lu : Des fleurs dans le vent de Sonia Ristić

Un livre que les quarantenaires d’aujourd’hui seront seuls à comprendre… Et encore faut-ils qu’ils aient le même vécu que celui des protagonistes…

Résumé :
Mai 1981. Tandis que le pays fête ou pleure l’élection de François Mitterrand, dans un immeuble du boulevard Barbès, Summer, Douma et JC, âgés de trois ans, s’enlacent pour la première fois. Devenus inséparables, ils forment une drôle de créature à trois têtes. Les Fleurs dans le vent est une fresque sur l’amitié. C’est aussi un portrait pointilliste ou pixellisé de la France des années 1980 aux années 2000. Les Fleurs dans le vent donne à voir les difficultés que l’on rencontre pour se construire lorsque l’on est perçu comme différent, que ce soit par son histoire familiale, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. à travers ces personnages touchants d’ardeur ou de maladresse s’écrit un roman pénétrant sur la force que l’on puise auprès de celles et ceux qui constituent nos familles choisies, celles dont l’acceptation est inconditionnelle et où l’on vient s’abriter de toutes les tempêtes.
Avis :
Je découvre Sonia Ristić avec « Des fleurs dans le vent« , livre lu dans le cadre du prix Merlieux des bibliothèques. Et vous vous demandez déjà ce que j’en ai pensé. Je dois dire, avant toute chose, que les avis que j’ai pu voir sont tous très bons, mais que hélas, je ne suis pas aussi enthousiaste.
Même si la génération décrite dans ce livre est la mienne, je n’ai pas réussi à me retrouver dedans. Je n’ai pas vécu en immeuble, je n’ai pas grandit avec des amis avec lesquels je formais une bête à trois têtes, je ne me suis pas intéressée à la politique adolescente, les manifestations étaient juste pour moi une façon de sécher les cours car je n’avais aucune conviction en quoi que ce soit, je n’ai pas eu de pote dealer ou qui a fini en prison… Donc, oui ce livre parle de ma génération, mais d’une génération défavorisée de la région parisienne, et qui a du mal à se situer dans une société qui ne fait rien pour aider qui que ce soit. On peut les penser défavoriser, s’attendrir devant leur condition… Mais avez vous vécu votre enfance et jeunesse dans un peut village Aveyronnais, Ardéchois ou encore Axonnais ? C’était tout aussi défavorisé mais d’une autre manière… l’ennuie peut aussi mener à des choix regrettables.
La force de ce livre est l’amitié sans limite qui dure toute la vie de Summer, Douma et JC, amitié que bon nombre d’entre nous n’avons pas connu et ne connaîtrons jamais. Rien que pour ça, j’ai du mal à m’identifier à l’un des personnages du livre…
Mais s’identifier est-il réellement important ? Je ne pense pas que ce soit la condition sinequanone pour qu’un livre soit un bon livre. Certe, c’est tout est même un petit plus, mais souvent les livres recèlent d’autres atouts.
« Des fleurs dans le vent » est aussi un livre dénonciateur. Dénonciateur de la condition des femmes, des homos ou des noirs, des métisses, des arabes… un livre dénonciateur de la violence faite sur les enfants, de l’abandon… Un livre qui montre que chacun vit avec sa croix à porter… Une croix qui peut être plus ou moins lourde de conséquences. C’est un livre qui parle de douleur, de tristesse, de non dits, de difficulté à trouver sa place, de difficulté à savoir ce que l’on veut faire de sa vie… C’est un livre qui montre qu’il est plus facile de succomber à la tentation de l’argent facile plutôt qu’à celui qui fait suer le front… C’est un livre de choix, parfois bons, parfois mauvais… Des choix que l’on fait sciemment, des choix qui s’imposent, des choix de désespoir, des choix par habitudes…
« Des fleurs dans le vent » est un livre d’espoir, un livre qui montre que famille et amis sont là, enfin pour ceux qui veulent être là. C’est un livre qui montre que l’on n’est jamais seul, mais qu’il faut juste savoir ouvrir les yeux et voir, et laisser les personnes qui veulent aider, le faire. C’est un livre qui montre que même dans l’adversité, il y a toujours une main tendue. C’est un livre qui porte de nombreux messages de confiance, d’entraide, d’amour, d’amitié mais aussi de désillusions, et de désespoir…
Mais Summer, Douma et JC, ces êtres atypiques sont forts. Ils veulent s’en sortir, vont faire des études (même ne prison). Ils vont réussir et c’est un beau message d’espoir pour toutes les personnes qui ont du mal à trouver un sens à leur vie. Quand on veut on peut ! Et rien que pour cette image, ce livre est à découvrir.


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