Le roman La sage-femme d’Auschwitz d’Anna Stuart est une œuvre bouleversante qui nous plonge sans détour dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et l’inhumanité des camps de concentration.
Bien que fictif, ce récit s’appuie sur des témoignages et des faits réels qui rendent sa lecture d’autant plus poignante et douloureuse.
À travers l’histoire d’Ana et Esther, deux femmes déportées à Auschwitz, Anna Stuart nous confronte à la brutalité du régime nazi et à la souffrance indicible des prisonniers. Ce qui rend ce roman particulièrement marquant, c’est la façon dont il met en lumière un paradoxe glaçant : dans un lieu conçu pour la mort, la vie parvient malgré tout à s’imposer, dans des conditions effroyables. Ana, sage-femme de profession, est contrainte d’exercer son métier au sein du camp, donnant naissance à des enfants dont le destin est tragiquement scellé dès leur premier souffle. Arrachés à leurs mères, ces nouveau-nés sont livrés aux familles allemandes, tandis que les femmes qui les portent endurent une douleur inimaginable, non seulement physique, mais surtout psychologique.
La plume d’Anna Stuart est à la fois immersive et insoutenable. Elle ne cherche pas à adoucir la réalité, mais à la retranscrire avec justesse, nous forçant à ressentir l’horreur, l’impuissance et le désespoir des personnages. Le Docteur Mengele, sinistre figure historique, incarne toute la cruauté nazie, ajoutant à l’oppression ambiante un sentiment de terreur absolue. Pourtant, au cœur de cette barbarie, Ana et Esther ne renoncent pas. Elles s’accrochent à un espoir fragile, cherchant une issue, une manière de résister à l’intérieur même du camp.
Ce roman ne laisse pas indemne. Il nous rappelle que derrière les statistiques et les documentaires que nous avons étudiés à l’école, il y avait des vies, des âmes, des tragédies individuelles. Il nous fait prendre conscience que même dans l’enfer absolu, certaines personnes ont essayé de préserver un semblant d’humanité.
La sage-femme d’Auschwitz est un récit dur, éprouvant, mais nécessaire. Il honore la mémoire de celles et ceux qui ont traversé l’impensable et nous pousse à ne jamais oublier. Un livre à lire, à recommander et à méditer.
Par Nicolas B.
