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J’ai lu : Résilience de Julia M. Tean

Résilience : nom féminin. Capacité à surmonter les chocs traumatiques.

Résumé :
Vincent a tué son père, son bourreau. Ce meurtre aurait dû le délivrer, mais les fantômes du passé ne meurent jamais. Incarcéré, il doit affronter les souvenirs d’une vie détruite par le monstre qui l’a engendré.

Avis :

Vincent : adolescent de 19 ans atteint du syndrome de Marfan, une maladie génétique rare qui touche le cœur, le squelette et les yeux. Vincent n’a pas été désiré. Vincent n’est pas aimé par sa mère qui le voit plus comme un boulet à trainer et soigner que comme un enfant à aimer. Vincent est fragile. Vincent ne parle pas. Vincent est le souffre douleur de son père. Vincent est plutôt bon élève à l’école.

Delphine : mère de Vincent. Delphine est une prostituée qui préfère se faire sauter plutôt que de s’occuper de son fils qui a faim.

Franck : père de Vincent. Enfin, père, on sait pas trop au vu du métier de la mère. Franck est raciste. Franck est homophobe. Franck aime casser la gueule des ‘pd’ et des ‘arabes’. Franck n’aime pas Vincent, enfin si, il aime le faire souffrir, le frapper, le déguiser en fille.

Pedro : prof de sport de Vincent. Pedro découvrira le potentiel de Vincent. Vincent est bon danseur et pourrait faire carrière. Pedro est homo.

Yassir : codétenu de Vincent. Yassir est bon envers lui. Yassir l’aide, le soutient. Ils ont beaucoup de points communs tous les deux.

Mélissa : étudiante psychologue qui souhaite montrer que le monstre n’est pas celui a tué, mais celui qui a été tué.

Les préjugés sont tenaces. Si je vous dit que Vincent a été en prison pour parricide ? Vous allez de suite penser qu’il n’a que ce qu’il mérite… Si je vous dit qu’il a fait parti d’un groupuscule qui cassait la gueule d’homos et d’arabes. Je ne fait que renforcer votre indignation… Mais tentez vous seulement de connaître les raisons qui l’ont poussé à cet extrême ? Tentez vous de connaître sa vie, pour savoir comment il en est arrivé là ?

C’est sous la plume puissante de Julia M. Tean que nous allons découvrir les raisons qui ont vraiment poussé Vincent à tuer son père. Certes, le livre est court, mais il est d’une dynamique implacable. De nombreux dialogues se mélange aux textes tranchants. Julia utilise un vocabulaire fort, cru, violent qui peut rebuter certaines personnes au cœur sensible. Car de la sensibilité il y en a ! Le personnage de Vincent est tellement vulnérable que vous ne pourrez pas ne pas vous attacher. Enfant indésirable et malade, il est le souffre douleur d’un père violent pendant que sa mère se fait sauter. Certaines scènes sont assez insoutenables il faut le dire. Il va se jurer de le tuer. Et le tuer il y a arrivera. Voilà pourquoi il va découvrir le monde carcéral. Heureusement sa rencontre avec Yassir va adoucir sa peine. Yassir lui a tué son grand père. Il est homo et sa famille ne l’a pas accepté. Lui et Vincent ont beaucoup de points en commun.

Vincent fera la rencontre d’une étudiante psychologue. Son but montrer que le monstre n’est pas celui qu’on croit. Pendant son incarcération il va se révéler. Découvrir qui il est. Yassir va l’aider à faire tomber les certitudes qui ne sont pas les siennes. Il lui servira de garde du corps, d’ange gardien.

On va passer par tout type de sentiments. La haine, la joie, l’amour, l’espoir… Ce livre est une belle baffe. La violence est omniprésente, dans chaque chapitre, chaque page, chaque phrases, chaque mots… Quand on commence a lire « Résilience » on ne peut plus s’arrêter. C’est un livre addictif au possible et on regrette qu’il ne soit pas plus long, on regrette de ne pas plus aider Vincent, le soulager de sa détresse.

Des Vincent il en existe des tas et de tous âges. Les sévices sont plus ou moins graves mais il y a des tas d’enfants qui souffrent. Souffrance physique, souffrance mentale… L’humain est un déchet qu’il faudrait éradiquer. Prendre plaisir à la souffrance… Il devrait exister des centres de rétention pour ces monstres. Ce livre montre que la société actuelle n’est pas prête à aider ces mômes. Les séjours à l’hôpital le montrent. Les sévices physiques se voient, et à chaque fois, l’enfant a été rendu à ses bourreaux. Nous préférons porter des œillères plutôt que de réagir.

« Résilience » porte à réflexion. C’est un très bon livre dans la noirceur humaine…

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