Ghost Trick
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Avis : Ghost Trick: Detective Fantôme

Attention jeu culte en approche !
Ghost Trick avait atteint ce statut lors de sa sortie très tardive sur DS… Malheureusement à l’époque,
il était sorti en fin de vie sur la machine et n’avait pas su trouver son public… Mais le peu de
personnes qui s’y étaient essayé avaient crié au CHEF D’ŒUVRE !

Original dans son concept, haut en couleur, bien écrit… Du Shu Takumi en puissance, papa de la célèbre série Phoenix Wright, à laquelle Ghost Trick doit une certaine parenté et multiplie les clins d’œil et autres références.


Alors de quoi que ça cause et quel est le principe du jeu ?

Ghost Trick : Phantom Detective commence par une prémisse inhabituellement déprimante : vous êtes mort. Vous parvenez à revenir sous la forme d’un esprit fantomatique, mais sans aucun souvenir de qui vous étiez, ni de la raison pour laquelle quelqu’un vous a tiré dessus. Pire encore (enfin, façon de parler, je veux dire… vous êtes mort, après tout, ça peut difficilement être pire par définition !), vous n’avez que quelques heures, une nuit pour tout comprendre, car au matin, vous cesserez d’exister. C’est une mise en scène sinistre pour ce qui s’avère être un jeu de puzzle étonnamment inventif, brillant et vraiment drôle. Oh et évidemment, vous êtes amnésique. Ben oui, ce ne serait pas drôle sinon !

Vous n’avez plus de corps et vous ne pouvez pas vous contenter de flotter comme le font les fantômes dans les films. Pour aller d’un point A à un point B, vous devrez donc posséder des objets inanimés. (Votre pouvoir de possession ne fonctionnant pas sur des êtres vivants) En appuyant sur un bouton, vous entrerez dans le monde des fantômes et verrez (en surbrillance) quels objets peuvent être possédés. Votre esprit ne peut se déplacer que sur une distance limitée, vous devrez donc souvent faire appel à votre capacité de « ruse » pour vous rendre là où vous voulez aller. Lorsque vous possédez un objet, l’écran supérieur vous indique ce qu’il fera si vous effectuez un tour de fantôme, car vous pouvez les faire bouger/se déplacer. Par exemple, un pneu peut rouler, une lampe peut s’allumer, etc. Tous les objets n’ont pas de tours, c’est pourquoi se déplacer dans l’environnement demande généralement un peu de réflexion et d’appropriation du décor.

Les tours jouent également un rôle essentiel dans l’un de vos nouveaux pouvoirs de fantôme : la capacité de remonter le temps et de sauver une âme. Il s’agit d’un pouvoir particulièrement spécifique : vous ne pouvez remonter que jusqu’à quatre minutes avant la mort de la personne. Au début, sauver la vie d’une personne est aussi simple que d’éviter un seul événement, comme par exemple s’assurer qu’elle ne se trouve pas au mauvais endroit au mauvais moment, et voilà, le destin est évité. Cependant, au fur et à mesure que le jeu progresse, ces énigmes deviennent de plus en plus complexes, avec de nombreuses chaînes d’événements qu’il faut casser et des embranchements multiples sous forme de « timelines » pour sécuriser la situation. A titre d’exemple, pour sauver la fille qui a été écrasée par la cuisse de poulet géante, (… ça se passe dans un restaurant pas de PANIQUE et c’est une cuisse en plastique, un décor tout va biiiien…) vous devez d’abord sauver le type qui a percuté la fenêtre du restaurant avec sa camionnette… Vous ne pouvez malheureusement pas utiliser vos pouvoirs pour vous sauver vous-même, mais vous pouvez sauver des personnages qui pourraient bien vous aider à découvrir la vérité sur votre propre meurtre et votre identité.

Comme on peut s’y attendre de la part des créateurs de la série Phoenix Wright, malgré le fait qu’il traite de sujets plutôt sombres – plusieurs meurtres, un détenu dans le couloir de la mort, une conspiration – Ghost Trick possède un sens de l’humour détonnant et attachant. Le détective qui enquête sur votre affaire danse comme le plus grand fan de Michael Jackson, l’un de vos alliés est un loulou de Poméranie (oui, un potichien !) exubérant, et puis il y a cette mort par une cuisse de poulet géante que j’ai mentionnée plus tôt. C’est loufoque, mais pas au point de ne pas s’intéresser aux personnages plus en profondeur. Mention spéciale aux animations fluides et drolatiques ou encore à la direction artistique flamboyante, toutes droit héritées d’un Phoenix Wright. Du grand Shu Takumi au sommet de sa forme ! Les énigmes sont le véritable cœur de Ghost Trick, mais l’histoire est bien rythmée, malgré une certaine difficulté à se lancer au départ, maintenant votre intérêt sans pour autant vous assommer d’informations.

De même, les « plot twists » sont souvent logiques et bien expliqués, sans pour autant être trop complexes ou trop prévisibles. L’équilibre est vraiment parfait et le jeu, un point and click sur fond de visual novel, n’est pas trop bavard.
L’histoire est incroyablement dramatique et originale et si vous connaissez l’œuvre de Shu Takumi vous comprendrez de quoi je parle. Le seul petit reproche que l’on peut faire est que tous les personnages, à part le personnage principal, sont vraiment mémorables et colorés, avec un vrai sentiment « d’individualité ». Vous, Sissel en revanche, bien que toujours présent et jouant un rôle important dans l’histoire, semblez presque ennuyeux comparé à des personnages comme Missile le potichien ou votre compagne d’infortune, la détective Lynne. Ce n’est pas un problème majeur car, à la fin du jeu, une fois que vous avez compris qui vous êtes et ce qui s’est passé, vous obtenez enfin le développement de personnage que vous méritiez, et de l’une des manières les plus satisfaisantes et logiques qui soient. Pour résoudre les énigmes de plus en plus complexes du jeu, vous devrez faire quelques essais et erreurs (die and retry, assez courant dans ce type de jeu), mais plus une énigme est complexe, plus elle contient de points save auto. Si vous échouez, vous pouvez choisir de tout recommencer depuis le début ou simplement de recommencer à partir du dernier changement de destin. Pas de panique cependant, on ne reste jamais bloqué bien longtemps, les personnages donnent pas mal d’indices pour nous aider. Et c’est là où le bât blesse un peu pour moi : le jeu est beaucoup trop facile et ses puzzles peuvent s’avérer parfois répétitifs. Cependant, le jeu fait preuve d’une telle originalité et d’une telle inventivité, qu’il décline sa formule de toutes les façons possibles dans l’espoir de se renouveler. Et rien que pour cela, rien que pour cette ambition, je tire mon chapeau. Jamais le joueur ne s’ennuie et faire marcher ses méninges s’avère jouissif quand on maîtrise bien le jeu. Les nouveaux éléments de gameplay sont introduits progressivement et naturellement, ce qui fait qu’on ne se lasse pas mais que l’on a le temps d’intégrer chaque nouvelle mécanique avant la suivante.

Si j’avais un reproche à faire au jeu, que j’ai très sincèrement ADORE, ce serait que ce remaster HD est d’une flemme monstre… Le format du jeu aurait gagné à être adapté suite à son passage de console portable à console de salon. De même, un doublage en 2023 aurait été le bienvenu pour plus d’immersion et rendre les dialogues moins monotones. Enfin, la traduction/adaptation française est assez calamiteuse par moments, peu soignée, des fautes d’orthographe et des mots manquants étant régulièrement à déplorer. De même, j’aurai aimé (mais je pense que cela aurait été très difficile
voire impossible à mettre en place…) plus de diversité non pas dans les énigmes, mais dans leur résolution : avoir plusieurs solutions et façons de faire pour arriver au résultat final, par exemple et laisser libre court à la créativité du joueur. On a trop l’impression d’être sur des rails parfois et cela peut être un peu frustrant, mais rien de grave. Vraiment. C’est juste pour chipoter. C’est juste que le principe du jeu est tellement génial et bien exploité, qu’on aimerait pouvoir se frotter à des énigmes plus difficiles et rewarding. De même, le jeu est suffisamment court, trop peut-être, pour qu’aucune lassitude ne s’installe, je le répète. La maîtrise du gameplay est même assez instinctive. Et bien sûr, tout cela est couronné par une excellente bande-son qui sonnera sans doute très familière aux fans de la vieille école Ace Attorney (le compositeur a travaillé sur le premier jeu AA, ce qui se reconnait totalement). Je n’arrive toujours pas à me sortir de la tête la chanson thème de Lynne, merveilleusement entraînante, et honnêtement, je ne suis même pas sûr de vouloir le faire.


En conclusion, Ghost Trick est plein de charme et de personnalité : un jeu qui allie un gameplay inventif (mais jamais trop complexe) à une intrigue mystérieuse SLASH captivante et à des personnages sympathiques. C’est vraiment une bouffée d’air frais et j’espère qu’il aura le succès qu’il mérite cette fois et que sa sortie sera moins confidentielle.
Réellement une belle découverte, mais si côté replay value, c’est le zéro pointé de ce côté, mais n’est-ce pas l’apanage des visual novels de ce type, une fois le dénouement connu ? En bref, si vous aimez réfléchir sans vous prendre la tête et que vous avez envie de souffler en prenant une bouffée d’air frais (oui, ce jeu a dix ans, mais il était en avance sur son temps, je vous l’assure, c’est flagrant en 2023 !), alors Ghost Trick est fait pour vous !


Genre : Enquête, Point & Click
Langue : Français
Développé par : Capcom
Edité par : Capcom
Taille : 2797,00 MB
Sortie : 30 juin 2023
PEGI : 12
Plateforme : Steam, Xbox, Switch, Playstation

Jeu offert par l’éditeur
Jeu testé sur Playstation 4

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