Résumé :
2046
Derniers nés des laboratoires Tomorrow Foundation, Carbone et Silicium sont les prototypes d’une nouvelle génération de robots destinés à prendre soin de la population humaine vieillissante.
Élevés dans un cocon protecteur, avides de découvrir le monde extérieur, c’est lors d’une tentative d’évasion qu’ils finiront par être séparés. Ils mènent alors chacun leurs propres expériences et luttent, pendant plusieurs siècles, afin de trouver leur place sur une planète à bout de souffle où les catastrophes climatiques et les bouleversements politiques et humains se succèdent.
Avis :
J’ai déjà découvert « Shangri-la » du même auteur et j’avais été sous le charme. Et il en est de même avec « Carbone & Silicium » qui propose un constat humanitaire/humanoïde des plus intéressant…
On en entend parler tous les jours en ce moment. Les IA vont investir notre quotidien. D’abord sous forme de chat, mais par la suite ? Nous essayons depuis longtemps de nous simplifier la vie à coup d’électronique et maintenant d’outils qui réfléchissent, cherchent et agissent à notre place (on a tous découvert Siri il y a quelques années ou encore Ok Google… On connaît presque tous Alexa…). On devient fainéants… « Ok Google, trouve moi la recette de ci, Siri je veux une blague, Alexa allume la lumière« … Et ce n’est que le début puisque nous, humains, cherchons toujours à repousser les limites de l’innommable !
Dans cette oeuvre, Mathieu Bablet, nous emmène en 2046, les IA prennent corps durant 15 années avant de ‘s’éteindre’. Obsolescence programmée… Société de consommation avant tout hein, on a l’habitude. C’est là que Carbone et Silicium prennent ‘vie’ sous le regard de Noriko, leur ‘mère’.
Créés à l’image de l’humain, ils vont vite ressentir un besoin d’évasion. Silicium réussira son évasion, Carbone sera vite stoppée. Mais Noriko ayant développé un instinct maternel pour elle, fera en sorte qu’elle trouve un nouveau corps au moment de sa mort programmée, en envoyant son esprit dans le réseau. Mort que l’humain connait bien, enfermé dans son corps de chair et de sang, vie qu’il tente toujours de prolonger par tous les moyens, mais l’obsolescence est aussi programmée pour nous… Souhaitons nous que les IA aient le même traitement ? Souhaitons nous leur montrer que comme nous, ils peuvent disparaître à tout instant ?
Durant presque 300 ans nous suivrons les 2 entités qui auront chacune pris un chemin différent. Le but de l’un est de visiter 100% de la terre tandis que l’autre sera plus militante.
Ils vont développer des sentiments, créer leur propre réflexions, devenant autant humain qu’un humain, si ce n’est plus… Proches, mais éloignés, identiques mais différents… Ils vont s’aimer, se pardonner, se retrouver, s’éloigner durant tout ce temps. Ils vont parfois avoir du mal à comprendre l’autre mais resteront proches et continueront à s’aimer au delà de leurs idéologies…
2 pistes s’offrent que chaque IA va explorer à sa manière, suivant un monde dévasté par une météo toujours plus tragique, suivant un monde dans lequel l’humain n’est plus maître de rien.
C’est une Bd de sciences fiction, très philosophique dans le fond, avec de réelles interrogations sur l’avenir, notre avenir… Ça fait froid dans le dos aussi d’imaginer que cela va peut être se passer comme décrit par l’auteur et que le monde que nous connaissons aujourd’hui va totalement disparaître à cause de… NOUS…
Le dessin… Sa beauté est subjective… Mais moi j’ai adoré… Le dessin, les couleurs utilisées… C’est un mariage parfait pour décrire ce monde apocalyptique. Vous n’aimez pas le dessin des personnages. Regardez au delà, regardez autour et voyez la beauté des détails, la beauté de l’ensemble, du tout…
Je suis conquise, vraiment… Je vous conseille vraiment de découvert cet auteur, déjà parce que qu’il fait est top et parce que c’est made in France, cocorico, un peu de chauvinisme ne fait pas de mal !
